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[DOSSIER] Chicago Blackhawks : une reconstruction inévitable pour un avenir brillant ?

Il y a quelques mois, les Blackhawks de Chicago sont nommés “franchise de la décennie 2010”. Trois Coupe Stanley (2010, 2013, 2015), deux joueurs dans l’équipe type de la décennie (Patrick Kane et Duncan Keith), et le prix de “l’entraîneur de la décennie” pour Joel Quenneville. En cinq ans, les Blackhawks ont marqué de leur empreinte l’histoire de la NHL. Mais depuis le titre de 2015, la franchise de l’Illinois peine à retrouver les devants de la scène, accusant échec sur échec au fil des saisons. Mardi 20 octobre, la direction des Blackhawks adresse une lettre aux partisans du club. Une lettre lourde de symboles qui semble esquisser les plans futurs de la franchise. Mais en réalité, ce communiqué pose plus de questions qu’il n’en résout. Décryptage et analyse d’une situation incertaine pour une franchise historique de la NHL.

Les signes avant-coureurs d’un changement de direction

Les conditions particulières de la saison 2020 en NHL ont donné l’occasion aux Blackhawks d’accéder au tournoi d’accession aux Séries malgré leur 12ème place à l’Ouest. Seulement 32 victoires en saison régulière, 19ème attaque de la ligue avec 208 buts marqués et 16ème défense avec 214 buts accordés, Chicago était loin d’afficher un bilan satisfaisant pour cet exercice. Sans grande surprise, le club de Jeremy Colliton ne part pas avec l’étiquette de favoris face aux Oilers d’Edmonton pour cette série donnant accès aux Séries. Mais voilà, l’expérience et la force de résilience des expérimentés Blackhawks ont eu raison de McDavid &co dans des matchs où la puissance offensive était à la hauteur du désastre défensif. 31 buts ont été inscrit en 4 matchs, pour une victoire surprise des Hawks 3-1. L’illusion n’a pas duré longtemps. Subissant les foudres de Las Vegas au premier tour des Séries, les Blackhawks sont défaits 4-1 et partent en vacances avec une qualification en Séries en trompe l’œil. L’intersaison de Chicago s’annonce incertaine pour une franchise qui peine à se renouveler.

Lukas Reichel est sélectionné en 17ème position par les Hawks – Source : Chicago Sun-Times

Tout commence avec le repêchage 2020. Avec le choix numéro 17, les Blackhawks sélectionnent l’ailier-gauche allemand, Lukas Reichel. Un choix qui ne fait pas l’unanimité chez les partisans ou les journalistes qui reprochent à Stan Bowman d’avoir laissé passer des talents plus prometteurs comme Dawson Mercer, Connor Zary ou encore Yegor Chinakhov. Mais voilà, le DG des Hawks a parié sur l’avenir avec ce joueur de seulement 18 ans qui devra encore se renforcer en Allemagne avant d’aller s’endurcir en AHL pour ensuite faire le grand saut vers la NHL . Si la sélection du premier tour reste énigmatique, le choix de Drew Commesso en 46ème position est plutôt intelligent, lui qui était considéré comme le deuxième meilleur gardien de cette cuvée derrière Askarov. Pour le reste, de très jeunes joueurs, où seul Chad Yetman à la 6ème ronde semble être un bon coup de la part de Chicago. Quoiqu’il en soit, on descelle certaines tendances quant à la politique future de Bowman pour les Blackhawks : la jeunesse est une priorité.

L’élément déclencheur : les départs de Crawford & Saad

Le deuxième épisode traditionnel de l’intersaison en NHL s’ouvre avec les débuts du marché des joueurs autonomes. C’est là que Chicago va prendre un virage retentissant. D’abord, le 4 octobre, les Blackhawks échangent Olli Maatta aux Kings de Los Angeles contre Brad Morrison. D’un côté, Maatta, défenseur double vainqueur de la Coupe avec les Pens à seulement 26 ans et de l’autre, un centre de 23 ans qui n’a pas encore disputé le moindre match en NHL. Ce mouvement peut être anecdotique mais en regardant dans le rétroviseur depuis la situation actuelle, il fait sens avec les plans de Stan Bowman. Rappelez-vous, le 24 février 2020, Chicago s’est débarrassé de Robin Lehner (Las Vegas) et d’Erik Gustafsson (Calgary).

