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WFLA: Quatre Molosses à l’assaut des USA (Partie 2)

Clique ici pour (re)lire la première partie de l’interview de Elisa, Marine, Melissa et Laura

CCS : Quels sont vos plus beaux titres ?

Melissa : Le titre que je chéris le plus, c’est mon MVP en 2018. Je m’étais blessée pendant la saison 2016/2017, je m’ étais fait les croisés… J’ai beaucoup travaillé pour revenir à un bon niveau, et donc quand on a disputé notre finale contre les Lions de Bordeaux, j’ai eu l’honneur de recevoir le titre de MVP Offense, c’est celui que je chéris le plus parce qu’il est lié à cette blessure.

Melissa Zandu qui brandit son MVP Offense en 2018 – Crédit: Diane Event Photo

Elisa : Championne du monde et championne d’Europe, MVP Europe, All Star aux Championnats du monde, All star défense et All star attaque ! (NDLR : Flag Football)

Mais l’une de mes finales préférées c’était France-Finlande en 2007 quand on a gagné le titre de championnes d’Europe parce que sur ce match là, j’étais totalement déconnectée, j’étais tellement concentrée que je pensais seulement à attraper les balles et à faire ce qu’on me demandait. Je n’avais aucune notion du score, je crois qu’on gagnait largement mais dans ma tête c’était serré et quand ils ont sifflé la fin du match que l’on a gagné, je ne savais même pas si ils sifflaient la mi-temps ou la fin du match, j’étais totalement perdue ! Au coup de sifflet, je voyais les filles sauter de joie, j’ai mis quelques secondes à comprendre qu’on avait gagné. Au final on gagne le titre et je gagne même le titre de MVP !

Laura : Je n’ai pas encore le plus beau !

Marine : J’avoue que c’est très difficile pour moi de choisir… Si je dois vraiment choisir, je dirais notre 4è titre de championnes de France (NDLR: avec les Molosses) contre les Lions de Bordeaux, à domicile. On n’y croyait pas trop, enfin si on y croyait mais c’était un match très serré avec beaucoup de spectacle.

J’ai quand même un petit coup de cœur pour notre première finale chez nous contre les Argocanes (alliance entre les Argonautes et les Hurricanes). Il y avait tout le monde, nos proches, nos familles, nos parents… Pour moi, ce sont les 2 que j’aime le plus !

CCS : Elisa, tu as également joué au flag et notamment en Equipe de France ! Raconte-nous ce qui t’a le plus plu dans cette discipline ? Que t’a-t-elle apporté pour le football américain ?

Elisa : Le flag ça va plus vite, tu touches beaucoup plus de balles dans un match, c’est super kiffant de pouvoir catcher plein de balles. Tu dois être encore plus agile car tu peux pas rentrer dans les adversaires donc tu dois travailler encore plus sur l’agilité. Le foot c’était pour moi la suite logique du flag voir sa complémentarité car j’ai pas arrêté le flag pour le foot. Quand je suis arrivée au foot, j’avais déjà les mains, les changements de direction, la lecture du jeu, après je devais apprendre tout ce qui est lié au contact, quand le DB te bump, prendre les plaquages, se servir des mains pour se libérer, etc 

Elisa De Santis en sélection Equipe de France de flag

CCS : Pour celles qui jouent en équipe de France de foot US et/ou flag, qu’est-ce que cela représente pour vous de jouer pour votre pays et défendre ses couleurs à international ?

Elisa : Je pense que l’équipe de France et les Molosses ça apporte un peu la même chose mais en équipe de France tu le vis vraiment de façon plus intense. Grâce à l’équipe de France je stresse pas trop dans la vie je pense ou moins que si j’avais pas eu cette expérience tout du moins.

Quand je dis que ça aide à gérer le stress, c’est dans le sens où quand par exemple en équipe de France ou en club il te reste 10 secondes pour marquer un TD et prendre l’avantage, là le stress il est au plus haut, mais ça t’apprend à relativiser sur certaines choses.

Laura : Alors pour avoir joué avec l’équipe de France en football américain, c’est incroyablement satisfaisant. Franchement, tu portes le maillot de l’équipe de France, c’est pas n’importe quoi ! En plus, il y a ta famille qui vient te voir, franchement c’est incroyable.

Marine : C’est vrai que j’ai eu la chance et l’honneur de participer à la première équipe nationale de football américain féminine l’année dernière lors d’un match amical contre le Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg). C’était quelque chose que j’attendais depuis un bon bout de temps parce que c’était mon objectif premier, avant même d’être professionnelle, d’intégrer l’équipe nationale de football américain. Pour moi c’était plus qu’un honneur, une fierté, c’était un accomplissement de beaucoup de choses. C’est pour ça que je me suis énormément investie tout au long de ses années au niveau du foot, que ce soit au niveau des entraînements, de mes entraînements que je fais à côté, de la salle de sport parce que oui, effectivement c’était pour gagner mais c’était aussi pour être meilleure que ce soit pour les matchs pour mon club mais aussi pour être meilleure pour être sélectionnée dans l’équipe de France.

