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WTA : Les joueuses à suivre en 2021

Plus les années passent, plus la perspective de voir l’ancienne reine du circuit Serena Williams remporter un 24ème Grand Chelem prend du plomb dans l’aile. Heureusement pour les fans de tennis, depuis quelque temps, émerge une nouvelle génération de joueuses prometteuses. Mais la cadette des sœurs Williams a mis la barre trop haute, car aucune joueuse n’arrive à se positionner comme la favorite numéro 1 sur chaque saison. La régularité est loin d’être simple à gérer, car il est difficile d’être constant sur le circuit mondial. Alors à l’approche du premier Grand Chelem de l’année, à qui profitera la disette de l’Américaine en 2021 ? 

(Crédit photo: Clive Mason/ Getty Images)

Commençons par les favorites

Naomi Osaka, pour l’affirmation de son récent statut de star mondiale du tennis féminin. Après avoir décroché son premier Grand Chelem à Flushing Meadows en 2018, la droitière remporte l’Open d’Australie en 2019. La Japonaise de 23 ans, atteint le rang de numéro une mondiale et se retrouve propulsée comme la nouvelle égérie du circuit mondial. Victime de son changement de statut qui fut un gros chamboulement pour elle, elle perd ses repères et son plaisir de jouer. Osaka rebondit pour le dernier Grand Chelem de l’année 2020 en s’imposant une nouvelle fois à Flushing Meadows, et finit sa saison avec 16 victoires en 18 matches. 3ème mondiale actuellement, elle fait indéniablement partie des favorites pour remporter un nouveau titre de Grand Chelem en 2021.

Sofia Kenin, victorieuse l’année passée à Melbourne après avoir joué un excellent tennis. Celle qui faisait craquer ses adversaires par sa détermination à vouloir  remporter chaque point se place logiquement comme une des favorites à sa propre succession et comme la future reine du circuit. Finaliste du dernier Roland-Garros, dont elle ne fut que simple spectatrice de la démonstration d’Iga Swiatek, la jeune américaine de 22 ans sera une actrice majeure de la saison. Sofia fait partie des 3 meilleures défenseuses du circuit, infatigable et imperturbable, Garbiñe Muguruza garde un très mauvais souvenir du combat perdu à Melbourne. 4ème mondiale, l’Américaine s’affiche comme une sérieuse prétendante à l’obtention de la place de numéro un mondial.

Ashleigh Barty, la petite Australienne de 24 ans, toujours numéro un mondial au classement WTA, sort d’une saison blanche et fait face à de nombreuses interrogations. L’année 2020 fut pour elle, une année de césure. Pourquoi ? Car Ashleigh a préféré mettre un terme à sa saison suite à l’annonce de la reprise de la saison après le confinement. Elle s’est justifiée en disant qu’elle ne se voyait pas faire le tour du monde en pleine pandémie. Cela fait donc plus de onze mois qu’elle n’est pas apparue sur un court pour disputer un tournoi WTA. Une éternité pour les fans. Son dernier match remonte à une demi-finale perdue au tournoi de Doha contre Petra Kvitova, le 28 février dernier. 

Évidemment, elle reste une des grandes favorites cette saison. Demi finaliste du dernier Open d’Australie et gagnante de l’édition 2019 de Roland-Garros, Barty aura à cœur de renouer avec le succès. De plus, quelque chose nous dit qu’elle a profité de son année pour recharger les batteries et revenir plus aguerris et affamé que jamais. La pépite australienne a toujours placé l’Open d’Australie comme un objectif prioritaire alors pourquoi ne pas revenir par la grande porte et remporter le premier Grand Chelem de l’année.

Place à la petite surprise : la Polonaise, Iga Swiatek, dernière novice à avoir remporté un Grand Chelem en 2020. Elle a réalisé une quinzaine Porte d’Auteuil d’une très grande qualité et a époustouflé plus d’un spectateur. Tout cela sans perdre le moindre set, excusez du peu. La jeune Polonaise possède plusieurs atouts qui nous font dire qu’elle a sa place et qu’elle confirmera en 2021 : gros service, grosse frappe de balle, intelligence dans son placement et régularité dans son jeu. Mais surtout, elle dispose d’un atout incontestablement indispensable : elle sait parfaitement gérer la pression. Après avoir fait une entrée fracassante dans le top 20 mondiale, Swiatek va sûrement ajouter de nombreuses lignes sur son palmarès en 2021.

(crédit vidéo Twitter WTA)

Celles qui auront leur mot à dire

Aryna Sabalenka aurait pu être classée parmi les favorites au vu de ses dernières prestations canon. Mais elle n’a pas été placée parmi les favorites, car elle a toujours eu du mal lorsqu’elle se rapproche du dernier carré des tournois du Grand Chelem. Actuellement sur une excellente dynamique : 15 victoires d’affilée et un premier titre en 2021 à Abu Dhabi, la jeune Biélorusse de 22 ans démarre cette saison de la meilleure des manières et se présente comme une sérieuse outsider pour cette année. 