Corey Crawford & Brandon Saad sous les couleurs des Hawks – Source : Second City Hockey

Le 8 octobre, la veille de l’ouverture du marché, les Hawks annoncent qu’ils ne resignent pas le gardien Corey Crawford, triple vainqueur de la Coupe et au club depuis 2005. Le lendemain, il s’engage avec les Devils du New-Jersey pour deux ans et un contrat de 7,8M$. Avec la valse des gardiens du premier jour, beaucoup s’attendaient à voir les Hawks bondir sur un portier de qualité mais ce ne fût pas le cas. Le 10 octobre, Chicago annonce avoir échangé Brandon Saad aux Avs ! L’ailier de 27 ans a disputé 6 de ses 8 saisons sous le chandail noir et rouge des Hawks et remporté la Coupe en 2013 et 2015. Auteur de 33 points cette saison, dont 5 en Séries, Saad est l’un des joueurs de l’ombre de cette équipe sans qui la conquête des deux titres n’aurait été possible. En retour, Chicago reçoit Nikita Zadorov et Anton Lindholm, deux défenseurs de 25 ans solides, au rôle bien déterminé. Dans ce deal, Zadorov semble être la principal acquisition avec sa puissance dans le bas du corps et ses capacités de relance. En laissant partir deux cadres de l’organisation, la direction a envoyé un curieux message aux joueurs des Blackhawks ainsi qu’à leurs partisans. La réaction ne s’est pas faite attendre.

La bataille des déclarations pour éclaircir le projet

Duncan Keith, Brent Seabrook, Patrick Kane et Jonathan Toews – Source : Blackhawks up

Dans une interview publiée le dimanche 11 octobre dans les colonnes de The Athletic (contenu payant), le capitaine Jonathan Toews déclare au journaliste Mark Lazerus :

« L’attente des autres leaders de cette équipe et de moi-même est de nous préparer au camp d’entraînement chaque année pour devenir une équipe éliminatoire. Nous nous préparons à gagner une Coupe pour nos fans. On ne m’a jamais dit que nous allions subir une reconstruction. Cela ne m’a jamais été communiqué, d’ailleurs. Une grande partie de cela est un choc car c’est une direction complètement différente de celle à laquelle nous nous attendions. »

– Jonathan Toews

Jonathan Toews ne parle pas très souvent. C’est un homme d’entreprise, profondément loyal et respectueux envers ses supérieurs. Il est le capitaine des Blackhawks depuis une douzaine d’années, et il sait que ses paroles ont plus de poids que quiconque dans l’organisation. Avec cette déclaration, il parle au nom des quatre joueurs emblématiques de la franchise : Patrick Kane, Duncan Keith, Brent Seabrook et lui-même. Un message fort, une alerte pour les dirigeants et surtout, des questions légitimes envers un projet flou et incertain. Face à l’onde de choc provoquée par ces déclarations, la direction devait réagir. Le mardi 20 octobre, l’organisation lance un communiqué sur la toile à l’attention des partisans du club :

Une lettre qui rappelle grandement celle envoyé par les Rangers à leurs partisans le 8 février 2018. La conclusion de ce message est équivoque :

« Au fur et à mesure que nos jeunes joueurs se développent et apprennent à gagner de façon régulière, ils commettront des erreurs. Inévitablement, nous manquerons parfois la cible aussi, mais nous communiquerons ouvertement avec vous sur ce voyage ensemble. Nous savons que nous devons offrir plus que de simples mots »

Deux notions émergent en filigrane : “reconstruction” et “transparence”. Une reconstruction qui inquiète plus d’un partisan des Hawks. Bien évidemment, Chicago possède de jeunes talents très prometteurs, mais est-ce là le meilleur moyen de profiter des dernières années performantes de leurs quatre vedettes ? Telle est la question. Dès la publication de cette lettre ouverte, Stan Bowman s’est assuré lui-même du service après-vente de son projet. Ainsi, fidèle à cette transparence nouvelle, le DG des Hawks annonce qu’il a organisé une conférence téléphonique en compagnie du vice-président des opérations, Al MacIsaac, l’entraîneur en chef, Jeremy Colliton et le Core Four (le noyau de quatre). Un entretien qui s’est déroulé la semaine dernière, quelques jours après la déclaration de Toews. Bowman s’est exprimé sur cette réunion dans le podcast Blackhawks Talk le 20 octobre. Il déclare :

