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L’Avalanche du Colorado, l’heure tant attendue ?

Depuis plusieurs saisons, l’avalanche du Colorado fait partie des équipes montant en puissance. Une montée en puissance impressionnante permettant à la franchise de se positionner comme une prétendante sérieuse à la Stanley Cup. Elle possède l’une des meilleures attaques de la ligue menée par l’un des meilleurs joueurs de sa génération : Nathan MacKinnon. Le joueur originaire de Springhill en Nouvelle-Ecosse accumule les points année après année. Derrière lui, d’autres joueurs se démarquent comme Rantanen ou le jeune Cale Makar, dernier vainqueur du trophée du trophée Calder. Néanmoins la franchise manque d’expérience dans les moments cruciaux d’une série. La franchise apprend donc de ses faiblesses pour se renforcer et ainsi atteindre son objectif: la Stanley Cup. 

Une longue traversée du désert 

La franchise arrivée dans le Colorado en 1995 en provenance de Québec a connu dix premières années parmi les meilleures équipes de la ligue. Ainsi la franchise a remporté deux Stanley Cup emmené par des joueurs emblématiques pour la franchise que sont Joseph Sakic, Peter Forsberg ou encore Patrick Roy. Après le départ des deux derniers, le capitaine Joseph Sakic a continué à mener la franchise sans jamais parvenir à retrouver une dernière fois les finales. Après son départ à la suite de la saison 2008/2009, la franchise devait inéluctablement démarrer un nouveau cycle. Une longue traversée du désert commença avec seulement 2 qualifications pour les séries sur 8 saisons. C’est probablement le prix à payer pour une franchise devant reconstruire après le départ de joueurs emblématiques dont les maillots ont été retirés au plafond de la Ball Arena. 

Source : Mile High Sticking

Alors pour recommencer un cycle, la franchise a décidé de faire confiance à ses anciennes gloires. Ainsi Joseph Sakic revient dès 2011 dans le management de la franchise. Un retour plus que symbolique pour la franchise du Colorado. A son arrivée, l’Avalanche possède déjà des jeunes joueurs promis à un grand avenir. Ainsi Matt Duchene, Ryan O’Reilly ou Gabriel Landeskog ont été repêchés respectivement en 2009 et 2011. Le premier a réalisé deux premières saisons impressionnantes avec 122 points inscrits. Le second réalise des performances honorables pour ses premières saisons avec 52 points inscrits. Enfin le dernier n’a pas encore patiné sur la glace de la grande ligue mais ses saisons dans la ligue de l’Ontario avec les Rangers de Kitchener le promettent à un grand avenir avec 112 inscrits points en deux saisons. La franchise a les joueurs pour avoir un avenir radieux. 

Pour leur première saison ensemble, les trois joueurs cumulent 135 points. Néanmoins, leurs belles performances ne suffiront pas à emmener la franchise en série. Après une saison tronquée en 2012, la franchise procède à de nombreux changements. Tout d’abord, Gabriel Landeskog est nommé capitaine de la franchise succédant à Milan Hejduk. Ensuite la franchise repêche en première position Nathan MacKinnon pour définitivement lancer le projet. Enfin la franchise a enregistré l’arrivée d’une autre légende : Patrick Roy, nouvel entraineur de la franchise. 

Source : The Globe and Mail

Pour sa première saison en tant qu’entraineur dans le Colorado, il parvient à hisser la franchise à la première place de la division centrale. Néanmoins la franchise, en manque d’expérience, se fait surprendre au premier tour contre le Wild du Minnesota en 7 matchs. Sa première saison reste encourageante où l’équipe aura montré sa puissance offensive terminant troisième meilleure attaque de la ligue. Pour sa première saison dans la ligue, Nathan MacKinnon aura inscrit 63 points dont 24 buts lui permettant de remporter le trophée Calder. 

Malgré cette première saison prometteuse, la franchise peine à confirmer les années suivantes. Avec une concurrence acharnée dans la division centrale, la franchise ne fait pas mieux qu’une avant-dernière place dans la division centrale. Des résultats décevants entrainant le départ de Patrick Roy. L’ancien gardien de l’Avalanche expliqua les raisons de sa démission quelques mois plus tard lors d’une entrevue diffusée lors de l’émission Dave Morissette en direct sur la chaine TVA Sports:

‘Lorsque j’ai remis ma démission à Joe, je lui ai simplement dit qu’il était temps pour moi de passer à autre chose (…) J’aurais aimé voir Alexander Radulov jouer avec l’Avalanche, a-t-il dit. Je le connaissais mieux que quiconque, mais Joe n’était pas prêt à faire les mêmes efforts que moi pour mener ce projet à terme.’

