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Le Quart-temps du CCS – Week 4 : Covid Party

Après chaque semaine, les rédacteurs football américain du CCS reviennent sur les faits marquants des matches disputés en NFL. Un MVP, les tops, les flops et le point sur les rookies. La revue des troupes après les batailles, c’est le Quart-temps du CCS.

Le MVP de la semaine

Joe Mixon, RB, Cincinnati Bengals

Il en aura fallu du temps pour que Joe Mixon se rappelle aux bons souvenirs de ses saisons passées. Le coureur des Bengals n’était tout simplement plus le même sur les trois premières semaines du championnat. Après 52 courses, il plafonnait à 164 yards et pas le moindre petit touchdown. Famélique pour un running back de son acabit. Il faut dire que c’est toujours dur de briller derrière une ligne offensive désastreuse de fond en comble. Pourtant ce week-end, Mixon a réussi à sortir de sa boite, doublant pratiquement son total de yards au sol, 151 sur le match, et inscrivant tous les touchdowns pour son équipe, deux à la course et un à la passe.

Et Joe (Mixon) est redevenue Joe (Mixon) au meilleur moment pour aidé son équipe et son copain Joe (Burrow) dans la quête de leur première victoire ensemble. C’est deux là sont vraiment partis pour une drôle d’aventure dans le futur, la Joe Joe Bizarre Adventure. Si on s’attarde plus sur la performance de Mixon ce week-end, on remarque que l’on a retrouvé un joueur s’appuyant sur ses principales forces : Un haut du corps très solide qui lui permettent de résister à de nombreux placages, des cuts tranchants répétés et surtout une vision de la course et des gaps au dessus de la moyenne. Couplé à sa pointe de vitesse non négligeable, ces atouts font de Mixon un running back all around capable d’évoluer sur les trois downs et de mettre son équipe dans l’avancée.

Le graphique de gauche est celui des courses de Mixon lors du Week 4, celui en haut à droite lors du Week 3 et celui en bas à droite lors du Week 1.

On remarque aisément que Joe Mixon lors de sa dernière performance a su utiliser un panel de course varié qui ont sans doute fait la différence. Sur les premières journées, le running back de l’Ohio était enfermé dans un jeu stéréotypé, soit sur des courses intérieures (Week 1 et 2) soit sur des courses extérieures (Week 3). À l’avenir si les Bengals veulent rester compétitif et gagner des victoires clinquantes il faudra réaliser un play calling comme on l’a vu ce week-end de la part de Zack Taylor. Ce play calling met naturellement en avant les qualités du coureur des Bengals.

On ne s’enflamme bien sûr pas trop, en face des Bengals on retrouvait les Jaguars et leur défense un peu trop apathique (notamment contre la course), mais une victoire reste une victoire. On n’oublie pas non plus qu’avec un peu plus de réussite et un meilleur Joe Mixon sur les trois premières semaines, Cincinnati serait probablement à un bilan de 3-1 sur ce début de saison. Si la performance de Mixon se répète et qu’il parvient à aider son QB comme cela tout au long de la saison, les Bengals pourraient faire office de poil à gratter pour de nombreuses équipes de la ligue.Attention les Bengals sortent les griffes.

Cyprien

Les tops de la semaine

Tom Brady, QB, Tampa Bay Buccaneers

TB12 a livré dimanche soir une prestation cinq étoiles, que seuls certains quarterbacks hors normes peuvent réaliser. Menés 24-7 en première mi-temps, la faute notamment à un pick-6, Vintage Brady a su mener les siens à la victoire, contre les Chargers du rookie Justin Herbert. Pour rendre cette victoire possible, Brady a réussi la prouesse de lancer cinq touchdowns à cinq receveurs différents : Mike Evans, Scotty Miller, O.J. Howard, Ke’Shawn Vaughn et Cameron Brate. Un vrai festival à la passe: 30/46, 369 yards, une interception, QBR de 85,3 et passer rating de 117. Bref, une prestation particulièrement aboutie du quarterback de 43 ans. Cette victoire lui a également permis de sceller un lot de nouveaux records :

  • 222 victoires en saison régulière
  • Joueur le plus âgé à lancer cinq touchdowns en un match
  • Premier joueur à le faire deux fois après 40 ans
  • La 28e fois qu’il revient de 10 points ou plus, rejoignant Peyton Manning et Dan Marino en tête de classement

Trop vite enterré, Tom Brady n’est pas sextuple vainqueur du Super Bowl par hasard. Malgré ses 43 ans, il a encore largement le bras et l’intelligence de jeu pour amener son équipe en playoffs.

