L’année NBA fut riche, alors que la saison 2020-2021 vient de débuter petit coup d’œil dans le rétro afin de conclure ces douze mois pour le moins éprouvants. On vous propose de revivre uniquement les meilleurs moments. On passera donc volontairement sous silence, les trop nombreux décès qui ont frappé la planète NBA et qui nous chagrinent encore tous aujourd’hui. Puissent leurs âmes continuer d’inspirer la génération actuelle et future !
26 janvier : LeBron dépasse Kobe

33 643. C’était le nombre de points inscrits par Kobe Bryant en NBA. En décembre 2014, l’arrière des Lakers avait dépassé Michael Jordan pour devenir le 3e meilleur marqueur de l’histoire de la NBA. Retraité en 2016, le natif de Philadelphie a vu LeBron James le doubler le 26 janvier dernier à l’occasion d’une défaite des Lakers face aux 76ers. 18 points lui manquaient, il en a marqué 29. LeBron devancer Kobe, sous son maillot pourpre & or ? Une image forte de cette année 2020. D’autant plus forte qu’elle a eu lieu quelques heures avant la disparition du Black Mamba.
17 juin : création de la bulle d’Orlando

Le 11 mars dernier, la saison était interrompue en raison de la crise sanitaire. Suite au test positif de Rudy Gobert, la NBA devenait la première ligue professionnelle à suspendre son championnat. Quatre mois plus tard, le 30 juillet, s’ouvrait la bulle d’Orlando. Un pari fou. 22 équipes logées dans 3 hôtels à Disney World. S’il y eut bien quelques incidents (Lou Williams, Danuel House et Richaun Holmes, pour ne citer qu’eux, ont eu des difficultés à respecter l’intégralité du protocole), le pari d’Adam Silver s’est avéré être une grande réussite. Aucun nouveau cas détecté dans la bulle, aucun incident grave impliquant des joueurs de NBA. Rien à déplorer, si ce n’est la froideur que dégageaient ces salles vides et ces parquets génériques.
25 juin : Vince Carter prend sa retraite

Le meilleur dunkeur de l’histoire NBA dit stop. Vince Carter décide de raccrocher les sneakers, à l’âge de 43 ans, après 22 saisons passées sur les parquets NBA. Une retraite encore plus regrettable du fait qu’elle soit annoncée pendant cette saison tronquée. Vince sort presque par la petite porte, sans avoir eu l’hommage final qu’il méritait.
Mais Vince Carter, ce n’est pas seulement ce dunkeur de génie, capable de postériser n’importe qui et de martyriser les arceaux. Il reste aussi cet ailier particulier qui allie dans son jeu spectacle, intelligence et efficacité. Vinsanity a beaucoup scoré avec les Raptors, les Nets du New Jersey ou encore les Mavericks, au point de finir sa carrière avec plus de 25 000 points au compteur. Transformé en vétéran qui aide les jeunes ces dernières années, il restera surtout celui qui a rendu mythique le Dunk Contest 2000 et qui a émerveillé tellement de monde pendant 22 ans.
13 août : les Spurs ratent les playoffs

La fin d’une ère pour les Spurs. Après 22 années consécutives passées en playoffs, San Antonio n’a pas réussi à se qualifier à la campagne de post-season 2020. Un gros changement de paysage pour les fans NBA, habitués à voir les inusables Texans batailler avec les meilleures équipes pour le titre. La fin d’un cycle commencé donc il y a plus de deux décennies, déjà sous les ordres de Gregg Popovich.
Le tacticien des Spurs a vu au fil du temps son équipe évoluer, puis être sur le déclin ces dernières années. Malgré encore de bons éléments dans l’effectif, San Antonio fini la saison avec moins de 50% de victoires, pour la première fois depuis 1997. Après une série longue de 22 ans, un record en NBA partagé avec les Sixers, l’histoire prend fin en cette année si particulière. La belle aventure restera tout de même donc dans les bouquins NBA. Malheureusement, le dicton américain Death, taxes and the Spurs in playoffs perd lui maintenant de son sens.
14 août : un play-in dans la bulle