« Je pense qu’un objectif de cette interview est de dissiper certaines fausses communications ou perceptions. Ce n’est pas vraiment une reconstruction dans le sens de “nous démolissons tout et nous nous débarrassons simplement de tous les joueurs.” Parfois, vous devez prendre des décisions difficiles pour échanger des joueurs populaires et c’est difficile pour nos vétérans qui ont été ensemble.»  

– Stan Bowman

Des déclarations nécessaires pour comprendre la lettre et le projet des Hawks. Selon le DG en poste depuis 2009, il ne s’agit pas d’une véritable reconstruction mais bien d’une restructuration visant à créer un nouveau noyau autour de l’ancien pour que Chicago puisse être compétitif dans un avenir proche. Plus précisément, l’objectif est de décharger les vétérans de certaines responsabilités, notamment en régulière pour former les jeunes sur le long terme.

« Nous essayons de construire une meilleure profondeur afin de pouvoir entourer ces joueurs [ndlr : le Core Four] de meilleurs joueurs afin qu’ils n’aient pas à porter autant de charge qu’ils ont dû en porter. Il y a plusieurs façons de le faire. Nous pourrions sortir et recruter des joueurs vétérans. On pourrait faire ça. C’est une possibilité. Il n’y a pas beaucoup de flexibilité, la situation du plafond étant stable pendant au moins les deux prochaines années. Donc, investir dans des joueurs vétérans avec des contrats plus élevés nous donne de moins en moins de flexibilité à mesure que nous avançons. Nous essayons en fait de faire le contraire. Nous essayons d’obtenir plus de flexibilité. Nous sommes au sommet du cap et nous avons alloué beaucoup d’argent à un plus petit nombre de joueurs. Cela signifie simplement que nous devons faire la transition pour avoir plus de jeunes joueurs. Ce n’est un secret pour personne que les jeunes joueurs ont des contrats moins élevés. »

– Stan Bowman

Malgré les efforts de Bowman pour rassurer les partisans sur son attente avec le quatuor de vétérans et sur la véracité de son projet, il reste sous le feu des critiques. Des critiques acerbes, probablement légitimes sur le court terme. Nous sommes tous d’accord pour affirmer que cette stratégie aurait dû être mise en place il y a quelques années, mais la réalité est souvent plus complexe. Avec un plafond salarial gelé pour au moins les deux prochaines saisons, la situation financière des Blakchawks est douloureuse, elle explique le départ de Brandon Saad et le virage pris par la franchise.

Le noyau de Chicago sera-t-il assez patient ?

Avec cette philosophie de restructuration entamée au cours de la saison dernière, il est difficile d’imaginer les Blackhawks accéder aux Séries en 2021 et même les voir se battre pour le tournoi final. Sur le court terme, qui correspond aux deux prochaines saisons, Chicago ne sera sans doute pas un candidat sérieux à la Coupe. Après Bowman, c’est l’entraîneur en chef Jeremy Colliton qui s’est exprimé sur le sujet dans le Chicago Tribune. Il souligne l’importance des vétérans pour rendre ce projet viable sur le moyen terme :

« Ils doivent aider à ce sujet. Ils ont un rôle à jouer en aidant à développer de jeunes gars et en étant un exemple de la façon dont nous voulons qu’ils agissent sur et en dehors de la glace. Cela va accélérer ce processus, et en fin de compte, ça va être bon pour eux. »