Nico

Stefon Diggs, WR, Buffalo Bills

Après avoir demandé à partir du Minnesota, Diggs a atterri dans une équipe qui se construit intelligemment. Il a trouvé une alchimie rapide avec Josh Allen et est le receveur avec le plus de yards dans la ligue. Il participe fortement au bon début de saison des Bills. Quand son quarterback le vise, il obtient un passer rating de 131, ce qui fait de lui une cible sûre, même s’il faudra corriger les drops (il en a déjà fait 4, soit 11,4% des targets). À ce rythme il devrait aisément réussir la plus belle saison de sa carrière, lui qui attendait depuis longtemps un rôle de numéro 1. Un très bon investissement effectué par sa franchise.

Corentin

Les Philadelphia Eagles

En troisième semaine, les 49ers avaient battu les Giants sans leur quarterback n°1, leurs running backs n°1 et n°2, leur cornerback n°1, leur tight end n°1, leurs defensive ends n°1 et n°2. En quatrième semaine, ils ont rencontré une créature des plus effrayantes : une équipe encore plus blessée que la leur.

Quatre jours avant le matches, 13 joueurs n’ont pas pu s’entraîner ou seulement de manière limitée. 13 autres sont soit en IR, soit out pour la saison. On se réserve l’opportunité de critiquer le staff médical des Eagles pour une prochaine fois car, contre vents et marées, Philadelphie a battu San Francisco dimanche dernier.

Le touchdown pour prendre l’avantage au score a été inscrit par Travis Fulgham, dont on ne tiendra rigueur à personne de ne pas connaître le nom. Il avait été coupé successivement par les Lions et les Packers, avant d’être recruté par les Eagles par leur practice squad. Après le touchdown de Fulgham, Alex Singleton, dont on ne tiendra rigueur à personne de ne pas connaître le nom, a retourné une splendide passe de Nick Mullens pour un pick-6. Singleton a joué trois saisons en CFL, avant d’intégrer les Eagles l’année dernière et gagner sa place en unités spéciales.

Et les success stories ne s’arrêtent pas là. Le tackle Jordan Mailata, dont on ne tiendra rigueur à personne de ne pas connaître le nom, a connu sa première titularisation et a été plutôt excellent.

Le bon moment pour rappeler que le géant australien (2,03 m, 157 kg) n’avait jamais joué au football américain avant que les Eagles le sélectionnent au 7e tour de la draft 2018.

Outre Fulgham, Singleton et Mailata, qui avaient déjà quelques snaps NFL à leurs actifs, le centre Luke Juriga, le cornerback Grayland Arnold et le running back Adrian Killins ont fait leurs débuts dans la grande ligue. Vous aurez compris qu’on ne tiendra rigueur à personne de ne pas connaître leurs noms. Tous les trois sont des rookies non sélectionnés lors de la dernière draft. Cette collection de quidams a battu le champion de la NFC en titre et propulsé leur équipe en tête la division. Un miracle aussi accablant pour les médecins et soigneurs et des Eagles que flatteur pour Doug Pederson et son staff.

Dalvin Cook, RB, Minnesota Vikings

Le coureur des Minnesota Vikings, tout juste auréolé d’un nouveau contrat de 63 millions de dollars sur 5 ans, est actuellement le running back avec le plus de yards au sol de la ligue (424 yards). Sa franchise s’est décidée à lui donner plus le ballon ces deux derniers matchs et n’a pas été déçue. Toutes ses statistiques sont en augmentation par rapport à ses précédentes saisons. Il est à 106 yards par match, 5,7 yards par course. Il a déjà obtenu 25 premières tentatives, cassé 10 placages (contre 20 sur toute l’année 2019) et presque la moitié de ses yards parcourus le sont après contact. Il est lancé pour une possible saison à 1600 yards, mais encore faut-il qu’il la finisse. C’est en effet son point noir, il n’a jamais joué une saison entière. Il reste une grosse satisfaction pour sa franchise et a su élever son niveau de jeu, là où certains coureurs s’écroulent après un gros contrat.

Corentin

Les flops de la semaine

Le protocole Covid de la NFL, les New England Patriots et Brian Hoyer

La NHL et la NBA n’ont recensé aucun cas positif au coronavirus une fois entrées dans leurs bulles. Sans bulle, la saison de MLB a vu de nombreux joueurs contracter le virus mais est en passe de se conclure, grâce à la possibilité de rattraper les matches manqués en en jouant plusieurs dans une même journée. Une option évidemment impossible en NFL, où le calendrier est rigide et incompressible, en dehors de la bye Week que possèdent toutes les équipes. 

Quand le premier et inéluctable foyer de contagion s’est développé chez les Titans, leur rencontre contre les Steelers a rapidement été reportée. Tennessee reprendra sa saison ce dimanche contre Buffalo, avec un entraînement et demi dans les pattes. Pas un cadeau, certes, mais toujours mieux que la déconvenue subie par les Patriots.