Autre particularité de ces play-offs disputés dans la bulle d’Orlando ? L’apparition du play-in. 9e avec 34 victoires, les Grizzlies de Ja Morant devaient affronter les Blazers 8e avec une victoire de plus. Le vainqueur de la série se qualifiait pour les play-offs. Memphis avait besoin de 2 matches gagnés, Portland d’un seul. Vainqueurs 126-122, les coéquipiers de Damian Lillard accédaient au 1er tour des PO, au terme duquel ils furent défaits par les Lakers, futurs champions.
14 août : duel incroyable entre Jamal Murray et Donovan Mitchell

475 points. C’est le total ahurissant de points marqués par le duo Mitchell-Murray sur cette série de Playoffs avec 36,3 points de moyenne pour l’arrière du Jazz et 31,3 points pour le meneur de Denver. Plusieurs matchs de la série ont atteint des sommets tant dans les statistiques que dans la manière dont les deux guards se répondent. Au Game 1, Mitchell marque 57 points (troisième plus haut total de l’histoire derrière les 63 de Jordan et 61 de Baylor) mais ne sauve pas Utah de la défaite en prolongation face aux 36 points de Murray. Dans les games 2 et 3, Denver oublie comment défendre et Utah en profite pour remporte deux larges victoires avec un Mitchell facile face à un Murray en retrait.
Le Game 4 débute sur les chapeaux de roue et une orgie offensive est lancée. 51 points pour Mitchell contre 50 pour Murray, on assiste là à la seule fois de l’histoire où deux joueurs ont dépassé les 50 points dans un même match de playoffs. Et c’est bien le Jazz de Spida qui mène 3-1 face aux Nuggets dos au mur. Et c’est dos au mur que le meneur canadien va devenir un dieu du basket pour les deux matchs suivants. Il offre aux siens deux victoires avec 42 puis à nouveau 50 points pour revenir à 3-3 face à un Mitchell qui ne se laisse pas faire avec 30 puis 44 points.
Les fans sont en extase devant ce duel historique en terme de chiffres comme en terme d’intensité et le Game 7 est attendu comme la cerise sur le gâteau. Malheureusement, c’est le manque d’adresse et la défense qui seront les maîtres mots de ce match difficile pour Murray (17 points) et Mitchell (22 points). Un retour sur Terre pour deux hommes qui ont fait rêver la planète basket le temps d’une série légendaire qui s’achève par le retour et la victoire 4-3 des Nuggets portés par Jokic dans le Game 7.
24 août : “Luka Magic” au buzzer

Prolongation entre Clippers et Mavs pourtant privés (comme souvent) de Kristaps Porzingis. 133-132 Los Angeles, le ballon sera Texan avec 3,7 secondes au chrono. Ecran sortant de Kleber pour Doncic, les Clippers switchent sur tout les picks. Finney-Smith donne à Luka qui se retrouve face à Reggie Jackson, le slovène s’amuse avec l’ancien Piston, avant de sortir son plus beau step back 3 pour crucifier les Clippers et revenir à 2-2 dans la série.
« Doncic pulls up, 3 pointer… Bang !!! Bang !!! It’s good ! Doncic wins the game ! » Le buzzer beater qui accompagne une ligne de stat XXL pour le prodige européen : 43 points, 17 rebonds, 13 passes !
26 août : les joueurs disent stop pour soutenir le mouvement Black Lives Matter

Après l’assassinat de George Floyd, c’est Jacob Blake dans le Wisconsin qui est victime du racisme systémique de la police de l’oncle Sam. Déjà scandalisés, de nombreux joueur NBA s’étaient alors ralliés, début juin, aux manifestations « Black Lives Matter » dans les grandes villes américaines.
L’assassinat de Jacob Blake est celui de trop pour les joueurs noirs américains qui représentent 80% du contingent NBA. Les coéquipiers de Giannis décident alors, ce jour là, de ne pas rentrer sur le terrain avant que les autres franchises emboitent le pas. Les joueurs demandent un engagement supplémentaire de la NBA et des propriétaires. Cette grève se propage très vite dans le monde sportif, que cela soit en WNBA, en MLS, en MLB et même le tennis. Vers la fin du « shut up and dribble » ?
31 août : la surprise Heat en playoffs

