Tennis

Saison 2021: une reprise sous haute surveillance

Tout le monde attendait la nouvelle. C’est officiel depuis le 17 décembre : l’Open d’Australie aura bel et bien lieu en 2021. Un soulagement pour les joueurs, les fans, ainsi que pour les organisateurs. Néanmoins, la sphère tennistique va devoir continuer à s’adapter en ce début d’année, avec un calendrier sans cesse perturbé par la situation sanitaire liée à la Covid. Malgré ce manque de visibilité, l’ATP a publié fin décembre un calendrier détaillé portant sur les tournois du premier semestre 2021. Entre un Open d’Australie qui se déroulera dans des conditions très spéciales, une ATP Cup plus restreinte  et un Indian Wells reporté, les joueurs et leurs staff vont continuer à évoluer dans des conditions inhabituelles. On fait le point sur une première partie de saison qui s’annonce aussi emballante qu’intrigante.

Le calendrier du premier trimestre de cette saison 2021 ! (Source: compte Instagram ATP)

Un Open d’Australie inédit…

Le premier Grand Chelem de l’année se tiendra donc du 8 au 21 février. On le sait, les mesures sanitaires durant l’Open d’Australie seront surveillées de très près par les autorités du pays, avec un protocole très lourd pour les joueurs, mais nécessaire à la tenue de l’évènement. Première décision qui a beaucoup fait parler : le choix d’organiser les qualifications qui ont démarré ce dimanche hors de Melbourne: à Doha au Qatar pour les hommes, (et à Dubaï pour les dames) du 10 au 13 janvier. Ce changement semblait pour le moins inévitable au vu des contraintes sanitaires. Seulement, les joueuses et joueurs qui seront sortis du tableau devront faire face à une organisation logistique qui devrait peser assez lourd dans les organismes : ils seront priés de quitter Doha rapidement dans des vols charters spécialement affrétés, pour arriver entre le 15 et le 17 janvier à Melbourne afin d’effectuer ensuite une quarantaine sous bulle jusqu’au 31 janvier. Isolement que les joueurs devront scrupuleusement respecter, ils auront l’autorisation de sortir seulement pour les sessions d’entraînements. Il faudra donc être sacrément costaud pour arriver à 100% pour disputer le 1er tour. Le fossé devrait alors encore plus se creuser entre favoris et joueurs moins bien classés, qui ont des staffs généralement plus restreints avec moins d’accompagnants et qui devront mettre les bouchées doubles pour faire bonne figure, autant physiquement que mentalement. Hugo Gaston, Grégoire Barrère et les dix autres français concernés par les qualifs sont prévenus.

Autre nouveauté, plutôt intéressante cette fois-ci, du côté des courts d’entraînement. Les joueurs devront choisir un seul partenaire d’entraînement pour la première semaine, afin de limiter les contacts. Au vu de certains binômes, ont peu s’attendre à des séances très qualitatives. Si ce système d’entraînement apporte une réelle plus value aux séances des joueurs, peut être que l’ATP gardera en tête ce schéma pour les prochains Grand Chelem.

Les principaux duos d’entraînement. Seule modification: Rublev s’entraînera avec Zverev et Dominik Thiem avec un autre autrichien, Dennis Novak.

                                     

Des incertitudes demeurent

A l’heure où nous écrivons ces lignes, la situation sanitaire en Australie est maîtrisée, mais les autorités n’excluent pas une reprise épidémique. En ce sens, certains détails sont encore à mettre en place. A commencer par le transport des joueurs en direction de Melbourne. Aux dernières nouvelles, pas moins de 18 avions seraient affrétés pour les joueurs avec une capacité de 20%, du jamais vu logistiquement parlant. Localement aussi, les principaux acteurs du tournoi devront s’adapter. Ces derniers jours, des voisins de l’hôtel initialement choisi pour les joueurs, craignant pour leur santé, ont poussé l’organisation à annuler la réservation. Fort heureusement, de nouveaux établissements ont été validés pour héberger les joueurs. Les organisateurs ont jusqu’au 8 février, date de début de tournoi, pour finaliser les derniers détails nécessaires au bon déroulé de la compétition.

