Même si certains matchs en retard restent à jouer, la phase aller du championnat est bouclée. L’heure pour nous de vous dévoiler notre équipe type à mi-parcours. Parmi ces noms, des surprises et des valeurs sûres de l’élite du rugby français.
1 – Cyril Baille (Toulouse)
Les premières lignes arrivent à maturité plus tard que les autres, à un poste où l’expérience et le vice sont primordiaux. À 27 ans, Cyril Baille semble être à son meilleur niveau. Homme fort du XV de France depuis la prise de fonction de Fabien Galthié, le pilier toulousain rayonne également en club. 7 matches disputés donc 5 comme titulaire, 7 pénalités concédées mais un joli 34/36 au plaquage et 22 courses ballon en main. Pilier moderne.
Aussi mentionnés : Peni Ravai (Clermont) ; Hassane Kolingar (Racing 92)
2 – Pierre Bourgarit (La Rochelle)

En cette première partie de saison, la rédaction est sans appel : au talon, il y a Pierre Bourgarit et les autres. Le Rochelais enchaîne les performances plus que séduisantes depuis septembre. Très actif ballon en main, il est un tueur près des lignes. Meilleur marqueur du Top 14 avec 6 essais au compteur, dont un triplé contre Agen, l’Auscitain est un facteur majeur de la réussite de son équipe. La Rochelle et son talonneur caracolent en tête du championnat. Mais Bourgarit n’est pas seulement un marqueur, plutôt complet, il est sélectionné par Fabien Galthié pour la finale de l’Automn Nation Cup. Malgré quelques problèmes en conquête, en touche notamment, Bourgarit nous offre de belles promesses quant à son futur.
3 – Charlie Faumuina (Toulouse)
À droite de la mêlée, on retrouve un autre pilier toulousain en la personne de Charlie Faumuina. Le All-Black est toujours une référence à son poste à plus de 34 ans. Puissant en conquête et disponible dans le jeu courant, Faumuina est indiscutable chez les Rouge & Noir (12 matches disputés et un essai inscrit).
Aussi mentionnés : Ben Tameifuna (Bordeaux-Bègles) ; Demba Bamba (Lyon)
4 – Eben Etzebeth (Toulon)
Arrivé après la Coupe du monde qu’il venait de remporter, Eben Etzebeth n’a pas mis longtemps à se rendre indispensable sur la Rade. Le géant sud-africain (2,03m) règne sur l’alignement varois et sa présence physique marque l’adversaire. En 8 rencontres, il comptabilise 2 essais, 6 plaquages cassés, 42 courses balle en main et 46 plaquages pour seulement 5 manqués. Surpuissant et plus mobile qu’il n’y paraît, Etzebeth marque chaque match de son empreinte par son agressivité (parfois à la limite).
Aussi mentionnés : Paul Jedrasiak (Clermont) ; Izack Rodda (Lyon)
5 – Paul Gabrillagues (Stade Français)
11 matches, 11 titularisations et un essai pour couronner le tout. Paul Gabrillagues est un homme fort du bon début de saison du club parisien. Dévoué aux tâches obscures, le soldat rose fait valoir ses aptitudes en touche et au plaquage pour se rapprocher à nouveau du maillot bleu.
Aussi mentionnés : Mitch Lees (Brive) ; Will Skelton (La Rochelle)
6 – Martin Puech (Pau)

À Pau, il y a un joueur qui a cisaillé durant toute la première partie de saison. Il s’agit de Martin Puech. Le 3e ligne Palois a été au four et au moulin, et ça s’est vu. Meilleur plaqueur du Top 14 à l’issue de la phase aller, assez largement d’ailleurs, il était impossible pour les adversaires de ne pas tomber dessus ballon en main. Toujours à la pointe du combat, il a été la poutre défensive de son équipe. Joueur le plus utilisé de l’effectif palois (11 matchs dont 10 en tant que titulaire), Puech ne pourra pas pour autant prétendre à une seconde partie de saison d’une pareille envergure. Il manquera le reste du championnat à cause d’une rupture d’un ligament croisé, c’est donc en toute logique qu’il apparaisse au moins dans notre XV du début de saison.
