Rugby

Les stars de demain du Top 14, club par club (1/4)

2020 est dans les livres, 2021 commence son chapitre. Dans un monde chamboulé par une pandémie mondiale, le sport continue sa marche en avant. Les joueurs s’entrainent, jouent et récupèrent. Mais ce cycle du rugby est sans cesse renouvelé par l’émergence de nouvelles têtes. Des bouilles qui travaillent encore dans l’ombre mais qui seront les stars de demain, celles d’après pandémie. Ce début d’année est donc propice à un petit tour d’horizon dans le championnat français. Vous allez découvrir dans ces quelques lignes un profil de joueur par club avec pour conditions : être âgé de 22 ans ou moins, avoir un talent indéniable et être sous-exposé médiatiquement. Ce tour de France débute dans le sud-ouest, en Nouvelle Aquitaine, d’Agen à Bayonne.

Agen : Loris Zarantonello, dans la lignée des talons modernes

Loris Zarantonello contre Edimbourgh lors de l’European Rugby Challenge Cup le 15 Novembre 2019. Un des premiers matchs en pro du jeune talonneur (Photo par Manuel Blondeau/Icon Sport)

Tel Pierre Bourgarit ou Quentin Lespiaucq, Loris Zarantonello est un talonneur avec les qualités physiques nécessaires pour jouer dans le rugby moderne. Le Tarn et garonnais a toujours joué au talon, mais c’est bien l’impression d’un 3ème ligne qu’il laisse sur le terrain. C’est sûrement dû à sa taille (1m80) que le jeune italien d’origine est resté au cœur de la mêlée. Peu importe, Zarantonello a tout juste 20 ans, ne rechigne pas aux tâches obscures, il plaque, beaucoup, il conteste dans les rucks et participe au jeu courant, tout cela avec une aisance déconcertante pour son âge. Doté d’un gros moteur, il peut répéter les efforts soutenus sur la longueur d’un match. Le jeune a aussi connu une réel progression dans la conquête sur l’année dernière même si ses lancers en touche restent perfectibles. Enfin, le joueur a un fort caractère, indispensable pour réussir dans le rugby professionnel, Loris Zarantonello porte un bandeau non pas pour l’esthétisme de ses oreilles qui sont déjà “en chou-fleur” mais bien pour se donner un aspect de guerrier et inspirer la peur chez l’adversaire.

Loris a connu ses premières joutes professionnelles l’an dernier, notamment en coupe d’Europe. Ce début de saison 2020-2021 a vu sa montée en puissance avec des feuilles de matchs répétées depuis la 7ème journée, il a été ensuite récompensé par un mois de décembre avec deux titularisations et des projecteurs qui se braquent sur lui. Avec une autoroute vers la Pro D2 pour le SUA en cette fin de saison, et donc un exercice dans l’antichambre du Top 14 l’an prochain c’est avec beaucoup de certitudes que Zarantonello va crever l’écran dans le Lot-et-Garonne, nn tout cas le talonneur a les qualités pour. C’est un “joueur à potentiel exceptionnel”.

Bordeaux-Bègles : Nathanaël Hulleu, serial marqueur

Nathanaël Hulleu au combat contre le Stade Français lors de la saison 2020-2021 de Top 14. (Crédit photo : ledauphine.fr)

Au premier abord, Nathanaël Hulleu n’a rien de franchement impressionnant, des mensurations “normales”, 1m78 et 83kg, une tête de gendre idéal et des rêves plein la tête à 20 ans. Pourtant le jeune ailier est un marqueur né. L’audois d’origine court vite, c’est une évidence pour son poste mais ce n’est pas là sa qualité principale. En effet, son intelligence de jeu, son sens du placement et ses mouvements dans les espaces libres sans ballons font souvent mouches et permettent à Nathanaël d’être dangereux sur n’importe quelle phase de jeu. On peut aussi louer son application sur les combinaisons dans les lignes arrières, une importance considérable sur les lancements première main. Ainsi que son abnégation sur le terrain, le joueur donne tout, tout le temps. La comparaison avec un ancien ailier international français formé à Grenoble est facile, mais si Hulleu songe devenir l’égal de Vincent Clerc il a encore du travail. Physiquement il doit s’épaissir, gagner en vitesse et travailler sa défense encore et toujours.

