Malgré une saison quasi blanche, le sextuple Champion du Monde espagnol aura marqué de son empreinte les deux premiers rendez-vous de l’année à Jerez. Le 19 juillet, lors de la manche d’ouverture disputée tardivement en raison de la crise sanitaire, Marc Marquez revient dans la lutte pour le podium après un premier écart dans les graviers, mais finit pas chuter à quelques tours de l’arrivée. Le bilan est lourd, son humérus droit est fracturé. 6 mois et trois opérations plus tard, ou en est le maître de la catégorie reine ? Sera-t-il au départ du premier Grand Prix de la saison 2021 au Qatar le 28 mars ? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre vu le mystère qui plane au-dessus de l’état de santé du catalan.
Deux jours après sa chute au virage 3 du circuit de Jerez, Marc Marquez subit une première opération sur son humérus droit fracturé, une plaque lui est posée. Et à la surprise générale, le Champion du Monde en titre est de retour dans le paddock, seulement 4 jours après son opération, pour disputer le Grand Prix d’Espagne, toujours à Jerez. Un retour prématuré que Marquez qualifie d’erreur, et il regrette également que les médecins ne l’aient pas averti des risques qu’il prenait.
Pris de douleurs trop intenses, Marquez jette l’éponge le samedi, il ne prendra pas le départ dimanche. Des douleurs qui finiront de s’accentuer quelques jours plus tard, lorsqu’il essaiera d’ouvrir une lourde baie vitrée. Le 3 août, une deuxième intervention chirurgicale est nécessaire pour remplacer la plaque qui lui avait été posée, et qui avait finit par se briser. Le bilan est sans appel, le sextuple Champion du Monde en catégorie reine doit tirer une croix sur cette saison 2020.
Mais le calvaire ne s’arrête pas là pour Marc Marquez, la convalescence est longue, et les résultats ne sont pas convaincants. En effet, son humérus droit ne s’est pas totalement rétablit durant les 3 mois qui ont suivi la dernière opération (durée qui aurait dû être suffisante), et doit repasser sur le billard ! Le 3 décembre, il connait une opération de près de huit heures à l’hôpital de Madrid, et se voit poser une nouvelle plaque, il subit également une greffe osseuse. Des fragments de sa hanche ont été déplacés autour de sa fracture au bras.
Depuis ce dernier épisode, les rumeurs augmentent quant à la présence ou non, de l’espagnol, lors de la manche d’ouverture de cette nouvelle saison, au Qatar le 28 mars. Une question qui divise également chez les médecins et les spécialistes. Certains se montrent optimistes quant à la possibilité de voir l’espagnol enfourcher sa moto dans 2 mois et demi, et évoquent le caractère “surhumain” du bonhomme d’1m69.
Une situation qui n’aide pas son équipe, Honda, qui privée de son pilote phare, s’est retrouvée quelque peu orpheline la saison passée. Avec seulement deux podiums en 2020, obtenus par le petit frère Marquez, Alex (qui rejoindra l’équipe satellite LCR pour 2021), aux GP de France et d’Aragon, Honda a réalisé une saison sans victoire pour la première fois depuis 2004, bien loin de ses espérances. Et il est difficile de savoir si la firme japonaise parviendra à relever la barre cette année. Le représentant constructeur, Alberto Puig, expliquait qu’il était difficile d’avoir une claire évaluation de la machine sans l’avis de Marc Marquez, malgré le bon travail effectué par Stefan Bradl notamment. L’allemand qui devrait retrouver une place de pilote de réserve, à moins que l’indisponibilité de l’espagnol se prolonge encore…
Une absence qui ne bénéficiera sans doute pas au nouveau pilote officiel Honda, Pol Espargaró. Auteur de sa meilleure saison chez KTM, avec pas moins de cinq podiums, et une cinquième place au classement générale, le pilote de 29 ans rejoins l’écurie japonaise avec l’ambition de rivaliser avec Marquez, et de devenir Champion du Monde. Ce qui sera loin d’être tâche facile quand on connait les difficultés qu’ont connu Lorenzo, Bradl, ou encore Alex Marquez, pour dompter cette machine, dessiner pour le numéro 1, Marc Marquez.
Des questions peuvent également subsister quant à la technique du catalan. Pourra-t-il prendre les mêmes risques ? Ce grand champion nous a habitué depuis son arrivée dans l’élite à des sauvetages dont il a le secret, et a de nombreuses chutes. En 2018, il s’était retrouvé à 23 reprises au tapis, soit plus d’une fois par week-end en moyenne. En 2019, il avait réduit ce nombre à 14 et avait avoué travailler dur pour éviter de chuter trop souvent. On imagine qu’il tentera de réduire encore ce nombre afin de réduire les risques d’une nouvelle blessure.
Même si de nombreuses parts d’ombres subsistent, nous pouvons être certains que le catalan reviendra en tant voulu, avec un physique à 100%, et un mental intact. Il tentera de retrouver la place qui est la sienne le plus rapidement possible, et on espère tous que ce sera dès le premier rendez-vous à Losail fin mars !