– Jeremy Colliton

Mais la question centrale reste la suivante : Toews, Kane, Keith et Seabrook seront-ils assez patients ? Ces joueurs encombrent (logiquement) 40% de la masse salariale du club et possèdent tous une clause de non-mouvement. Principaux artisans des victoires en 2010, 2013 et 2015, le noyau et le cœur des Blackhawks sont tous dans la trentaine. Avec cette “reconstruction”, les spéculations vont bon train. Plusieurs rumeurs cherchent des destinations pour les quatre vedettes de Chicago et pour cause, il y a bien des raisons d’imaginer un tel scénario : que ce passera-t-il à la date limite des échanges, si cette saison est vraiment catastrophique avec trois gardiens inexpérimentés jouant derrière ce qui a été l’une des pires défenses de la ligue la saison dernière ? Et l’année prochaine, avec le projet d’expansion de Seattle ? Qu’en est-il en 2022-23, dernière année des contrats de Toews, Kane et Keith ? Des questions que le journaliste de The Athletic (contenu payant), Mike Lazarus a essayé de résoudre au cas par cas.

Nous retenons de cette étude que les deux attaquants Jonathan Toews et Patrick Kane ne sont pas prêt de quitter Chicago malgré la situation actuelle. Le capitaine des Hawks, Toews est “condamné à perpétuité” dans l’Illinois selon les mots de Lazarus. À 32 ans, Jonathan Toews a encore de belles années devant lui. S’il ne produit pas autant de chiffre que son partenaire Kane, son charisme et son leadership sont des qualités précieuses dans un vestiaire comme nous avons pu le voir lors des dernières séries. Sa production offensive est toujours correcte mais, par choix, son impact défensif à diminué. Se focalisant sur l’attaque en attendant l’émergence d’un centre de première ligne, Toews pourrait être un attaquant de 3ème trio d’une grande utilité dans les années à venir. En plus, son contrat est difficilement échangeable. Gagnant près de 10,5M$ par an et produisant moins qu’un Eichel ou un Tavarez, les Blackhawks devraient absorber une bonne partie de son contrat s’ils souhaitent l’échanger. Dans tous les cas, Jonathan Toews ne veut pas quitter les Hawks, il veut gagner et gagner à Chicago. Patrick Kane de son côté est probablement le joueur de ce groupe avec le plus de valeur. Avec son jeu sournois, il évite les chocs et les blessures et se destine à être encore productif à la fin de la trentaine voir plus. Flirtant toujours avec le plateau des 100 en saison régulière, Kane restera encore le meilleur joueur de Chicago pour quelques années. Reconnaissant envers le propriétaire Ricky Wirtz après que ce dernier l’ait soutenu pendant ses affaires extra-sportifs, Patrick Kane ne partira pas. Il veut lui aussi gagner, et veut gagner dans l’Illinois. Enfin, le plus âgé, Duncan Keith fait figure de parfait mentor pour les jeunes défenseurs des Hawks.

Brent Seabrook & Duncan Keith, sur le départ ? – Source : Committed Indians

Alors, est-ce que la situation est différente pour les deux défenseurs du Core Four ? Peut-être. Commençons par celui qui ne fait plus l’unanimité à Chicago : Brent Seabrook. Il a subit trois opérations chirurgicales importantes et son entente avec les trois autres vétérans ne semblent pas être au beau fixe. À 35 ans, le défenseur a la rage de revenir sur la glace pour prouver sa valeur à ses dirigeants. Mais avec les ajouts de Nikita Zadorov et l’ascension d’Ian Mitchell dans l’alignement dès la sortie du camp, Seabrook est probablement le défenseur n ° 7 des Blackhawks. Une place qui ne lui conviendra probablement pas. Dans ce cas, si Seabrook doit lutter pour une place dans le top 6 des Hawks, il pourrait bien renoncer à sa clause de non-mouvement la saison prochaine et peut-être tenter l’aventure du Kraken qui serait ravi d’accueillir un tel vétéran. Un mouvement qui atteindra encore un peu plus la passion des partisans tant Seabrook est apprécié par l’United Center. De son côté, “Jigsaw” a désormais 37 ans et pourrait bien être le moins patient de la bande. Duncan Keith est toujours un des quatre meilleurs défenseurs capable d’accumuler beaucoup de minutes, c’est aussi un leader très respecté et son contrat est entièrement gérable à seulement 5,5M$ millions par an. Mieux encore, son salaire réel est dégressif (2,65M$, puis 2,1M$ et 1,5M$ sur les trois prochaines saisons) ce qui le rend encore plus attrayant pour les équipes asphyxiées par le contexte économique. Mais voilà, Keith est aussi fidèle que Toews, aussi bon que Kane et aussi adulé que Seabrook… Il faudra vraiement que la situation soit catastrophique à Chicago pour qu’il refuse lui aussi sa clause de non-mouvement.