L’an dernier, Nathanaël Hulleu a connu 4 titularisations en Pro D2 du côté de son club formateur, Grenoble. Pour un total de 4 essais, tous dans des registres différents. Cette petite séquence en pro a suffit pour attirer les plus gros clubs du Top 14. Et c’est Bordeaux qui a gagné le gros lot (non sans bruits médiatiques). L’ancien international -20 à fort affaire pour gagner sa place en Gironde notamment avec Ben Lam, Delguy, Cordero, Cros et son compère Moefana pouvant lui aussi évoluer à l’aile. Mais en cette nouvelle année l’infirmerie des bordelais est pleine et seuls 3 ailiers sont encore debout. Hulleu fait partie de ce petit groupe et pourrait bien choisir ce moment pour sortir du bois après des débuts en demi-teinte en Gironde.

Pau : Hubert Texier, homme à tout faire

Hubert Texier lors d’un match espoir en 2020. (Crédit photo : section-paloise.fr)

Après l’expérience d’une équipe montée à coup d’internationaux et de millions, la Section Paloise recommence à s’appuyer sur ce qui a fait sa force par le passé, son centre de formation. Thibault Debaes en est aujourd’hui la tête d’affiche mais un autre jeune avec la tête sur les épaules va commencer à manger sa part du gâteau. Ce garçon c’est Hubert Texier. Le jeune aturin ne joue pas 10 comme Debaes, même si il est passé par ce poste. Aujourd’hui il joue troisième ligne. Flanker ? 8 ? peu importe, Hubert a tous les atouts pour occuper les deux postes. En 6/7 il peut faire valoir ses qualités naturelles de plaqueur et de sauteur en touche. Cependant avec 1m83 au compteur il peut être dépassé dans les airs. En 8, il peut s’épanouir un peu plus dans ce qu’il adore faire : porter le ballon, jouer ses duels et souvent les remporter. Son idole est Louis Picamoles et l’on sent, sans trop se tromper, qu’il s’en inspire dans sa manière de percuter les défenseurs. Avec les espoirs, Hubert Texier a aussi montré cette année qu’il pouvait être un excellent finisseur avec 7 essais inscrits.

Si on devait résumer la formation de Huber Texier, on pourrait dire que “patience est mère de sureté”. Le joueur n’a brulé aucune étape lors de ses jeunes années. Il a passé 10 ans à Aire-sur-Adour avant de partir à 17 ans pour le gros club de la région : Pau. Arrivé là-bas, entraînements avec les cadets, puis les espoirs, et enfin le groupe professionnel. Ses quelques sorties ont été convaincantes même si un carton jaune vient entacher sa feuille de match contre Worcester cette année. Peu importe on attendra la deuxième partie de 2021 pour enfin voir en action Hubert. Et si la Section Paloise n’a rien a joué en fin de saison, on pourrait être un peu moins patient dans le Béarn.

Bayonne : Hugo Zabalza, le prochain 9 basque

Hugo Zabalza contre le Racing 92 le 29 novembre 2020. (Photo par Sandra Ruhaut/Icon Sport)

La formation basque est connue et reconnue en France. Elle est d’ailleurs classée deuxième organisme formateur du pays. Et elle compte dans ses rangs un demi-de-mêlée qui dans la lignée d’un Guillaume Rouet commence à pointer le bout de son nez. Ce joueur c’est Hugo Zabalza. Avec un nom pareil on pourrait s’attendre à un basque pur souche, il n’en est rien puisque le jeune de 20 ans est originaire de St-Vincent-de-Paul dans la banlieue Dacquoise. C’est donc un Landais qui avance fièrement sur le terrain pour porter le maillot bleu et blanc. Hugo Zabalza a un profil typique de neuf. Plutôt petit, 1m71 et léger, 74kg, le joueur passé par l’école de rugby de l’US Dax doit encore prendre en épaisseur pour s’imposer en Top 14. Cependant, à chaque touche de balle ce n’est pas l’envie qui lui manque. Les qualités premières de Hugo sont la promiscuité qu’il met avec ses avants, c’est un leader d’homme qui mène ses troupes. Il colle aussi au ballon très efficacement et rythme le jeu à la passe ou avec son excellent jeu au pied.

L’excellence de la formation bayonnaise devrait encore être visible avec Zabalza. Il avance comme le successeur de Guillaume Rouet dans le futur effectif bayonnais. S’il n’est pas encore titulaire indiscutable, le jeune Hugo commence à bouger quelques peut les lignes dans la hiérarchie des numéros 9. Il a connu ses premières minutes en Top 14 dans la fin de l’année 2020, toutes en tant que remplaçant. Sur ces sorties, Hugo Zabalza a agréablement surpris les observateurs, et aussi ces coachs comme Yannick Bru qui en conférence de presse, après la débâcle contre le LOU (62-10), souligné l’envie et la fraicheur apportées par son jeune joueur, et c’était bien l’un des seuls lors de ce match. Des précieux points marqués pour la carrière de Hugo.

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