Pierre-Luc Dubois a trouvé chaussure à son pied et ça sera les Jets de Winnipeg! A seulement 22 ans le jeune québécois avait exprimé ses envies d’ailleurs. Une ambition qui a surpris son monde du côté de la franchise des Blue Jackets de Columbus. Un bras de fer s’était engagé entre le joueur et son désormais ex-entraîneur-chef John Tortorella. Cette situation commencait à peser sur la franchise de l’Ohio. Retour sur le dénouement de cette affaire.
LE TORCHON BRULE ENTRE “TORTS” ET “PLD”
« Oui il veut partir. (Dubois) a connu un bon camp, mais il n’a pas beaucoup de marge de manœuvre en ce qui me concerne. Il doit continuer à faire les petites choses pour aider cette équipe à gagner et être le meilleur coéquipier possible, ou je ne sais pas comment la situation va évoluer. Cette situation est présente, et nous allons y aller une journée à la fois. »
Après l’annonce la semaine dernière de John Tortorella affirmant que Dubois voulait quitter le club, Jarmo Kekäläinen, le DG des Blue Jackets, a dû faire des bonds jusqu’au plafond en apprenant la déclaration de son entraîneur. La pression est montée d’un cran dans l’Ohio. Après les départs successifs de Sergeï Bobrovsky, Artemi Panarin ou Matt Duchene qui avaient décidé de tester le marché de joueurs autonomes, c’est au tour de Pierre-Luc Dubois de faire savoir son mécontentement au sein de la franchise. Mais que peut bien t’il se passer au sein de la franchise de l’Ohio ?

Une chose est certaine c’est que le torchon brûle entre l’entraîneur et le joueur. Une situation similaire avait eu lieu entre Tortorella et Vincent Lecavalier au Lightning de Tampa Bay, il s’en était résulté une explication entre les deux hommes et une Coupe Stanley remportée en 2004.
« Je regarde les conflits de façon différente. Tout le monde s’emballe lorsqu’il y a un accrochage sur le banc. Je crois que c’est tellement sain parce que vous avez deux personnes qui sont honnêtes l’une envers l’autre. Et je pense que c’est une très bonne chose pour le développement d’un joueur de hockey. Maintenant, Pierre-Luc pense peut-être autrement. Parfois, ces joueurs, surtout les athlètes d’aujourd’hui pensent : “Tu es trop dur avec moi, tu t’acharnes sur moi, etc.”Peut-être que c’est trop dur pour lui. Je ne sais pas. On ne m’a pas donné de raison expliquant pourquoi il veut partir. Il ne m’a certainement pas dit : “Je ne veux pas jouer pour toi.” C’est très difficile pour moi lorsqu’un joueur ne veut pas jouer ici, surtout à un si jeune âge et après le temps que nous avons investi pour le développer. C’est dur pour moi. Je ne sais pas ce que ça implique pour moi alors que la saison va commencer. Je serai très honnête avec vous parce que je veux passer mon temps à développer les gens qui veulent être ici. Mais je dois continuer à diriger l’équipe de hockey pour qu’elle soit la meilleure possible. »
John Tortorella

Dubois c’est 61 points en 82 matchs pour la saison 2018/2019 et 49 points en 70 matchs pour la dernière saison. A noter qu’il n’est clairement pas dans ses standards cette année, il a montré (maladroitement) son désir de ne pas s’impliquer dans le collectif. Dernièrement, et aux vues de son engagement sur la glace, Tortorella ne l’a fait jouer seulement que 3’55’’ dans son dernier match sous les couleurs des Blue Jackets et une défaite 3-2 face au Lightning.
L’entraîneur-chef de Columbus s’est expliqué il y a peu et aux vues des images on le comprend:
« Mon travail me prend beaucoup d’énergie parce que je dois gérer différents types d’athlètes. Il y a les prima donna, ceux qui ont du mal à attendre leur tour. Je prends ce travail très au sérieux et je me dois de surveiller l’attitude, l’effort et le genre de coéquipiers que les joueurs sont. Pierre-Luc est l’un des 23 joueurs que je dois surveiller. Je me fous de combien d’argent tu gagnes ou de ton rang de repêchage. On vit et on meurt avec le concept d’équipe. Je ne l’ai pas cloué au banc à cause d’une présence au match d’hier. C’est une situation qui se détériore depuis cinq matchs. Vous en faites un gros plat, mais mon rôle est de diriger des athlètes et je ne vais laisser personne affecter le standard qu’on s’est fixé sur le plan de la culture et de la façon de jouer. »

