Quand l’on évoquait les “pépites” en Ligue 2 la saison dernière, il était quasiment impossible de passer à coter d’Enzo Le Fée, qui comme beaucoup d’autres (Guerreiro, Bouanga ou Guendouzi) s’est révélé du coté de Lorient.
Aujourd’hui en Ligue 1 avec le club breton, Enzo Le Fée, au club depuis ses 8 ans, entend bien montrer aux quelques personnes qui en doute encore qu’il mérite qu’on scrute ses performances chaque week-end.
Formation et grands débuts
C’est à seulement 18 ans qu’Enzo Le Fée fait ses débuts en professionnel avec les merlus lors d’un match à domicile contre Sochaux. Ce ne sera que pour quelque 20 minutes, mais 20 minutes qui suffiront à comprendre que ce garçon n’est pas comme les autres.
C’est lors de la saison 2019-2020 que son entraineur, Christophe Pélissier va en faire son meneur de jeu attitré. Mais malgré son numéro 10 dans le dos, Le Fée n’aura pas des statistiques exceptionnelles : il n’a par ailleurs jamais marqué en professionnel.
Je pense que ça va venir. Je n’ai pas encore marqué. Franchement, je sens que si j’en mets un, ça va s’enchaîner après. Il faut que j’arrive à le mettre. Même un but pourri, je prends direct !
Enzo Le Fée parle de son manque d’efficacité devant le but.
Ce n’est pas ce manque d’efficacité qui va miner le moral de Le Fée qui, bien au contraire, va s’imposer de plus en plus. Celui qui dès sa deuxième véritable saison en professionnel s’est vu confier le jeu de son équipe ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, actuellement international U20, Le Breton a un objectif bien précis : les Jeux Olympiques.
À court terme, je vise l’équipe de France Espoirs et les Jeux Olympiques. Je me dis que rien n’est impossible. Surtout si j’enchaîne les bonnes prestations.

Un milieu tout terrain
Outre son auto-description comme quelqu’un “gentil, généreux, souriant et calme“, Enzo Le Fée a bien d’autres qualités, surtout footbalistiques. Car en effet, celui qui a pour idole Andres Iniesta essaie du mieux que possible de s’inspirer de la légende espagnole.
Une qualité de passe indéniable
Enzo Le Fée a cette qualité de passe que d’autres n’ont pas, cette habilité à réussir une passe là où d’autres auraient envoyé le ballon en touche. Rien d’étonnant à ce que son entraineur lui ai confié les clés du jeu de son équipe en le plaçant juste derrière l’attaquant.
Un seul bémol : les statistiques. Mais si Enzo Le Fée n’a pas un nombre de passes décisives ou de buts élevé, il possède d’autres statistiques bien plus intéressantes.
Si vous doutiez encore de la qualité de passe du jeune merlus, vous devez savoir que celui-ci possède un taux de réussite dans ses passes à hauteur de 80,6%. Ce qui est d’autant plus impressionnant que les 3/4 de celles-ci sont des passes à mi-distance (de 5 à 25 mètres). Pour les détracteurs, ses passes sont le plus souvent des passes vers l’avant, certes, pas toujours dans la surface ou le dernier tiers mais majoritairement pour faire avancer son équipe.
Que ses passes soient hautes, au sol, des centres ou même effectuées sous la pression de l’adversaire, Enzo Le Fée présente des pourcentages de réussites très intéressant.
Les statistiques pures et dures ne devraient pas tarder à arriver. En effet, Le Fée est à Lorient l’archétype de la dernière passe avant un tir, ce qui devrait lui permettre de gonfler ses stats très rapidement.
Une polyvalence incontestable
Si Enzo Le Fée ne possède pas de statistiques comptables impressionnantes, et cela, meme en Ligue 2, c’est parce qu’il a préféré travailler son apport défensif la saison dernière “Cette saison je souhaite améliorer mon point faible : le côté défensif. Je peux encore aller plus loin pour mieux défendre“. Son apport défensif est de fait, plus important, mais non sans intérêt.
En effet, le jeune milieu de terrain tacle beaucoup, mais il les réussit, même contre les dribbleurs. Son apport dans le pressing collectif est un véritable plus dans une équipe qui n’aura encaissé que 25 buts à l’issue de la saison.
Celui qui touche autant de ballons en zone défensive qu’en zone offensive n’a pas à rougir de ses débuts en Ligue 1. Malgré une victoire une défaite, personne ne remet en cause le promu Lorientais, qui avec ses armes formées au club, peut s’en sortir.
Pour lui, une chose est sure, il doit s’améliorer dos au jeu et être plus dur dans les duels. Pour gonfler ses stats, il veut aussi s’améliorer les coups de pied arrêtés.
L’anecdote : un changement de nom à venir ?
Le Fée est le nom de sa mère, son père. Enzo ne porte pas le nom de son père, Monsieur Lamprière. Il compte le porter sous peu, peut-être en l’accolant à celui de sa mère.
Prometteur, Enzo Le Fée a tout pour réussir en Ligue 1. Ses efforts défensifs vont lui permettent de s’imposer physiquement dans un championnat où le physique est légion. Sa qualité de passe fera de lui un des meilleurs dans cet exercice en France. Reste à savoir combien de temps Lorient pourra conserver son Poulin, car celui qui a prolongé jusqu’en 2024 est l’objet de convoitises (ce fut notamment le cas de Marseille).