Ce Tour de France a mis fin à l’hégémonie Ineos. Il a permis de découvrir des talents et d’en consacrer d’autres. Les 176 coureurs du peloton (30 abandons au final) ont parcourus les 3484,2km à une vitesse moyenne de 40,22km/h. Les coureurs ont montré que c’est eux qui faisaient la course et non le parcours. La bordure est intervenue à Lavaur et non lors de l’étape entre les deux îles. Le Col de la Loze semble promis a un bel avenir pour les prochaines édition tant son ascension a offert de belles images. Aucun Français ne figure dans le TOP 10, une première depuis 2013. Malgré 33 représentants, l’Espagne et l’Italie n’ont remporté aucune victoire, du jamais vu depuis 1982 renforçant l’impression que les coureurs de l’Europe de l’Ouest ont eu du mal à se préparer pendant l’épidémie. Prouvant qu’il était plus qu’attendu, cette Grande Boucle abattu des records d’audience. Voici le bilan équipe par équipe made in CCS en commençant par les 11 équipes qui ont déçues.
Arkéa-Samsic

Budget : 12 M
Gains : 15 800 euros
Coureurs au final : 7
Classement d’équipe : 12
Meilleur coureur : Warren Barguil, 14ème
Victoires d’étapes : 0
L’équipe a agité le dernier mercato en signant Quintana. 9 mois plus tard, le pari ne paye pas et pire pourrait se retourner contre la formation. Le Colombien s’est fait renversé par une voiture en août mais a assuré être remis au début de la Grande Boucle. Tout pour le général avec Quintana, qui se disait moins sous pression depuis son départ de la Movistar, aidé par Barguil en coéquipier de luxe. Le Français n’a fait que subir la course cherchant à aider de son mieux Nairo comme notamment lorsque le Colombien explose une première fois lors de la 15ème étape. Il permet à Quintana de ne pas perdre trop de temps mais l’ancien Movistar perdra une nouvelle toute illusion quelques jours plus tard. Les chutes ont eu raison de Quintana qui échoue dans sa quête du général. Le Français fatigué par l’aide apporté au Colombien n’a pas pu tenter de redorer le blason Arkéa. L’histoire se finit mal avec la descente de police et la suspicion de dopage dont se défend Quintana. Inquiétant pour l’équipe Française qui va devoir se relever de ce mauvais Tour et ce pari perdant. L’équipe voit revenir Alpecin-Fenix et Wanty revenir sur eux au classement Conti-pro
Total Direct Energie

Budget : 10 M
Gains : 18 820 euros
Coureurs au final : 6
Classement d’équipe : 21
Meilleur coureur : Romain Sicard, 31ème
Victoires d’étapes : 0
Bilan catastrophique pour la formation de Jean René Bernaudeau. Quelques échappées histoire de montrer le maillot mais rien de plus. Lilian Calméjane hors du coup à cause de plusieurs chutes depuis début août a abandonné lors de la 10ème étape sans montrer le bout de son nez. Il semble avoir déjà la tête du côté d’AG2R ou il devra se remettre à l’endroit pour la suit de sa carrière. Bonifazio ne fait pas mieux qu’une 10ème place. Un tour à oublier pour l’équipe Française qui est en plus larguée au classement Pro-Conti. La fin d’année voir l’année 2021 s’annoncent dures pour l’équipe qui va accueillir Pierre Latour en provenance d’AG2R mais semble loin de son meilleur niveau
NTT Pro Cycling

Budget : 14 M
Gains : 20 760 euros
Coureurs au final : 5
Classement d’équipe : 20
Meilleur coureur : Michael Valgren, 73ème
Victoires d’étapes : 0
NTT misait tout sur un Nizzolo en grande forme. Après une victoire sur Paris-Nice en début d’année, Nizzolo est devenu Champion d’Europe et Champion d’Italie dans la même semaine après un 5ème place sur Milan-San Remo. 7ème de la 1ère étape, 3ème de la 3ème et abandon à la 8ème étape. L’équipe ne s’en est pas relevé. Edvald Boassen Hagen fini 2ème de la 7ème étape. Pour le classement général, l’équipe misait sur Pozzovivo qui chute malheureusement dès la première étape et qui ne va jamais réussir à se refaire la cerise avant un abandon à la 10ème étape. Gogl a montré le maillot en s’échappant plusieurs fois mais avec les nombreux baroudeurs présents dans cette équipe, une victoire d’étape était le minimum pour cette équipe du Pro Tour.
Israel Start-Up Nation

