Tennis

Tennis féminin japonais ; une histoire longtemps en retrait

Lorsque l’on parle de tennis japonais, rapidement, un nom nous vient en tête : Kei Nishikori. La légende du tennis japonais est une star internationale et fait la fierté d’une nation. Mais s’il y’en a bien une qui fait sensation ces dernière années c’est Naomi Osaka. La jeune japonaise renverse tout sur son passage. La tenniswoman révolutionne dans son pays et aux yeux du monde entier, une discipline longtemps laissée à l’abandon chez les femmes. Comment Naomi Osaka s’est-elle inscrite dans l’histoire du tennis féminin Japonais ? 

Un peu d’histoire….

Au pays du Soleil Levant, le tennis a longtemps souffert avant de trouver sa place. Longtemps dominé par le baseball, sport le plus populaire au Japon, la raquette a tout de même fait son petit bout de chemin. Le principal facteur du lent développement du tennis japonais est indéniablement le manque d’infrastructures. Au Japon, seules 17% des terres sont habitables et cela laisse peu de place pour les aménagements sportifs. Le peu de courts construits sont en matériaux synthétiques, il est donc compliqué pour les jeunes, de progresser et de rivaliser avec leurs homologues étrangers. Et comme dans beaucoup de sports : les garçons d’abord et pour les filles, on verra plus tard. Pendant de nombreuses années, le tennis est réservé à quelques aisés privilégiés. Mais le mercredi 1er février 2017, les choses changent. Un accord est trouvé entre la Japan Tennis Association et la Fédération Française de Tennis. Le but est de permettre aux jeunes japonais.e.s de bénéficier des installations de Rolland Garros pour s’y entraîner sur terre battue. Un pas de géant dans la démocratisation du tennis au Japon. La médiatisation de la star Nishikori y est pour beaucoup et le tennis gagne du terrain sur l’archipel. 

L’accord en la FFT et la Japan Tennis Association révolution le tennis japonais (FFT)

Des Japonaises peu présentes

Au Japon, nombreuses sont celles qui ont souhaité marquer l’histoire du tennis. De Misaki Doi à Kurumi Nara, de générations en générations, les Japonaises n’ont que très rarement occupé le devant de la scène. Même s’il est vrai que Serena Williams a occupé beaucoup d’espace ces dernières années, au Japon, personne n’a réussi à faire son nid. À l’image de Makoto Ninomiya avec 20 titres en double, ou Shuko Aoyama 12 titres en double, les performances sont là et les titres mineurs sont remportés. Maus faute de médiatisation et de sponsors, le tennis féminin japonais est longtemps, trop longtemps resté dans l’ombre des pays occidentaux. Il aura fallu attendre 2018, pour voir se révéler le nouveau joyau de la Péninsule : Naomi Osaka.

Nao Hibino et Makoto Ninomiya performantes en double (Eurosport)

Naomi Osaka, le nouveau trésor national

Depuis 2018, Naomi Osaka est le nouveau joyau du Japon. Un diamant jeune, brut qui ne cesse de briller. Osaka est énorme : première Japonaise (hommes et femmes confondus) à remporter un tournoi du Grand Chelem et à occuper la tête du classement mondial. Et comme Kei Nishikori à ses débuts, tout le monde se l’arrache. Des spots publicitaires japonais, à véritable égérie de la marque au Swoosh, Naomi Osaka est partout et prend beaucoup de place au Japon. Mais au-delà des exploits sportifs qu’on lui connait, la jeune japonaise est le symbole d’une génération qui se bat pour diffuser des messages d’égalité et de tolérance. Il y a quelques jours, alors qu’elle remportait son 2e US Open, Naomi a profité de sa médiatisation pour prendre la parole. Ou plutôt ses masques l’ont fait pour elle. À chacun de ses matchs, la Japonaise arborait un masque portant le nom d’une victime afro-américaine, décédée à la suite d’actes racistes. Naomi Osaka n’a pas peur de prendre position et devient un symbole féminin de la lutte contre le racisme.  

Les septs masque de Naomi Osaka dénonçant le racisme (DH.be)

Si le tennis féminin a mis du temps à se développer au Japon, bon nombre de joueuses asiatiques ont tenté d’écrire l’histoire sans jamais vraiment y parvenir. Naomi Osaka est désormais la star de toute une nation et devient un modèle pour toutes les jeunes filles souhaitant faire du sport. Grande absente de Roland Garros cette année, Naomi et son coup droit auraient pu nous faire (encore) rêver. 

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