Dans une division comprenant les trois ogres de l’ouest que sont les Golden Knights de Vegas, l’Avalanche du Colorado et les Blues de St. Louis, une place pour les séries éliminatoires est à valider. Nous avons choisi de vous présenter trois concurrents qui vont tout donner pour avoir une place de choix et affronter au premier tour le vainqueur de la division : les Coyotes de l’Arizona, les Sharks de San José et le Wild du Minnesota.
QUI A BOUGE ?
Les Coyotes de l’Arizona, après huit saisons de vacances anticipées, ont réussi à se qualifier pour les séries éliminatoires grâce à un total de 74 points en 70 rencontres (bilan de 33-29-8). Ils ont défait les Predators de Nashville au tour préiminaire (3-1) puis se sont inclinés face à l’Avalanche du Colorado (4-1). Une arrivée notable la saison dernière fut celle de Phil Kessel en provenance de Pittsburgh mais son apport n’a pas été en adéquation avec les espoirs de sa direction. Il termina même dans le second trio au cours de la saison.
La nouvelle est tombée ce week-end, Derek Stepan a été transféré aux Sénateurs d’Ottawa en échange d’un choix de deuxième ronde en 2021. C’est le deuxième départ de la franchise après celui de Taylor Hall aux Sabres de Buffalo pour une saison. Ces deux joueurs étaient les plus utilisés par Rick Tocchet dans ses trios offensifs. Une rumeur circule également sur un possible départ de Oliver Ekman-Larsson, capitaine et élément essentiel de la défense arizonienne. A noter qu’aucune arrivée n’est vraiment à prendre sérieusement hormis celle du meilleur défenseur de la LAH Kyle Capobianco, jeune homme très prometteur.

Les Sharks de San Jose n’ont pas été invité dans la bulle d’Edmonton, en effet, la saison 2019/2020 est un exercice à oublier pour les californiens. Au moment de l’arrêt des matchs en mars, les Sharks occupaient tout bonnement la dernière place de la Conférence Ouest avec un faible total de 63 points en 70 rencontres (bilan de 29-36-5). Leur ancien capitaine Joe Pavelski s’était déjà envolé vers les Stars de Dallas.
Dans les arrivées notables le DG Doug Wilson a fait venir le gardien Devan Dubnyk en provenance du Wild du Minnesota qui, espérons le, arrivera à compenser les lacunes de son futur partenaire dans les buts, j’ai nommé Martin Jones. La deuxième arrivée est celle de l’attaquant Ryan Donato en provenance également du Minnesota, enfin la troisième est celle d’un ancien de la franchise qui a fêté ses 41 ans cette année, Patrick Marleau, sa tentative de remporter la Coupe Stanley avec Pittsburgh ayant échouée. Il ne reste qu’une quarantaine de matchs pour qu’il dépasse Gordie Howe en nombre de matchs joués en carrière. Le départ de « Jumbo » Joe Thornton vers les Leafs de Toronto est une page de 15 ans d’histoire des Sharks qui se tourne. Vlasic au micro de RDS nous dit : « Ça fait partie du business. À un moment, ce sera un autre qui va partir. C’est un très bon gars à avoir dans le vestiaire. Il va jouer à la maison devant sa famille. Je ne suis pas surpris »

Le Wild du Minnesota fait partie des équipes qui furent invitées à la bulle d’Edmonton avec un total de 77 points en 69 rencontres (bilan de 35-27-7). Une défaite au tour préliminaire 3-1 face aux Canucks de Vancouver écourta leur saison. Ils perdirent déjà Jason Zucker au cours de cette saison, parti vers les Penguins de Pittsburgh.
Du côté des mouvements à la sortie de l’été, nous notons le départ d’Eric Staal aux Sabres de Buffalo en retour de Marcus Johansson, la signature du gardien Cam Talbot en provenance des Flames de Calgary (3 ans – 11 millions de $) et l’arrivée de l’attaquant Nick Bjugstad des Penguins de Pittsburgh. En terme de départ marquant la non-reconduction du contrat du capitaine Mikko Koivu après 15 saisons dans le Minnesota a attristé les partisans du Wild et ce dernier est parti vers les Blue Jackets de Columbus pour une saison à 1,5 millions de $. Un départ qui peine également les partisans est celui de Luke Kunin en échange de Nick Bonino des Predators de Nashville. Nous allons assister au début du jeune ailier russe Kiril Kaprizov qui quitte la mère patrie et le CSKA Moscou. Le Wild a aussi repêché le centre autrichien Marco Rossi en 9ème choix du premier tour, il a réalisé une saison exceptionnelle en OHL. Enfin l’entraîneur-chef Bruce Boudreau s’est fait remercié et c’est son ancien adjoint Dean Evason qui prend les rênes de l’équipe pour une première expérience en tant que coach principal.

