Depuis le début de saison, le latéral gauche de 23 ans a joué chacun des matchs de son équipe, étant celui qui a disputé le plus de minutes derrière le gardien de but hongrois Péter Gulácsi. Très polyvalent, Angeliño est devenu un des hommes essentiels de Julian Nagelsmann. Pourtant, lors de son arrivée en janvier dernier en Allemagne, son adaptation était loin d’être certaine, lui qui a déjà porté les couleurs de sept clubs différents depuis ses débuts professionnels en 2014. Capable d’occuper chaque poste du côté gauche, Angeliño a trouvé son mentor. Comment Julian Nagelsmann a réussi à le faire progresser en si peu de temps ?
José Ángel Esmorís Tasende dit Angeliño, aurait-il enfin trouvé un club épanouissant ? Il semblerait bien que oui, tant sa situation actuelle est idyllique avec Leipzig. Né le 4 janvier 1997 à Coristanco, au sud de La Corogne, en Galice, Angeliño arrive au Deportivo à l’âge de 10 ans jusqu’à qu’il soit repéré et recruté par Manchester City en juillet 2013. Ne faisant pas parti des meilleurs de sa génération malgré un talent indéniable, il est prêté successivement au sein des différents clubs du groupe City Football Group.
Puis le haut niveau survient lors de son prêt au PSV Eindhoven lors de la saison 2018-2019. Il effectue une bonne saison et à l’été 2019, Pep Guardiola le fait venir en équipe première pour qu’il s’installe dans la rotation. Malheureusement pour Angeliño, les performances ne sont pas au rendez-vous et le temps de jeu est maigre. C’est alors qu’en janvier 2020, Julian Nagelsmann, étant encore en course en Ligue des Champions et en championnat avec son RB Leipzig, le fait venir en Bundesliga. L’histoire d’amour peut alors commencer…
Angeliño sur le terrain, ca donne quoi ?
Il fait partie incontestablement des meilleurs latéraux du championnat allemand depuis le début de saison. Avec Lucas Hernandez et Raphael Guerreiro, Angeliño est l’un des meilleurs latéraux gauches de Bundesliga. Outre ces généralités, que fait-il sur le terrain pour s’être imposé comme une référence à son poste ? En premier lieu, sa qualité de passe, qui se traduit en terme de passes-clés. Il tourne en moyenne à 2,1 par match depuis septembre, seuls neuf joueurs font mieux au sein de l’élite allemande. Autre statistique significative, le nombre de buts. Avec Mats Hummels, il est le défenseur ayant marqué le plus de buts en championnat, il en est à trois en sept matchs. Il ne faut pas oublier qu’il a également marqué lors de la première journée de Ligue des Champions face à Basaksehir, inscrivant même un doublé. Seul déficit, son nombre de passes décisives (une seule toutes compétitions confondues), malgré ses nombreux centres de qualités.
Justement, les centres. C’est son arme favorite, celle avec laquelle il excelle. Déjà la saison dernière, notamment en C1, il avait su apporter beaucoup de dangers sur le côté gauche avec ses nombreux centres. Mais depuis septembre, il a progressé, devenant celui qui distribue le plus de centres en Bundesliga. Maintenant si l’on tente de prendre de la hauteur en analysant son profil, Angeliño est un dribbleur, capable de porter le ballon – caractéristique indispensable pour un latéral complet en 2020 -, et aussi très bon défensivement. De plus, sa polyvalence représente un atout considérable, contrairement à ses concurrents européens, même si un latéral comme Guerreiro sait également le faire.
Qu’a fait Julian Nagelsmann ?
Récemment, Nagelsmann a encensé son jeune latéral gauche dans la presse, louant sa polyvalence. Depuis le début de saison, Angeliño a joué une fois au poste de milieu offensif gauche, il a joué deux fois en tant que milieu gauche, il a joué trois fois au poste de latéral gauche et quatre fois un cran plus haut, en tant que piston. Tout cela en ayant un très bon rendement. C’est l’une des explications quant à son nombre de matchs disputés. Il est celui qui est remplacé en toute fin, car en cours de match, il coulisse en fonction des besoins de son entraîneur. C’est ce dernier qui a d’ailleurs détecté ce potentiel chez l’espagnol en janvier dernier. C’est pour cela qu’il a été recruté, car contrairement à Halstenberg, Angeliño sait jouer plus haut.
Ce n’est pas tout, Julian Nagelsmann a réussi à faire d’Angeliño un élément offensif important de son équipe. Tout simplement en lui laissant beaucoup de libertés dans la surface de terrain adverse. Le latéral Espagnol est maintenant un joueur qui a confiance en lui, il tente beaucoup, il provoque, frappe au but et se révèle être un bon tireur de coup de pied arrêté. Si l’on comprend bien, les deux hommes se complètent parfaitement, puisque Nagelsmann a déclaré également récemment, que le joueur espagnol de 23 ans s’était adapté incroyablement vite à ses méthodes et à sa philosophie.
En somme, Nagelsmann et Angeliño, c’est l’histoire d’un mariage parfait. Le divorce n’est pas pour bientôt puisque l’espagnol devrait être transféré définitivement à Leipzig l’été prochain pour un contrat de longue durée. Espérons pour Julian Nagelsmann que son petit ange ne s’envole pas trop vite vers les sommets européens…
(Crédits photo de couverture : eurosport.de)