Les plans de Bowman n’impliquent pas un départ de l’un de ces quatre vedettes. Et de toute manière, aucun d’eux ne souhaite quitter Chicago pour le moment. L’idée est claire : ils veulent tous gagner de nouveau et ils veulent le faire à Windy City. La saison 2021 sera l’occasion de tester la solidité de ce noyau. Si Toews et Kane ne semblent pas disposer à partir après une ou deux mauvaises saisons, Keith et Seabrook pourraient bien réfléchir davantage à leurs situations. À court terme, il faudra serrer les dents pour ces vétérans, mais le retour de Chicago sur les devants de la scène n’est peut-être pas si loin que ça…

Objectif 2023 pour les Blackhawks ?

Bien que les critiques fusent au sujet du projet mis en place par Bowman, certains médias spécialisés dans la couverture des Blackhawks montrent des signes d’enthousiasme pour l’avenir du hockey à Chicago. Rappelons ici que l’idée de restructurer l’équipe en développant des jeunes est plutôt une sage décision dans le contexte économique post-pandémique et que les Hawks possèdent déjà un vivier de talents importants tout en ayant à disposition des vétérans de grandes qualités.

Que ce soit pour Scott Powers de The Athletic ou Noah Foster de The Last Word on Sports, l’avenir des Hawks n’est peut-être pas si sombre que les partisans veulent bien le croire. Certes, lors des deux prochaines saisons, les Blakchawks joueront probablement la dernière place de la Division Centrale. Mais, comme souvent, ce devrait être un mal pour un bien et la stratégie de Bowman pourrait éviter à la franchise une reconstruction très longue comme peut connaître les Red Wings de Detroit. L’objectif du DG des Hawks est probablement ciblé sur la saison 2022-2023 où le contrat des vétérans arriveront à leurs échéances. Voici les raisons pour lesquelles Chicago pourrait bien redevenir un prétendant sérieux dans trois ans.

La plus grosse inquiétude pour la saison à venir est évidemment le poste de gardien de but. En laissant partir “Crow”, les Blackhawks ont laissé ce poste crucial à l’inexpérience. Trois gardiens se disputeront les présences la saison prochaine : Collin Delia (26 ans), Kevin Lankinen (25 ans) et Malcolm Subban (26 ans). Ce dernier est probablement le plus expérimenté mais ne possède que 66 parties disputées en NHL. À eux trois, ils en totalisent 86. Cette saison va permettre aux Blackhawks de tester différentes combinaisons afin de savoir qui mérite d’être engager sur le long terme. Les trois gardiens sont susceptibles d’être des joueurs libres sans restriction après la saison 2021-2022. Si Chicago n’obtient pas de réponses au sortir de la saison, ils pourront essayer leur gardien recrue Drew Commesso. Même si les Hawks possèdent une belle marge de manœuvre pour trouver le gardien qui protègera leurs filets pour les années à venir, la situation est tout de même délicate pour ce secteur où aucun talent ne semble, pour le moment, en mesure d’assurer ce poste. Un duo Subban/Delia devait débuter la saison et Bowman espère voir un développement similaire au duo surprenant de Columbus, Joonas Korpisalo et Elvis Merzlikins. Avec 2023 comme objectif, les Hawks auront le temps pour trouver le joueur qu’il leur faut devant les filets.