FORCES ET CARENCES
Le point commun qu’ont les trois franchises ce sont de très solides défenses si l’effectif est en bonne santé. La défense de l’Arizona n’a laissé qu’en moyenne 2,65 buts par match finissant quatrième au meilleur rang de la ligue sachant qu’Oliver Ekman-Larsson n’a pas pu pratiqué son meilleur hockey, lui qui sortait d’une opération. Ce ratio de buts alloués peut surprendre car les deux gardiens des Coyotes que sont Antti Raanta et Darcy Kuemper se sont blessés à de multiples reprises au cours de la dernière saison. Ce dernier toutefois avait réussi à être candidat au trophée Vézina avant de voir son absence de 28 matchs le priver de tout espoir de soulever le trophée. Raanta quant à lui semble avoir des soucis physiques récurrents ce qui le place naturellement second au poste (66 parties loupées la dernière saison). L’attaque quant elle, a fini au 23ème rang de la ligue (2,71 buts marqués). Amputée de Taylor Hall et de Derek Stepan, elle repose dorénavant en grande partie sur ses jeunes centres Clayton Keller, Nick Schmaltz et Christian Dvorak, mais aussi sur son jeune ailier Conor Garland et son “moins jeune” ailier Phil Kessel. Ce dernier lorsqu’il fut acquis par les Coyotes sortait de deux saisons à 92 et 82 points, il n’en totalise que 38 la saison dernière ! Avec un ratio de 19,2 % de réussite en avantage numérique les « Yotes » se situent au 18ème rang de la ligue, un secteur à améliorer pour les hommes de Rick Tocchet.

Le Wild du Minnesota possède également des duos défensifs solides avec l’expérimenté Ryan Suter (35 ans), Jared Spurgeon, Matt Dumba et Jonas Brodin. Malgré cela l’équipe est classée 24ème plus mauvaise défense lors de la saison dernière avec un ratio de 3,14 buts alloués. La cause est en partie due à leur ancien gardien Devan Dubnyk qui est passé à côté de son exercice 2020 (89 % d’arrêt et 3,35 buts concédés en 30 matchs). Ce dernier s’est vu passé devant par Alex Stalock qui a effectué une saison honnête (91 % et 2,67 buts concédés en 38 matchs). Le recrutement de Cam Talbot en lieu et place de Dubnyk parti en Californie est judicieux lui qui sort d’une saison de 2,63 buts alloués à 91,9 % en seulement 22 matchs. L’attaque est une satisfaction pour le Wild l’année dernière. En effet elle se classe 12ème attaque de la ligue avec un ratio de 3,16 buts par match. Le jeune ailier Kevin Fiala termine meilleur pointeur de l’équipe devant Ryan Suter et Eric Staal. La perte de ce dernier, ajouté au départ en cours de saison de Jason Zucker peut mettre un coup d’arrêt à l’offensive du Minnesota mais l’arrivée du « Promised One » Kiril Kaprizov promet beaucoup et les médias locaux sont impatient de le voir à l’oeuvre. Il faut espérer un regain de forme du centre Marcus Johansson en délicatesse depuis son départ des Capitals de Washington. Le vétéran Zach Parise (36 ans) est un apport d’expérience essentiel pour la jeune garde ainsi que Mats Zuccarello (33 ans) l’ancien joueur des Rangers et des Stars, mais ce dernier pourrait louper la saison entière suite à une opération au bras droit.

Les Sharks de San José, comme nous l’avons mentionné précédemment, sont passé totalement au travers de leur saison, eux qui avaient échoué en finale de conférence face aux Blues de St. Louis, futurs champions de la Coupe Stanley la saison précédente. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 27ème attaque (2,57 buts marqués), 27ème attaque (3,21 buts concédés), 23ème rang en Avantage Numérique (17,5%), bref des chiffres indignes pour une formation comme celle des nord-californiens. Le point faible des Sharks, et ce n’est pas une nouveauté, est celui des gardiens. Martin Jones a joué 41 matchs à 89,6 % et 3,00 buts alloués et Aaron Dell pour sa part a effectué 33 matchs à 90,7 % et 3,01 buts concédés. La venue de Devan Dubnyk et l’espoir qu’il réalise une saison revancharde par rapport à celle passée est dans la tête de tous les partisans. Au niveau des duos défensifs, Brent Burns a réalisé sa plus mauvaise saison depuis 2013/2014. Il est passé de 83 points en 82 matchs (16 buts et 67 aides) à seulement 45 points en 70 matchs (12 buts et 33 aides) et une fiche de -22 ! Erik Karlsson n’a participé qu’à 56 rencontres et a loupé 14 matchs pour une fracture du pouce. Il sort un total de 40 points (6 buts et 34 aides). Quand vos deux meilleurs défenseurs n’apportent pas le strict minimum et vos gardiens derrière également, difficile d’atteindre ses ambitions affichées. L’attaque de San José a clairement subit le départ du « Captain » Joe Pavelski. Deux blessures importantes ont impacté les rotations offensives cependant, et cela a concerné les deux premiers centres. Logan Couture a manqué 18 matchs pour une blessure à la cheville et Tomas Hertl quant à lui a dû s’absenter 22 rencontres suite à une grosse blessure au genou. Leurs absences se sont faites ressentir malgré des statistiques personnelles intéressantes : Couture 39 points en 52 matchs (16 buts et 23 aides), Hertl 36 points en 48 matchs (16 buts et 20 aides). L’attaque s’est donc quasi-essentiellement reposée sur quatre joueurs : Timo Meier (23 ans et une fiche de -22 !), Evander Kane (28 ans), Kevin Labanc (24 ans et une fiche de -33 !) et Joe Thornton (75 ans !). Trop peu de résultats donc pour que Peter DeBoer garde sa place, il fut remplacé par Bob Boughner, son adjoint, en cours de saison. Ce dernier garde sa place pour la saison à venir.