Quand j’ai joué avec les couleurs de la France, c’était waouh ! J’étais trop contente, je me suis dit enfin ! Ca t’apporte une joie et une fierté, je n’arrive pas à décrire les sentiments que j’ai ressenti tellement j’étais contente. C’est un pur bonheur, je le souhaite à tous les sportifs d’arriver à ce niveau là ! Je n’ai jamais joué dans l’équipe nationale au flag, en tout cas j’espère que dans l’avenir j’aurai cette chance, en tout cas je me donnerai les moyens pour !

Laura Roussel et Marine Urie pour l’équipe de France

CCS : Avec la WFLA, vous allez être les premières françaises de l’histoire à devenir pro aux USA. Comment ça s’est passé ?

Elisa : Pour intégrer l’équipe, il fallait envoyer ses highlights et son CV sportif après une prise de contact via e-mail ou réseaux sociaux. Et chacune on a eu une opportunité avec cette équipe. Après, on n’a pas fait exprès d’être toutes les quatre dans la même équipe, il s’est trouvé que notre choix s’est porté pour chacune sur les Red Tails de Phoenix. On a eu 2 entretiens, un avec le General Manager et un avec le Président de la franchise. Après ces 2 entretiens, c’est là qu’ils ont pris leur décision de nous envoyer une « lettre d’intention » (NDLR: sorte de promesse d’embauche).

Du coup, on devrait partir fin février jusqu’en août. Donc 2 mois de pré-saison et lancement des matchs début mai. Un match par semaine en saison régulière puis la post-season en août.

Laura : Alors moi c’était pendant le confinement, en me baladant sur Instagram, j’ai vu des publications pour une ligue de football professionnel féminine. Je me suis dit « non, c’est pas possible, ça n’existe pas ! » Du coup je m’y suis intéressée, j’ai vu plusieurs équipes qui recrutaient, je me suis dit « tiens, bah je vais essayer, je vais envoyer des mails pour voir ce que ça donne ! » Je me suis fait un CV incroyable, c’est à la limite si je ne détaillais pas ce que je mangeais ! J’ai essayé de me vendre au max ! Et du coup, j’ai été recontacté par 2 équipes. J’ai pesé le pour et le contre et j’ai fait mon choix. (highlights)

On a prévu d’aller là bas, initialement en mars, mais ils sont en train d’avancer le programme donc plutôt mi-février.

Marine : Alors c’est vrai que j’en avais déjà entendu parler mais pendant le confinement on était plus sur les réseaux puisqu’on était à la maison. Je suis retombée dessus via une personne qui l’avait mentionné. J’ai regardé et suivi le compte sans y prêter plus attention. Et un jour, j’ai reçu une notification pour un live. Je l’ai écouté et c’est à partir de ce moment là que j’ai commencé à chercher, à prendre informations sur les équipes, les villes, les conditions, comment ça se passait etc. J’ai fait des recherches via les réseaux et via des contacts sur place afin d’avoir leur avis sur cette nouvelle ligue. Et en fait, quand j’ai vu le professionnalisme, je me suis dit « waouh, je tente le coup ! ». J’ai envoyé mes highlights à plusieurs équipes, sans conviction au début. Mais j’ai eu des retours ! Alors j’ai passé des entretiens via Zoom et j’ai reçu une réponse positive de 2 équipes. Et j’ai choisi les Red Tails de Phoenix en Arizona.

Melissa : Pour moi l’élément déclencheur c’est Elisa ! C’est Elisa qui m’appelle un soir et qui me dit « Melissa, il se passe des choses sur les réseaux […] il y a vraiment une ligue qui est en train de se mettre en place, une ligue pour femmes de football américain et ce serait une ligue pro ! » Que des mots qui pour moi ne peuvent pas aller ensemble: Ligue pro, femmes, football américain ! Le process de recrutement c’était d’envoyer ses highlights, donc je les prépare et je prépare aussi mon CV sportif et j’envoie tout ça a plusieurs équipes et la magie opère… J’ai eu des retours positifs de 3 équipes. J’étais stressée, excitée, amusée aussi car ce qui se passait était incroyable ! Il y avait l’engouement de la famille autour car à ce moment là je passais le confinement chez mes parents avec ma sœur et mon frère. J’avais le soutien de tout le monde, ils étaient hyper excités comme si c’était eux qui partaient pour cette aventure !

J’ai eu un entretien avec les Tridents de San Diego. C’était un entretien collectif, très intense et plus froid. J’ai trouvé l’entretien avec les Red Tails beaucoup plus personnel et plus humain, on a eu bon feeling, j’ai bien aimé. Du coup on a compris qu’on intéressait toutes les quatre la même équipe, on s’est dit super autant qu’on signe pour la même équipe. Et boum, on a signé pour les Red Tails, Phoenix, Arizonaaaaa ! Grosse excitation, ça s’est fait assez vite mais quand même 3 semaines avec beaucoup d’intensité, beaucoup d’échanges, et à distance, c’est toujours bizarre mais c’était vraiment sympa !

Vous pouvez suivre Elisa, Melissa, Marine et Laura sur Instagram afin de suivre leur départ pour les USA et leur évolution dans la WFLA ! Le CCS vous partagera bien évidemment les aventures de nos 4 athlètes que l’on espère voir disputer le premier Diamond Bowl.

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