Tennis

ATP Cup – Jour 1 : retrouvailles et premières surprises

Elle est de retour! Après le succès de la Serbie en 2020, l’ATP Cup revient dans un format réduit, avec 12 nations représentées seulement. Moins d’équipes, mais toujours autant de spectacles et d’affrontements remarquables. A l’occasion de cette première journée, huit des meilleures nations mondiales se sont fait concurrence pour entamer au mieux ce qui peut ressembler à une répétition générale pour l’Open d’Australie. A Melbourne, la compétition est lancée.

Groupe A: Serbie 2-1 Canada

Cette nuit s’est joué le premier match du groupe A opposant le Canada représenté par le duo Denis Shapovalov et Milos Raonic contre le dernier vainqueur de l’ATP Cup, la Serbie. Le numéro un mondial : Novak Djokovic et Dusan Lajovic étaient les deux représentants serbes. Le premier match opposa le grand serveur canadien à Dusan Lajovic, 26e mondial. Duel de droitier donc sur la Rod Laver Arena.. Pas à son avantage avec son service tout au long du premier set, le Canadien parvenait tout de même à remporter ses mises en jeu. Il a dû attendre son 4e jeu de service pour réaliser son premier ace. Après un 6e jeu assez accrocheur sur le service Serbe, Raonic à l’expérience, break au 8e jeu lorsque Lajovic connu quelques failles dans son service et commis plusieurs fautes directes. Dès sa première occasion, le Canadien prend les devants et s’adjuge ensuite la première manche 6-3 en terminant par deux aces. Bien aidé par un Lajovic irrégulier et offrant beaucoup de points, Milos Raonic a su gérer son match en maîtrisant les rares moments forts du Serbe. Après avoir sauvé 3 balles de breaks à 0-40 et avec beaucoup de réussite dans le 7e jeu, le Serbe n’a rien pu faire sur un coup droit dévastateur de Raonic qui s’offrit une 4e balle de break. Break converti grâce à une énième faute directe de coup droit de Lajovic. À 4/3 pour le Canadien, le sort du match semblait connu. Il a su garder tranquillement son avance face à un adversaire qui a fini par lâcher le match. Match conclu par un dernier ace (11 au total) du géant canadien sous les applaudissements du public encore peu nombreux à cette heure.

C’était le gros match de ce groupe entre le surpuissant Canadien Denis Shapovalov et l’ogre serbe Novak Djokovic. Fidèle à lui-même, le jeune Canadien offre deux balles de breaks à Djokovic dès le 4ème jeu qu’il réussira à sauver en prenant un maximum de risque. C’est un COME ON de soulagement qui a résonné dans la Rod Laver Arena après le gain de ce jeu. Un peu râleur, se plaignant du soleil au milieu de la première manche, le Serbe, embêté par la chaleur, trouvait une source de frais auprès de sa serviette. C’est à 6-5 que le Serbe se montre plus solide et pousse Shapovalov à la faute. 21 fautes directes en première manche pour le Canadien. Après 58 minutes, et un 12e jeu très disputé, Djoko, chanceux sur ce point, empoche la première manche 7-5 sur une balle qui devait sûrement sortir, mais remise en jeu par le Canadien. La deuxième est encore plus équilibrée. Solide au service, malgré des petits moments de flottement Djoko a fait du Djoko. Sans être éblouissant, mais déjà en forme pour une reprise. Il a su dominer son adversaire et lui mettre la pression au moment opportun afin de le mettre en difficulté. Le Canadien, très bon en deuxième manche s’inclinera finalement sur un dernier passing coup droit de Djokovic. Le chef de file serbe a donc remis les deux équipes à égalité avant le double qui fait office de juge de paix entre les deux nations. Serein et détendu avec son équipe, c’est sans surprise que le numéro 1 mondial s’impose 7-5, 7-5.

Place au double décisif qui détermina le vainqueur de ce groupe A. Double qui oppose la paire Krajinovic/Djokovic à Raonic/Shapovalov. Après avoir fait des retours de qualité, Shapovalov offre le break à la Serbie en faisant une double faute au pire des moments. C’est sur un beau point que se conclut la première manche où les Serbes obligent Denis à faire la faute. La paire Kraji-Djoko a été très solide et a montré une belle complicité sur le court. Il leur a suffi d’un break pour remporter la première manche 7/5. Avec seulement 10 points gagnants des deux côtés en première manche, ce match animé et très plaisant a vu la Serbie prendre une réelle option pour la qualification en s’imposant en deux sets. Match qui se termine par un tie-break très disputé, où la paire Krajinovic et Djokovic réussit à imposer sa loi.