Aussi mentionné : Rynhardt Elstadt
7 – Anthony Jelonch (Castres)
Si Anthony Jelonch a les capacités pour s’exprimer sur l’entièreté de la troisième ligne, c’est bien au poste de numéro 7 qu’il a performé avec le CO en ce début de saison. D’une activité toujours débordante en défense, il a concassé un bon nombre d’attaquants qui sont venus avec envie se casser les dents sur les épaules du jeune Tarn-et-Garonnais. Le poste de 7 lui va mieux au teint que celui de 6 car il participe plus amplement dans le jeu courant en attaque et aime à porter les ballons. Rajoutez à sa palette technique des capacités innées en touche et vous obtenez l’un des meilleurs joueurs de ce début de saison au poste, même si il n’a connu que 6 feuilles de match (sur 11 possibles), ses sélections en équipe de France l’écartant aussi un temps des pelouses du championnat.
8 – Sergio Parisse (Toulon)
C’est le vétéran de ce XV, à 37 ans le troisième ligne centre italien dispute sa quatorzième saison en Top 14. Son expérience et sa technique lui permettent de faire partie des tous meilleurs 8 du championnat. Il a inscrit un seul essai après 13 journées, comme un symbole, face au Stade Français son ancien club, dans un match placé sous le signe de l’hommage à Christophe Dominici, son ami disparu quelques jours auparavant.
Parisse a également su se montrer décisif en cassant des plaquages, malgré son âge avancé, il reste un joueur puissant et intelligent sur le terrain. Chistera, offload, passe au pied, le troisième ligne dispose d’un bagage technique hors-normes pour un avant. D’ailleurs si l’on devait ne retenir qu’un seul geste technique de Sergio Parisse dans cette première moitié de saison, ce serait sans doute cette passe au pied décisive déposée dans les bras de Dridi. Le RCT réalise un bon début de saison et pointe à la cinquième place du classement à mi-saison. Le vieux briscard Parisse n’y est pas pour rien.
Aussi mentionnés : Selevasio Tolofua (Toulouse) ; Grégory Alldritt (La Rochelle)
9 – Sébastien Bézy (Clermont)
Quelle bonne idée a eu Sébastien Bézy de rejoindre Clermont l’été dernier ! Cantonné à un rôle de doublure de Dupont à Toulouse, le demi de mêlée s’offre une grande bouffée d’air frais cette saison. Chez les Jaunards, Bézy amène très vite vitesse d’exécution, audace et sens du placement. Sa complémentarité avec Lopez est réelle et s’affirme au fil des semaines. À tel point que Bézy, avec 9 titularisations en 10 matchs de Top 14, devient un titulaire indiscutable au poste, au nez et à la barbe de Morgan Parra, excusez du peu. À l’origine des fulgurances auvergnates du début de saison, il est aussi à la conclusion de certaines envolées spectaculaires. Avec 5 essais inscrits (dont 2 doublés) il reste parmi les meilleurs marqueurs du championnat. Une très bonne surprise pour celui qu’on croyait en manque de confiance avant son arrivée.
Aussi mentionné : Cobus Reinach (Montpellier)
10 – Camille Lopez (Clermont)
Après 13 journées l’ASM est en dehors du top 6, c’est une déception pour les Auvergnats. Une des rares satisfactions de ce début de championnat, c’est l’association Bézy-Lopez à la charnière. Le demi d’ouverture de l’ASM ne fait plus partie des joueurs appelés avec le XV de France. Les jeunes ouvreurs Ntamack, Jalibert, Hastoy, Carbonel prennent de plus en plus de place dans le paysage rugbystique français. Mais le numéro 10 de Clermont évolue encore à un très bon niveau. Son jeu au pied est toujours aussi précieux, face aux perches, et dans le jeu courant pour occuper ou amener du danger grâce à ses passes au pied. Le joueur formé à Mauléon s’est aussi improvisé finisseur, il a franchi les lignes d’en-but adverses à quatre reprises. Nouveau capitaine de l’ASM cette saison, Camille Lopez s’est imposé comme un véritable leader dans cette équipe sur le terrain et en dehors.
Aussi mentionné : Joris Segonds (Stade Français)
11 – Josua Tuisova (Lyon)
A 26 ans, le bulldozer fidjien continue d’effrayer les défenses adverses, devoir défendre en face de lui pendant 80 minutes est un véritable calvaire. Il a inscrit six essais en huit rencontres disputées et fait donc partie des co-meilleurs marqueurs du championnat. Dur sur l’homme, il ne cesse de remporter ses duels en un contre un et de casser des plaquages. C’est l’atout numéro un du LOU afin de transpercer les défenses adverses. Malgré quelques problèmes d’indiscipline parfois, Tuisova est un bon gratteur et un bon défenseur. Fixé à l’aile cette saison, et moins utilisé au centre, l’ancien toulonnais a retrouvé son meilleur niveau.
