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La rentrée des classes avant Melbourne

Toujours en proie à un contexte sanitaire contraignant, la saison 2021 a tout de même débuté, entre le tournoi 250 d’Antalya et les qualifications pour l’Open d’Australie. Les joueurs et joueuses présents dans le tableau final sont désormais en quarantaine à Melbourne en attendant les prochaines échéances. Petit condensé de ces deux premières semaines de compétition, avec déjà des enseignements à tirer.

Antalya 250 : surprises en Turquie

Malgré le timing du calendrier, le tournoi 250 qui s’est déroulé du 7 au 13 janvier affichait un tableau plutôt plaisant: le duo italien Berrettini/Fognini, David Goffin, Alex de Minaur ou encore le français Jérémy Chardy, entre autres. Et ce tournoi fut pour le moins délicat pour les joueurs transalpins. Première contre-performance (si l’on s’en tient à son classement de tête de série numéro 1), la défaite en quart de finale de Matteo Berrettini. Attendu après une année marquée par les blessures, le natif de Rome s’est incliné contre la sensation du tournoi, l’extravagant Alexander Bublik, connu pour son amour envers le service à la cuillère et pour ses sorties médiatiques. Malgré tout, dans un match qui fut serré et disputé, le numéro 10 mondial a de quoi être plutôt rassuré par son état de forme, même s’il est clair qu’il ne visera pas non plus une demi-finale à Melbourne. Son compatriote Fabio Fognini n’a pas connu plus de réussite puisqu’il tomba dès le deuxième tour, face à un accrocheur Jérémy Chardy. Le joueur français, qui n’a rien perdu de son coup droit toujours très percutant, nous a fait part de belles dispositions en ce début d’année. Il se hissa jusqu’au dernier carré et céda face à ce diable de Bublik. Un autre match nous a particulièrement fait vibrer : l’affiche du premier tour entre le tricolore Pierre-Hugues Herbert et le quatorzième mondial, David Goffin. Alors qu’il menait 6-3 5-4, le français a laissé échapper cinq balles de matchs, permettant au Belge de renverser le match et de finalement s’imposer. Un match très encourageant tout de même pour le français, qui confirme qu’il n’est pas qu’un joueur de double et qu’il peut même accrocher les meilleurs joueurs du circuit, au bon souvenir de sa défaite en cinq sets contre Zverev à Roland Garros.

Mais le tournoi turc a surtout permis de profiter du niveau affiché par le prodige Australien Alex De Minaur. Le joueur de 21 ans poursuit son apprentissage du haut-niveau à vitesse grand V et continu sur sa dynamique de la saison dernière. Vainqueur du tournoi en dominant notamment David Goffin en trois sets en demi-finale, De Minaur affiche toujours une impressionnante solidité en fond de court et une vraie lucidité sur les points importants. Actuellement classé 23ème mondial, il aura à cœur de faire un gros tournoi à domicile à Melbourne, et devrait poser des problèmes à bon nombre de joueurs. A surveiller de près.

Alex De Minaur pourrait jouer les trouble-fêtes à Melbourne (Source: LeSoir.be)

Fortunes diverses en qualifications

On le sait, il faut particulièrement être armé physiquement et mentalement pour s’extraire des qualifications d’un Grand Chelem. Encore plus cette année où un vrai marathon logistique attendait les qualifiés. Chez ces messieurs, on retiendra le parcours parfait de deux jeunes talents. D’un côté le suédois Ymer qui monte en puissance et fait désormais parti du top 100. De l’autre, la nouvelle attraction ibérique Carlos Alcaraz, âgé de seulement 17 ans et titré l’an passé aux trophées ATP comme la révélation de l’année. Le petit prodige continue sa progression et il est bien difficile de pas s’enflammer quand on voit l’immense potentiel du bonhomme… On retrouve aussi des garçons comme Bernard Tomic et Viktor Troicki, qui ont su utiliser leur expérience pour se qualifier, et qui bataillent toujours pour retrouver de leur superbe sur le circuit.

Côté bleu, après un début de tournoi quasi parfait (puisque seulement trois joueurs n’ont pas passé le premier tour), la suite s’est avérée plus compliqué, et seul Quentin Halys est parvenu à surmonter le bourbier de Doha. Une vraie performance pour le 206ème mondial quand on voit que des garçons aussi complets et talentueux que Hoang, Barrère, Rinderknech ou encore Bonzi, battu d’entrée par Halys, ne sont pas parvenus à arracher leur ticket. A noter aussi l’élimination au premier tour du petit ange de Roland, Hugo Gaston, vue comme un cataclysme par certains. Mais remettons les choses en place. Ceux qui ont vu le match peuvent en témoigner, le toulousain a produit une partition solide, face à un adversaire (le jeune australien Max Purcell) qui a crânement défendu sa chance. En vain. A 20 ans, laissons donc au phénomène toulousain le temps d’engranger de l’expérience sur ce circuit exigeant, de continuer à se confronter aux tournois Challengers, tout en cultivant cette intelligence de jeu qui le caractérise. Car au risque de faire jaser les amoureux de la culture de l’instant, non, Hugo Gaston n’a rien d’un joueur ordinaire.

Du côté des dames, ce sont bien deux tricolores qui ont obtenu le droit de défendre leurs chances à Melbourne grâce à des parcours pleins d’autorité. Bravo donc à la prometteuse Clara Burel, âgé de 19 ans et Chloé Paquet, qui n’a pas perdu un set du tournoi. On retrouvera aussi à Melbourne des visages bien connus, comme la guerrière italienne Sara Errani ou encore Timea Babos, partenaire de Kristina Mladenovic en double. Attention aussi à la prodige slovène Kaja Juvan, âgée de 20 ans , qui semble prendre de plus en plus d’épaisseur et d’assurance.

Clara Burel, l’étoile montante du tennis féminin français (Source: Challenges)

                         L’ ATP CUP pour entrer dans le vif sujet

Après quinze jours de quarantaine très stricte, avec différents éléments pointés du doigt par les joueurs comme les repas peu qualitatifs et des installations de musculation très rudimentaires, ces derniers vont enfin retrouver l’adrénaline de la compétition. D’abord à partir du 31 janvier avec les tournois ATP et WTA de Melbourne. Puis à partir du 1er février pour continuer à monter en intensité avec une ATP Cup qui s’annonce indécise et idéale pour juger les états de forme de chacun. Les groupes ont été révélés et sont plutôt homogènes, et des rencontres entre cadors sont à prévoir dès les phases de poule. Le jeudi 4 février sera à suivre de près avec un programme alléchant : Djokovic/Zverev, Nadal/Tsitsipas ou encore Monfils/Thiem. De quoi nous faire patienter avant le début du premier Grand Chelem de la saison.

Ce mois de janvier fut l’occasion pour les circuits ATP et WTA de reprendre du service et malgré la coupure on a assisté à un tournoi d’Antalya rafraîchissant et relevé, pendant que la bataille faisait rage à Doha et Dubaï pour décrocher le précieux sésame pour Melbourne. Mais bien malin qui devinera les vainqueurs de l’ATP Cup et de l’Open d’Australie, des tournois qui pour notre plus grand plaisir pourront normalement accueillir du public. On peut donc s’attendre à absolument tout durant la quinzaine australienne, aussi bien au neuvième sacre de Novak Djokovic comme à un nouveau vainqueur de Grand Chelem. Plus que dix jours à attendre, pour un mois de février qui s’annonce décidément passionnant.

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