Groupe B: Espagne 3-0 Australie

C’était peut être l’affiche la plus attendue de cette première journée. Dans une poule B qui s’annonce indécise, l’Espagne et l’Australie, portée par son public, apparaissent comme les deux favoris. D’un côté l’Espagne se présente avec l’inévitable Rafael Nadal dans la peau du leader, et avec une armada toujours très complète en la présence de Roberto Bautista Agut et Pablo Carreno Busta. De l’autre, l’Australie, qui s’était transcendée l’an dernier, affiche un alléchant mélange de jeunesse et d’expérience : Alex de Minaur en fer de lance et la légende Leyton Hewitt en bon capitaine. Mais quelques heures avant le premier match, on apprenait que Nadal ne pourrait pas tenir sa place sur cette première journée à cause d’un dos douloureux, et que Roberto Bautista Agut passait donc numéro 1. Le premier match de cette poule opposait le vétéran John Millman, 31 ans et 38ème mondial, à Pablo Carreno-Busta, seizième mondial. On pensait le vainqueur du tournoi de Nur-Sultan l’an dernier capable d’inquiéter l’incisif Espagnol, mais il n’en a rien été. Breakant très tôt dans le premier set, Carreno-Busta s’adjugea la première manche sans la moindre difficulté, ne cédant que 2 jeux à son adversaire du jour. La deuxième manche fut plus serrée avec un Millman plus serein au service, mais pas assez pour bousculer son opposant espagnol, plus consistant dans l’échange. Victoire 6-2, 6-4 sans trembler, Carreno-Busta apporte à l’Espagne un premier point important dans cette confrontation.

Le choc de cette poule voyait s’affronter le prodige australien Alex De Minaur et l’expérimenté Roberto Batista Agut, 13 ème mondial. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les deux hommes sont rentrés très vite dans le match, sans round d’observation. Une série de breaks d’entrée de jeu, avec un DeMinaur prenant rapidement le dessus dans l’échange par des coups bien sentis, comme ce coup droit parti à 147 km/h pour mener 3-1. Sans solution face à un adversaire épatant de lucidité, Batista Agut se voit ensuite mené 5-1. Encouragé vivement par la team Espagne et un Nadal donnant de la voix, l’Espagnol se montre plus agressif en fin de set mais cela ne suffit pas, il s’incline 6-4 face à un De Minaur très bien dans son match. Et pourtant, Batista Agut ne faiblit pas dans la deuxième manche, se montrant beaucoup plus agressif et faisant courir son adversaire en le poussant à commettre beaucoup d’erreurs : 20 fautes directes pour DeMinaur dans une deuxième manche de haut niveau. Malgré un service très solide, le jeune Australien s’incline à son tour sur le score de 6-4. DeMinaur s’accroche dans le troisième set en essayant de varier davantage son jeu mais ce n’est pas assez pour faire déjouer Agut qui reste très solide en fond de court et se montre aussi plus efficace sur ses premières balles. L’Espagnol remporte ce match crucial à l’expérience, au bout de 2h22, en ayant gardé son schéma de jeu pendant une grande partie du match. Le double comptera pour du beurre et l’Espagne empoche une première victoire ô combien importante, et ce sans Rafael Nadal.

L’Espagne est bien décidée à ne rien céder au pays hôte de la compétition. La paire Carreno-Busta/Granollers est opposée à John Peers et Luke Saville pour conclure cet affrontement entre Australiens et Espagnols. Les Ibériques remportent la première manche sans flancher 6 jeux à 4. L’entame du second set est serrée, et chaque paire conserve sa mise en jeu. En breakant lors du 11ème jeu de la manche, l’Espagne mène 6-5 et s’offre la possibilité de servir pour le match. Et cette possibilité est saisie: jeu blanc! L’Espagne s’impose 6-4, 7-5 et bat donc l’Australie 3-0, le seul de la soirée.

Groupe C: Autriche 1-2 Italie

Sur le papier, Fabio Fognini était largement favori face à Dennis Novak. Mais les choses ne se sont pas vraiment passées comme prévu. En effet Fognini n’a jamais semblé en confiance et en accord avec son tennis, tout d’abord au service, principalement sur ses secondes balles où il n’a remporté que 27% des points disputés derrière celles-ci. L’Autrichien quant à lui ne s’est pas fait prier pour saisir l’opportunité, 2 breaks dans les 4 premiers jeux lui permettant de remporter la première manche 6-3. La deuxième manche est assez similaire. En plus d’avoir des difficultés au service Fognini commet trop de fautes directes. Novak, avec un tennis propre, saute sur l’occasion pour remporter la deuxième manche 6-2 et lancer parfaitement l’Autriche dans cette rencontre.