UNE QUATRIEME PLACE INDECISE
GARDIENS : Avantage COYOTES
L’arrivée de Cam Talbot au Wild est une plus-value pour l’effectif du Minnesota. S’il reste sur ses standards il n’aura aucun mal à faire oublier les dernières saisons moyennes de Dubnyk. Reste à voir s’il peut être constant sur une trentaine de matchs au minimum. Le duo de l’Arizona Kuemper-Raanta est l’un des meilleurs duos de la ligue tout simplement. Ces deux joueurs peuvent, si la santé suit, faire de l’équipe des Coyotes un sacré casse-tête à élucider. Quant à la doublette Jones-Dubnyk il faut espérer qu’ils offrent des performances de qualité comme ils l’ont fait dans le passé. Sait-on jamais !

DEFENSE : Avantage WILD
Comme mentionné précédemment, les défenses des trois équipes sont de très bonne qualité. Le groupe défensif des Sharks est composée de deux des meilleurs défenseurs de la ligue, Marc-Edouard Vlasic est cependant vieillissant, à surveiller. L’état de santé d’Erik Karlsson fait jaser et on espère du côté des partisans une saison revancharde de Brent Burns. Celui du Wild est un des groupes ayant le plus de profondeur avec au moins deux duos qui peuvent apporter du positif sur la glace, Ryan Suter malgré les années qui passent est toujours un véritable leader au sein de l’effectif et un modèle à suivre pour ses coéquipiers. Celui des Coyotes est sans doute le moins expérimenté surtout si leur capitaine Ekman-Larsson part défendre un autre chandail. Il se dit que si un accord est trouvé avec un prétendant à la Coupe Stanley les chances sont fortes de le voir quitter la banlieue de Phoenix.

ATTAQUE : Avantage SHARKS
L’attaque des Coyotes avec, on le répète, le départ de Hall et Stepan, a été sensiblement rajeunie (25 ans de moyenne d’âge). Seul Kessel est trentenaire au sein des trios offensifs. Un manque d’expérience qui pourrait être fatal lors des matchs couperets (rappelons que chacun se joue huit fois cette année). L’attaque du Wild reposait sur les performances de Staal et Zucker il n’y a pas si longtemps, les voilà partis sous d’autres cieux. Les expérimentés Parise et Zucharrello vont encadrés les jeunes mais justement, peut-être encore trop jeunes malgré les espoirs placés en Fiala, Kaprizov et peut-être Rossi dès cette année. Enfin si les attaquants des Sharks jouent à la hauteur de leur talent et si le physique est épargné par les blessures, le capitaine Couture et ses acolytes Meier, Hertl et Labanc, en plus de l’apport offensif des défenseurs Burns et Karlsson, devraient redorer le blason de l’offensive nord-californienne.

Dans la Division Ouest la bataille fera rage pour les premières places mais également pour atteindre cette fameuse quatrième place synonyme de qualification pour le premier tour des séries éliminatoires. Des Sharks revanchards, équipés pour affronter les favoris de la division et exilés en Arizona pour le début de saison, un Wild ambitieux et des jeunes Coyotes sont prêts pour se lancer dans un affrontement sans merci. Les confrontations directes auront un impact capital dans une saison de 56 matchs. Attention cependant aux contre-performances contre les Kings de Los Angeles et les Ducks d’Anaheim qui ne sont pas là pour faire de la figuration.
Projections des rédacteurs du CCS – DIVISION OUEST
Ben
- Colorado Avalanche
- Vegas Golden Knights
- St. Louis Blues
- Minnesota Wild
- San Jose Sharks
- Arizona Coyotes
- Los Angeles Kings
- Anaheim Ducks
Hakim
- Colorado Avalanche
- Vegas Golden Knights
- St. Louis Blues
- Minnesota Wild
- Arizona Coyotes
- San Jose Sharks
- Los Angeles Kings
- Anaheim Ducks
Jérémy
- Vegas Golden Knights
- Colorado Avalanche
- St. Louis Blues
- San Jose Sharks
- Minnesota Wild
- Arizona Coyotes
- Los Angeles Kings
- Anaheim Ducks