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Boston Celtics : verts de rage et d’espoir

C’est fait ! On connait la finale NBA, elle opposera les attendus Lakers de LBJ et AD, au collectif surprenant du Miami Heat. Boston n’a pu empêcher le Heat de se hisser jusqu’aux Finals en se heurtant de plein fouet à la défense de zone de coach Spoelstra.  Même si la Celtics Nation ce matin doit se réveiller avec la gueule de bois, les raisons d’être optimiste existent pour la franchise au trèfle : au CCS on en voit au moins quatre.

Une jeunesse (peut-être bientôt) triomphante

A l’image des leaders que sont Tatum et Brown, cette équipe de Boston est jeune. Un seul joueur de Boston avait plus de trente ans cette année et il s’agissait de Brad Wanamaker. Jeune par l’âge mais aussi par l’expérience. En début de saison c’était le roster avec le moins d’expérience NBA de toute la ligue et l’équipe la plus jeune qualifiée en playoffs ! A l’inverse on retrouve parmi les équipes les plus expérimentés le Heat et les Lakers avec en moyenne quasiment 5 ans de plus que les Celtics. Quand on connait la valeur expérience lors des matchs de playoffs, on peut se dire objectivement que le parcours de Boston cette saison en playoffs reste cohérent.

Les « Jays », le présent et l’avenir de Boston credits : Nbc Sports

Une identité retrouvée

On avait quitté des Celtics moribonds en mai 2019 et logiquement exécuté en demi-finale de conférence par les Bucks, 4-1. Lors de cette saison rien n’avait vraiment fonctionné et personne ne trouvait sa place. Kyrie Irving fût pointé du doigt, lui qui n’avait pas assez montré de leadership, et dont l’équipe n’était en réalité qu’une addition de joueurs… Son départ pour Brooklyn, alors qu’il avait annoncé sa volonté de rester en pré saison, acheva son costume de coupable idéal. Il ne fut pas le seul à quitter le navire de la maison verte, Al Horford a tenté de « Trust the process », Terry Rozier voulait s’affirmer en tant que meneur titulaire, et Marcus Morris en quête de reconnaissance personnelle a aussi fait ses valises. Ajouter à cela un Gordon Hayward qui peinait à retrouver un niveau satisfaisant, les promesses Tatum et Brown qui décevaient et c’est toute la maison verte qui était en danger. L’inquiétude ne pouvait pas vraiment se dissiper lors de l’été, car pour compléter l’effectif le seul nom ronflant était Kemba Walker qui avait pour seul fait d’armes d’avoir occasionnellement réussi à hisser les Hornets jusqu’aux playoffs. Le reste était l’arrivée des pivots internationaux Kanter et Poirier et de trois rookies, Roméo Langford, Grant Williams et Carsen Edwards. Autant dire que la « balance commerciale » n’avait pas de quoi rasssurer. Pas rassurant comme Team USA au championnat du Monde en Chine auquel participait le big three de Boston (Walker, Tatum et Brown) et qui fût bouté hors de la compétition dès les quarts de finale par une équipe de France héroïque… Cet échec international n’a cependant pas affecté outre mesure les trois Celtics. Dès les matchs de présaison, on pouvait sentir que quelque chose avait changé. Prise de conscience du mot « équipe » ? casting adapté au rôle de chacun ? Leadership différent ? Sans doute un peu de tout ça, les sourires étaient de retour, tout comme le Celtics basketball.  Si le bilan final de la saison régulière est sensiblement le même (49/32 en 2019 et 48/24 en 2020) l’impression générale est tout autre. Bien que le run des hommes de Brad Stevens en playoffs s’arrête un peu tôt au gout des fans exigeants de l’équipe du Massachussetts, difficile de ne pas y voir une saison globalement conforme aux attentes.

Kemba et Brad Stevens, deux éléments clefs du renouveau des Celtics en 2020 crédits : NBC Sports

Un cap clair

Cette saison des Celtics aura aussi permis de clarifier la situation. On s’en doutait mais la prise de pouvoir a bien eu lieu. Boston a bien l’intention de glaner la 18ème bannière avec Tatum et Brown en figure de proue. Tatum, lors de cette 3ème année, s’est affirmé comme le leader technique de cette équipe. Sa sélection au All Star game ne confirmant qu’un peu plus ce statut. En 3 saisons l’ancien Dukie a déjà à son actif 2 finales de conférence et a participé à chaque fois aux playoffs. Il est devenu de façon clair l’option numéro 1 de cette équipe. On rappellera que Tatum est né en mars 1998.. (pensez-y lorsque vous jetterez un coup d’œil aux profils des prospects de la draft 2020 du CCS ). Le pendant de Tatum est Jaylen Brown. Après avoir signé une grosse prolongation qui a fait débat (il y a un an, cette extension chez les spécialistes ne faisait pas l’unanimité…), l’ancien de Cal s’est affirmé comme une deuxième option offensive plus que crédible en plus d’être un défenseur polyvalent de qualité. Que de chemin parcouru depuis sa draft : on rappellera par exemple que le garçon tournait à la fac à moins de 30 % à trois points… Autre prolongation, passée plus inaperçue, c’est celle de Brad Stevens lors de ces playoffs. L’ancien coach de Butler reste un des meilleurs à son poste comme l’a prouvé son duel épique en demi-finale de conférence face à Nick Nurse et ses Raptors.  Avec cette saison 2019/2020, Ainge a clairement mis le destin de la franchise entre les mains des « Jays ». A eux désormais de mener les Celtics au Graal.

Danny Ainge va avoir du travail pendant l’intersaison credits : The sports Hub

Une marge faible mais des choses à faire

On le sait Boston n’a pas de salary cap disponible. Même si Gordon Hayward n’activait pas sa player option la flexibilité financière serait réduite. Pire, vue la faiblesse de la free agency à venir, il n’est même pas souhaitable que l’ancien jazzman décline sa dernière année de contrat. Néanmoins D. Ainge a des atouts à faire valoir, en effet Boston dispose lors de la draft à venir de 4 tours de draft, dont 3 rien qu’au premier tour. Une draft de « role player » où Boston pourrait bien trouver son bonheur. A moins que le GM des C’s s’en serve en tant qu’assets pour chercher des profils plus expérimentés via des trade. Les possibilités sont nombreuses et rendent l’intersaison des Celtics excitante. Des petites retouches bien pensées sur un groupe jeune et déjà compétitif pourraient permettre à Boston de passer un cap dès cet été.

On ne reverra pas les Celtics de Boston avant 2021 date probable de la reprise NBA. Malgré la déception légitime, cette saison est peut-être la fondation nécessaire en vue d’une 18ème bannière au TD Garden. Même si le chemin est encore long, à l’aube de l’intersaison 2020, Boston semble sur un le bon chemin. Une chose est sure, vue la jeunesse de ce roster, il faudra encore compter sur la franchise au trèfle dans les années futures. Après la pluie vient le beau temps, après la déception vient l’espoir, c’est bien un minimum pour des hommes de vert vêtus.

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