Tennis

Roland-Garros: quel bilan pour cette édition 2020 ?

À quelques heures de la finale masculine entre Rafael Nadal et Novak Djokovic, il est temps de dresser un premier bilan de ce Roland-Garros automnal. Après les nombreuses réserves quant à son organisation, notamment après un US Open en demi-teinte, le tournoi des internationaux de France figure être une belle réussite. Voici les éléments qui ont fait de ce tournoi un joli succès.

Roland-Garros : 1. Covid-19 : 0

Au cours de la quinzaine, le mot « bulle » a souvent été utilisé pour décrire l’ambiance qui régnait sur l’ensemble du tournoi. En effet, la totalité des participant.es étaient soumis à un règlement sanitaire très stricte pour éviter tout cas positif au COVID-19. Pour les organisateurs du tournoi, il était primordial de le respecter à la lettre, et montrer, par la même occasion, une gestion mieux structurée que leurs compères de l’US Open. Effectivement, la polémique, liée au test positif du Français Benoit Paire avant le début des internationaux de New York, a mis en garde la Fédération Française de Tennis.

L’objectif était alors de créer cette bulle, où les contacts extérieurs étaient quasiment inexistants. Pourtant, pour Bernard Montalvan, responsable sanitaire du tournoi, ce n’était pas tout à fait le cas « Notre objectif n’était pas de faire une bulle parce que la bulle, c’est impossible » (propos recueillis par l’AFP). Malgré tout, il fallait s’en rapprocher le plus possible. En effet, les joueurs/joueuses étaient tous hébergés dans deux hôtels, près de la porte d’Auteuil. Des établissements, certes, ouverts à quelques touristes, mais qui limitaient au maximum les déplacements des joueurs. Ces derniers avaient la possibilité de sortir uniquement pour un match, un entraînement ou bien un rendez-vous médical. Une sorte de « demie-bulle » qui aura permis la bonne organisation du tournoi de A à Z.

Port du masque, distanciation sociale … Les joueurs ont dû se soumettre aux gestes barrières durant toute la quinzaine (Crédits: rolandgarros.com)

Les retrouvailles avec les spectateurs

Cela faisait longtemps, et qu’est ce que ça fait du bien. Durant cette quinzaine, on a pu apprécier le retour des spectateurs sur un court de tennis du Grand chelem. En effet, les organisateurs de l’US Open avaient décidé d’interdire l’accès au public. À Roland-Garros, on réouvre les portes aux supporters… À 1 000 précisément par jour. Il y a encore quelques mois, Guy Forget, le directeur du tournoi, espérait en accueillir aux alentours de 5 000 spectateurs. Une jauge qui dû être réduite au fur et à mesure que la situation sanitaire se dégradait dans la capitale.

Malgré tout, ce retour du public ravi les participant.es, pourtant souvent méfiants avant le début du tournoi. Notamment les français.es qui ont pu être encouragé dans les moments importants de leur match. En quart de finale face à Thiem, Hugo Gaston n’a pas hésité à venir chercher le public français pour se motiver. Même si, dans tous les cas, il en fallait très peu au public pour monter dans les tours et pousser le Français vers l’exploit. Après la rencontre, et malgré sa défaite, Hugo Gaston n’a pas tardé à adresser un petit mot aux spectateurs venus l’encourager « Je n’ai pas de regrets. Je sors du court la tête haute. Et je veux dire merci au public qui m’a bien poussé ». En espérant que l’année prochaine, ils seront 10 000 à l’encourager, court Philippe-Chatrier.

Le nouveau toit de Paris

Enfin, il a fait son apparition : le toit du court Pilippe Chatrier. Ce toit rétractable de 105 mètres d’envergure a été officiellement testé pour la première fois lors de cette édition 2020. Et ce fut une vraie réussite. En effet, au-delà du beau design qu’il offre au court, ce dernier a permis la poursuite des rencontres, et cela malgré la pluie, la nuit, voire la tempête. Tout ça en un temps express, puisqu’il faut seulement 15 minutes aux organisateurs pour mettre en place ces onze panneaux de 105 mètres de long.

Et puisqu’une bonne nouvelle ne vient jamais seule : un deuxième toit devrait voir le jour court Suzanne-Lenglen juste avant les JO 2024. En fin de semaine dernière, l’architecte Dominique Perrault a présenté le projet pour le journal Le Figaro. Ce deuxième toit permettrait à Roland-Garros de rattraper son retard sur les autres tournois du Grand chelem. En effet, pour rappel, l’Open d’Australie et son court, la Rod Laver Arena, est le premier Grand chelem a posséder un toit, dès sa construction en 1988. Suivi de Wimbledon, qui en ajoute un au Court Central dès 2009. L’US Open, avant dernier Grand Chelem a en posséder un, doit attendre 2016 pour construire un toit au-dessus du stade Arthur Ashe.

Cette année, c’est en partie lui la vedette … le toit ! (Crédits: rolandgarros.com)

L’ombre d’un match truqué

Gros point noir sur cette édition 2020: le match en double entre les Roumaines Andreea Mitu et Patricia Maria Tig et les joueuses russe Yana Sizikova et américaine Madison Brengle. Ce match, qui avait eu lieu le 30 septembre lors du premier tour du tournoi, est suspecté d’avoir été truqué. Les éléments de soupçons se portent lors du 5e jeu du 2e set. Au même moment où la joueuse russe Sizikova fait une double faute grossière et où des mises anormalement hautes ont été identifiées sur les sites de paris étrangers. L’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) a alors enregistré plusieurs centaines de milliers d’euros de parier. Une enquête pour “escroquerie en bande organisée” et pour “corruption sportive active et passive” a été ouverte par le parquet de Paris.

Pour le directeur général de la Fédération française de tennis (FFT), Jean-François Vilotte, cette affaire a le mérite de juger l’efficacité des systèmes d’alerte mis en place pour lutter contre les matchs arrangés. Selon lui, “Ca veut dire que ces systèmes d’alerte fonctionnent. C’est satisfaisant. C’est bien que tout le monde prenne sa part en matière d’échange d’informations. Nous, en tant qu’organisateurs de tournoi, on ne peut que s’en féliciter“. Il va même plus loin en proposant que cette régulation ne s’arrête pas au niveau national et devienne une régulation internationale. En effet, n’est-il pas le moment de tendre vers une régulation internationale unique ?

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