Basket NBA

Pas d’ailiers, pas de finales NBA?

Après avoir passé aux cribles le combo guard, le stretch four et les pivots, un autre poste domine la NBA et devient de plus en plus indispensable à la réussite d’une franchise NBA : L’ailier ! À mi-chemin entre un arrière et un intérieur, on vous décrypte l’émergence de ce qui est, aujourd’hui, probablement le joueur le plus indispensable pour une équipe visant le titre NBA. (image : clutchpoints.com)

Larry, le précurseur

Si l’importance d’un combo guard et d’un intérieur capable de shooter de loin ont fait leur preuve en NBA ces dernières saisons, une autre domination se dessine, celle de l’ailier ultra polyvalent. Entre le handle et l’agilité d’un meneur et le physique et le footwork d’un intérieur, l’ailier a toujours été le joueur le plus polyvalent dans une équipe de basket. Mais à l’heure où la polyvalence semble être à son paroxysme en NBA, et ce, à tous les postes, l’ailier a dû repousser les limites de la diversification de son jeu. Pas seulement pour exister dans la Grande Ligue, mais pour la dominer.

Source : Basket Session

Dans l’histoire de la NBA, rares sont les ailiers dominants. On note tout d’abord le contrôle des raquettes par les pivots jusqu’aux années 80-90, de Bill Russell à Shaq en passant par Wilt Chamberlain et autre Kareem Abdul-Jabbar. Puis vient la domination des arrières avec Michael Jordan en effigie puis son fils spirituel, Kobe Bryant. Dans tout ce panel de stars, très peu sont de véritables ailiers. Si quelques noms ronflants ont fait bien plus que de la figuration sur le terrain (Scottie Pippen, Dominique Wilkins, Elgin Baylor, Julius Erving…), celui qui a associé les mots « Franchise Player » et « ailier » n’est autre que Larry Bird.

Multiple MVP et multiple champion NBA, on ne présente plus l’ancienne gloire des Celtics. Il est la rare éclaircie pour le poste 3 dans les années 80 mais montre à l’ensemble de la NBA qu’on peut emmener son équipe en finale (à plusieurs reprises) sans pour autant mesurer plus de 2,10m et peser plus de 120kg. Ce poste tombera par la suite dans l’oubli, les ailiers se cantonnant à un rôle de travailleur de l’ombre, chargés du sale boulot en défense et de ramasser les miettes en attaque.

LeBron, le successeur !

Puis, au milieu des années 2000, un monstre débarque en NBA et va ramener le poste d’ailier au premier plan. Dès son arrivée en 2003, LeBron James conquiert la Grande Ligue malgré la présence de stars établis sur les postes habituellement dominant. L’hégémonie du King pendant toute sa carrière mais également de Kevin Durant avant sa blessure et de Giannis Antetokounmpo depuis 2-3 ans montre clairement que les choses ont tourné en faveur du poste 3. La tendance semble se confirmer lorsque l’on regarde les équipes finalistes sur les 10 dernières saisons :

  • Heat 2011-2014 puis 2020
  • Thunder 2012
  • Spurs 2014
  • Cavs 2015-2018
  • Warriors 2017-2019
  • Raptors 2019
  • Lakers 2020

Toutes ces équipes ont atteint les finales NBA (et remporté le titre pour la plupart d’entre-elles) en ayant un ailier dominant à la tête de leur effectif. Evidemment, LeBron James y est grandement pour quelque chose, lui qui a participé à 9 des 10 dernières finales. Mais même en mettant le King de côté, nous sommes forcés de constater que, si avoir un ailier en Franchise Player ne vous garantis pas l’accès aux Finals (Paul George, Antetokounmpo), ne pas en avoir semble réduire à quasi-néant la possibilité de se battre pour le Graal NBA.

Two-Way Player ou rien?

Aujourd’hui, et en plus du King, nombreux sont les ailiers ayant porté, ou portant encore, leur équipe vers le haut de la NBA : Kevin Durant, Kawhi Leonard, Giannis Antetokounmpo, Jimmy Butler, Paul George (version Indiana/OKC) mais également la jeunesse fleurissante (Tatum, Ingram).

LeBron James face à Jimmy Butler lors des Playoffs NBA 2020 (Credit : Douglas P. DeFelice)

De plus, une tendance semble se dégager pour un profil particulier : celui tant convoité de two-way player. Ce profil est souvent recherché chez les roles players afin d’alléger la tâche défensive de leur franchise player tout en se rendant utile en attaque (notamment sur des fonctions de spot-up shooter, d’où le nom de 3&D).

Mais ces dernières années, on remarque que les franchises players, et tout particulièrement les ailiers, n’hésite pas à s’investir des deux côtés du terrains et ainsi poser au maximum leur empreinte sur le match. Bien aidé par des corps toujours plus grands, toujours plus mobiles, toujours plus physiques, ces ailiers sont désormais qualifiés de « Freak ». Il n’est pas rare de voir ce type de joueur truster le haut du classement des meilleurs défenseurs ET meilleurs scoreurs NBA.

Et cela se voit dans la récompense (parfois controversée) de meilleur défenseur de l’année. En effet, entre 1988 et 2014, seuls 2 joueurs n’évoluant pas au poste d’intérieur ont été élu DPOY : Gary Payton en 1996 et Metta World-Peace en 2004. Depuis 2014 ? 3 trophées sur les 6 dernières saisons ont été remis à un ailier : Kawhi Leonard en 2015 et 2016 puis Giannis Antetokounmpo en 2020. Deux joueurs qui sont, qui plus est, les fers de lance de leur attaque respective.

Capables d’être les leaders de leur équipe tant offensivement que défensivement, trop grands pour être défendus par des guards, trop mobiles pour être défendu par des intérieurs, la seule kryptonite de ces ailiers, superman des temps modernes, semble être leur double maléfique, celui qui aura été créé dans le même moule. S’ils ajoutent à leur arsenal un tir à 3 points plus que correct, vous avez là l’arme fatale et l’assurance que votre équipe ira, à minima, en finale de conférence, si ce n’est en finale NBA.
Donc si parmi nos lecteurs se trouvent des GMs de franchise NBA, vous savez ce qu’ils vous restent à faire pour viser une place en finale : Trader pour un top 5 ailier NBA (ou commencer le tanking pour Emoni Bates).

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