Entre un OL à l’état de forme méconnue et une Juve qui interroge, le match s’annoncait indécis, et la qualification encore plus. Avec la victoire à l’aller, l’OL avait ses chances. L’absence de Dybala, le retour de Depay, la forme de Rabiot et Ronaldo, le match des Lyonnais face à Paris … Comment prédire ce match .. Pleins de rebondissements, cette rencontre débouche sur une défaite Lyonnaise… mais une qualification. Analyse.
Dembélé absent, Higuain présent
Après avoir répété ses gammes lors des matchs amicaux et lors de la finale de la coupe de la Ligue, le 3-5-2 de Rudi Garcia est bien évidemment mobilisé. Seule surprise: la titularisation de Toko-Ekambi en lieu et place de Dembélé. La présence du Camerounais est sûrement due à sa capacité d’appels en profondeur, sûrement afin de ne pas répéter le schéma face à Paris, où Depay et Dembélé ont joué dans un registre similaire, le néerlandais n’ayant pas encore retrouvé toutes ses capacités de vitesse. Pour le reste, le trio Guimaraes-Caqueret-Aouar sera chargé de contrer le mileu turinois en mêlant agressivité sans ballon et complicité avec. Cornet et Marcal sont reconduits après leur prestations satisfaisantes en finale de coupe de la Ligue.
Maurizio Sarri, quant à lui, a du bricoler autour de l’absence de Dybala. Voilà pourquoi Higuain occupe la pointe de l’attaque, entouré de Cristiano Ronaldo et Federico Bernardeschi, qui évolueront sans doute proche de l’argentin. Ce qui permettra à Rabiot et Bentancur, Alex Sandro et Cuadrado d’aller s’engouffrer sur les ailes. Pjanic jouera le métronome en regista, devant l’inamovible Bonucci et Matthis de Ligt. Avec deux systèmes de jeu capables de se neutraliser sur tous les plans, le côté indécis de la rencontre se renforce de plus en plus.
Avantage VAR
Dans un match qui débute doucement, avec des Lyonnais en place, le feu est amené par Aouar qui, individuellement comme collectivement (notamment en raison de sa comlicité avec Caqueret), apporte le danger. Et à la 11e minute, son appel dans la surface est coupé par un tacle de Bentancur, sanctionné d’un pénalty. Et, comme à son habitude, Memphis va venir nous prouver ce que l’on savait déjà : le néerlandais est un leader hors norme au courage immense. Petite panenka maîtrisée, célébration majestueuse et 1-0 pour les Lyonnais. Le Lyonnais score pour le 6e match consécutif en Champions League cette saison, soit 100% des rencontres qu’il a disputées. Le premier des deux pénaltys discutables accordés par la VAR.
La Juve va alors tenter de répondre en mettant en place son “style de jeu” : en 4-4-2 ou 4-4-4 asymétrique, les turinois vont systématiquement chercher des centres en profondeur, afin de combler le manque de courses et de mouvement de la ligne d’attaque. Dans le dernier tiers, les Italiens se montrent trop prévisibles, sauf lors des exploits individuels : Bernardeschi se montre inquiétant en éliminant 3-4 joueurs (dont Lopes), ce qui aurait pu s’avérer décisif sans un tacle salvateur de Marcelo. Les lignes lyonnaises sont bien organisées, avec des milieux agressifs, couvrant les lignes de passes tout en se montrant pressant sur le porteur de balle, notamment via Caqueret qui endosse ce rôle à la perfection. En revanche, les relances sont compliquées, avec de longues balles à destination des attaquants, sauf sur 2-3 séquences ou les hommes de Rudi Garcia font preuve de patience, technique, en alliant disponibilité et mouvement. Sans résultat, puisque ces séquences n’amènent pas d’occasions franches. Et, comme prévu, la Juve attend un exploit individuel : CR7 se signale sur un coup franc stoppé par Lopes, avant qu’un deuxième coup franc (tiré par Pjanic cette fois-ci) accouche d’un pénalty en raison d’une main de Memphis dans le mur. CR7 transforme a quelques minutes de la mi temps. 1-1, retour aux vestiaires.
Sans idées
Pourquoj changer un plan de jeu qui fonctionne (pas)? Les Juventini s’accrochent autour de la même recette : exploits individuels, coups de pieds arrêtés et centres en profondeur. Avec, il est vrai, plus de mouvement et de courses avec ballon à l’image de Rabiot qui se montre à son avantage. Et, comme on ne trouve pas les espaces, on tente : Cristiano Ronaldo, pas pressé, déclenche une frappe à 30 mètres, du gauche, qui vient se loger dans la lucarne de Lopes.
Les lyonnais ne cessent de reculer depuis le début de la deuxième mi-temps et le paient cash. Malgré quelques petites tentatives de conservation de balle, les lyonnais n’y croient pas vraiment et ne jouent même pas les contres à fond. Guimaraes est impérial, avec ou sans ballon : plaque tournante, il constitue avec Caqueret un double pressing extrêmement important dans cette deuxième mi-temps. Alors que le match se hache, que les cartons se distribuent et que les changements lyonnais affluent, le temps s’écoule doucement, tandis que les Lyonnais protègent leur but de toutes leurs forces. Dembélé joue seul devant, Reine Adélaide a rejoint les 3 autres milieux, Mendes remplace Aouar… Les Rhodaniens subissent, subissent … mais ne plient pas. le manque d’idée Turinois n’as pas fait flancher la défense du club de Jean Michel Aulas.
Les clés du match
MAXENCE CAQUERET. Que l’on mette du respect sur son nom ! Impeccable avec ballon, disponible sans, impressionnant au pressing, à la couverture des lignes de passes, en multipliant les pressions, le français a été impérial.
Les autres milieux Lyonnais ne sont pas en reste : Guimaraes est un formidable regista, capable de faire vivre le ballon, d’être à la récupération, de distribuer court et long… Aouar a lui aussi été précieux, notamment dans les rares phases de possession lyonnaises.
Sarri vient sûrement de signer son arrêt de mort : le manque de vitesse de ses attaquants, couplés au manque de créativité de ses milieux, a tué le match. Seuls les exploits individuels ont inquiétés les Lyonnais. Le dernier tiers du terrain va donner des cauchemars au technicien Italien.
Beaucoup de courage et de solidarité côté Lyonnais, une bonne agressivité qui comble le manque d’idées et de courage avec ballon surtout. Pourtant, les rares phases de possessions lyonnaises étaient tellement alléchantes.
Si CR7 a brillé par ses buts, son impact dans le jeu a été proche du néant. Le collectif turinois est à la dérive, et la qualité individuelle du Portugais n’aura pas réussi à tout faire flancher.
Lyon a su capitaliser sur sa victoire au match aller. Avec son pénalty, les lyonnais ont su cadrer leur seule frappe du match. Comment, dans ce cas, aborder le match à venir face à Manchester City, qui, eux, savent mettre à profit l’utilisation du ballon dans le dernier tiers du terrain, quand le placement de Dubois et Cornet a été inquiétant à plusieurs instants ? Si cette qualification ravit les supporters, les joueurs et le club, l’avenir est tout de même inquiétant pour des Rhodaniens qui n’ont pas su se montrer incisif, même quand la Juventus n’était pas en place. La VAR a, en tout cas, prouvé encore une fois son côté discutable, et risque d’être au centre des débats, au moins tout autant que la position de Maurizio Sarri…