Les Douceurs du CCS Une histoire de famille

Les Laudrup, iconique famille du football danois

Il peut arriver que les membres d’une même famille aient les mêmes prédispositions à évoluer au plus haut niveau du sport national. Le cas de la famille Laudrup au Danemark illustre bien cette thèse. Sur plusieurs générations, cette famille s’est illustrée sur les terrains de football danois et européens. A l’origine, il y a Finn Laudrup, footballeur professionnel à la carrière honnête : 19 ans de jeu, 19 sélections nationales, pour 6 buts sous le maillot danois. Si sa propre carrière n’a pas électrisé les foules, sa descendance a procédé autrement…

Alors qu’il est, en 1973, entraîneur-joueur du club de Brondby IF, Finn Laudrup inscrit son fils Michael dans l’équipe de jeune du club danois ; il l’emmène également dans ses valises du côté de Copenhague 3 ans plus tard. C’est dans le club de la capitale danoise que Finn verra son fils s’envoler de ses propres ailes, étant appelé à 16 ans seulement, en équipe première. La saison 1980-1981 est en effet celle du passage de témoin : Finn raccroche les crampons, et Michael enfile les siens pour ce qui s’annonce être une longue et belle carrière. En 1986, c’est au tour de Brian de découvrir le football professionnel, à Brondby. L’histoire est en marche, les Laudrup se sont fait un nom. Il leur reste maintenant à le propulser sur le devant de la scène nationale et européenne. Une quête ambitieuse, mais ô combien réussie.

Le jeune Michael sous ses couleurs danoises (Image : FIFA)

Rien n’a été offert aux frères Laudrup. Mais ils ont été cherché eux-mêmes, tout au long de leur carrière, la reconnaissance des supporters. Sur leur terre natale, au Danemark, ils ne tardent pas à faire parler d’eux. Après une première saison réussie du côté de Copenhague, Michael Laudrup rejoint Brondby, où il avait commencé à jouer en équipes de jeunes. A tout juste 18 ans, le jeune joueur se met déjà en avant. Virevoltant milieu offensif, il ne tarde pas à démontrer tout son potentiel et sa classe, en faisant remonter le club en première division. Une saison pleine, durant laquelle il inscrit la bagatelle de quinze buts en championnat. Brian Laudrup se révèle lui aussi à Brondby, mais après trois ans au pays, il file en Allemagne et notamment au Bayern de Munich. S’en suivent des voyages à travers l’Europe, de l’Italie aux Pays-Bas, en passant par l’Écosse et l’Angleterre.

Michael Laudrup, l’oublié du Hall of Fame populaire ?

La carrière de l’aîné des frères Laudrup fut remarquable. Malgré des débuts en dents de scie à la Juventus, en raison d’une forte concurrence et d’un quota de joueurs étrangers autorisés, il a su briller et profiter des opportunités qui se présentaient à lui. Jamais le prodige danois ne s’est résigné. Après un prêt à la Lazio fraîchement promue, Michael Laudrup s’impose en équipe première sous le maillot bianconero. Il dispute plus de 100 matchs avec la Vieille Dame avant de s’envoler vers l’Espagne, où sa carrière va connaître un tournant formidable. Brillant sous le maillot du Barça de Johan Cruyff, Michael Laudrup trouve sa place dans une des meilleures équipes de tous les temps. Sous les couleurs blaugrana, il remporte quatre titres de champions d’Espagne en quatre ans, ainsi qu’une Coupe d’Europe des club champions. Toujours titulaire, souvent décisif, mais jamais réellement indispensable, il quitte la Catalogne en 1994 pour rejoindre… le Real Madrid ! Coup de tonnerre. Mais là encore, Laudrup fait parler son football et s’impose comme un joueur de classe mondiale.

Si ça sent pas les années 90 ça alors… (Image : FC Barcelona)

Champion d’Espagne cinq saisons de suite (1991-95), vainqueur de la Coupe d’Europe et de la Supercoupe d’Europe en 1992, champion d’Italie et des Pays-Bas… La liste est longue et non-exhaustive. Au Danemark, c’est une légende, bien entendu ; il a d’ailleurs reçu le titre honorifique de meilleur joueur danois de tous les temps. Mais quelle place a-t-on laissé à Michael Laudrup dans le panthéon du football moderne ? En France du moins, qu’a-t-on retenu de lui mis à part son penalty inscrit face au Bleus, lors du match de coiffeurs de la Coupe du Monde 1998 ? Peu-être est-ce du fait de sa nationalité… Malgré un talent indéniable, Laudrup n’est « que » danois. Il a, qui plus est, manqué le seul titre obtenu par les Rouge et Blanc, lors de l’Euro 1992. Une chose est sûre, l’ancien capitaine de la sélection danoise à sa place à la table des meilleurs joueurs des années 1990. Une palette technique incroyable, un sens de la passe diabolique, et une élégance certaine.

La carrière de Brian peut paraître moins reluisante une fois que l’on a retracé celle de son frère. Mais le cadet de la famille n’a pas à rougir de son parcours. Contrairement à son frangin, lui était de l’équipe championne d’Europe en 1992. Après ce triomphe continental et quelques années de galères italiennes, il s’est affirmé en Écosse, aux Glasgow Rangers, comme un attaquant redoutable. Il s’y plaît, et le rend bien aux supporters. C’est là-bas, à Glasgow qu’il brilla de milles feux. L’année 1995 est de loin sa plus belle ; il remporte les trophées individuels de meilleur joueur d’Écosse (plébiscité par les journalistes et par les joueurs) ainsi que celui de meilleur joueur danois de l’année (distinction qu’il remportera quatre fois au total, contre deux seulement pour Michael).

Sous le maillot des Rangers, Brian a trouvé sa place (Image : Lenexweb)

Un héritage lourd à porter ?

La reconversion est toute tracée pour Michael Laudrup. Après une carrière magistrale en tant que joueur, il trouve tout naturellement une place sur le banc, juste à côté des terrains qu’il a tant aimé fouler. Adjoint en sélection d’abord, il prend ensuite les commandes du club qui l’a révélé : le Brondby IF. Il y glane un titre de champion du Danemark. La suite est plus mitigée. Pas aussi convaincant que lorsqu’il était joueur, l’icône danoise entraîne Getafe, le Spartak Moscou, Majorque et Swansea avant de finir sa carrière au Qatar. Brian, lui, ne s’est pas converti en coach. Il a toutefois réussi un défi remarquable : après une lutte de 10 ans contre le cancer, il est sorti vainqueur de cet interminable match.

La relève sportive de la famille Laudrup à elle aussi eu du mal à s’élever au rang des illustres frangins. Les deux fils de Michael Laudrup, Mads et Andreas n’ont pas connu le bonheur de s’illustrer aux yeux de l’Europe malgré des sélections récurrentes chez les équipes nationales de jeunes. Le premier, Mads, n’a jamais quitté le Danemark à l’exception d’un court prêt en Islande dans le club de Stjarnan. Le plus jeune, Andreas, aurait pu aspiré à une réussite toute autre. Rapidement repéré par le Real Madrid, il espérait sûrement marcher dans les pas de son père, mais il en a été autrement. C’est avec le FC Nordsjælland qu’il débute en professionnel, avant un prêt plus que décevant à l’AS Saint-Etienne (il n’y dispute qu’un match de Coupe de France).

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