On comprend mieux son choix de quitter la franchise. Néanmoins Patrick Roy a tenu à préciser qu’il n’était pas en conflit avec sans ancien coéquipier Joe Sakic. Avec ce départ, le projet se retrouve considérablement ralenti d’autant que certains joueurs ont été mis de côté à commencer par O’Reilly qui fut transféré durant l’été 2015 aux Sabres  avec Jamie McGinn contre Mikhaïl Grigorenko, Nikita Zadorov, J.T. Compher et un choix de deuxième tour 2015. Il faut ajouter à ce départ, les performances décevantes de joueur comme Matt Duchene qui semble stagner dans sa progression et un Nathan MacKinnon gêné par les blessures. 

Pour repartir de l’avant, Joe Sakic décide de faire confiance à Jared Bednar pour le poste entraineur de la franchise. Sa première saison est dans la continuité des dernières du côté du Colorado mais quelques joueurs se mettent en avant comme le jeune finlandais Mikko Rantanen qui termine la saison 2016/2017 avec 38 points. Cette saison 2016/2017 sera la dernière sans qualification pour les séries. Depuis, la franchise se qualifie facilement pour les séries, se positionnant comme une prétendante sérieuse pour la victoire finale. 

Le statut de prétendant au titre

Après trois années sans qualification pour les séries, la franchise parvient à s’y qualifier lors de la saison 2017/2018. Pourtant la franchise avait fait des choix forts en début de saison en décidant de transférer Matt Duchene à Ottawa dans un échange à trois équipes. Une nouvelle page qui se tourne pour la franchise mais qui n’aura pas eu que des inconvénients. L’Avalanche retrouve donc les séries avec une saison impressionnante de ses deux stars que sont MacKinnon et Rantanen. L’attaquant canadien termine la saison avec 97 points inscrits dont 39 buts tandis que l’attaquant finlandais termine la saison avec 84 points dont 29 buts. Une saison révélatrice qui les propulsa définitivement parmi les meilleurs joueurs de la ligue, MacKinnon remportant par la même occasion le trophée Hart.

Source : Hockey Herlad

Malgré cette qualification, la franchise échoua au premier tour contre les Predators en six matchs. L’équipe manquait cruellement d’expérience avec des joueurs pas habitués à l’intensité des séries. La saison suivante, la franchise revient avec l’objectif de faire mieux pour les séries. Encore  une fois l’Avalanche montre sa puissance offensive avec un MacKinnon à un point de dépasser pour la première fois les 100 points sur une saison. Néanmoins la franchise du Colorado se qualifie de justesse pour les séries en terminant huitième de la conférence Ouest avec seulement quatre points d’avance sur les Coyotes, premiers non qualifiés pour les séries. Les difficultés défensives ont raison de l’Avalanche qui peine à se placer au sommet de la conférence Ouest. 

Pourtant l’équipe fait peur en raison de ses joueurs offensifs capables de changer un  match et de combler les lacunes défensives. Lors de ces séries remplies de surprises, l’Avalanche affronte une équipe en pleine confiance avec les Flames. La franchise de Calgary sort d’une saison incroyable avec le deuxième bilan de la ligue et une attaque en folie. Avec les lacunes défensives de l’Avalanche, on pouvait craindre une victoire écrasante des Flames. Pourtant l’Avalanche créa la surprise avec des attaquants toujours présents mais surtout Philipp Grubauer, gardien allemand de la franchise arrivée lors de l’été en provenance de Washington. Il termina la série contre les Flames avec 93,9% de sauvetages. Une performance impressionnante alors que les Flames faisaient partie des attaques dangereuses de la ligue. Il permit à l’Avalanche de l’emporter en cinq matchs.

Au tour suivant, l’Avalanche affronta les Sharks en quête d’une Stanley Cup tant espéré depuis plusieurs saisons. L’affiche est plutôt serrée entre les deux franchises mais l’expérience des Sharks fera la différence lors du match 7 où la franchise s’inclina 3 buts à 2. Une déception pour l’Avalanche du Colorado mais une certaine forme d’espoir. Après une saison irrégulière, la franchise a réussi à hausser son niveau de jeu pour passer le premier tour des séries. L’expérience ne cesse de s’accumuler. 

