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Mondial de handball : sans inspiration, la France s’incline (France 26 – 32 Suède)

Le dernier carré. La présence des Bleus en demi-finale pouvait déjà être vue comme une belle performance en soi. Hors de question toutefois de penser que la mission était accomplie, et de se satisfaire du parcours mené jusque-là. Arrivés en demi-finale, les Bleus retrouvaient la Suède pour se disputer la première place en finale de ce mondial égyptien. Les absences de Timothey Nguessan et Luka Karabatic n’avantageaient pas les Français, mais c’est par le collectif que l’Equipe de France a construit ses succès. La dynamique était bonne, il fallait donc tout faire pour la poursuivre. Malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu, la faute à des gardiens de buts aux niveaux divergents.

Pour composer avec les blessures de Karabatic et Nguessan, Guillaume Gille intègre Adrien Di Panda au 7 de départ. « Il doit faire ce qu’il a l’habitude de faire, déclare Gille au micro de BeinSport. On compte sur lui pour donner ce coup de collier important en défense. » Et c’est peu de dire que la France devra compter sur une défense au niveau. Lors des matchs précédents, la sélection tricolore a traversé des phases compliquées dans ce secteur, s’en remettant trop souvent aux parades de ses gardiens de but. C’est évidemment Vincent Gérard qui s’installe dans les buts français. Devant lui, Lagarde, Mahé, Fabregas, et Mem sont alignés. Luc Abalo et le capitaine Mickael Guigou sont évidemment titularisés aux ailes.

Le premier fait de jeu intervient au bout de quatre minutes : Luc Abalo emporté par son élan percute un joueur suédois qui filait seul au but. Il est exclu deux minutes et la Suède prend deux buts d’avance. Les Français se montrent parfois maladroits mais ne sont pas décrochés. Solides en défense, ils mettent en difficultés leurs adversaires suédois qui semblent en manque d’inspiration lorsqu’ils ont le ballon. Peu avant le quart d’heure de jeu, Kentin Mahé convertit un jet de 7 mètres et permet à la France de mener pour la première fois de la partie (7-6). Mais les deux échecs successifs de ce même Kentin Mahé puis de Dika Mem permettent aux Scandinaves de reprendre le leadership. La principale arme des Suédois, les transitions offensives rapides, permet à ces derniers de prendre les devants. En profitant des manqués français, les Suédois se projettent vite balle en main. Andreas Palicka réalise les arrêts qu’il faut ; Vincent Gérard moins. L’entrée en jeu de Nedim Remili pour les dix dernières minutes soulage l’attaque française, mais les ouvertures défensives demeurent. Malgré cette entrée pleine d’énergie, la France rentre aux vestiaires menée de trois buts : 13 à 16 en faveur de la Suède.

Alors que l’entame de seconde période semble meilleure pour les Français, les Suédois maintiennent le score à leur avantage. Dans les cages, Yann Genty ne parvient pas à s’interposer. Les Suédois marquent sur toutes leurs occasions ou presque. La France subit et s’en remet aux rares éclairs de Nedim Remili et Ludovic Fabregas. Statiques en attaque, en retard en défense, les Français ne peuvent revenir au score. La Suède entame les quinze dernières minutes avec un avantage conséquent : quatre buts d’avance (20-24). L’entrée d’Hugo Descat permet aux siens de ne pas sombrer complètement. En convertissant ses trois premiers tirs, il maintient un retard stable. Vincent Gérard refait son apparition pour terminer le match, espérant réaliser son premier arrêt. Les attitudes ne sont pas rassurantes ; en manque de réussite, les Bleus peinent à combiner efficacement. Les Français manquent leurs tirs, pas les Suédois. A dix minutes de la fin, Adrien Dipanda assène une gifle (involontaire) à un adversaire et est exclu définitivement. Les enchaînements français sont lents, les Suédois musèlent correctement les Bleus. Avec trois arrêts seulement, les gardiens français n’ont pas permis aux Bleus d’y croire. Andreas Palicka en revanche a été en feu. La France craque en fin de rencontre et s’incline logiquement 26 à 32.

En arrivant en Egypte, les Bleus ne postulaient pas naturellement pour une médaille d’or. Mais la construction d’un collectif fort avait permis de placer en cette sélection de bons espoirs. Ces espoirs ont été balayés par des Suédois chirurgicaux. La différence s’est faite dans les buts. Dimanche, les Bleus se battront pour décrocher le bronze, qui en soi saura récompenser justement une équipe valeureuse mais trop peu inspirée. Les cadres ont manqué, les blessures ont joué, et les meilleurs ont gagné.

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