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Le Villarreal d’Emery : la belle surprise d’Unai ?

Hier soir, le sous-marin jaune a disposé, en toute fin de match, du Qarabağ FK dans le cadre de la deuxième journée de la Ligue Europa. Après deux victoires en deux matchs dans ce groupe plutôt abordable, Unai Emery démontre néanmoins (une énième fois), qu’il sait toujours autant gagner dans cette compétition. Villarreal peut évidemment s’en réjouir, car en championnat, Emery a également su relever le défi de ce début de saison si singulier. Après sept matchs de Liga, lui et ses hommes pointent à la quatrième place avec trois victoires, trois nuls et une défaite. Décryptage.

Le 20 juillet dernier, Javi Calleja, après 102 matchs sur le banc de Villarreal, fut remercié par ses dirigeants. Malgré une belle saison 2019-2020, l’opportunité d’attirer Unai Emery était trop forte. C’est ainsi que trois jours plus tard, le Basque, libre depuis son limogeage du club d’Arsenal le 29 novembre 2019, débarqua à Villarreal.

À  quoi ressemble le sous-marin jaune version Unai Emery ?

Depuis ses débuts dans l’anonymat en tant qu’entraîneur en décembre 2004 à Lorca en D2 espagnole, Emery a grimpé les échelons relativement rapidement. Son meilleur passage reste celui de Séville lorsqu’il remporta trois Ligue Europa en trois ans, permettant à l’Europe de le découvrir. La suite fut sur courant altnernatif, à Paris et à Arsenal et ce retour en Espagne apparaît comme salvateur. Depuis quelques années, le style de jeu des équipes d’Emery est reconnaissable. En est-il de même pour son Villarreal ?

Unai Emery et VIllarreal, une histoire d’amour partie pour durer ? (Crédits : Getty Images)

Tantôt en 4-4-2, tantôt en 4-1-4-1, tantôt en 4-3-3 et en 5-3-2 hier soir face à Qarabağ, Emery semble encore chercher son système. Cependant, il est un entraîneur qui aime beaucoup jongler entre différentes options à sa disposition. Il est donc probable qu’il oscille entre ces systèmes toute la saison. D’autant plus que ceux-ci permettent la même chose, exploiter au maximum la largeur du terrain, ce qu’Unai apprécie énormément.

Grâce à ses latéraux et ses ailiers, il peut faire en sorte que lorsque son équipe a le ballon, les solutions viennent des côtés. Les joueurs de couloir peuvent provoquer ou centrer, dans le but d’apporter beaucoup de dangers dans la surface adverse. Cela permet de tirer beaucoup de fois par match d’autant qu’Alcácer et Moreno sont d’excellents joueurs de surface tout en étant complets.

Avec 10,4 tirs par match en moyenne, Villarreal pointe à la 10e place du championnat, mais cela ne veut pas tout dire. Si l’on regarde les xG, l’équipe d’Emery se classe 3e. Ses joueurs auraient donc mérité de marquer davantage. Cela témoigne que son plan de jeu fonctionne depuis le début de saison.

La doublette Moreno-Alcácer est l’une des meilleures du championnat d’Espagne. (Crédits : fcbarca.com)

Autre caractéristique de l’équipe d’Unai Emery, la possession de balle mêlée à une verticalité relativement intense. Par le passé, ses équipes n’ont pas tout le temps joué avec un gros pressing ni un gros rythme. C’est le cas de son Villarreal. Ses joueurs tentent souvent de jouer face au but avec l’obsession de trouver la profondeur, surtout que Moreno et Alcácer sont de très bonnes solutions.

Mais avant toute chose, Emery souhaite garder la balle. Pour le prouver, il faut savoir que son équipe possède la quatrième meilleure moyenne de Liga avec 56,8 % de possession de balle. Seul problème, il ne faut pas que celle-ci soit trop stérile, car souvent, son équipe n’est pas assez agressive.

Enfin, défensivement, c’est encore trop friable. Sur coup de pied arrêté, mais plus largement dans le domaine aérien, les défenseurs sont vite dépassés malgré une opposition pas nécessairement imposante. En témoignent les errances concédées face à Sivasspor, qui sans une bonne animation offensive, auraient fait couler le sous-marin jaune.

Une équipe dotée de très bonnes individualités

L’autre grande force de l’équipe entraînée par Unai Emery est la présence de nombreuses individualités, surtout offensives, qui viennent compenser les manques d’automatismes parfois flagrants. Lorsque les individualités sont défaillantes, le collectif ne parvient pas toujours à faire la différence. Le match contre Cadix, le week-end dernier, en est un bon exemple. À l’inverse, hier soir, un des meilleurs joueurs comme Alcácer a réussi à faire la différence, lorsque le collectif n’était pas décisif malgré de nombreuses frappes dans le camp adverse. Il ne faut tout de même pas être catégorique, car la solution est venue des côtés, comme aime le prôner Emery.

Lorsqu’ils ne sont pas blessés ou mis au repos, notre très cher entraîneur Basque s’appuie sur sept joueurs de champ : Gerard Moreno, Daniel Parejo, Alfonso Pedraza, Mario Gaspar, Moi Gómez, Pau Torres et Paco Alcácer. À noter que le gardien numéro un est Sergio Asenjo (il joue en Liga) et son second est Geronimo Rulli (il dispute quant à lui les matchs d’Europa League). Cette hiérarchie s’explique sûrement par le fait qu’Asenjo connaisse très bien la Liga et qu’il est au club depuis 2013.

Dani Parejo, qui a quitté Valence à contrecœur l’été dernier, s’est imposé comme l’un des meilleurs joueurs au sein de sa nouvelle équipe. (Crédits : msn.com)

Ainsi, ces sept joueurs composent sa colonne vertébrale, dans le sens où ils sont indispensables à son système de jeu. Mais aussi, car ils font partie des meilleurs de l’effectif à ses yeux. Tout en sachant que ses remplaçants répondent également au niveau imposé d’un club comme Villarreal. Commençons donc par Moreno et Alcácer. Le premier est malheureusement blessé depuis un mois, mais il devrait faire son retour très bientôt. Ces deux numéro 9 font sans aucun doute partie des meilleurs de Liga. Ils représentent déjà à eux deux, sept des huit buts inscrits en championnat. D’autant que Moreno a délivré une passe décisive.

Au milieu, Moi Gómez et Dani Parejo sont très bons. Le premier répond parfaitement aux attentes de son entraîneur dans son couloir gauche, proposant une très belle entente avec son défenseur gauche qui est Pedraza. Dans l’entrejeu, Parejo fait du Parejo. Pour beaucoup, il est l’un des meilleurs milieux de Liga depuis dix ans. Enfin, en défense, les latéraux que sont Gaspar et donc Pedraza, sont très bons. Ils apportent énormément offensivement comme le demande Emery. Entre ces deux-là, nous avons le jeune Pau Torres, qui, s’il continue comme ça, s’envolera pour un plus gros club l’été prochain.

Le début de saison du sous-marin jaune est tout sauf une surprise, lorsqu’on sait que c’est Unai Emery qui est à sa tête. Sa philosophie de jeu mêlée aux très bons joueurs qu’il dispose donne un résultat très intéressant. Cette équipe a largement les moyens pour faire une belle saison, surtout si les quelques problèmes défensifs sont résolus plus ou moins rapidement.

(Crédits photo de couverture : Getty Images)

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