NBA

Frank Ntilikina : Une fin inéluctable ?

Plus la saison avance, plus il semble probable que les jours du « French Prince » soient comptés sous le maillot des Knicks. Alors qu’on pouvait espérer un regain d’intérêt et un rôle bien défini avec coach Thibodeau, Frank ne semble plus faire partie des plans d’une équipe en pleine résurrection. Alors qu’il est en dernière année de contrat rookie son avenir semble s’éloigner de la Big Apple… Mais pour aller où ?  

« Ce n’est pas un échec, ça n’a pas marché » Emmanuel Macron, octobre 2020

Il est difficile de juger l’évolution d’un joueur, surtout quand celui-ci arrive dans une équipe en plein marasme comme Frank en 2017 et il serait trop aisé de tomber dans du french ou Knicks bashing. Il est plus que probable que le scouting report du coté de New York se soit un peu fourvoyé sur les capacités offensives du français, en se focalisant sur le titre de l’équipe de France U18 2016 où Frank remporta le titre avec la France, MVP de la compétition, avec une finale sensationnelle lors de laquelle il scora 31 points contre la Lituanie . Alors qu’avec la SIG Strasbourg, dans un monde professionnel, son apport était beaucoup plus restreint 5,2 points de moyenne en un peu plus de 18 minutes par match, certes dans une équipe qui se hissa en finale du championnat français avant de s’incliner face à l’Elan Chalon.

Cette draft en 8 ème position fut plus un sacerdoce qu’une bénédiction. Pick élevé attente à la même mesure. Peu importe que le joueur soit étranger et à peine majeur surtout quand on arrive dans une franchise de renom qui peine à retrouver la gloire passée : il faut se montrer! Frank peine à endosser ce rôle, ce costume étant trop grand pour lui, mais aussi pour beaucoup d’autre après. Petites blessures et instabilités chroniques de la franchise fut le lot quotidien du français lors de ses 3 premières années new yorkaise. En 4 ans sous le maillot orange et bleu, Ntilikina aura connu 4 coachs différents…

Ntilikina lors de sa draft crédits : nba.com

Cette saison les knicks montrent un visage séduisant, les postes extérieurs sont plus que fournis, et donc les chances de voir Frank jouer sont minimes. Payton, Rivers, Burks, Barrett, Bullock, et le tube de l’hiver, le rookie en provenance de Kentucky que peut de monde attendait à un tel niveau : Immanuel Quickley. Pas idéal pour un joueur en « contract year » pour autant il semble bien prématuré de condamner Frank à s’exiler vers d’autres championnats moins huppés.

Quatre ans pour rien ?

Même si son expérience NBA semble pour le moment mitigée, il n’en reste pas moins que le natif d’Ixelles en Belgique, a des qualités à faire valoir. Tout d’abord défensivement, c’est un peu sa marque de fabrique, sa capacité à être dur dans les duels, bien placé « off the ball » et un bon QI basket devrait l’aider à garder une certaine côte en NBA. Son physique semble idéal pour un guard NBA (1,93m, 91kilos) et son envergure doit encore intriguer plus d’un GM (2,13m). Bien que manquant d’un premier pas flashy il reste un athlète correct pour la NBA. Offensivement son tir à toujours été une source d’inquiétude. On notera sur les rares apparitions de Frankie Smokes sur les parquets cette saison une petite évolution. Ce dernier semblant partir un peu plus vite et “l’armé” du ballon étant un peu plus compact. Ce détail n’en est pas vraiment un il signifie plusieurs choses. D’abord que le français continue de travailler son jeu et qu’il a donc une éthique de travail, ensuite qu’il a conscience des ses lacunes. Frank a toujours été loué par ses coéquipiers sur son état d’esprit, son travail de l’ombre en témoigne son gain en masse musculaire depuis son année rookie. On ne l’entend pas non plus se plaindre malgré un faible temps de jeu, bref le garçon est facilement « coachable » et ne fait pas de bruit.

On peut facilement voir l’évolution physique de Frank crédits : proballers.com

Autre argument en sa faveur, il reste un joueur à modeler, du haut de ses 22 ans. Il semble vraiment trop tôt pour dire qu’il ne peut être un joueur NBA, encore faut il l’utiliser correctement. « Si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide » disait Einstein. Il en va de même pour les joueurs de basket. Cette fâcheuse tendance à voir un joueur par le prisme des points reste assez réducteur et injuste car à contrario on souligne moins l’absence de défense de certaines stars NBA qui est, in fine, autant préjudiciable.

Vers un « poor man marcus Smart » ?

Pour qu’un joueur performe encore faut il qu’il soit utilisé sur ses forces. Les exemples sont légions de joueurs utilisés à contre-emploi et qui se (re)font une santé ailleurs. Le dernier en date, le plus marquant côté français, est la renaissance de Nicolas Batum à LA.

Idéalement pour Frank, une équipe avec des porteurs de balle installés et identifiés ou il aura la charge de la création que par moments. Un rôle bien définit en sortie de banc avec de grosses missions défensives, être capable de sanctionner de temps en temps lorsque l’opportunité le permet, et faire les bons choix après une première fixation chose ou il sera à l’aise. Une équipe avec une académie de jeu claire et rigoureuse ou il pourra naviguer entre poste 1 et 2. Quelques équipes semblent pouvoir lui correspondre…

Top 5 des destinations rêvées pour « The Frenchise ».

1-Miami Heat

L’équipe de Pat Riley semble être un spot de premier choix. Une vision très collective du basket prôné par Spoelstra ou la défense n’est pas négligée via « The Culture ». Sous la coupe de Butler et entouré des snipers que sont Duncan Robinson et Tyler Herro le fit semble parfait. Ses points serait du bonus et son apport défensif mis en valeur.

2-Denver Nuggets

La perte des cols bleus que sont Torey Craig, Plumlee et J.Grant semblent avoir un peu déstabilisée en ce début de saison la franchise des rocheuses. Ntilikina serait une valeur ajoutée en défense et le jeu passant par Jokic et Murray sa création ne serait pas nécessaire.

3-Dallas Mavericks

La défense des texans semblent poreuse comme du calcaire en ce début d’exercice 2021. Un apport de ce côté-là du terrain ne serait pas négligeable, pour ce qui est du coté offensif Luka s’occupe de tout ou presque. Autre avantage, Frank connait bien KP et nul doute qu’il s’intégrerait bien dans cette équipe très « européenne » coaché par Rick Carlisle.

4-Boston Celtics

Est-ce que Boston pourrait refaire le coup ? Transformer un joueur fort défenseur sans shoot en joueur élite défensivement et correct à longue distance ? Si les Celtics pouvaient avoir deux Marcus Smart, pas sur que cela gêne Brad Stevens ni la Celtics nation.

5-Chicago Bulls

L’apport de Billy Donovan se fait clairement sentir même si les résultats sont encore en dents de scie. Les bulls pratiquent, et ça faisait bien longtemps, un basket cohérent. Avoir Frank en back up qui est un profil aux antipodes de Coby White semble intéressant sur le papier…

Assez intiment convaincu que Frank aura une deuxième chance, on l’a trop peu vu et son apport défensif, sa taille, son envergure sont des atouts dans une NBA qui switch de plus en plus en plus sur pick and roll. En revanche cela risque d’être la dernière, à lui de la saisir et d’écrire sa propre histoire. Son choix sera capital pour (re) lancer sa carrière et prouver qu’il est à sa place… en NBA!

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