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ATP Cup : Et maintenant, la finale !

Après une phase de groupe rapide, est venu le temps des demi-finales. D’un côté, les Russes, faciles vainqueurs de la poule D affrontaient l’Allemagne d’Alexander Zverev, tombeuse de la Serbie championne en titre. De l’autre, les vice-champions espagnols étaient opposés à l’Italie d’un Matteo Berrettini retrouvé. Malgré la pluie, ces deux affrontements furent riches en rebondissement et en spectacle. Voilà ce qu’il fallait retenir de la matinée australienne.

Allemagne – Russie : le vainqueur dans la peau du grand favori

Le premier match de cette demi-finale opposait l’Allemand Jan-Lennard Struff au jeune Russe Andrey Rublev. Tous deux bons serveurs et frappeurs puissants se rendent coup pour coup dans un début de match peu spectaculaire. Les échanges dépassent très rarement les 6 coups de raquette. Dans la matinée de Melbourne, les jeux s’enchaînent rapidement sans que l’on entrevoit qui des deux protagonistes prendra l’ascendant sur l’autre. Théoriquement, c’est à Rublev de s’imposer, mais le lourd service de l’Allemand est dur à prendre. Struff le premier s’offre une balle de break. Il ne la convertit pas, mais Rublev lui en offre une deuxième après une double-faute bien malvenue. Il en enchaîne une deuxième et se retrouve breaké : 4-3 en faveur de l’Allemand, service à suivre. Le trentenaire, 37ème joueur mondial est plus entreprenant et semble mieux dans ses baskets. Le Russe paraît agacé : sa gestuelle entre les points, ses haussements d’épaules à chaque service annoncé « let » … Quelque chose ne va pas pour le 8ème à l’ATP. Jan-Lennard Struff a une occasion de remporter la première manche sur le service de son adversaire : il saute sur l’occasion. Rublev lance sa raquette de rage. 6-3 pour l’Allemand.

Immédiatement le petit prodige russe met sa fougue et sa rage au service de son jeu. D’entrée, il break son opposant et entame la seconde manche de la meilleure des manières. Sur ses deuxièmes balles, Struff ne remporte alors que 18% des points. Rublev en profite et break à nouveau : 3-0, puis 4-0 pour le Russe. L’Allemand va même jusqu’à offrir une balle de set à Rublev après une double-faute. Les dynamiques se sont totalement inversées mais des signes d’agacements sont toujours très perceptibles chez le jeune moscovite. A 5-1, 40-40, la pluie fait son apparition et interrompt le match, le temps de dérouler le toit sur la Rod Laver Arena. Après une pause de 15 minutes, le jeu reprend. Et sur une double-faute, Struff offre la seconde manche à Rublev, 6-1 en faveur du Russe. Sur la lancée de la deuxième manche, Andrey Rublev prend le premier jeu de service de Jan-Lennard Struff. Le Russe semble avoir définitivement pris la mesure de son adversaire. La suite de la manche est disputée mais le sort semble avoir choisi son camp. Rublev maîtrise son match et domine son adversaire. Le match se conclut finalement sur un nouveau break du Russe : 3-6, 6-1, 6-2.

Le second match est un remake de la dernière finale du Masters de Paris-Bercy. Côté Allemand, Alexander Zverev entend bien poursuivre sa bonne entame de saison. Mais face à lui, l’homme à qui tout réussit en ce moment : Daniil Medvedev. Zverev le sait, il est obligé de l’emporter pour que son pays conserve un espoir de qualification. Il semble bien avoir conscience de la situation aux vues de son entame de match : un break dès le second jeu et le voilà devant, 3 jeux à 0. A l’instar de son compatriote Andrey Rublev, Daniil Medvedev adopte une étrange attitude lors de l’entame de match. Peu démonstratif comme à son habitude, il s’engage nettement moins qu’un Alexander Zverev très présent. Même s’il monte en puissance au cours du set, Daniil Medvedev ne parvient pas à débreaker et est contraint de céder la première manche à Alexander Zverev : 6-3 en faveur de l’Allemand.