Le joueur quant à lui nous explique que c’est une mauvaise passe et qu’il est conscient de son niveau de jeu:
« Je pourrais avoir un meilleur début de saison. J’ai de grandes attentes envers moi-même et je n’ai pas joué au niveau dont je suis capable. Ce n’est pas la première fois que je suis cloué au banc par Torts (John Tortorella) et d’autres joueurs l’ont été avant moi. Peu importe l’entraîneur, quand tu ne joues pas, tu dois apprendre. Je ne veux pas que ça se reproduise et pour ça, je dois être meilleur. Je veux aider l’équipe à gagner des matchs et le fait que je n’ai pas pu le faire jeudi, ça me motive à retrouver mon niveau de jeu »
DUBOIS FILE DANS LE MANITOBA
Le Canadien garde ses pépites et son effectif
Dubois n’ira donc pas au Canadien. Marc Bergevin avait tenté de le repêcher en 2016 mais il n’avait que le quatrième choix possible via une transaction et les Blue Jackets avaient sélectionné Dubois en troisième position. Un coup d’épée dans l’eau pour le DG du Canadien. Jarmo Kekäläinen et Marc Bergevin était dans une bonne relation professionnelle, pour preuve l’échange Josh Anderson-Max Domi réalisé à l’inter-saison mais le problème se trouvait dans la volonté du DG des Blue Jackets d’inclure Nick Suzuki ou Jesperi Kotkaniemi dans la transaction. Difficile d’imaginer le Canadien se séparer de ses pépites sachant que le collectif est satisfaisant en ce début de saison.
Le fait est que Suzuki et Kotkaniemi possèdent un contrat de recrue (863.333 $ et 925.000 $). Suzuki est encore sous contrat jusqu’en 2021/2022, alors que Kotkaniemi sera joueur autonome restreint à la fin de la même saison. La « perte » d’un de ces salaires ne pourra pas compenser l’arrivée des cinq millions de Dubois dans les finances montréalaises. Par ailleurs Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi sont les nouveaux chouchous des partisans du Canadien et le trio du premier avec Jonathan Drouin et Josh Anderson paraît prometteur. On voyait mal Bergevin se séparer de ses deux jeunes talents.
Winnipeg remporte la mise et se sépare de Patrik Laine
Dubois s’envole donc les Jets de Winnipeg où son père travaille comme entraîneur adjoint avec le Moose du Manitoba, club-école des Jets. Paul Maurice, le DG de Winnipeg, se sépare de Patrik Laine au salaire de 6.5 millions de $ en compagnie du centre Jack Roslovic qui vient de signer une entente de 2 ans et 3.8 millions de $. Les Blue Jackets, quant à eux, envoit donc PLD mais également un choix de troisième ronde de 2022.
Patrik Laine, comme Dubois, a 22 ans. L’ailier finlandais totalise 250 points en 306 matchs dans la ligue (140 buts et 110 assistances) mais est blessé en haut du corps depuis 3 matchs. Columbus devra s’adapter à l’absence du finlandais et évaluer la durée de son indisponibilité.

La situation à Columbus a été réglé au final assez rapidement afin de revenir à un climat serein car seuls Cam Atkinson et Oliver Bjorkstrand sont sous contrat longue durée avec les Blue Jackets. On le sait tous, une ambiance délétère au sein d’un club peut faire fuir les joueurs majeurs vers d’autres destinations. La direction de Columbus a envoyé un message à ses joueurs majeurs, celui de démontrer que l’institution est plus forte qu’un joueur isolé, cela a pour but de rassurer Seth Jones, Zach Werenski ou le capitaine Nick Foligno. Jarmo Kekäläinen s’en sort bien en se débarrassant d’un joueur non impliqué dans le groupe avec un autre qui ne se sentait plus à sa place à Winnipeg. Cela ressemble à un duel gagnant-gagnant mais seul l’avenir nous le dira!
🇨🇵 LE BONUS COCORICO : TEXIER MET LA FRANCE A L’HONNEUR 🇨🇵
Il n’y a pas que tumultes et rumeurs de transaction du côté de l’Ohio, il y a aussi des satisfactions dont la première qui vient du jeune français de 21 ans, Alexandre Texier ! Replacé au centre du deuxième trio entre Liam Foudy et Oliver Bjorkstrand depuis le début de la saison, il compte quatre points en cinq matchs dont trois buts inscrits. Un départ canon qui réjouit les partisans des Blue Jackets et les fans français de hockey. « Tex » fait fi des ondes négatives qui entourent le vestiaire de la franchise et réalise un début de saison plus que réussi. On en redemande!
