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NHL – Les Coyotes, un avenir en pointillés ?

Les Coyotes de l’Arizona n’ont pas réussi leur pari de l’été dernier. En effet, la franchise s’était montrée offensive sur le marché en allant chercher des joueurs d’expérience pour renforcer son effectif. Ainsi la franchise était parvenue à récupérer des joueurs comme Kessel, Söderberg, ou le très convoité Taylor Hall. La franchise a pris un risque en envoyant de jeunes prospects et plusieurs tours pour les repêchages futurs. Malgré une saison régulière décevante, les Coyotes ont réussi à faire partie des équipes qualifiées pour le tournoi d’accession aux séries. Dans leur première série les opposant aux Predators, les Coyotes ont réussi à l’emporter en quatre matchs. Néanmoins leur parcours s’arrêta dès le premier tour des séries contre l’Avalanche du Colorado en cinq matchs. Cette qualification pour les séries, n’a pas suffi pour conserver Taylor Hall qui a préféré se rendre à Buffalo durant le marché des agents libres. Désormais le projet des Coyotes semble avoir fait un pas en arrière avec une masse salariale chargée et un effectif trop jeune.

Une saison 2019/2020 décevante

Les Coyotes avaient l’ambition de revenir dans les séries. Ainsi pour tenter d’atteindre leur objectif,  les Coyotes ont été chercher des joueurs d’expériences plus en odeur de sainteté dans leurs franchises. Ainsi Carl Söderberg arrive en provenance du Colorado contre Kevin Connauton et un troisième tour des repêchages de 2020. La franchise de l’Arizona n’en est pas resté là dans son recrutement. Ainsi les Coyotes ont réussi à attirer Phil Kessel. L’ailier américain arrive en provenance de Pittsburgh avec un quatrième tour des repêchages  2021. Avec l’arrivée de Kessel, la franchise récupère un joueur vainqueur de deux Stanley Cup et 303 points inscrits sur ses quatre saisons chez les Penguins. Une aide non négligeable pour l’attaque des coyotes qui n’a inscrit que 213 buts sur la saison 2019-2020. De leur côté, les Coyotes laissent filer Alex Galchenyuk qui n’aura pas réussi à amener cette franchise en série. Avec son arrivée dans l’Arizona, Kessel retrouve un ancien entraineur assistant des Penguins en la personne de Richard Tocchet. Il a probablement été un élément déterminant dans le choix de Phil Kessel, ce dernier disposant alors d’une clause de non-mouvement limitée dans laquelle le joueur pouvait soumettre huit équipes où il souhaitait être transféré. Ses déclarations montrent l’enthousiasme de Kessel de retrouver son ancien coach: 

« Moi et Richard, on a  une bonne relation, je suis excité qu’il soit mon entraineur, impatient de faire de grandes choses à Phoenix »

Phil Kessel

Une bonne nouvelle pour la franchise de récupérer un joueur aussi expérimenté que Phil Kessel qui sort des quatre années exceptionnelles avec les Penguins. L’ailier américain arrive pour aider les jeunes attaquants que sont Clayton Keller et Nick Schmaltz, incarnant l’avenir de la franchise. Les Coyotes sont désormais armés pour atteindre leur objectif: les séries. 

Christian Petersen/Getty Images

La franchise va poursuivre sa saison avec une certaine irrégularité dans les résultats. La franchise n’arrive pas à enchainer les séries de victoires. Jusqu’à mi-décembre, la franchise n’a pas réussi à dépasser une série de deux victoires. Pour régler ce problème, Arizona est allé chercher le joueur plus convoité : Taylor Hall. Les Yotes récupèrent un nouveau joueur plus en odeur en sainteté chez les Devils. Ils prennent un risque avec un joueur en fin de contrat en fin de saison et sans garantie pour le prolonger. Mais les Coyotes sont prêts à prendre le risque pour atteindre leur objectif. Pour convaincre la franchise du New Jersey, les Coyotes sacrifient plusieurs jeunes joueurs, un premier tour des repêchages 2020 et un troisième tour des repêchages 2021. 

