5 mois après une victoire difficile (2-1) arrachée en fin de match au Bernabéu, Manchester City retrouvait le Real Madrid à l’Etihad Stadium avec un avantage favorable et à conserver. Les Madrilènes, sans Ramos et dos au mur, devaient marquer minimum deux buts pour espérer une qualification ou au moins une prolongation. Ce qu’ils n’ont pas su faire puisque les Citizens ont réussi à s’imposer sur le même score qu’à l’aller au terme d’une rencontre maîtrisée. Ils se sont ainsi qualifier en quarts de finale de Ligue des Champions (4-2 score cumulé).
Les compositions d’équipe
Manchester City en 4-2-3-1 : Ederson – Walker, Fernandinho, Laporte, Cancelo – Gundogan, Rodri- Sterling, De Bruyne, Jesus – Foden.
Real Madrid en 4-3-3 : Courtois- Carvajal, Varane, Militão, Mendy – Kroos, Casemiro, Modric- Rodrygo, Benzema, Hazard.
Première mi-temps
Dès l’entame du match, sifflée par l’arbitre allemand Félix Brych, le pressing en 4-2-4 de Guardiola avec De Bruyne et Foden face aux centraux madrilènes s’articule et les difficultés pour relancer proprement vont s’enchaîner toute la soirée pour les Merengues. Point d’orgue de ces difficultés à la 9 ème minute où Courtois décale Varane sur sa droite. Le défenseur français contrôle sous la pression de Gabriel Jesus et exécute un crochet en direction de son but. Il n’en faudra pas plus à Jesus pour récupérer la balle et la transmettre en retrait à Sterling pour son 100ème but avec City. Malgré ce but dû à la relance courte souhaitée par Zidane, le Real a persisté toute la soirée dans ce style de relance courte sans avoir beaucoup plus de succès puisque de nombreuses autres erreurs seront commises par la suite, notamment par Courtois.

Lorsque le Real réussissait à franchir la première ligne du pressing de City, un nouveau problème se dressait face à eux : trouver Benzema. Le Français s’est pourtant montré très disponible et a tenté de multiplier les décrochages pour toucher le ballon et faire progresser le Real mais les Madrilènes n’ont presque jamais réussi l’avant-dernière passe pour permettre à Benzema de devenir plus accessible. La seule fois où le Real a réussi à déployer son jeu à merveille c’est sur le but madrilène où Modric renverse le jeu à droite puis Benzema touche deux fois le ballon en combinant avec Carvajal et Rodrygo. Ce dernier dribble Cancelo et réussit à centrer et c’est l’auteur de l’avant-dernière passe qui est à la retombée : l’inévitable Benzema. La passivité de la défense centrale Fernandinho-Laporte aura été la seule éclaircie dans le manque de lumière du jeu offensif madrilène. Seul des erreurs de marquage ont permis au Real de toucher des ballons dans la surface adverse.
Deuxième mi-temps
Après la pause, le replacement de Jesus en pointe, Sterling à gauche et de Foden à droite ont permis à City d’accentuer la pression sur le but madrilène. Cette deuxième mi-temps sera la version encore plus sérieuse et appliquée de ce que City voulait faire en première. Le ballon est systématiquement récupéré haut et les vagues bleu-ciel afflue sur le but de Courtois. Seulement, les qualités défensives de Carvajal, Casemiro, Militão et Mendy permettent au Real de souffler et d’éviter de concéder une occasion franche ou un but. Mais c’est sur un long ballon anodin de Rodri que Varane va commettre sa deuxième erreur fatale ce soir. Presser par Jesus, il échoue pour remiser de la tête à Courtois une première fois, puis lorsqu’il réussit, il le fait trop mollement et offre un caviar à Jesus. Le Brésilien lobe Courtois et offre une sérieuse option à City sur la qualification.

Après ce but, le rythme du match s’est quelque peu calmé. Les Citizens ont cherché à limiter les risques d’erreurs tout en poussant la défense de Madrid a en commettre, ce qu’ils ont fait tout le match en relançant long lorsque la balle revenait sur Ederson (24 longues passes tentées sur ses 40 passes totales pour le portier brésilien). Les Madrilènes, désorganisés et en manque probant de créativité n’ont pas su trouvé la faille et les entrées de Asensio, Vazquez, Valverde et Jovic n’y ont rien fait. En face, Guardiola a fait sortir Phil Foden, quelque peu transparent ce soir, bien que la comparaison avec le virevoltant Sterling ou l’infatigable Jesus ne l’aide pas.
Clés du match
La première clé du match est le mauvais choix de Zidane de relancer court. Sur le papier, ce choix est logique puisqu’il te permet de tirer un maximum de chaque ballon. Seulement, lorsque tu n’as pas Ramos, ton relanceur principal, et que celui à qui tu donnes ce rôle, Varane, est positionné du côté du meilleur presseur citizen, Jesus, l’exécution n’est pas bonne. Le manque de précision des passes de Casemiro, bien qu’auteur d’un match solide défensivement, n’ont pas aidé le Real à ressortir le ballon et ont permis à City de récupérer le ballon haut et ainsi limiter les risques d’encaisser des buts.

La seconde clé du match est un homme : Raphaël Varane. Il n’avait absolument pas les épaules pour tenir le rôle de Ramos ce soir et souffre même de la comparaison avec son coéquipier Militão qui a été bien plus solide que lui. Les deux erreurs amenant à des buts sont le reflet d’une bien piètre prestation côté madrilènes et ont facilité le travail de City.
Homme(s) du match
Avant de choisir l’homme de ce match, deux madrilènes méritent d’être mentionné. Tout d’abord Benzema, buteur et seul merengue dangereux, il a été disponible au possible grâce au marquage laxiste de Fernandinho et Laporte et a pu faire un match plein. Le seul autre madrilène au niveau ce soir était Militão, qui a multiplié les interventions défensives de qualité (7/7 aux tacles réussis, 9/11 aux duels remportés) et qui a évité toute erreur de relance.

Côté City, les latéraux ont été bons, tout comme le double pivot Rodri-Gundogan, d’une propreté impressionnante à la passe (133/141 à la passe à eux-deux). Mais ce sont deux joueurs offensifs de City qui se battent pour le trophée d’homme du match. D’un côté, Sterling, buteur, a été insaisissable et le Citizen le plus dangereux ce soir. Il a réussi à se créer de nombreuses occasions par ses appels comme par ses dribbles et à porter le danger sur la défense madrilène. Mais, l’homme reste le passeur décisif et buteur Jesus. Clé sur les deux buts, Jesus a toujours été juste ans son placement alors qu’il a occupé deux postes différents. Il a su faire preuve de sang-froid aux moments-clés et été juste le reste du temps.
C’est une performance de bon niveau que City a livré ce soir face à un Real sans solution pour se défaire de l’étau bleu-ciel. Les Anglais ont confirmé le résultat acquis à l’aller et prendront l’avion pour Lisbonne pour y affronter Lyon, bourreau de la Juventus, en quart de finale.