Équipe inattendue en Finales NBA, le Miami a agréablement surpris le monde de la NBA dans la bulle d’Orlando. Avec un jeu collectif et une défense de fer, le Heat a sorti le balai au premier tour contre les Pacers. Puis, c’est un premier exploit pour la franchise de Pat Riley. Giannis, fraîchement double MVP, se dresse sur la route du Heat pour en découdre et atteindre à nouveau la Finale de conférence. Seulement, le Grec va faire face à un mur construit par Spolestra et sa défense de zone hybride et ni Budenholzer ni Giannis ne vont trouver la solution. 4-1 Heat, le séisme est grand en NBA et les critiques pleuvent sur les Bucks.
Mais le Heat ne s’est pas arrêté là. Face à Boston en Finales de l’Est, la défense solide et les dangers multiples dans l’attaque du Heat permettent aux shooteurs Robinson, Herro et Crowder, les ball handlers Butler et Dragic et la menace intérieure Bam Adebayo de s’illustrer et de remporter la série en 6 matchs (4-2). En Finales NBA, Miami va tomber sur trop fort face aux Lakers et s’incliner 4-2 malgré des performances héroïques de Butler qui arrache un match à lui tout seul, le Game 3. Les blessures de Dragic et Adebayo ont trop handicapé le Heat pour espérer gagner face aux Lakers mais ces playoffs impressionnants resteront gravés dans les mémoires.
11 octobre : les Lakers sacrés

À la mort de Kobe Bryant en janvier, les joueurs des Lakers se sont rassemblés derrière un unique objectif : le titre. Pour Gigi, pour Kobe. Les joueurs des Lakers ont été en mission pour offrir un peu de baume au coeur des Angelinos endeuillés et ont réussi. Après le hiatus et l’incertitude qui planait sur la poursuite ou non de la saison, la montée en régime dans la bulle s’est faite lentement. Les huit matchs de régulière ont servi d’entraînements grandeur nature pour les Lakers qui ont même fait un faut départ face à Portland. Dès le Game 2, les ajustements et la prise de conscience collective permet aux Lakers de disposer des Blazers.
Même dynamique contre Houston avec un Game 1 difficile puis une balade grâce aux ajustements défensifs effectués. 4-1 à nouveau, les Lakers sont en route. Denver sort les Clippers en remontant son deuxième déficit de 3-1 et arrive contre les Lakers. Le match 1 est facilement remporté par LA et de la fatigue se fait ressentir à Denver. Le match 2 est déjà un must win pour Denver qui semble trop juste pour remonter un nouveau déficit. Ils mènent 103-102 à quelques secondes de la fin avant qu’un “Kooooobe” crié comme au terrain du quartier retentisse dans la salle et qu’Anthony Davis, d’un trois points venu d’ailleurs, assomme les Nuggets.
Un nouveau 4-1 pour les Lakers, en route vers les Finales face à la surprise Heat. Supérieurs dans tous les domaines et aidés par les blessures de Dragic et Adebayo, les Lakers disposent 4-2 du Heat et remportent le 17ème titre de la franchise angeleno. L’égalisation avec Boston à 17 titres partout est anecdotique tant la symbolique de ce titre se trouve dans l’hommage rendu à Kobe et sa fille. LeBron et AD ont mené la mission à son terme et offert ce titre à des millions de fans endeuillés.
2020 année particulière, pandémie oblige. Choisir 10 moments ne fut pas aisé tant cette année de basket NBA fut dense et pleine d’adaptation à tous les niveaux. On pense à la mini réforme du All-Stars Game qui a rendu le match compétitif, le play-in qui ajoute une dose supplémentaire de dramaturgie. Si on reste axé sur le jeu, on aurait pu aussi vous parler de la défense de zone qui grâce au Heat a montré son efficacité. Du goût de plus en plus marqué des coachs pour les switches défensifs ou encore de la tentative très osée de micro-ball à Houston…
Chère NBA, le CCS te souhaite une année 2021 aussi créative avec évidemment autant de joies mais surtout beaucoup moins de peines.