Malgré son arrivée, Taylor Hall n’aura pas réussi à redresser les résultats irréguliers de la franchise. Ainsi les Coyotes auront eu du mal à enchainer les victoires. C’est même le contraire qui s’est passé avec des séries de défaites handicapantes dans la course aux séries. Entre le 7 janvier et le 13 février, la franchise s’est inclinée à 12 reprises sur les 16 matchs. Pourtant la franchise est toujours dans le coup pour une qualification dans les séries avec les nombreuses déconvenues de ses concurrents directs. Sur les 10 derniers matchs joués par les Coyotes avant l’interruption de la saison, ils sont parvenus à se reprendre avec 5 victoires. Grâce à ces derniers matchs, les Coyotes ont réussi à faire partie des équipes qualifiées pour le tournoi d’accession aux séries avec la onzième place dans la conférence Ouest. 

Au retour de la compétition, la franchise de l’Arizona devait affronter les Predators de Nashville pour espérer se qualifier pour les séries. Cette affiche ne présentait aucun favori entre deux franchises irrégulières. Les Coyotes ont alors réussi à se qualifier pour les séries en quatre matchs grâce à leurs cadres qui ont su impulser une dynamique au reste de l’effectif, Taylor Hall et Phil Kessel inscrivant tous les deux quatre points. Avec leur victoire, les Coyotes se retrouvaient au premier tour des séries face à l’Avalanche du Colorado, favoris de la compétition. La marche était immense pour la franchise de l’Arizona. Malheureusement la franchise n’a pas réussi à passer ce palier en s’inclinant en cinq matchs. La franchise n’aura pas réussi à arrêter l’attaque impressionnante du Colorado, concédant 14 buts sur les deux derniers matchs. L’attaque n’aura pas réussi à combler les erreurs défensives avec seulement 8 buts inscrits en cinq matchs. 

La saison de la franchise s’est achevée sur deux défaites difficiles pour les Coyotes. Malgré cette qualification inespérée pour les séries, l’avenir des Coyotes semble plus que jamais incertain.

Un futur incertain 

La franchise a réussi à se qualifier pour les séries pour la première fois depuis la saison 2011/2012 où elle avait atteint la finale de conférence. Cette saison pourrait s’avérer comme le début d’un renouveau pour cette franchise. Malheureusement en regardant de plus près, l’équipe a eu de nombreuses lacunes. Tout d’abord en attaque où la franchise n’a pas eu les résultats escomptés par rapport à ses différents échanges l’été dernier. Après des débuts encourageants, Phil Kessel et Carl Söderberg ont fini la saison avec 38 et 35 points. Pour le premier c’est son plus faible total depuis sa deuxième saison dans la ligue où il avait terminé la saison avec 37 points. Au-delà de ces deux joueurs, aucun joueur de l’effectif n’a dépassé les 50 points cette saison, Nick Schmaltz terminant meilleur marqueur de la franchise avec 45 points. La seule satisfaction du côté de l’attaque des Coyotes est Conor Garland qui termine meilleur buteur de la franchise avec 22 buts inscrits. Le jeune ailier américain, repêché en 2015 par les Coyotes, a profité de cette saison pour se mettre en avant. Pour passer un cap, la franchise a besoin d’un  vrai leader offensif. Malgré les prolongations de Schmaltz et Keller pour 7 ans et 8 ans, la franchise doit essayer de trouver un leader en attaque. Elle pensait l’avoir trouvé avec Taylor Hall mais malheureusement pour eux ce dernier a préféré quitter l’Arizona pour Buffalo. 

En défense la franchise a montré des signes encourageants, terminant quatrième meilleure défense de la ligue avec 187 buts concédés. Sous l’impulsion de leur capitaine, Oliver Ekman-Larsson, la défense des Coyotes a su se montrer agressive face aux différentes attaques de la ligue. Le capitaine termine la saison avec 65 tirs bloqués et 129 mises en échec. Il est suivi par le vétéran Alex Goligoski qui achève la saison avec 134 tirs bloqués et 91 mises en échec. Mais pour avoir de bons défenseurs ne suffit pas, il faut avoir de très bons gardiens. En effet Darcy Kuemper et Antti Raanta se sont partagés les filets pendant la saison régulière. Tandis que le premier termine avec 92,8% de sauvetages, le second a terminé avec 92,1% de sauvetages. Il faut ajouter deux blanchissages pour chacun d’eux. Néanmoins leur bonne saison a été ternie par des séries plus compliquées. Pour attaquer la reprise, Darcy Kuemper a été nommé gardien titulaire pour les séries. Il a réussi à reproduire ses bonnes performances avec un pourcentage d’arrêt de 91,3% de sauvetages. Pour Antti Raanta, les séries ont été plus compliquées avec 71,4% de sauvetages, encaissant 14 buts lors de ses deux matchs joués contre l’Avalanche du Colorado. Des performances qui risquent de définitivement installer Darcy Kuemper comme gardien titulaire la saison prochaine.