Simona Halep : la Roumaine témoigne bien de la difficulté à rester régulière sur le circuit féminin. Elle alterne l’excellent comme le décevant. Capable de perdre sur terre battue alors qu’elle fait office de favorite numéro 1, surface où elle excelle(gagnante de l’édition 2018) puis de remporter un an après Wimbledon contre toute attente en martyrisant la reine des lieux en 56 minutes : 6-2 6-2 en 2019. Halep reste une référence dans le tennis féminin, mais elle montre des signes récurrents d’irrégularité. Peut-être en raison de son jeu épuisant, qui affecte sa capacité à pouvoir enchaîner les matchs à haute intensité, car elle pousse ses adversaires dans un combat acharné où elle y laisse beaucoup d’énergie. Un point faible pour elle, c’est son service, qui en raison de sa petite taille ne lui permet pas de s’appuyer dessus pour se soulager dans les moments clé. Mais Simona est bel et bien une femme à suivre en 2021.

Victoria Azarenka : voici la revenante, écartée des courts pendant une longue période en raison de problèmes personnels (elle était assignée à résidence aux Etats-Unis pour récupérer la garde de son fils). Azarenka a traversé tout au long de sa carrière de longues périodes difficiles : situations personnelles compliquées ou blessures à répétitions, la Biélorusse de 31 ans s’est retrouvée une seconde jeunesse sur les courts en fin d’année 2020. Année qui s’est ponctuée par un super parcours à Flushing Meadows, où elle y disputa la finale. Finale perdue contre la Japonaise Naomi Osaka au cours d’un duel épique où la Biélorusse menait une manche à rien. Malheureusement pour elle, elle n’a pu confirmer sur la terre battue parisienne où elle prit la porte dès le second tour. Assurément, Victoria a pris un nouveau chemin qui risque de la ramener vers les sommets du circuit mondial.

Victoria Azarenka qui rentre sur le court Arthur Ashe pour jouer la finale contre Osaka à l’US Open 2020(crédit photo Instagram Azarenka)

Serena Williams : elle n’est plus à présenter. La Reine, sa Majesté Williams n’a qu’une chose qui la motive encore et encore : gagner un 24ème tournoi du Grand Chelem. L’ Américaine le déclara encore cette semaine à l’approche de l’Open d’Australie, en évoquant son désir le plus profond de soulever un nouveau majeur. L’expérience elle l’a mais c’est dans la régularité et l’enchaînement des matches qu’elle connaît plus de difficultés. Elle est de plus en plus confrontée à des petites blessures qui la freine et rend son objectif plus utopique que jamais. Mais Serena n’est pas la plus grande joueuse de tous les temps pour rien et si elle s’accroche à cet objectif, c’est qu’elle est persuadée qu’elle pourra l’atteindre. 

Bianca Andreescu : la Canadienne qui a loupé la saison 2020 à cause d’une terrible blessure au genou alors qu’elle jouait d’une manière incroyable va tenter de revenir au sommet de son art. La 7ème joueuse mondiale, victorieuse de l’US Open 2019 commence sa saison avec l’esprit revanchard et une grande détermination pour oublier son éloignement forcé des courts l’année passée. 

Maria Sakkari : indéniablement, elle fait parties des plus talentueuses. Mais elle témoigne bien de la difficulté qu’ont les joueuses à rester au sommet du classement WTA. Alternant entre l’excellent et le décevant, elle aussi, la Grecque se doit de franchir un palier cette année et pourquoi pas dès Melbourne si son tennis est le même que celui entrevu à Abu Dhabi où elle a battue Gauff, Muguruza et Kenin avant d’être éliminée en demi-finale par Sabalenka. Au cours de la saison Ons Jabeur, Elia Svitolina, Garbiñe Muguruza, Petra Kvitová et Karolína Pliskova devraient elles aussi se mêler à la lutte.

L’affirmation de nouvelles joueuses talentueuses ?

Nadia Podoroska sur le court à Roland Garros( crédit vidéo : compte YouTube Roland Garros)

Nadia Podoroska, au vu de son profil de terrienne et de ses prestations Porte d’Auteuil, on l’attendra plus sur la terre battue mais rien ne dit que la joueuse argentine ne performera pas cette année sur une autre surface. La jeune joueuse, première qualifiée à atteindre les demis à Roland-Garros est le symbole d’une nouvelle génération qui cherche à mettre tous les moyens de ses côtés pour atteindre les sommets. Elle travaille depuis un certain temps sur ses ressentis psychologiques afin de savoir gérer la pression et de ne pas être submergée par les matchs à enjeux.

