Si Miami réussi à éliminer les Bucks 4-1, c’est avant tout grâce au talent collectif des Floridiens. Butler, Dragic et Adebayo peuvent compter sur le soutien de leurs coéquipiers, brillants depuis le début des playoffs, mais aussi de la saison. Coup d’œil sur leur impact sur les résultats de Miami.
Leur présence dans la rotation n’est pas anecdotique. À Miami, Tyler Herro, Duncan Robinson et Jae Crowder sont en train de sortir des playoffs d’un niveau insoupçonné. La triplette de « role-players » est l’atout qui permet au Heat d’accéder à une finale de conférence, pour la première fois depuis 2014. Le tout, en éliminant Milwaukee, meilleur bilan de la Ligue et franchise du MVP en titre. Outre cet exploit, la série contre les Pacers au premier tour, mais aussi la saison régulière sont un modèle du genre pour les « autres » stars du Heat.
La série contre les Bucks, tout sauf une surprise.
Si tout le monde parle du collectif des Floridiens en ce moment, c’est grâce à la série parfaitement gérée face à Milwaukee. Comme nous vous l’expliquions dans notre recette pour battre les Bucks, il y a une semaine, la défense des coéquipiers de Giannis Antetokounmpo est friable. Miami le sait et exploite parfaitement les failles du système des hommes de Mike Budenholzer. Sur ce coup-là, Erik Spoelstra a un net avantage sur sonconfrère du Wisconsin. Tout le monde le sait, les Bucks misent tout pour une défense intérieure de fer et laissent donc des espaces pour les tirs extérieurs. Mais Miami, qui a un jeu plutôt small-ball est l’anti-matchup idéale.
D’abord, Jae Crowder, souvent défendu par Giannis, n’hésite pas à tirer à 3 points, notamment après un pick and pop avec Butler ou Dragic. Bien qu’il ne soit pas un tireur d’élite, il shoote avec un pourcentage très honorable derrière l’arc sur cette série (3/7 au GM1, 5/11 au GM3, 6/12 au GM4, 4/9 au GM5). En plus de cela, son aspect défensif est très intéressant au sein du 5 majeur du Heat. Il gêne considérablement les attaques, notamment intérieures des Bucks grâce à sa puissance et sa mobilité. L’ailier tourne à 15,2 pts par match, avec quelques rebonds, dans la série. Ça a forcément un impact. Il y a surtout cette impression que plus les matchs sont importants, plus Crowder se sublime.

Le pick and pop, le petit plaisir de Crowder


Ensuite, il y a le smooth guy, Tyler Herro. La créativité et l’insouciance à son summum. L’arrière de 20 ans découvre les playoffs et c’est une franche réussite. Depuis le début de la campagne de post-season, il tourne à 14,7pts par match, à 41.3% au tir dont 40% à 3pts. En tant que 6ème homme, son culot, son adresse et son jeu sans ballon sont un atout majeur pour Mami. Même avec la balle, Herro sait jouer de ses dribbles pour crosser son vis-à-vis avant un tir ou une pénétration dans la raquette. En plus de tout ça, il est clutch, comme en témoigne sa performance dans le game 4. Forcément, face aux Bucks, ce sont les shoots qui priment, malgré la défense de Middleton, Hill et Bledsoe. En transition, là où il est sûrement le plus dangereux, il sait aussi trouver la passe juste pour faire marquer l’équipe. Pas mal pour un rookie.

Enfin, il y a le tireur d’élite Duncan Robinson. Toujours bien placé, son poignet est une arme létale. Dans les corners, dans l’axe, un peu excentré, il est la personne a qu’il faut confier un shoot compliqué pour se donner plus de chance de le rentrer. Il a assez montré en saison régulière et contre les Pacers qu’il était le joueur à ne pas laisser ouvert. Contre les Bucks, son match 4 est un modèle du genre : 7 tirs rentrés sur 13, dont 6 depuis le parking (6/12). Sa simple présence oblige la défense à ne jamais l’oublier et donc à créer plus d’espaces pour ses coéquipiers. Toujours présent, il est souvent servi quand la défense vient fermer à l’intérieur sur une pénétration de Butler. S’il est en rythme, il peut très rapidement faire mal.
Tout pour démarquer Robinson


En plus des 3 larrons évoqués précédemment, un autre rookie, Kendrick Nunn, s’est illustré. Au point même d’être dans la course pour le rookie de l’année. Le non-drafté réalise une saison régulière de grande envergure avec 15,3pts par matchs lors de ses 67 rencontres disputées, toutes en tant que titulaire. Mais son rôle a bel et bien changé depuis le début de playoffs. Après avoir été testé positif au Covid-19, Erik Spoelsta décide de faire démarrer un meneur plus expérimenté pour les playoffs, Gorgan Dragic. Nunn trouve donc bien moins de temps de jeu. Reste que le numéro 25 du Heat reste une alternative dans ce collectif huilé.
Du (très) lourd en finale de conférence
Ces joueurs auront beau être sur le terrain, la finale de conférence s’annonce difficile. Et ce, quel que soit l’adversaire. Boston et Toronto sont deux équipes extrêmement complètes, coachées par deux des meilleurs entraîneurs de ces dernières années. Nul doute que Brad Stevens et Nick Nurse vont tenter quelque chose pour refroidir cette dynamique Heat. Il ne faut pas oublier que si les coéquipiers de Jimmy Butler ont éliminé les Bucks, c’est aussi parce que Budenholzer s’est montré retissant à changer de dispositif tactique en cours de série.

Contre Boston, la pluralité offensive des hommes en vert pourrait faire du mal au Heat, qui a jusqu’ici affronté des équipes guidées par de véritables Franchise Player (Giannis–Middleton, Oladipo–Warren). Tatum, Brown, Hayward, Walker et même Smart peuvent se montrer menaçant tour à tour. Et si un n’est pas en réussite, les autres prendront le relais. Niveau défensif, Boston possède une bonne défense, mais pas autant que celle de Milwaukee. Tout est donc possible pour Erik Spoeltra et ses hommes.
De l’autre côté, les Raptors champions en titre, possèdent eux aussi une pluralité offensive et défensive qui peut faire peur. Mais en attaque, Toronto a déjà montré que quand certains joueurs ne sont pas dedans, une fébrilité certaine peut s’installer. Cibler le duo Lowry-Siakam semble être la solution face aux dinosaures. Bien sûr, il ne faut pas oublier Fred VanVleet, qui peut prendre feu à tout moment, et Serge Ibaka, qui sera cependant surveillé de près par Bam Adebayo. Attention à Nick Nurse, qui sait faire les ajustements nécessaires pour contrer ses adversaires, comme il le fait actuellement face aux Celtics en cette indécise demi-finale de conférence. Quoi qu’il en soit et quel que soit l’adversaire, le Heat garde bel et bien ses chances de jouer une finale NBA, 6 ans après le départ de Lebron James. L’ailier qui pourrait d’ailleurs retrouver son ancienne franchise lors des Finals, pourquoi pas.
En bref, tous ces petits détails permettent au Heat de faire des différences à tous les moments du match. Milwaukee est pour l’instant la deuxième victime des Floridiens sur ces playoffs, et ce n’est peut-être pas la dernière. L’euphorie Floridienne n’est pas stoppée et ce groupe semble avoir toutes les capacités pour faire le boulot jusqu’au bout. Et si on rêvait d’une bague à Miami ?