Imbattable à domicile depuis 35 matchs en Ligue des Champions, les blaugrana abordaient ce huitième de finale avec une confiance mitigée. Perdus dans le jeu, la fin de saison en championnat a montré des fissures dans le groupe, rien de bon afin d’aborder cette phase éliminatoire. Le Napoli reste sur une bonne fin de saison, Gattuso mettant en place doucement ses idées. Mais l’expérience et la qualité individuelle des joueurs du Barca auront eu raison des Napolitains. Analyse.
Le Napoli sur ses gardes
Presque 6 mois après le match aller, les napolitains arrivent dans une bien meilleure forme qu’au match aller. Son coach, Gennaro Gattuso, a trouvé son système et son plan de jeu, et n’a effectué qu’un changement depuis le match aller, avec Koulibaly en lieu et place de Maksimovic. Un milieu créatif et travailleur, avec des joueurs capables d’attaquer la profondeur, sur toute la largeur.

Les blaugranas quant à eux, pallient à l’absence de Busquets en reculant De Jong en sentinelle, avec Rakitic et Sergi Roberto devant lui. Devant, Messi se place derrière Griezmann et Suarez, avec la volonté de voir les latéraux participer au jeu via les courses dans les couloirs. Un schéma déjà vu avec Sétien cette saison, avec plus ou moins de réussite. Sur le banc, seuls 4 joueurs sont membres de l’équipe première : Neto, le gardien, Junior Firpo, Ansu Fati et Riqui Puig.

Le Barca se met à l’abri
3-1 à la mi-temps. Un score favorable, qui pourrait laisser penser à une domination Barcelonaise. Que nenni. Les Barcelonais marquent sur deux coups de pied arrêtés, sur corner et sur pénalty (Lenglet, 9e minute, Suarez, 44e.) Pourtant, les hommes de Gattuso ne sont pas mis à mal collectivement, avec un 4-4-2 en bloc médian qui a des idées, avec un des milieux sortant de la ligne pour presser. Mais les individualités barcelonaises font le trou : De Jong est très bon, disponible et allant de l’avant, et Messi est hors-normes. Après un premier but sur un exploit individuel, l’argentin décide d’aller presser haut, seul, Koulibaly qui concède alors le pénalty du 3-1. Mario Rui vit un cauchemar, que ce soit quand le ballon est dans les pieds du joueur formé à la masia ou quand il le demande.

Mais le Barca n,’est pas rassurant : attentiste sans ballon, en laissant les Napolitains évoluer assez librement, les incursions des Mertens & co font mal : une frappe sur le poteau, un pénalty provoqué et transformé. Naples tente d’étirer le bloc barcelonais dans la largeur, mais le Barca ne tombe pas dans le piège et ne se laisse pas étirer. Avec ballon, les culés ne sont pas plus rassurants : beaucoup de joueurs sur la même ligne (jusqu’à 6), peu de mouvement que ce soit autour du porteur de balle ou en profondeur… Suarez et Griezmann jouent dans la même zone, ne se trouvent pas … Pour preuve, Naples domine légèrement la possession (52%), tente de jouer la profondeur (3 hors jeu contre 0 blaugrana), et avec 258 passes, boxe dans la même catégorie que son adversaire (270)! En bref, les individualités Barcelonaises couvrent (encore une fois) le manque de fond de jeu de l’équipe.
Sans espoir
Ronronnante, cete deuxième mi-temps a du permettre à beaucoup de trouver le sommeil ce soir. Les blaugranas, resserrés en 2 lignes de 4, ont empêché les Napolitains d’avoir de vrais relais entre le milieu et l’attaque, ce qui s’est straduit par une quantité d’attaques sans réel espoir. Les joueurs de Sétien vont se contenter de garder le score, et les Napolitains ne possèdent pas les forces nécessaires afin d’aller embêter la bande à Piqué. Le Barca se qualifie donc sans briller, avec un Griezmann que l’on aura moins vu que Busquets (alors que ce dernier était en tribunes), un Suarez qui a dû parcourir 4 kilomètres et faire 6 accélérations. Sur le talent de 3-4 joueurs, les barcelonais iront donc affronter le Bayern. En espérant qu’ils sauront trouver un semblant d’allant tactique collectif, sous peine de se faire broyer par des bavarois en pleine forme.
Les clés du match
Le manque de relais milieu-attaque napolitain leur aura été fatal. Incapables de trouver ce relais au coeur du jeu afin d’ouvrir des espaces, ils s’en remettront à des centres et quelques rares décalages dans les halfs spaces. Pas suffisant.
De Jong a été brillant. Provoquant des fautes autant que des espaces, le néerlandais a dicté le jeu lors des phases de possession blaugrana, tout en étant aussi utile en position. Lui et Messi auront illuminé un match bien terne, l’argentin faisant preuve de son équilibre impressionant, de sa vitesse d’appuis, de sa lecture du jeu afin de plier le match (pénalty provoqué et but marqué).
Cette équipe de Naples a des idées, même si elle commet des erreurs. Ses individualités en revanche, sont inquiétantes : Rui, Callejon, Demme ont été dépasses tout le match.
Le niveau global du match était assez consternant : peu de mouvement, peu d’idées, l’espoir napolitain étant tué rapidement par le score.
Au risque de se répeter, la prudence est de mise concernant le Barca. Contre les allemands du Bayern Munich, les blaugrana vont devoit montrer un tout autre visage. Si leurs individualités ne sont pas au rendez-vous, les homme de Flick sauront embêter largement les coéquipiers de Messi. Si ce match est plus qu’oubliable, il aura encore démontré tout le talent de l’argentin, qui a montré une fois de plus, qu’il existe bien une Messi-depéndance.