Source : Action Network

La saison suivante la franchise fait encore mieux malgré les blessures qui touchent les cadres tels que Rantanen et Landeskog. Ainsi MacKinnon prend les choses en mains et inscrit 93 points en 69 matchs. Il aura agi en véritable leader offensif pour permettre à son équipe de faire partie des équipes directement qualifiées pour les séries avec le deuxième bilan de la conférence Ouest. Pour les séries, l’équipe enregistra le retour de ses cadres après la longue pause en raison de la  pandémie qui touche le monde entier. Encore une fois, l’attaque de l’Avalanche est impressionnante mais elle ne permet pas à la franchise de passer en finale de Conférence Ouest, échouant une nouvelle fois lors d’un match 7 cette fois-ci contre les Stars de Dallas. Une défaite frustrante au terme d’une prolongation d’autant que la franchise est tombée sur le jour de gloire de Joel Kiviranta. Le jeune attaquant finlandais a inscrit trois buts pour permettre à son équipe de se hisser en finale de la conférence Ouest. Une déception pour MacKinnon et les siens mais la franchise montre qu’elle est prête à jouer un rôle important pour les prochaines années. 

Une future ère de domination ? 

La franchise a toutes les cartes en main pour jouer le titre lors des prochaines saisons. Il faut tout d’abord saluer le travail de Joe Sakic et de son équipe dans le management pour faire les recrutements nécessaires. Si les joueurs comme MacKinnon, Rantanen ou encore Landeskog ont été repêchés par la franchise d’autres joueurs ont été récupérés par la voie de transfert. On peut citer un joueur comme Kadri récupéré un échange de Kerfoot et Barrie. La franchise n’hésite pas à se séparer de certains cadres lorsque ceux-ci ne satisfont pas. Ainsi les transferts de Duchene, Söderberg ou encore Barrie montrent que la franchise  est prête à faire les changements nécessaires pour arriver à son objectif de Stanley Cup. La franchise se positionne aussi sur le marché des agents libres en allant chercher des joueurs d’expérience. On peut citer des joueurs comme Ian Cole ou encore Pierre-Edouard Bellemare dont les apports sont aussi importants sur la glace qu’en dehors. 

Pour la saison prochaine, la franchise s’est une nouvelle fois renforcée durant l’intersaison avec l’arrivée de Brandon Saad en provenance de Chicago. La franchise a donc réussi à apporter de la profondeur dans son effectif. Sur le plan défensif, la franchise a récupéré Devon Toews en provenance des Islanders. Il apportera sa solidité défensive. La franchise semble être armée dans ce secteur avec le jeune Makar, dernier vainqueur de trophée Calder. 

Nous essayons de constituer une équipe aussi profonde que possible pour faire une course cette année’. 

Joe Sakic à propos des dernières arrivées

Le dernier secteur que la franchise voulait renforcer était le poste de gardien. Pourtant le management n’est pas parvenu à attirer un des nombreux gardiens en fin de contrat. Il faudra donc encore faire avec le duo Grubauer et Francouz. Avec tous ses joueurs, la franchise reste encore sous le plafond salarial pour pouvoir se renforcer peut-être au cours de la saison. La franchise possède aussi de jeunes joueurs pouvant rejoindre l’effectif d’ici un ou deux ans. C’est le cas de Conor Timmins et Bowen Byram. Les deux jeunes défenseurs montrent de belles choses que ce soit en AHL pour le premier ou dans les ligues juniors pour le second. Sakic a répondu aux questions les concernant :

Nous avons suffisamment vu Conor, nous en savons assez pour qu’il soit prêt à passer à l’étape suivante (…) Byram, nous allons lui donner toutes les chances, mais aussi en sachant que nous ne voulons pas leur mettre beaucoup de pression. Nous voulons qu’ils arrivent lentement et à leur propre rythme.

La franchise alterne les jeunes joueurs et les joueurs d’expérience pour triompher. Le plus important c’est que Joe Sakic a réussi à créer une véritable alchimie entre ses joueurs. Pourtant la franchise a de nombreuses stars mais elle a réussi à faire en sorte que chacun trouve sa place dans cette équipe. On peut le voir à travers les déclarations de MacKinnon qui est prêt à ne pas demander un gros salaire comme les autres joueurs de sa génération pour faire en sorte que son équipe joue les premières rôles dans la ligue. Certes cela reste que des déclarations mais c’est le signe d’une bonne ambiance dans cette franchise. Tout le monde semble concerné pour aller le plus loin possible. 

La franchise a l’effectif capable de gagner la Stanley Cup mais la concurrence s’annonce rude. La jeunesse de cet effectif les installe tout de même parmi les équipes pouvant être au sommet de la ligue pour la prochaine décennie. L’Avalanche possède un management connaissant parfaitement la franchise et les besoins de celle-ci. Au-delà des fans du Colorado, l’Avalanche a attiré l’oeil de nombreux fans de hockey et de spécialistes par son jeu très offensif et par ses cadres. Cette équipe pourrait marquer l’histoire de la ligue en mettant en place une dynastie.

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