Kirby Dach, l’espoir numéro 1 des Hawks – Source : The Detroit News

Si le poste de gardien reste le plus sombre pour l’avenir des Hawks, les autres secteurs sont très prometteurs. En attaque d’abord, le centre de 19 ans, Kirby Dach représente l’avenir de la franchise et son développement dans les pas de Toews sera l’une des clés de cette reconstruction. Auteur de 23 points dont 8 buts en 64 matchs cette saison, le choix numéro 3 du repêchage 2019 a montré que l’organisation pouvait placer de grands espoirs en lui. À ses côtés, notons la présence de certains jeunes joueurs déjà bien installés dans les rotations comme Alex DeBrincat, Alex Nylander, Dylan Strome ou le récemment re-signé, Dominik Kubalik. Des joueurs de talents qui ont accumulé de l’expérience lors de la dernière saison et ont largement contribué à la victoire sur les Oilers. Ajoutons à cela des joueurs qui n’ont pas encore foulé les patinoires de NHL mais qui seront disponibles dans un ou deux ans : Philipp Kurasev, Artur Kayumov, MacKenzie Entwistle ou même Brandon Hagel. En 2023, Kubalik aura 27 ans et tous les autres seront encore sous la barre des 25 ans. Kirby Dach n’aura que 21 ans et Lukas Reichel, seulement 20…

Avec la saison prochaine qui s’annonce difficile, les Hawks peuvent aussi espérer être à la course pour le premier choix du repêchage 2021. Contrairement à cette année, les dépisteurs n’annoncent pas de talent générationnel mais des recrues peuvent très bien apporter dès leur première année dans la Ligue. Les centres Aatu Raty et Kent Johnson ou les défenseurs Owen Power et Brandt Clarke sont des noms que les partisans de Chicago peuvent commencer à étudier. Rappelons ici que les Blackhawks ont formé leur équipe victorieuse avec le choix n° 3 en 2006 (Jonathan Toews) et le choix n° 1 en 2007 (Patrick Kane). Cette fois, ils pourraient avoir le choix n ° 3 en 2019 (Kirby Dach) et un choix sur le podium en 2021. 

Ian Mitchell, l’avenir de la défense des Hawks ? – Source : Committed Indians

Pour la défense, le constat est similaire : Chicago regorge de talents. Comme Kirby Dach en attaque, les Hawks peuvent déjà compter sur Adam Boqvist en défense. Annoncé sur le premier duo en compagnie de Duncan Keith pour la prochaine saison, le choix n°8 du repêchage 2018 a déjà prouvé qu’il peut être une solide base pour construire la défense du futur du côté de Chicago. Derrière lui, on retrouve plusieurs joueurs qui entament tout juste la vingtaine et qui pourront profiter de la nouvelle politique du club pour obtenir des présences en NHL. Il y a ceux qui seront à la lutte pour une place sur le troisième duo défensif des Hawks : Lucas Carlsson qui a réalisé de très bonnes performances en AHL, ainsi que son coéquipier Nicolas Beaudin et le prodige de l’Université de Denver, Ian Mitchell. Plus loin, quelques jeunes talents pourront peut-être se distinguer dans les ligues mineures la prochaine saison comme Alex Vlasic ou Alec Regula. Ces joueurs auront tous moins de 25 ans en 2023. Les Hawks pourront aussi ajouter de jeunes talents en décidant de prolonger ces joueurs qui approchent de la trentaine sans produire énormément, comme Connor Murphy, Andrew Shaw ou Calvin de Haan. Le contrat de ces joueurs expirent à la fin de la saison 2022 et Chicago devra utiliser cette flexibilité pour s’assurer les services de leurs jeunes talent sur le long terme.

Les mouvements orchestrés par Stan Bowman à l’ouverture du marché des joueurs autonomes a surpris beaucoup monde dont la majorité des partisans et surtout, le capitaine Jonathan Toews. Après une lettre publique inquiétante, le DG des Hawks a du rectifier le tir pour expliciter son projet. En lisant entre les lignes et en regardant de près les travaux des journalistes spécialisés sur la franchise de l’Illinois, on s’aperçoit que la direction empruntée par Chicago n’est pas peut-être pas si catastrophique que ça. Les Hawks peuvent compter sur leur noyau de vétérans ainsi que sur un vivier de talents très prometteurs. L’idée est de gagner de la flexibilité tout en développant les jeunes pour assurer la transition vers les sommets. L’objectif d’un retour en 2023 semble réalisable, reste à voir si la direction des Blackhawks maintiendra son cap pour donner à Toews, Kane, Keith et Seabrook, une dernière chance de remporter la Coupe Stanley.

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