Aussi mentionnés : Lester Etien (Stade Français) ; Arthur Retière (La Rochelle)
12 – Charlie Ngatai (Lyon)
Peut-être un des joueurs les plus sous-estimés de notre championnat. Charlie Ngatai est la valeur sûre du LOU en cette première partie de saison. Toujours au niveau, le Néo-Zélandais déborde de talent. Un joueur très complet : offensivement, sa vision de jeu lui permet de cerner les failles adverses. Capable de franchir grâce à sa puissance et sa vitesse (1m88, 103kg), son jeu au pied redoutable est un atout non-négligeable au centre. Défensivement, le 12 Lyonnais se montre souvent irréprochable, pas étonnant que Lyon possède la meilleure défense du Top 14. Pierre Mignoni aura encore besoin de son atout pour la deuxième partie du championnat, lui qui a été titulaire 9 fois en autant d’apparitions cette saison.
Aussi mentionné : Pita Ahki (Toulouse)
13 – Duncan Paia’aua (Toulon)

Duncan Paia’aua est un véritable couteau suisse pour le club toulonnais. Véritable homme à tout faire, il à tantôt joué en 12 (4 fois) en 13 (4 fois) et en 15 (3 fois). 11 titularisations sur un total de 12 matchs joués par le RCT, Duncan est devenu un indispensable. Et on le comprend bien quand on le voit jouer, quelque soit son poste, l’Australien est impactant. Il plaque bien, porte le ballon, franchi, joue après contact, décale ses ailiers. Cerise sur le gâteau, il a marqué deux essais cette saison. Seule ombre au tableau ses 3 cartons jaunes qui viennent ternir sa feuille, mais qui traduise aussi l’intensité et son état d’esprit conquérant lors des matchs. Sur la première partie de saison, Duncan Paia’aua s’est affirmé comme un indéboulonnable.
Aussi mentionnés : Olivier Klemenczak (Racing 92) ; Raymond Rhule (La Rochelle)
14 – Joe Ravouvou (Bayonne)
Si on devait donner une définition à Joe Ravouvou, on pourrait écrire “finisseur hors-pair”. Et ce n’est vraiment pas un terme galvaudé pour le décrire. L’international à 7 néo-zélandais a parfaitement réussi son défi et la transition entre deux rugby et deux hémisphères. Il donne le sourire à tous les supporters du pays basques et à son manager Yannick Bru qui peut compter sur lui (et sur Aymeric Luc) pour marquer des essais chaque semaine récompensant le joli rugby prôné par les basques cette saison. Bonne pioche pour l’Aviron avec Joe Ravouvou qui s’impose comme un des tous meilleurs ailiers du championnat et une des meilleures recrues du mercato.
Aussi mentionné : Donovan Taofifénua
15 – Brice Dulin (La Rochelle)
En rejoignant la Stade Rochelais à l’intersaison l’ancien joueur du Racing 92 a relancé sa carrière. Impérial dans les airs, et doté d’un bon pied gauche, il apparaît comme un des arrières les plus sûrs du championnat. Ses bonnes performances et l’accord entre la FFR et la LNR, imposant trois feuilles de matchs maximum pour chaque joueur, lui ont permis de retrouver le chemin de Marcoussis. Brillant face à l’Italie et au XV de la Rose, Brice Dulin a même été élu meilleur joueur de l’Autumn Nations Cup par les fans.
L’arrière rochelais est une véritable assurance tous risques, il est très rarement mis en difficulté sous les ballons hauts. Il est capable d’ajuster de bons coups de pied ou de relancer les ballons pour mettre en difficulté les défenses adverses. L’Agenais d’origine fait partie des arrières les plus complets du championnat, c’est assez logiquement qu’il a trouvé sa place dans ce XV. Fabien Galthié pourrait bien lui aussi choisir d’intégrer Brice Dulin dans son équipe lors du prochain Tournoi des 6 Nations.
Aussi mentionnés : Kotaro Matsushima (Clermont) ; Thomas Ramos (Toulouse)