Avant la seconde rencontre, le numéro 3 mondial Dominic Thiem avait déjà évoqué en conférence de presse les difficultés de ce match : « Cela va être un match difficile, face à Matteo les duels sont souvent très disputés, ce n’est pas la meilleure façon de débuter une saison, je pense mais ce sera aussi un vrai test. » L’Autrichien ne pensait pas si bien dire. Acculé par les frappes lourdes de Matteo Berrettini, Thiem n’a jamais semblé être en mesure de lui répondre. Ne pouvant même pas se recentrer sur l’un de ses points forts, le service. Avec seulement 48% de premières balles dans le premier set, l’Autrichien se retrouve vite mené 6-2. La deuxième manche démarre sur les mêmes bases, Berrettini est solide sur sa mise en jeu et agresse Thiem au retour, voilà que l’Italien se détache pour mener 4-0. Un léger sursaut d’orgueil de la part de l’Autrichien pour finalement s’incliner 6-4.

Le capitaine Italien avait de nombreuses options pour disputer ce double décisif. Bolelli a remporté Open d’Australie 2015 avec Fognini et Vavassori est dans le Top 100 en double. C’est finalement un affrontement entre les quatre joueurs de simple qui a lieu. Et à ce petit jeu-là, c’est l’Italie qui démarre sur les chapeaux de roues remportant rapidement la première manche 6-1. La deuxième manche est plus accrochée, mais l’Italie met un coup d’accélérateur lors du 7ème jeu pour breaker et s’envoler vers la victoire finale.

Groupe D: Russie 2-1 Argentine

Quand Andrey Rublev se retrouve en bonne position pour accélérer en coup droit, Guido Pella est dépassé. Il ne faut qu’un petit quart d’heure au Russe pour réaliser le premier break du match. Sérieux dans son jeu, l’homme qui a accédé aux finales ATP pour la première fois l’an dernier ne laisse que peu de chances à son adversaire de se mettre en valeur. En réalisant deux breaks consécutifs, Andrey Rublev parvient aisément à mener 5-1, et sert pour remporter la première manche. En 26 minutes seulement, le Russe s’octroie le premier set 6 jeux à 1 et se place en position idéale pour donner le premier point à sa sélection. Le droitier fougueux domine. De la tête et des épaules. Toutefois, chaque point perdu est source de frustration et de geste d’humeur malvenu. L’histoire se répète lors de la seconde manche. Même si elle est plus accrochée au début, Rublev prend rapidement l’avantage et sert pour le match après moins d’une heure de jeu. Le 8ème joueur mondial ne tremble pas et conclut rapidement : 6-1, 6-2. Vite fait, bien fait.

A l’instar de son compatriote, Daniil Medvedev entame parfaitement le second match de la soirée australienne. Grâce à ses coups puissants mais surtout placés, le 4ème mondial pose des problèmes à Diego Schwartzman. Le Russe break d’entrée et mène rapidement 3-0. Mais l’Argentin ne se laisse pas faire. De retour à 3 jeux partout, Schwartzman fait douter son adversaire au cours de longs échanges. C’est un duel âpre que les deux joueurs du Top 10 mondial proposent ! Chacun leur tour, les deux protagonistes breakent, distancent leur adversaire, se font rejoindre… C’est d’ailleurs sur le service de l’Argentin que Medvedev conclut la première manche. Un jeu blanc pour s’imposer 7-5. Malgré 22 fautes directes et 2 double-fautes, le Russe prend les commandes. La seconde manche est du même acabit. Les échanges durent toujours, et Medvedev se détache encore. De peu, certes. Mais il se détache. Diego Schwartzman tente de faire courir son adversaire mais rien n’y fait : Daniil Medvedev est mieux. Il triomphe en deux manches : 7-5, 6-3. La Russie remporte ce premier match avant même de disputer le double.

Andrey Rublev n’a pas déçu pour son entré en lice (Image: ATP Tour)

Ce sont les Argentins qui entament le mieux cette ultime rencontre entre les deux pays. Ne comptant que pour le goal average, ce match voit le retour sur le court d’Andrey Rublev, a priori pas encore rassasié. Associé à Aslan Karatsev, il ne fait pas de différence notable dans la première manche. La paire Gonzalez/Zeballos remporte le premier set 6-4. Mieux, les Argentins breakent d’entrée dans la deuxième manche et se dirigent vers un succès rapide. Mais les Russes montent en puissance, reviennent et prennent l’avantage! Alors qu’ils se procurent deux balles de set, les Russes ne parviennent pas à conclure et la deuxième manche finit par se jouer au tiebreak. Et à ce jeu-là, ce sont les Argentins qui s’imposent: 6-4, 7-6 (7-4).

A suivre…

A partir de minuit, viendra l’occasion de découvrir les quatre dernières équipes engagées dans la compétition. L’Allemagne d’Alexander Zverev affrontera les Canadiens, défaits face à la Serbie. La Grèce fera également son apparition dans cette édition 2021, tout comme le Japon. Ils affronteront respectivement l’Australie et la Russie. Au programme, un alléchant Tsitsipas-De Minaur qui promet un beau spectacle! De son côté l’équipe de France retrouvera son rival historique l’Italie avec un délicieux Fognini/Paire qui fait déjà saliver plus d’un observateur.

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