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Formule 3 : Oscar Piastri sacré sur le fil devant Théo Pourchaire !

Hier, la Formule 3 a connu son dénouement après une saison pleine de suspens et de rebondissements qui aura, notamment, vu le jeune français, Théo Pourchaire, échouer à trois petits points du sacre mondial. Retour sur cette saison palpitante !

Nous vous le rappelons – pour ceux qui ne sont pas des érudits de la discipline – mais un weekend de Formule 3 ne se déroule pas comme en Formule 1. En effet, il n’y a qu’une seule séance d’essais libres de 45 minutes, le vendredi matin, puis les qualifications où le détenteur de la pole position obtient quatre points. Ensuite, il y a deux courses, la course principale, le samedi matin, qui donne le même nombre de points aux dix premiers qu’en Formule 1 puis la course « sprint » le dimanche matin où les dix premiers de la course principale inversent leur position, car il n’y a pas de qualifications pour cette deuxième course. À noter que le nombre de points distribués aux dix premiers lors de cette course est inférieur (15, 12, 10, 8, 6, 5, 4, 3, 2, 1) à celle de la veille. Enfin, le détenteur du meilleur tour de chaque course empoche également deux points… seulement s’il est dans le top 10 sinon ces deux points sont « reversés » au détenteur du meilleur tour parmi les dix premiers.

Une saison très solide pour Théo Pourchaire

Pour cette deuxième édition dans ce tout nouveau format de Formule 3 – qui est la fusion du GP3 Series et du championnat d’Europe de Formule 3 -, la discipline a connu un début d’année compliquée à cause de la crise sanitaire. Cette crise a eu pour effet de complètement chambouler le calendrier de Formule 1 (et par extension ceux de Formule 2 et Formule 3).

C’est donc dans ce contexte de pandémie mondiale qu’a eu lieu lors du premier weekend de juillet, au Red Bull Ring en Autriche, la première manche de la saison. Pour cette nouvelle saison de nombreux rookies font leur apparition dont le très prometteur Théo Pourchaire (plus jeune pilote du plateau). Le Français, vainqueur du championnat d’Allemagne de Formule 4, l’année passée devant un autre rookie de cette saison, Dennis Hauger, n’imaginait peut être pas vivre une telle saison pour ses débuts. Membre de la Sauber Academy (Alfa Romeo et Sauber placent de grands espoirs en lui), Théo Pourchaire atterri chez ART Grand Prix pour la saison. L’écurie française fondé par Fréderic Vasseur, en 1996, qui est aujourd’hui Team Principal… d’Alfa Romeo, en Formule 1.

Après des débuts ratés de la part du jeune prodige (zéro points sur ses deux premières courses), ce dernier gagne en confiance très rapidement et lors de la deuxième manche – toujours en Autriche – il empoche son premier point à l’issue d’une course qui n’a pu aller à son terme. Le lendemain, pour la course sprint, il remporte sa première course de Formule 3 après s’être élancé de la deuxième place sur la grille et en profite pour devenir le plus jeune vainqueur d’une course de Formule 3, à seulement 16 ans. La semaine suivante, sur le circuit du Hungaroring, en Hongrie, Pourchaire remporte cette fois-ci sa première course principale et commence à engranger de gros points et marque les esprits.

Théo Pourchaire, tout en haut du podium après sa victoire en Hongrie (Getty Images)

Malgré un weekend plus difficile lors de la première manche à Silverstone (Royaume-Uni) où il n’empoche que trois petits points sur les deux courses, le jeune Français continue son apprentissage à vitesse grand V. En effet, lors de la deuxième partie de saison (70e anniversaire, Barcelone, Spa-Francorchamps, Monza et Mugello), Pourchaire va tout simplement être le meilleur pilote. Même s’il ne remporte aucune course, il entre dans les points à chaque fois, termine six fois sur le podium (personne n’a fait mieux sur cette période) dont quatre fois lors des quatre dernières courses et accumule un total de 110 points sur cette période, passant de la 6e à la 2e place au championnat du monde, pas suffisant, malheureusement, pour aller chercher ce titre.

« Quand il n’est pas en mesure de gagner, il sait jouer placé. »

Nicolas Moni, entraîneur de Théo Pourchaire

Comme l’a si bien expliqué son entraîneur, Nicolas Moni, Théo Pourchaire est un pilote déjà très mature dans sa conduite, malgré son jeune âge : « Il ne laisse rien au hasard. Il cherche constamment des solutions. C’est ce qui fait la différence avec beaucoup de pilotes. C’est un excellent finisseur, qui sait gérer ses courses, le trafic, ses pneumatiques et le matériel. Il ne prend pas des risques inutilement. Quand il n’est pas en mesure de gagner, il sait jouer placé. » Avec cette maturité et ce talent, le pilote ART Grand Prix pourrait très vite atterrir en Formule 1 à l’instar de certains pilotes actuels comme Valtteri Bottas, Esteban Ocon ou Max Verstappen qui sont passés de la F3 à la F1 sans s’être essayés à la F2.

PREMA Racing toujours au dessus du lot

Après une saison 2019, littéralement survolé par l’écurie italienne avec un total de 527 points – soit plus de 300 points d’avance sur la seconde écurie (Hiteck Grand Prix avec 223 points) – et remporté par son pilote, le Russe Robert Shwatzman, PREMA a une nouvelle fois été impériale bien qu’avec une marge un peu moins conséquente (« seulement » 202 points d’avance sur l’autre écurie italienne, Trident) et a placé ses trois pilotes parmi les quatre premiers du championnat.

Parmi eux il y a Frederik Vesti, le Danois, qui participait lui aussi à sa première saison de F3. Avec trois succès, il est le pilote ayant remporté le plus de courses cette saison, trois fois lors d’une course principale (Styrie, Monza et Mugello). Son manque de régularité lui a probablement côuté sa place dans la bataille finale pour le titre. Ensuite, il y a bien évidemment les deux hommes qui se sont livrés une lutte acharnée jusqu’au bout, l’Américain Logan Sargeant qui participait à sa deuxième saison de F3 et l’Australien, Oscar Piastri qui était également rookie. Ces derniers ont enchaîné les podiums et les gros points tout au long de la saison avant de caler sur la deuxième partie de saison, ce qui a permis à Théo Pourchaire de revenir sur le duo de tête.

Oscar Piastri aux côtés de son manager, un certain Mark Webber (F1ACTU)

Malgré une fin de saison un peu plus délicate, le protégé de chez Renault, est un superbe champion du monde. Pilote le plus régulier de la saison, il a su parfaitement gérer les deux derniers rendez-vous malgré quelques soucis, à l’inverse de son coéquipier, Logan Sargeant, qui n’aura inscrit que huit points sur les quatre dernières courses, ce qui lui coûte le titre et dans le même temps la seconde place.

Classements finaux

Comme attendu, PREMA Racing s’est donc imposé à tous les niveaux (constructeur et pilote), même si Trident (grâce à David Beckmann et Lirim Zendeli) et Art GP (grâce à Théo Pourchaire) se sont bien défendu. Concernant les pilotes, on peut se rendre compte que trois des quatre premières places sont occupées par des rookies, un fait rare.

Dernier point, on peut regretter que Sophia Floersch, seule femme du plateau, n’ai pu inscrire le moindre point, cette saison. La pilote Allemande de chez Campos Racing n’a pu faire mieux qu’une 12e place lors de la course sprint, à Monza. On espère la revoir, la saison prochaine et on espère qu’elle incitera d’autres jeunes filles à se lancer dans ce sport un peu trop masculin.

(Crédits photo de couverture : Twitter @FIAFormula3)

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