Budget : 8 M
Gains : 22 120 euros
Coureurs au final : 7
Classement d’équipe : 19
Meilleur coureur : Daniel Martin, 41ème
Victoires d’étapes : 0
A l’image de la NTT, pour une formation World Tour, le résultat final est très insuffisant. Daniel Martin hors du coup, Ben Hermans n’est pas au niveau pour une course à étape de 3 semaines. Seule satisfaction si on peut en retirer une les cinqs top 10 du sprinteur Français Hugo Hofstetter. La formation s’est plus signalé en dehors en signant Froome et Woods. De quoi rebondir en 2021 ? Le Tour 2020 est à oublier en tout cas
Groupama-FDJ

Budget : 20 M
Gains : 33 480 euros
Coureurs au final : 5
Classement d’équipe : 11
Meilleur coureur : Sébastien Reichenbach, 24ème
Victoires d’étapes : 0
Leurs espoirs se sont arrêtés à 3,1km de l’arrivée de la première étape. 100m avant la banderole des 3 derniers kilomètres, lieu où les temps étaient arrêtés après une première étape courue dans des conditions dantesques. Thibault Pinot chute, regard noir. Il n’est pourtant pas pris dans la bordure qui coûte du temps à Pogacar. On se dit alors que c’est la bonne année mais dès la première étape de montagne, incapable d’appuyer sur les pédales à cause de douleurs au dos, il explose. La suite du Tour a été une longue traversée en enfer. Il aurait pu abandonner mais il essayé chaque jour en se disant qu’il retrouverait des sensations. Reichenbach et Madouas ont bien essayé des coups dans des échappées, en vain. Gaudu blessé lui aussi dans la chute de la première étape, abandonne. Difficile d’être dur avec la formation Française qui joue de malchance, Pinot en tête mais ce Tour de France est à oublier comme malheureusement les précédents
Cofidis

Budget : 18 M
Gains : 34 840 euros
Coureurs au final : 7
Classement d’équipe : 13
Meilleur coureur : Guillaume Martin, 11ème
Victoires d’étapes : 0
Bilan mitigé pour la Cofidis entre espoir et regrets. Guillaume Martin a passé une très bonne première semaine avant de chuter (encore un) et de voir ses chances au général se compliquer. Il n’a fait que reculer après la mi-Tour au point de sortir de top 10 qui était accessible pour son potentiel. Il n’a pas été assez entouré par l’équipe qui voulait courir trop d’objectifs à la fois. Viviani ne fait que 3 top 10, loin de son niveau de l’année dernière. Avec Consonni et Laporte il avait pourtant de l’aide. Herrada a réussi à se mettre dans des échappées comme à son habitude avec 2 top 10 à la clé. Mais tout cela reste très frustrant et il y avait vraiment la place de faire mieux. Objectif top 10 minimum pour Guillaume en 2021 mais il faudra mieux l’entourer
Mitchelton-Scott

Budget : 13 M
Gains : 41 780 euros
Coureurs au final : 6
Classement d’équipe : 10
Meilleur coureur : Adam Yates, 9ème
Victoires d’étapes : 0
Difficile de dire que le bilan est mauvais du côté de la Michelton mais il est sans relief. Adam Yates, futur équipier Ineos, suit Alaphilippe le 2ème jour mais s’incline au sprint. Il hérite du maillot jaune sur tapis vert et arrive à le garder 4 jours. Il a réussi à suivre les meilleurs pendant deux semaines avant de perdre un peu pied notamment lors du CLM de la Planche des Belles Filles. Il sauve un top 10. Mezgec fait 5 top 10 dont deux 2ème places. Chaves et Impey n’ont pas fait d’éclat lors des trois semaine. La aussi il manque une victoire d’étape qui était l’objectif de départ de l’équipe. Une page se tourne avec le départ d’un des frère Yates.
AG2R La Mondiale

Budget : 17 M
Gains : 46 250 euros
Coureurs au final : 6
Classement d’équipe : 8
Meilleur coureur : Mikael Cherel, 26ème
Victoires d’étapes : 1
Tout avait si bien commencé ! Et patatra.. Tout s’écroule lors de la 13ème étape. Bardet chute, la tête tape, il termine malgré tout l’étape mais le diagnostic est sans appel : commotion cérébrale, il abandonne. Il était alors 4ème du général et paraissait bien en jambe. Nans Peters avait réussi à aller chercher une belle victoire d’étape dans les Pyrénées qui ressemble à celle acquise au Giro l’année dernière. Oliver Naesen a fait quelques places dans les étapes de transition, Venturini a fait de son mieux sans peser dans les sprints (3 top 10). Pierre Latour et Alexis Vuillermoz ont par contre été transparent. Il est temps de tourner la page pour le premier qui part chez Total-Direct Energie. La formation Française se présentera sans Bardet en 2021 qui part chez la Sunweb. Fin de cycle pour AG2R qui va devoir se réinventer.
CCC

