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Woki, Macalou, Etien… Made in Massy

Actuel avant-dernier du classement de Nationale (ou ProD3), Massy n’est pas à la fête. Pourtant, le club doit être fier de ce qui est en train d’arriver à ses anciens joueurs, formés au club. Son centre de formation, déjà reconnu, continue de tourner à plein régime. 

Quel est le point commun entre Cameron Woki, Sekou Makalou, Lester Etien, Gabriel Ngandebe ou encore Yacouba Camara et Mathieu Bastareaud ? Ils sont tous formés à Massy et ont tous été sélectionnés en Bleu. À défaut de suivre leur équipe dans le plus haut niveau du rugby français, les Massicois peuvent voir avec fierté leurs anciens talents accéder au graal du rugbyman tricolore : le XV de France. Cette saison semble encore plus frappante que les autres. Des joueurs qui performaient en Essonne il y a moins de 5 ans se retrouvent régulièrement sur les listes de Fabien Galthié pour disputer une rencontre internationale.

Des exemples récents

C’est le cas récemment des deux flankers qui ont donné du fil à retordre aux anglais, à Twickenham, en finale de l’Autumn Nations Cup. Cameron Woki (22 ans) et Sekou Macalou (25 ans) se sont croisés à Massy avant de d’exploser en Top14. Un à l’UBB, où il a pu révéler tout son talent l’année dernière dans une équipe pleine de confiance. L’autre au Stade Français, où sa vitesse et son physique sont décisifs et impressionnent encore tous les observateurs du Top 14. D’ailleurs, c’est ce qui avait déjà frappé aux yeux de Morgan Champagne, actuel directeur du rugby à Massy, qui l’a repéré il y a 10 ans à Sarcelles : « Il dispose des qualités athlétiques d’un trois-quarts et de la puissance d’un avant, c’est un joueur moderne et très intelligent. »

Macalou est l’exemple type de la formation massicoise. C’est un jeune de la région parisienne et il cherche à réussir sa vie grâce au rugby. Avec lui au Stade Français, un autre exemple, celui de Lester Etien (25 ans). Appelé en Bleu en début d’année 2020, l’ailier se montre très à son aise en top 14 cette saison. Il a notamment inscrit 3 essais lors de ses 4 dernières apparitions. Le natif de Créteil se souvient des retrouvailles avec ses anciens coéquipiers de Massy, à Marcoussis, lors de la préparation au tournoi 2020. « Avec Sekou, Gabriel NGandebe, Cameron Woki, on s’est tous retrouvés en équipe de France, c’était quelque chose. Quatre ans plus tôt, on était ensemble au centre de formation, jamais on aurait dit qu’on se serait retrouvé comme ça. » 

Une partie de l’effectif de Massy lors de la saison 2016-17.

Une formation déjà reconnue 

Parmi cette « génération dorée » massicoise se trouve en plus Gabriel Ngandebe (23 ans), l’ailier de Montpellier, auteur d’un essai le week-end dernier face au Leinster en Champion’s Cup. Ces quatre jeunes talents ne sont pas pour autant pas les premiers à sortir du centre de formation du club d’Essonne, avant d’intégrer le haut niveau. Un des exemples les plus connus reste bien sûr Mathieu Bastareaud. Le centre, reconvertit en 8 depuis son arrivée au LOU, garde d’ailleurs une forte attache à son club de formation… où il envisage de, peut-être, finir sa carrière. Nous n’en sommes pas encore là, mais « Basta » et ses 54 sélections reste le visage de la réussite de la formation à Massy.

Outre l’ancien du RCT, nous pouvons aussi citer le Clermontois Judicaël Cancoriet et le Montpelliérain Yacouba Camara. Le second a d’ailleurs déjà goûté au plaisir de l’équipe de France, puisqu’il compte 17 sélections en Bleu. Depuis longtemps maintenant, Massy trouve sa force en attirant les jeunes de la région parisienne afin de les former. Un véritable tremplin vers le haut niveau pour ces talents qui ne demandent qu’à être aiguillés. C’est d’ailleurs dès le plus jeune âge que Massy va cueillir les prodiges de l’important vivier rugbystique parisien. Une méthode qui a porté ses fruits par le passé, avec notamment Romain Millo-Chluski et Grégory Lamboley, et qui continue donc de fonctionner actuellement.

Cette tactique de recrutement fonctionne d’autant plus qu’aujourd’hui, beaucoup de jeunes des banlieues parisiennes s’intéressent au rugby. Aujourd’hui, la région parisienne compterait plus de 30 000 licenciés, ce qui donne à des clubs formateurs comme Massy d’avoir un large choix de joueurs. Pour les joueurs, c’est pareil. le club d’Essonne est reconnu comme formateur et sait intégrer les jeunes dans le milieu. En plus, le fait que le club soit professionnel mais évolue troisième division, le rend à la fois attractif et accessible pour les bons jeunes. Contrairement au Stade Français et au Racing qui auront des critères de sélection plus stricts. Massy surfe donc sur la vague du succès parisien. Et ce n’est pas demain que ça va s’arrêter.

Encore des espoirs futurs

Parce qu’encore une fois, Massy est présent dans la formation des futurs prétendants à l’équipe nationale. Double champion du monde des moins de 20 ans et meilleur joueur du premier tournoi, le troisième ligne centre Jordan Joseph (20 ans) est l’un d’eux. L’actuel joueur du Racing, issu de la génération 2000, a été propulsé par Massy vers le haut niveau, et impressionne. Et il n’est pas le seul, dans l’autre club parisien du Top14, le Stade Français, se trouve Julien Delbouis (21 ans). Le coéquipier de Joseph avec les moins de 20 ans s’est même frayé un chemin pour arriver dans la liste de Fabien Galthié pour le match face aux Fidji, finalement annulé en novembre. Le centre du Stade Français pourrait être lui aussi le futur des Bleus.

Le problème pour Massy, c’est sûrement d’être maintenant trop catégorisé comme un club de formation. Dès qu’un joueur éclos, il est presque impossible pour le club de le conserver et donc d’obtenir des résultats avec lui. C’est ce qui fait que le club d’Essonne fait, depuis plusieurs années, le yo-yo entre la Pro D2 et désormais la Nationale. Victime de son succès, Massy doit tout de même tirer une certaine fierté du travail effectué par le club dans l’accompagnement de ces jeunes vers le monde professionnels. D’ailleurs, les joueurs n’oublient jamais où ils ont été formés et veulent rendre au club ce que le club leur a donné. Être formé à Massy est maintenant presque une marque de fabrique, une fierté. « J’espère qu’il y aura encore plus de massicois en équipe de France », conclut Lester Etien.

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