À l’inverse des Titans, un seul joueur a été testé positif à New England : leur quarterback titulaire Cam Newton. Chaque match reporté représentant un manque à gagner, en plus d’un casse-tête pour la ligue et les diffuseurs, les Patriots ont donc dû mobiliser deux avions – l’un pour la vingtaine de joueurs au contact de Newton pendant la semaine, l’autre pour le reste de l’équipe – pour se rendre à Kansas City. 

Au-delà de l’absurdité sanitaire de la manoeuvre, cette situation soulève la question de l’équité sportive. Les Titans, où 20 joueurs et personnels ont été testés positifs, ont pu récupérer et joueront leur prochaine rencontre avec (selon toute vraisemblance) tous leurs meilleurs joueurs. Les Patriots qui, eux, ont eu la chance et/ou la discipline de n’avoir qu’un seul cas de Covid, ont été récompensés par un déplacement chez le favori de la conférence, sans leur leader.

Brian Hoyer a pris la succession de Newton et perdu son onzième match consécutif en tant que titulaire, avec possiblement la pire action de la saison.

Alors que les Pats étaient menés de trois points, en position d’égaliser avec un field goal juste avant la mi-temps, Hoyer a pris un sack, non sans hésiter de lancer la balle À TROIS REPRISES… Ses stats finales (15/24, 130 yards, une interception) ne disent même pas la moitié de la calamité de sa performance.

Jarrett Stidham l’a remplacé dans le troisième quart-temps, sans plus de succès. Peu importe, la partie était décidée et le mal déjà fait. Voilà les Patriots à deux victoires de retard sur leurs adversaires du soir et, surtout, sur les Bills dans l’AFC Est. Rien ne dit qu’ils auraient remporté le match avec Newton aux commandes, mais cette défaite pourrait être celle qui leur coûtera une place en playoffs en fin de saison. Et cela, sans que ne soit leur faute.

Tonyo

Les Dallas Cowboys

Pour la troisième semaine de suite, les Dallas Cowboys ont encaissé plus de 38 points en un match. Dans ce marasme, les escouades offensives comme défensives sont coupables. C’est bien beau d’inscrire 38 points, mais derrière, il ne faut pas offrir à l’adversaire la possibilité de se faire marcher dessus. D’un côté on a la défense passoire, qui organise sa journée portes ouvertes chaque semaine. De l’autre côté, une attaque qui score mais qui rend la balle à l’adversaire en position favorable. Idéal pour se faire rouler dessus par les hommes de Kevin Stefanski.

La défense est à la rue, ça ne fait plus aucun doute. Quand elle ne rentre pas sur le terrain en mauvaise posture, elle est quand même inexistante. Elle a concédé 10 yards ou plus sur 22 jeux. Les Browns ont eu 13 drives, ils ont inscrit des points sur huit d’entre eux, dont six touchdowns. Seulement, sur ces six touchdowns, deux ont été inscrits à suite à de turnovers : fumble de Dak Prescott, sacké par Myles Garrett et rendant le ballon sur sa ligne des 34, et fumble de Zeke Elliott qui rend le cuir sur la ligne des 49 de Cleveland.

Après tout, ce n’est pas comme si Dallas était déjà à sept fumbles dont six perdus en quatre matches. Rien ne sert d’inscrire cinq touchdowns quand on donne gracieusement des munitions à ses adversaires. C’est au sol et sur les pertes de balle que les Cowboys ont perdu le match. Ils sont la pire équipe de la ligue en turnover differential (-7) et ont concédé 307 yards sur 40 portées aux Browns, soit une moyenne de 7,7 yards par course. Ils sont avant-derniers de la ligue en yards concédés au sol par rencontre, avec une moyenne de 172,5.

Mike Nolan, qui n’avait plus été coordinateur défensif depuis six ans (Atlanta Falcons), a du souci à se faire. En 2014, sa dernière année à ce poste, sa défense avait tout de même encaissé 26 points par match. Je ne suis pas certain que la plaisanterie plaise à Jerry Jones très longtemps.

Source: The Football Database

Nico

Les Houston Texans

Première équipe à limoger son entraîneur (un soulagement pour beaucoup), les Texans font peine à voir cette saison. C’était presque attendu, mais pas à ce point. Les Texans et le jeu de course en 2020 ce n’est pas ça et des deux côtés du terrain. Ils sont 27e attaque de la ligue et la dernière au sol, avec seulement 73,5 yards glanés à la course par match. (On reparle de l’échange de Nuk Hopkins contre David Johnson ?)

