Si l’ASM fait partie des leaders du championnat aujourd’hui, c’est en partie grâce à son mercato bien géré. Les nouvelles têtes font du bon travail et aident l’équipe à évoluer.
Clermont est métamorphosé. Nouveaux visages, nouvelle envie, nouvelle dynamique, tout va pour le mieux en ce début de saison. Deuxièmes après 7 matchs joués, les jaunards n’ont pas traîné pour trouver leur rythme dans ce championnat quelque peu chamboulé. Malgré une préparation tronquée à cause de la situation sanitaire, les hommes de Franck Azéma ont vite réussi à trouver leurs marques, alors même qu’il y a de nombreux changements dans l’effectif par rapport à la saison passée.
Un mercato réussi
Pas moins de 10 arrivées et 14 départs ont eu lieu durant l’intersaison. Mais, comme nous l’expliquions dans notre classement du mercato du top 14 cet été, l’ASM a su flairer les bons coups sur le marché. Des arrivées qui insufflent un nouveau rugby à cette équipe. C’est logique aussi, quand on voit des joueurs débarquer du Seven’s, comme Jean-Pascal Barraque et Tavite Veredamu. Les deux compères se sont engagés jusqu’à la fin d’année et étaient donc forcés à s’intégrer rapidement : mission réussie. Cinq rencontres jouées dans la peau d’un deuxième centre titulaire pour Barraque et trois matchs disputés pour le troisième ligne Veredamu. Avec quatre essais inscrits (deux chacun) ils contribuent au succès de leur équipe. Malheureusement, Veredamu est pour l’instant blessé au moins un mois, mais Barraque est lui en pleine forme pour continuer à briller.
L’international du 7’s est d’ailleurs plutôt à l’aise lorsqu’il s’agit de combiner avec son coéquipier japonais, Kotaro Matsushima. Révélation de la Coupe du Monde 2019 avec les Cherry Blossoms, il s’installe en Auvergne jusqu’en 2022. Vitesse, prise d’initiatives, crochets, lecture du jeu, l’arrière-ailier est à son aise en Top14. Blessé dès la première journée, il revient assez vite à la compétition pour éclabousser le championnat de son talent, lui aussi en un temps record. Sans tergiverser, il réussit à effacer les doutes en seulement 6 matchs disputés. De quoi voir l’avenir sereinement avec ses nouveaux coéquipiers.

Autre joueur qui doit être soulagé de son début de saison, Sébastien Bézy renaît. Cantonné à un rôle d’éternelle doublure d’Antoine Dupont à Toulouse, le demi de mêlée a pris la décision de quitter le navire cet été. Et grand bien lui en a pris, parce que le natif des Hauts-de-Seine est peut-être le joueur le plus en vu de ce début de championnat. Toujours bien placé, il anime le jeu clermontois comme un maestro contrôle son orchestre. Au point même de faire oublier qu’à Clermont, le titulaire au poste était jusqu’à maintenant Morgan Parra, figure du club. Bézy, c’est aujourd’hui 8 feuilles de matchs avec Clermont et 5 essais en championnat, faisant de lui le deuxième meilleur marqueur après Tuisova. C’est aussi une complicité grandissante avec son ouvreur Camille Lopez, qui retrouve grâce à cet environnement un niveau de jeu impressionnant. Un des meilleurs 10 du championnat actuellement.
Lorsque tout ce beau monde combine, ce sont des actions spectaculaires qui se déroulent dans les stades trop vides de Top14. La preuve en est l’essai de Bézy contre le Stade Français, qui est un modèle du genre et où le ballon passe par la main de 4 recrues.
L’action qui symbolise peut-être le mieux le nouveau visage des jaunards. Récupération de Bézy, passe pour Pélissié, qui écarte le jeu avec Lopez. La passe entre les jambes de l’ouvreur trouve Barraque, qui combine avec Matsushima. Le jeu au pied du français trouve le demi de mêlée qui n’a plus qu’à conclure. Splendide.
Un environnement propice au succès
Dans cette action, on peut aussi parler du choix d’Adrien Pélissié, lui aussi arrivé cet été. L’ancien bordelais aurait pu décider de créer un point de fixation mais écarte le jeu sur Lopez. Un choix qui traduit aussi la confiance qu’a le talonneur envers ses coéquipiers et le système de jeu. En ce début de saison, Pélissié est en concurrence avec l’autre recrue au poste, Étienne Fourcade. Si les deux hommes ont connus quelques difficultés en début de saison pour trouver leurs marques sur le terrain, c’est aujourd’hui un tandem qui marche pour Clermont, qui a besoin d’assurance en conquête notamment.
Qui dit conquête dit mêlée, et qui dit mêlée dit pilier. C’est au poste de pilier gauche que Clermont tient sa dernière recrue de haut niveau. Ancien bordelais lui aussi, le puissant Peni Ravai est la doublure d’Étienne Falgoux en ce début de saison. Le Fidjien apporte de l’avancée en fin de match grâce à sa grosse qualité physique, mais a un peu de mal à d’adapter avec Clermont pour le moment. Avec de la confiance, il pourrait lui aussi être dévastateur.
Toutes ces recrues d’exceptions font que Clermont joue les premiers rôles en Top 14 cette saison, et en plus avec du beau jeu. Les nouvelles têtes ont marqué 14 essais sous la tunique jaune depuis la reprise, un chiffre impressionnant. Autour d’elles, les joueurs se bonifient : Lopez est à un niveau impressionnant, le jeune Cheikh Tiberghien se développe aux côtés de Matsushima, les troisièmes lignes Cancoriet, Fischer et Van Tonder continuent de progresser. Tout va pour le mieux, alors même que Raka, Penaud ou encore Yato sont blessés. Certes, l’ASM profite aussi, pour une fois, des doublons qui n’impactent pas trop le club, mais ce que montre l’équipe depuis le début de saison est très prometteur.
Clermont peut remercier ses recrues. Intégrées très rapidement, elles sont la raison principale du succès de l’ASM e début de saison. Deuxièmes après 7 journées, les jaunards sont des prétendants au titre dans un Top14 plutôt excitant.