Marta Kostyuk, la jeune Ukrainienne de 18 ans, classée 78ème mondiale s’inscrit comme une joueuse à suivre dans les saisons à venir. Perçue comme la relève de Svitolina pour les saisons futures, Marta qui ne compte comme meilleur résultat qu’un 3ème tour à l’US Open 2020 affiche un visage très intéressant lors de ses confrontations contre les grandes joueuses du circuit, défaite 2-1 contre Osaka, mais elle affiche encore des difficultés à utiliser tout son potentiel sur une saison.

Coco Gauff possède, elle, un statut plus important que Kostyuk et Podoroska et elle va chercher à s’affirmer en 2021. La jeune adolescente de 16 ans veut se rapprocher du dernier carré d’un Grand Chelem. Cette droitière, sensation de l’année 2019 en devenant la plus jeune joueuse à remporter un match de Grand Chelem prend petit à petit ces aises et affiche de grandes ambitions. Même si l’Américaine est très jeune et à envie de tutoyer les sommets rapidement, son jeu et ses qualités pourront vite l’amener à atteindre son rêve de remporter un Grand Chelem.

Les inconnues du grand public

Paula Badosa Gilbert contre Alizé Cornet au deuxième tour du tournoi d’Abu Dhabi début 2021 ( crédit vidéo Twitter WTA)

Paula Badosa Gilbert, l’Espagnole de 23 ans, doté d’un physique supérieur à la moyenne(1m80) s’annonce comme une sérieuse outsider pour les tournois sur terre battue. Son gros défaut est de vouloir conclure trop rapidement ses points. Avec son jeu emballant pour le public qui mêle prise de risque sur chaque point combiné à ses coups surpuissants, l’Espagnole assure le spectacle. Dans un grand jour, elle pourra poser des problèmes à un grand nombre de joueuses.

Mayar Sherif, on l’a découvert aux qualifications de Roland-Garros 2020, puis admiré lors de son premier tour contre l’ogresse tchèque Karolina Pliskova où elle livra un combat titanesque pour une première en Grand Chelem. Cette Egyptienne a dû être un coup de cœur pour un bon nombre d’observateurs du circuit féminin. Âgé de 24 ans, Mayar s’est révélée sur le tard et n’est passée professionnel que depuis 2019. Qu’on se réjouisse, elle monte en puissance et devrait se montrer de plus en plus dans le circuit féminin. D’ailleurs, elle vient de se qualifier pour le tableau final de l’Open d’Australie.

Francesca Jones, 241ème mondiale, vient de se qualifier pour le tableau féminin de l’Open d’Australie et cette joueuse a tout d’une future championne. À commencer par sa force mentale qui lui a fait déplacer des sommets. Cette jeune Anglaise atypique(elle a subi une malformation de naissance et possède seulement 8 doigts et 7 orteils) aura à cœur de montrer au public que rien n’est impossible et qu’il faut toujours croire en ses rêves. La Britannique de 20 ans s’était vu très jeune confrontée à l’avis négatif de spécialistes médicales quant à la poursuite de son rêve de devenir joueuse professionnelle. Mais elle n’a pas abdiquée et se retrouve 10 années plus tard à préparer son premier Grand Chelem. Le rendez-vous est pris pour Francesca qui en plus de nous donner une leçon de vie va sûrement donner des leçons de tennis.

Et les Françaises dans tout ça ?

Clara Burel durant Roland Garros 2020 ( crédit photo : Instagram Clara Burel)

On mise sur un retour de Caroline Garcia qui nous a fait vibrer jusqu’en huitième de finale à Paris et a confirmé à l’US Open en sortant sèchement Karolina Pliskova avant de subir la foudre de l’Américaine Jennifer Brady. Bien sûr, elle va devoir être convaincante pour reprendre la place de numéro française à Fiona Ferro qui devrait de plus en plus se montrer cette année. Attention à ne pas sous-estimer Alizé Cornet qui a semblé retrouver un tennis proche de ses plus belles années en fin de saison dernière : victoire contre Kenin, contre Keys (par abandon), même si elle nous a laissé un goût amer en sortant dès le deuxième tour à Paris. Préparez-vous, cette année, il faudra surveiller de près la jeune pépite de 19 ans, Clara Burel qui a surpris pour sa première aux Internationaux de France en se hissant jusqu’au 3ème tour. Une entrée dans le top 100 mondial au cours de l’année paraît inévitable pour la Bretonne si elle continue sur sa lancée.

Le contexte n’est pas propice à dégager des conclusions précises sur les championnes de 2021 car toutes ne s’aligneront peut-être pas à chaque tournoi en raison des différentes restrictions sanitaires. La seule chose qui est sûre, c’est que la saison s’annonce plus palpitante et animée que jamais et ce ne sont pas les joueuses qui diront le contraire.

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