Les Texans sont aussi la 22e défense de la ligue et la dernière contre la course, avec 181,8 yards encaissés par match. Ils sont la seule équipe à n’avoir provoqué aucun turnover lors des quatre premiers matches de la saison. Après une légère amélioration en 2019, Deshaun Watson est à nouveau sous pression sur plus de 30% de ses dropbacks. Une saison à 60 sacks n’est pas à exclure de nouveau. Souhaitons leur de mieux finir la saison sous la direction de Romeo Cremel, avant les possibles nominations de Josh McDaniels au poste de head coach et de Nick Caserio au poste de GM. Leur connexion avec Jack Easterby le VP of Football Operations des Texans est en tout cas évidente. Les possibilités de reconstruction de la franchise, détaillées ici par Cyprien, sont multiples, mais le travail ne sera pas mince.

Corentin

Les rookies de la semaine

Brandon Aiyuk, WR, San Francisco 49ers

C’est la confirmation de l’émergence d’un soutien de poids pour l’escouade offensive des 49ers. En plus du retour magistral du tight end George Kittle, Brandon Aiyuk a joué, dimanche dernier, son troisième match et inscrit son deuxième touchdown, au bout d’une course incroyable de 38 yards ponctuée d’un hurdle hors normes avant la end-zone. NFL NextGenStats a calculé qu’au départ de l’action, il avait moins de 1% de chance de marquer ce touchdown.

Le garçon a du potentiel et Kyle Shanahan le sait. Aiyuk a été positionné comme WR1 ce dimanche et était sur le terrain pour 64 snaps, soit 88% des snaps offensifs (contre 72% en Week 2 et 73% en Week 3). Depuis la Week 3, Aiyuk c’est 9 catches (16 targets), 109 yards et 0 drop à la réception, 4 portées, 69 yards et 2 touchdowns à la course. Le retour de Jimmy Garropolo devrait signer l’avènement d’un nouveau stade de développement pour le rookie.

Nico

CeeDee Lamb, WR, Dallas Cowboys

Sélectionné en 17ème choix de la dernière draft (Jerry Jones s’en frotte encore les mains), CeeDee Lamb confirme qu’il est un très bon receveur. Un profil de slot receveur, qui est un parfait complément à l’outside receveur Amari Cooper. Bien aidé par une attaque des Cowboys qui doit courir après le score et par conséquent joue beaucoup à la passe, l’ancien WR d’Oklahoma cumule déjà 309 yards en 21 réceptions (record pour un rookie dans l’histoire de la franchise sur les quatre premiers matches).

Il n’a commis aucun drop et cumule 5,1 YAC/réceptions. D’ailleurs, un tiers de ses yards sont faits après la réception. Dimanche, il a inscrit ses deux premiers touchdowns. Le premier sur une erreur de couverture de la défense des Browns, le second sur une balle bien placée du Prescott. Lamb a également fait preuve de beaucoup de concentration sur une balle déviée par un défenseur.

Au cours des quatre premières semaines, il a montré sa polyvalence, mais il s’affirme comme le meilleur slot receveur de la ligue avec 271 yards (meilleur de la ligue) quand il y est aligné. Prescott a un rating de 129,8 quand il lance sur son receveur. À ce rythme, Lamb atteindra facilement la barre des 1000 yards et pourrait (comme Justin Jefferson) même finir dans le top 5 historique de yards à la réception pour un rookie. Le record est détenu par Bill Groman depuis 1960 avec 1473 yards.

Corentin

Justin Herbert, QB, Los Angeles Chargers 

Pour peu qu’il continue sur cette lancée, Justin Herbert me forcera à la rédaction d’un article entier faisant office de mea culpa. On n’en est pas encore là – jurisprudence Daniel Jones – mais l’heure est tout de même à mon admission qu’il est meilleur que ce que je présumais avant la saison. Bien meilleur. 

Le quarterback des Chargers a lancé pour plus de 300 yards lors de ses deux premières titularisations. Contre les Buccaneers pour sa troisième sortie, il en a ajouté 290 agrémentés de trois touchdowns, à 80% de complétion. Au-delà des chiffres impressionnants, c’est le contenu de ses matches qui est porteur d’espoirs. Dimanche, il a lancé deux passes que très peu d’être humains peuvent réaliser.

On le savait capable de ce genre de prouesses, mais à l’université, elles étaient trop souvent entrecoupées d’autres lancers qui me faisaient sérieusement douter de ses capacités d’adaptation au jeu professionnel. Après trois matches NFL, c’est l’exact opposé. Il y a quelques bévues ici et là, mais ses prestations sont, dans l’ensemble, de grande qualité. 

C’est d’autant plus notable qu’il a été jeté dans le grand bain à quelques minutes du coup d’envoi en deuxième semaine, grâce (ou à cause) du sulfureux médecin de l’équipe, qui a perforé le poumon de Tyrod Taylor avec une seringue. 

Au quart de la saison, Herbert est absolument dans la course au titre de rookie offensif de l’année et les Chargers semblent bel bien avoir trouvé le successeur de Philip Rivers. Qu’importe qu’il ait le look d’un acteur de Disney Channel.

Tonyo

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