Arsenal, Everton, Manchester City, United, Tottenham, Chelsea, tous les grands clubs européens d’Angleterre misent de plus en plus sur leur filière féminine. Dans le pays du football, l’heure est venue de mettre en avant le championnat maître féminin. Entre gros coups de com’, recrues stars et domination, la FA Women’s Super League est-il le meilleur championnat féminin d’Europe ?
Un peu d’histoire…
Anciennement appelé FA Women’s Super League National Division, le championnat anglais féminin se créé en 1991. Poussée par un essor du football féminin en Europe, la Fédération anglaise encourage les principaux clubs de Premier League, à développer une filière féminine. Ainsi, des piliers du championnat anglais tels qu’Arsenal, Chelsea ou encore Manchester City, créent leur équipe féminine. Les footballeuses se retrouvent dans un championnat composé de huit équipes, sans montées ni relégations, conçu pour attirer une grande exposition et générer beaucoup d’argent. Malheureusement, bien que populaire, le championnat féminin anglais n’est pas assez rentable. En 2011, un nouveau format de championnat est proposé par la Fédération : deux divisions, 20 équipes, et un système de montée-descente déjà présent chez les hommes. Le principe est séduisant et c’est ainsi que se crée la FA Womens’ Super League. Malgré tout, il faudra attendre 2018 pour que le championnat soit entièrement considéré comme professionnel, avec ses 11 équipes salariées à temps plein.

Un Walk of Fame bien garni
Si les joueuses star se sont longtemps concentrées dans le pays du Soccer féminin, l’Europe et l’Angleterre attirent de plus en plus de footballeuses de classe internationale. Alors simple coup de pub, ou réel enjeu tactique, c’est vrai qu’il est parfois difficile de trancher. Quand on regarde les équipes les plus titrées : Arsenal et Chelsea, on remarque que les « stars » du club se sont faites au sein du club. Par exemple, Emma Bryne, joueuse la plus capée du Arsenal Ladies avec 459 sélections, s’est fait sa réputation en 16 ans (2000-2016). Chez les Blues, quelques recrues au début des années 2000 ont fait la réputation du club : Eniola Aluko en 2007, ainsi que deux anciennes Gunners, Lianne Sanderson et Anita Asante en juillet 2008.

Les joueuses de la capitale ont littéralement marqué l’histoire de leur club par leurs performances. Mais plus récemment, d’autres clubs se sont réveillés. Et le plus gros coup de l’été se passe à Tottenham. Peu performant, le club s’est acheté cet été, les services de la Superstar Alex Morgan. Du côté de Manchester, Tobin Heath et Christen Press rejoignent les Red Devils. À Everton, la Française Valérie Gauvin, rejoint l’attaque du petit Liverpool. Si ces recrues ont pour premier but d’ajouter de la concurrence et de la combativité dans la FAWSL, il ne faut pas négliger le côté scoop et coup de pub. Car oui, même si ces joueuses sont encore très performantes, dans le football, il est peut-être un peu léger de tout miser sur des recrues dont la moyenne d’âge est de 30 ans. Seule la suite de la saison nous éclairera.

N’est pas championne qui veut
Si la FA Women’s Super League a tout du meilleur championnat d’Europe, il faut tout de même apporter quelques nuances. D’abord, il est important de rappeler qu’il y a une nette domination de deux, voire trois équipes dans ce championnat. Car oui, comme dans beaucoup de championnats féminins, les niveaux restent encore très hétérogènes. Depuis 2011, ce sont les deux clubs de la capitale, Arsenal et Chelsea qui se tirent la bourre : trois titres remportés des deux côtés. Si les filles de Manchester City arrachent le titre en 2016, la domination reste londonienne. En somme, depuis la création du championnat anglais (1991), le Arsenal Ladies compte 15 titre de championne d’Angleterre. Ainsi, même si la compétitions entre les « grosses » équipes est bien présente, la FAWSL reste trop disparate en termes de niveau de jeu. Enfin, la principale limite de ce championnat anglais, reste le manque de résultats en en Women’s Champions League. Il faut en effet remonter en 2007 pour voir une équipe anglaise remporter la coupe suprême et surprise… c’était encore pour Arsenal ! Et depuis, aucune équipe de FAWSL s’est réellement illustrée : aucun titre, aucune finale. Même si le haut de tableau du championnat semble relevé, les anglaises ne semblent pas encore au niveau d’équipes comme le PSG, l’OL, Wolfsburg ou encore le FC Barcelone.

La FA Women’s Super League est belle, et offre du beau spectacle. Des grandes joueuses s’y retrouvent et les grosses équipes misent de plus en pus sur leur filière féminine. Cependant, il semble prématuré de parler de meilleur championnat d’Europe. Même si la Fédération a la volonté de mettre ses joueuses sur le devant de la scène, les joueuses ne rivalisent pas encore avec les meilleures équipes d’Europe.