« Ce sera un Open d’Australie historique à bien des niveaux. Pour la première fois en plus de cents ans, le tournoi débutera en février. Nos espérons offrir aux joueurs les meilleures conditions possibles. »

Craig Tiley, le directeur du tournoi, se veut optimiste. (Source: l’Equipe)

Une ATP CUP à 12 pays

Melbourne accueillera, en plus du Grand Chelem, deux tournois 250. Une occasion pour certains joueurs de se préparer à l’intensité des matchs après une rude quarantaine. Mais depuis l’an dernier, la ville de l’Etat du Victoria accueille aussi l’ATP Cup, petite sœur de la Coupe Davis. L’édition 2020 avait été un franc succès, avec pas moins de 220 000 spectateurs en tout et la victoire de la Serbie. Il était donc logique d’organiser coûte que coûte une deuxième édition, d’autant plus avec la baisse d’intérêt affichée par les joueurs vis-à-vis de la nouvelle Coupe Davis, reportée quant à elle à Novembre 2021. L’enjeu sera donc d’avoir une édition aussi réussie que l’an passé. L’adaptation étant le maître mot pour le circuit, il n’y aura cette année pas 24 mais 12 nations qui s’affronteront dans quatre poules de trois équipes, où seul le premier sera qualifié en demi-finale. La France sera bien de la partie, (grâce à une wild-card), avec la même composition que l’an dernier : Gaël Monfils en numéro 1, accompagné par Benoit Paire, Nico Mahut et Edouard Roger-Vasselin. Du côté des autres nations, il y aura là aussi du beau monde car quatorze des quinze premiers mondiaux seront de la partie. Le joueur manquant ? La légende Roger Federer, qui renonce à l’ATP Cup ainsi qu’à l’Open d’Australie apparemment pour raisons familiales et plus ou moins physiques. Au vu de ses récentes déclarations, le champion suisse n’a pas fini de laisser planer le doute sur la suite de sa saison, et tous les amoureux de ce sport espèrent le revoir à l’œuvre le plus tôt possible. La consolation pour les fans ? La wild-card offerte à une autre légende, Andy Murray, par les organisateurs de l’Open d’Australie. Vu ce qu’il a traversé ces dernières saisons, une victoire au 1er tour serait une magnifique récompense pour le tenace écossais.

Source: site ATP CUP

Si Federer ne vient pas, c’est à cause de la quarantaine (…) Federer pouvait venir seul. Mais il m’a répondu ceci : “Mec, j’ai 39 ans, 4 enfants et 20 Grands Chelems. J’ai passé l’âge d’être séparé de ma famille pendant cinq semaines.” »

Andre Sa, responsable des relations avec les joueurs à l’Open d’Australie. (Source: l’Equipe)

Miami, seul ATP 1000 au programme pour le moment

Sur ce calendrier du premier semestre, la déception est évidemment l’absence du tournoi californien d’Indian Wells, classé ATP 1000. Au moins, il a été décidé de reporter le tournoi après l’Us Open en Septembre, et non de l’annuler. Mais là encore, il va y avoir des ajustements à faire. La finale de l’Us Open est à ce jour prévue le 12 Septembre, alors que la Laver Cup est censée démarrer à Boston le 24. Le casse-tête est loin d’être fini pour les organisateurs. Toutefois, il y a aussi des satisfactions avec les dates arrêtées par l’ATP. Pas moins de six tournois 250 ont été maintenus pour permettre aux joueurs de garder le rythme. Un ouf de soulagement pour les directeurs de ces tournois déjà dans le flou au vu des ressources liées à la billetterie qui demeurent incertaines. Une bonne nouvelle aussi côté français car les tournois de Montpellier et de Marseille pourront aussi avoir lieu, avec généralement des oppositions de qualité. Enfin, les cadors se retrouveront pour le Masters 1000 de Miami, seul tournoi de la catégorie maintenu sur cette première partie de saison.

Le tournoi de Miami vaudra sans aucun doute le coup d’œil. Qui succèdera à Roger Federer, vainqueur en 2019 ? (Source: RTL.fr)

“La santé et la sécurité resteront essentielles tandis que nous affronterons les défis qui sont devant nous”.

Andre Gaudenzi, le patron de l’ATP. (Source: La Provence)

Cette saison 2021 ne ressemblera définitivement à aucune autre, et les décisions sur les modalités d’organisation des tournois seront prises au fur et à mesure. Malgré tout, les différentes instances ont fait en sorte de maintenir la majorité des tournois de ce premier semestre, et de ne pas nous priver du premier Grand Chelem de la saison. On peut en être sûr, ce début d’année tennistique nous réserve bien des surprises et nul doute que nombre de matchs seront engagés et disputés malgré tout. Car on l’a bien vu en fin d’année dernière avec les Masters de Londres notamment, les conditions spéciales liées à la pandémie n’empêchent pas d’assister à des matchs d’anthologie. Et en tant qu’amateurs de spectacle, si 2021 pouvait être la saison du beau jeu et non des reports de tournoi, cela suffirait à nous combler.

(1 commentaire)

  1. Bel article bien documenté ..Et donc bravo pour votre travail et pour ce qui me concerne en tant que pratiquant il est temps que le tennis puisse reprendre et sous toutes ses formes ;En vous remerciant

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