Christian Petersen/Getty Images

La franchise est donc armée défensivement mais elle a besoin de recruter offensivement. La franchise est alors allée chercher quelques joueurs sur le marché des agents libres. Ainsi John Hayden, Dryden Hunt, Tyler Pitlick et Johan Larsson ont signé durant le marché des agents libres avec la franchise de l’Arizona pour des petites périodes. Ils pourront apporter de la profondeur à l’effectif mais la franchise n’est pas parvenue à récupérer un joueur capable de mener l’attaque, probablement la faute a une masse salariale déjà conséquente. A l’heure actuelle, la franchise de l’Arizona possède la plus grosse masse salariale de la ligue avec plus de 84 millions de dollars. L’avantage pour la franchise est qu’elle se retrouvera avec plus de place dès la saison prochaine avec l’expiration de gros contrats. A l’expiration de ses gros contrats, la franchise pourra espérer attirer des joueurs d’un autre calibre. 

Pour redémarrer son projet, la franchise a décidé de changer de directeur général. Après quatre années passées dans l’Arizona, John Chayka a été remplacé quelques jours avant la reprise de la NHL. La franchise a décidé de se tourner vers William Armstrong qui prend la place de Steve Sullivan, le directeur général par intérim. Le nouveau directeur général de la franchise occupait le poste de directeur des recruteurs chez les Blues de Saint-Louis. Sous ses ordres, les blues auront récupéré des joueurs comme Vladimir Tarasenko ou encore Jordan Binnington. Ses repêchages se seront avérés payants puisque la franchise de Saint-Louis a remporté la Stanley Cup lors de la saison 2018/2019. C’est cette expérience qui a motivé les propriétaires et le président de la franchise à le recruter:

« Nous avons été extrêmement impressionné avec son expérience,  ses vastes connaissances en hockey, sa grande capacité à évaluer le talent et son formidable dossier au repêchage ».

Xavier Gutierrez

Le nouveau directeur général a beaucoup de travail à faire. Il a tout d’abord décidé de laisser partir Taylor Hall. L’ancien joueur des Oilers demandait un contrat trop conséquent pour la franchise de l’Arizona:

« C’est simplement qu’à ce moment, ce ne serait pas une bonne chose pour la direction que l’équipe veut prendre et je pense que son agent était au courant de la situation. Nous l’avons aimé, c’est une bonne personne et on le remercie pour son temps avec nous, mais nous avons passé à autre chose ».

William Armstrong

L’autre dossier a géré pour le nouveau directeur général sera la prolongation de Söderberg. Pour l’instant, les deux parties n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Ses prétentions pourraient être trop importantes pour les Coyotes. 

arizonasports.com

Avec la crise sanitaire, de nombreux spécialistes à l’image de Damien Cox qui considère que les Coyotes font partie des franchises les plus à risque avec la pandémie et la baisse de revenus que cela va engendrer. La franchise n’était pas des plus attractives avec seulement la 28ème affluence de la ligue, elle risque de souffrir encore plus de cette pandémie. Alors la solution serait-elle de relocaliser la franchise ? Des rumeurs annonçaient la possibilité d’un rachat par le nouveau propriétaire des Houston Rockets, Tilman Fertitta. Cette décision aurait du sens pour la NHL puisque les Coyotes passeront dans la division centrale pour laisser la place au Kraken de Seattle à partir de la saison 2021/2022. Arriver à Houston permettrait à la franchise d’attirer des joueurs dans un marché plus conséquent que celui de l’Arizona. Néanmoins cette option semble difficile avec la pandémie qui peut avoir refroidi les possibles repreneurs. 

La franchise des Coyotes a connu une saison intéressante sur le plan sportif avec une qualification pour les séries. Néanmoins cette qualification ne doit pas faire oublier les lacunes offensives de la franchise. Avec une masse salariale déjà conséquente, la franchise n’a pas réussi à attirer un leader offensif. Avec la pandémie, les Coyotes font partie des franchises qui risquent d’avoir des difficultés sur le plan financier. L’avenir est donc en pointillés pour les Coyotes et William Armstrong qui devront trouver des solutions pour redémarrer un cycle. 

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