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Histoire du football : des drôles de numéros !

On en parle pas souvent pourtant, ils ont leur importance. Floqué au dos à l’arrière du maillot, que ce soit un chiffre ou un nombre, le numéro sur le maillot de football a su se faire une place dans le design de cette tenue. Porter le numéro 1 ne signifie pas la même chose que porter le numéro 10 ou encore le numéro 29. Pour autant, cette visibilité qu’on lui accorde aujourd’hui n’a pas toujours été la même. Retour donc sur un numéro pas comme les autres …

Pour comprendre son évolution, il faut fouiller au fond des archives du football. Et si on cherche bien, on remarque que les numéros sur les maillots de football sont apparus pour la première fois en Angleterre, en 1923. Avant cette date-là, aucune trace d’un éventuel numéro. À l’origine, on souhaite accorder à chaque joueur un numéro pour qu’ils soient plus facilement différentiables. Pour l’occasion, et pour ne pas se confondre avec l’équipe adversaire, on divise les numéros en deux : la première équipe possède les numéros de 1 à 11, la seconde de 11 à 22.

Malgré ces prémices, il faudra attendre quelques années avant que ces numéros deviennent obligatoires. En 1939, la fédération anglaise décide d’adopter cette règle. Les autres fédérations, comme souvent dans le football, suivront la décision un peu plus tard et adopteront à leur tour le flocage de numéros sur le maillot. Malgré tout à l’époque, les numéros ne sont pas utilisés de la même manière qu’aujourd’hui. Ils sont soumis à un règlement qui impose certaines règles.

Dans la série Netfix The English Game, les maillots ne possèdent pas encore de numéros … Logique, on se trouve à la fin des années 1870 (Crédits: DailyMail)

Un règlement … même pour les numéros

C’est peu de dire qu’ils sont importants si, eux-mêmes, sont soumis à un règlement ! Comme indiqué précédemment, ces numéros étaient, au tout début, divisés entre les deux équipes. Cela nécessitait alors de changer de numéro pour chaque rencontre, si par hasard, vous possédiez les mêmes numéros que l’équipe adversaire. En 1939, au même moment où on rend les numéros obligatoires, on décide d’obliger les équipes à porter les numéros de 1 à 11, pour l’ensemble des équipes. Ces derniers sont désignés en fonction du poste : le gardien porte le numéro 1, le défenseur droit le numéro 2, les défenseurs centraux le 4 et le 5, le défenseur gauche le 3, les deux milieux de terrain le 6 et 8, l’ailier droit le 7, l’ailier gauche le 11, le meneur de jeu le 10 et l’attaquant le 9.

Schéma des numéros attribués en fonction du poste

Simple et efficace, cette numérotation permet alors d’identifier clairement les postes de jeu. Mais après la guerre, les choses commencent à bouger. Alors qu’on se prépare à organiser le mondial 1954 en Suisse, la FIFA décide de faire de ces numéros une affaire plus personnelle. Désormais, il est accepté qu’un joueur possède un numéro qui lui est propre. On entre donc dans l’ère des numéros personnels. Aujourd’hui encore, les joueurs sont autorisés à choisir leur chiffre. Limité auparavant à 22, ils peuvent désormais choisir jusqu’au numéro 99, mais seulement dans certains championnats. Par exemple, il est impossible de voir sur un terrain de Ligue 1 ou Ligue 2, un joueur porter un numéro au-dessus de 30. À la suite du règlement, il est écrit que ce numéro doit contraster avec la couleur du maillot afin qu’il se distincte correctement. Plutôt logique, mais c’est bien écrit dans le règlement ! Il est également écrit que les « numérotations fantaisistes sont interdites (exemple : 45 – 82) » ou encore que « toutes les équipes doivent disposer d’un maillot numéroté 33, non attribué à un joueur et réservé aux remplacements de dernière heure » [Article 576, LFP STATUTS ET REGLEMENTS 2020-2021]

Passage de l’article 576 du règlement de la LFP 2020/2021 (Crédits: lfp.fr)

Les numéros de maillots légendaires

Certainement le plus symbolique de tous, le numéro 10 est un incontournable. Michel Platini, Pelé, Diego Maradona, Ronaldinho, Lionel Messi ou encore Zinedine Zidane l’ont porté. Rien que ça ! Généralement positionné en relayeur-récupérateur, ce numéro est devenu, au fil du temps, le plus célèbre. Devant celui de l’attaquant, et son numéro 9. Ce dernier a malgré tout été porté par des grands joueurs : Jean-Pierre Papin, Alfredo Di Stefano, Ronaldo, Samuel Eto’o et pleins d’autres. Le numéro 1 est lui aussi très symbolique. D’origine porté uniquement par les gardiens titulaires, ce numéro a marqué les esprits. On se souvient par exemple de Gianluigi Buffon et de son numéro 1, lors de la coupe du monde 2006. Enfin, le numéro 7 de Cristiano Ronaldo est lui aussi devenu très célèbre. À tel point que Mbappé décide de changer son numéro 29 contre le 7 lors de sa deuxième saison au PSG. Eric Cantona et Raul l’avaient également porté auparavant.

Face à ces numéros légendaires mais classiques, se trouve également les numéros légendaires par leur singularité. L’un des plus mémorables est sans doute celui d’Ivan Zamorano à l’Inter. Obligé de laisser son numéro 9 à Ronaldo lors de son arrivée, le président du club lui propose de porter le numéro 18 … En rajoutant le petit signe « plus » entre les deux chiffres. Mathématiquement, Zamorana reste bien un numéro « 9 ».

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Ronaldo et Zamorano, les deux numéros 9 de l’Inter (Crédits: futbolretro)

D’autres joueurs ont laissé cours à leur imagination pour le choix de numéro. Lors de ses débuts dans le monde professionnel, Balotelli décide de porter le numéro 45, pourtant réservé aux jeunes joueurs du club. Tout simplement parce que 4 + 5, ça fait 9. D’autres joueurs décident leur numéro en fonction de leur chiffre fétiche ou encore de leur date de naissance. Bixente Lizarazu choisit de porter le numéro 69 lors de sa deuxième année au Bayern, en référence à sa date de naissance mais aussi … sa taille. Des choix pas anodins qui nécessitent parfois des explications.

Qu’ils soient légendaires, originaux ou encore étranges, ces numéros ont pris de importance ces dernières décennies. Portés par des joueurs réputés, ils sont parfois même retirés en souvenir de leur passage dans un club. Ils sont aussi souvent l’objet de discussions comme par exemple lorsque Martin Braithwaite pensait déjà récupérer le numéro 10 de Messi au Barça … Autrement dit, il est juste de dire que ce simple numéro floqué au dos du maillot prend de la place dans le monde du football.

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