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NBA Finals et blessures : les raisons d’un désenchantement

Si les Lakers sont bien engagés pour remporter le titre NBA cette saison, c’est en partie grâce aux absences de Bam Adebayo et Gorgan Dragic du côté du Heat. Ce n’est pas la première fois que des pépins physiques changent le visage d’une finale. Décryptage.

Et si les blessures d’Adebayo et de Dragic lors du game 1 avaient donné le titre aux Lakers ? Bien évidemment, soyons clairs, si les angelinos sont sacrés, ils ne le doivent qu’à leur talent. Mais ces faits de jeu prennent quand même une place dans le déroulé de ces Finals 2020. En plus, ce n’est absolument pas nouveau dans l’histoire de la grande ligue que le plus grand événement de la saison soit tronqué par les blessures. C’est même un facteur assez récurant ces dernières années.

Miami loin d’être un cas isolé

Car si on peut se demander si le Heat l’aurait emporté avec Adebayo et Dragic, qu’en est-il des Knicks de 1999 sans Ewing ? Des Celtics de 2010 qui perdent Perkins au match 6 ? Des Cavs de 2015 ? Des Warriors de 2019 ? Où à une échelle moindre, des Cavs 2018 ? Les blessures font entièrement partie de l’histoire des Finals, et même du sport en général. L’équipe qui gagne à la fin n’est pas tout le temps la meilleure sur le papier, mais celle qui arrive le mieux à gérer les crises. Il y a d’un côté la chance qui entre en compte, mais aussi d’un autre la préparation physique des joueurs, le management et l’écoute du corps de chacun.

Pour Lebron James en 2018, il ne s’agissait de rien de tout ça. Le King s’est fracassé la main de rage après le Game 1 bizarrement perdu face à des Warriors (bonjour J.R) qui semblaient de toute façon inaccessibles. Il a tout de même joué les 3 autres rencontres, diminué et en subissant la douleur. Résultat : un sweep orchestré par Durant et sa bande.

Le résultat est plus dur à accepter en 2015 pour Lebron. Confiant de sa force avec ses Cavs, l’occasion de remporter le premier titre de l’histoire de la franchise est vite devenue une énorme déception. Kyrie Irving et Kevin Love, les deux lieutenants du n*23 se blessent. L’intérieur à l’épaule pendant les playoffs, et le meneur au genou lors du Game 1, déjà face aux Warriors. Esseulé, James doit se résoudre à laisser la franchise de la baie de San Francisco l’emporter.

Encore plus frustrant, pour les joueurs concernés comme pour les supporters, le cas des Finals 2019. Un choc attendu entre les Raptors d’un incroyable Kawhi Leonard et les grands Warriors de Durant, Curry et Thompson. Largement favori, Golden Stade doit composer dès le début sans Kevin Durant, après une alerte en tendon contre Portland en finale de conférence. Après un début de série cauchemardesque (3-1 pour Toronto), l’ailier force son retour lors du Game 5 et rechute, cette fois gravement. Et ce n’est pas fini, pendant le Game 6, Klay Thompson retombe mal après une tentative de dunk et se rompt les ligaments croisés du genou. Résultat, Toronto prend le dessus et assure la victoire au détriment de Warriors abattus. 

Kevin Durant se blesse pendant le Game 5 (crédits : Gregory Shamus/Getty Images)

Les blessures ne font pas tout

Sans son expérimenté meneur et son (seul) intérieur dominant, les Floridiens se sont vite retrouvé en fâcheuse posture face à Anthony Davis et consort. Pourtant, Spoelstra essaye de limiter au maximum l’attaque des Lakers. Prises à deux ou à trois, défense agressive, en zone parfois pour éviter que l’homme au mono-sourcil ne prenne pas l’avantage au poste. Tout ça a fonctionné lors du Game 3, remporté par les floridiens grâce notamment à une défense suffocante sur Davis, seulement auteur de 15 points. Un match qui a d’ailleurs redonné de l’espoir à Miami et qui montre que malgré les blessures, ils peuvent gagner des matchs.

Le Heat a tout de même dû compter sur un énorme Jimmy Butler auteur d’un triple-double avec 40 points pour remporter ce match. Preuve que pour prendre une rencontre face à ces Lakers, il faut être parfaits défensivement et en état de grâce offensivement. En ça, les blessures ne doivent pas minimiser le mérite des Lakers, qui sont une véritable machine de guerre prête à tout écraser sur son passage. Vainqueurs du game 4 malgré le retour d’Adebayo, les hommes de Vogel sont à une victoire de remporter le titre.

Même au complet, difficile d’imaginer le Heat avoir une solution miracle au duo ultra-dominant des Lakers. Pour rappel, sur cette série, Lebron James tourne à 27,7pts, 11reb, 8,5ast et Anthony Davis à 26pts, 9,2reb, 4ast et 2blk de moyenne. Le Heat avec Dragic et Adebayo à 100% aurait donc eu toutes les peines du monde à battre ces Lakers quoi qu’il arrive.

Le Heat voit les NBA Finals tourner en sa défaveur suite aux blessures de deux de ses cadres. Une situation frustrante, mais qui fait partie du jeu. Miami n’est pas la première, ni la dernière, équipe à subir ces mésaventures si proche du but. Il n’empêche qu’il ne faut pas enlever aux Lakers le mérite qu’ils ont d’être à un match de s’offrir le titre NBA, 10 ans après.

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