Budget : 21 M
Gains : 48 810 euros
Coureurs au final : 7
Classement d’équipe : 14
Meilleur coureur : Simon Geschke, 48ème
Victoires d’étapes : 0
Difficile de se satisfaire du résultat d’ensemble vu les coureurs présents au sein de l’équipe : Trentin, Van Avermaet, De Marchi ou encore Zakarin. Le dernier, seul réelle chance de figurer au général, a bien eu sa chance dans l’étape remporté par Nans Peters mais son incapacité à descendre les cols lui a coûté cher avant de finalement abandonner quelques étapes plus tard. Trois top 10 pour le belge qui semble loin de son niveau d’antan et qui devra montrer un autre visage chez AG2R l’année prochaine. Son pic de forme est peut être prévu pour les classiques. Trois top 10 également pour Trentin qui aurait pu jouer le classement du maillot vert, mais hormis disputer les sprints intermédiaires à Sagan, il n’a pas pu se mêler à cette lutte. Décevant pour cette équipe
Bora-Hansgrohe

Budget : 18 M
Gains : 72 020 euros
Coureurs au final : 6
Classement d’équipe : 15
Meilleur coureur : Lennard Kämna, 33ème
Victoires d’étapes : 1
Difficile de faire un bilan de la Bora. Une équipe très forte mais au final bien diminuée avant même le départ. Schachmann et Buchmann étaient blessé suite à des chutes et ils n’ont jamais pu être au meilleur de leur forme sur ce Tour. Objectif 8ème maillot vert pour Sagan, performance jamais atteinte jusqu’à maintenant, mais malgré plusieurs gros coups de force de son équipe, il a échoué dans sa quête. Notamment dû à son déclassement sur l’étape de Poitiers pour un mauvais geste sur Wout Van Aert. En 9 participations il a remporté 7 maillots vert, le premier échappé sur son élimination du Tour après un coup de coude et cette à cause du déclassement qui l’a fortement handicapé. Il n’est surtout plus aussi bon sur les sprints massifs qu’avant. Mais quand il a décidé de faire péter la course, son équipe est la meilleure à ce jeu comme ils l’ont montré sur l’étape de Lavaur et Lyon. En montagne l’équipe s’est montré inexistante et seul Kâmna a sauvé le Tour de sa formation en remportant de fort belle manière l’étape de Villard de Lans
Ineos-Grenadiers

Budget : 46 M
Gains : 74 900 euros
Coureurs au final : 6
Classement d’équipe : 5
Meilleur coureur : Richard Carapaz, 13ème
Victoires d’étapes : 1
L’équipe était attendu en tant que tenante du titre même si des zones d’ombres laissaient penser que le niveau n’était pas forcément la. Froome et Thomas déclarés hors de forme ne sont pas sélectionnés, Carapaz prévu pour le Giro est appelé pour les suppléer. Dès la 1ère étape, Sivakov tombe lourdement 2 fois. Carapaz perd très vite tout espoir au classement général, la forme n’est pas la et sa troisième semaine laissera peut être des regrets à Ineos en vue du Giro, il a clairement été sacrifié. Bernal n’a pas bluffé sur le Dauphiné, il a vraiment mal au dos et malgré qu’il fasse illusion dans les Pyrénées, il lâche définitivement dans la montée du Grand Colombier et abandonne deux jours plus tard. Carapaz va faire une belle 3ème semaine en tentant quasiment tout les jours de s’échapper. Il offre une belle victoire à son coéquipier Michal Kwiatkowski lors de la 18ème étape qui restera comme une des images de cette Grande Boucle, avant de perdre le maillot à poids lors du CLM de la Planche des Belles Filles. Un Tour raté pour une équipe de ce standing qui va devoir se réinventer. Fin de la domination entamé en 2012 avec en prime un doublé l’année dernière et deux coureurs sur le podium en 2019.

Les onze équipes présentées ci dessus ont souvent joué de malchance lors de la course. Le risque quand on a pas de plan B, avec un sport aussi dangereux que le cyclisme qui peut mettre au tapis les leaders, c’est de traverser les trois semaines sans pouvoir agir sur la course. La Bora a bien agité certaines étapes mais l’objectif avoué du maillot vert est un échec. Ineos va devoir repartir dans un nouveau cycle avec beaucoup de jeunes coureurs. Nul doute qu’ils seront à nouveau au top lors des prochains Grands Tours. Les équipes Françaises ont été en difficulté tout au long des trois semaines. Arkea va devoir se relever, Groupama devra remotiver Pinot et accompagner l’ascension de Gaudu et Madouas. AG2R tourne la page Romain Bardet et va essayer de se trouver un nouveau leader de GT sur le marché (Miguel Angel Lopez ?). Cofidis va devoir mieux entourer Guillaume Martin afin de le faire rentrer dans un TOP 10 de GT. Prochain rendez-vous, le Giro qui commence le 3 octobre.