Les demies-finales à l’Est ont commencé, et on parle assez peu de cette opposition Raptors / Celtics. La faute sans doute aux duels de l’Ouest indécis entre d’un côté Houston et Oklahoma City et de l’autre Denver et Utah. La faute aussi à des Bucks qui polarisent l’attention à l’Est avec cette question qui est sur toutes les lèvres des fans Nba : Giannis va-t-il emmener Milwaukee en Finals ? On a pourtant avec cette opposition un choc de tacticiens de la nouvelle génération des coachs NBa et deux équipes qui jouent un très bon basket.
Si on se tient au classement, les Raptors partent favoris. Pourtant, si on se fie aux résultats des matchs entre les deux équipes en saison régulière, ce sont bien les Celtics qui ont un avantage sur la franchise canadienne en menant 3-1. D’ailleurs, ces deux équipes se sont déjà rencontrées dans la bulle, et le score avait été sans appel, 122-100 pour la franchise du Massachussetts. Le match en réalité avait duré trois quarts temps, les Celtics ayant compté jusqu’à quasiment 40 points d’avance avant que les coachs ouvrent leurs bancs. Donc +22 le 7 aout en saison régulière, +18 le 30 lors du premier match de demi-finale de Conférence Est. On retrouve des similitudes défensives dans ces succès des C’s. Quel est donc le plan de l’ancien coach de la fac de Butler ?
🍀 Pascal Siakam, un bodyguard nommé Jaylen Brown
Point commun entre ces deux défaites des Raptors : un « Spicy P » particulièrement éteint. 11 pts à 5/15 et 13 pts à 5/16 dimanche dernier. Des stats aussi faméliques qu’inhabituelles. Rien de révolutionnaire pourtant coté Brad Stevens, le but est clairement de limité l’impact du meilleur joueur offensif adverse. Pour ce faire, le technicien de la Nouvelle Angleterre met face au All Star camerounais Jaylen Brown. Une opposition dont le MIP 2019 semble avoir du mal à se dépêtrer… Certes « JB » n’est pas aussi grand que Pascal Siakam. Il rivalise en revanche très bien avec ses qualités athlétiques qui donnent d’habitude un avantage offensif au poste 4 des Raptors, à savoir l’explosivité et la rapidité balle en main. Faisant jeu égal physiquement, JB peut se permettre de beaucoup plus presser et donc de rendre la vie du All Star de Toronto beaucoup plus compliquée.

🍀 Lowry et VanVleet, deux lutins bien entourés
Les Raptors jouent souvent avec leurs deux excellents meneurs sur le terrain. Là encore, le plan des C’s semble assez simple en théorie : pression constante, orientation sur les lignes de fonds (à minima no middle), aide coté ballon et intérieur en protection (drop defense). Même si Kemba Walker n’est pas connu pour ses qualités défensives, il reste un joueur honnête dans la défense collective, et ça tombe bien car c’est comme ça que Brad Stevens compte éteindre les deux Raptors. Coach Stevens peut aussi compter sur Marcus Smart dont on ne présente plus les qualités défensives, mais aussi sur Brad Wanamaker le globe-trotter, dur sur l’homme défensivement, passé par le CSP Limoges. Le but est à la fois de forcer les meneurs canadiens à prendre des tirs contestés et/ou de les forcer à lâcher la gonfle. De fait, dès que les meneurs tentent d’agresser le cercle, ils se retrouvent entourés de deux à trois joueurs frappés du trèfle. En cas d’urgence, grâce à leurs intérieurs mobiles, les Celtics peuvent se permettre de switcher sans être trop être exposé par le missmatch créé. Là encore des résultats assez payants : en cumulé les deux meneurs compilaient 24 pts à 7/20 début août, et 28 pts à 8/28 dimanche dernier. Des productions là aussi bien en dessous de leurs standards habituels.

🍀 Rebond et gestion des phases de transition, le (très) bon travail d’équipe de la franchise au trèfle
Avec ses principes de jeu défensif, Boston rend la partition offensive des Raptors bien difficile et fait chuter les pourcentages de réussite, surtout à trois points (moins de 26 % de réussite sur 65 tentatives sur les deux matchs). Encore faut-il assurer le rebond. Même dépourvu d’intérieur dominant, le rebond est l’affaire de tous coté vert et blanc. Ils ont remporté cette bataille importante lors de ces deux rencontres. Autre point clefs pour Brad Stevens, ralentir le jeu. On le sait, le jeu des Raptors se base sur une défense solide et agressive ainsi que sur leur capacité à jouer parfaitement les phases de transitions (1ere équipe de la NBA en termes de points marqués sur jeu rapide avec 18,8 pts par match). Là encore, la défense des Celtics s’est montrée rigoureuse et appliquée ne concédant que 20 pts en contre-attaque au total sur les deux matchs.

Voilà en 3 points comment la franchise la plus titrée de la NBA arrive pour le moment, à contenir le champion en titre. Limitant l’équipe de l’Ontario sur ces deux oppositions dans la bulle à 97 pts par match. Pas de grosses inquiétudes (pour l’instant) coté Nick Nurse, la série ne fait que commencer et l’avantage du terrain semble assez relatif vu le contexte. Néanmoins, on a hâte de voir les ajustements du récent Coach of the Year pour contrer les choix défensifs de Brad Stevens. Eléments de réponses ce soir à partir de 23h30 (heure de France métropolitaine).
Source image de couverture : clutchpoint.com