En difficulté dès l’entame de seconde manche, Medvedev résiste et conserve sa mise en jeu. Le Russe se rapproche lui aussi d’un break mais ne conclut pas. Les jeux de service sont très disputés de part et d’autre et l’on sent que la partie peut basculer dans un camp à tout moment. Si Alexander Zverev semble toujours en position favorable, la menace russe est présente, et les quelques double-faute de l’Allemand ne sont pas des plus rassurantes. C’est finalement au Russe que cette maladresse au service est préjudiciable : une double-faute et le voilà breaké 2-3 après une demi-heure de jeu en deuxième manche. Mais dans tout grand match il y a de fortes réactions : Medvedev débreak immédiatement et recolle à 3-3. Après le jeu suivant, remporté par Medvedev, Alexander Zverev se plaint du dos et appelle un médecin. Il est autorisé à sortir du court temporairement. A son retour, Zverev est en souffrance et concède sa mise en jeu à Medvedev qui sert alors pour le gain de la seconde manche. Occasion conclue : 6-3 en sa faveur. Alexander Zverev rejoint son banc en boitillant et part se faire masser. La troisième manche est une série de jeu de service remportés par les deux joueurs. Bien que Zevrev semble touché, aucun des deux protagonistes ne peut faire de différence. Mais à 5-5, Daniil Medvedev se procure deux balles de break. La première est écartée, pas la seconde. Sur une double-faute grossière, Zverev offre à son adversaire l’opportunité de servir pour le match. Medvedev en profite et remporte la partie 3-6, 6-3, 7-5. La Russie est en finale!

Le dernier match perdait alors toute sa saveur entre les paires Krawietz/Struff et Donskoy/Karatsev puisque la Russie était déjà qualifiée. Le match eu quand même lieu et fut pour le moins accroché, avec des Allemands déterminés à sauver l’honneur et rarement pris à défaut sur leur engagement. Malgré une dernière manche où les Russes ont fait de la résistance, l’Allemagne s’impose 6-3 7-6 et peut être satisfaite de son parcours dans cette ATP Cup. D’un autre côté, leurs adversaires du soir assument leur statut de favori et il faudra sortir une grande finale samedi pour les priver du titre.

Le numéro 4 mondial s’est sorti des griffes d’Alexander Zverev pour qualifier les siens ( Sports Orange)

Italie – Espagne : la surprise du chef

Les amoureux de tennis avaient rendez-vous cette nuit avec une demi-finale qui opposait l’Espagne à l’Italie, novice en phase finale de l’ATP Cup. Le match des numéros 2, entre Pablo Carreno-Busta et Fabio Fognini, valait à coup sûr le détour, entre deux joueurs plutôt cohérents dans leurs premiers matchs jusqu’à maintenant. Mais dans ce premier set, c’est surtout l’imprévisible Italien qui montra le meilleur visage. Propre dans l’échange, serein dans l’attitude, c’est le Fognini qu’on aime voir et qui s’adjugeait le service de son adversaire à 3-2. Obligeant son adversaire à commettre beaucoup de fautes par des coups bien sentis, le dix-septième mondial restait concentré pour conclure aisément ce premier set.

Suite à l’interruption à cause de la pluie pendant une quinzaine de minutes à 1-0 dans le set, Fognini commença à se parler, s’énerver. Ce qui n’est jamais bon signe avec lui soyons clair. En effet, le numéro 2 italien se dilapida complètement, à l’opposé de ce qu’il a produit au précédent set. Des coups gagnants certes mais beaucoup trop de fautes directes pour espérer quoi que ce soit à ce niveau ; Carreno-Busta n’en demandait pas tant et remportait tranquillement ce deuxième set 6 jeu à 1. Direction un troisième set. Mais c’est dans cette irrégularité que se situe le charme du transalpin. Car dès le début du troisième set, il envoyait valser son adversaire grâce à 2 coups droits puissants pour breaker d’entrée. Retrouvant son niveau de la première manche et bien décidé à reprendre le match en main, il ne laissait aucune chance à son adversaire, peu inspiré dans ce match malgré une très bonne défense. Et c’est avec une volée parfaite que Fabio Fognini offrait un premier point plus que mérité à son pays. Victoire 6-2 1-6 6-4.

Côté italien tous les espoirs reposent désormais sur les épaules du numéro 10 mondial Matteo Berrettini. Mais face à lui l‘expérimenté Bautista Agut, bien décidé à emmener son équipe vers un double décisif. On le sait, le numéro un italien monte en régime depuis le début de l’année. Son début de match est sérieux, sans fioritures, alors qu’ Agut prend plus de temps à se régler et commet quelques petites fautes inhabituelles. L’italien se détache vite et mène 4-1. L’Espagnol se remet quelque peu en place mais Berrettini peut s’appuyer sur une première balle très performante et sur ses 14 coups gagnants. Cela suffit pour remporter ce premier set sans trop trembler. Le match monta en intensité par la suite, avec un rythme moins décousu et des échanges plus engagés. Bautista Agut appuyait sur le point faible de son adversaire, sa mobilité, et frappait fort la balle en variant les zones, obligeant l’Italien à beaucoup courir et de fait manquer de lucidité sur certaines situations. Par ailleurs, l’Espagnol commet aussi beaucoup moins de fautes et met la pression sur son adversaire. Mais le dixième mondial fut imprenable sur son service et intelligent sur certaines situations chaudes, faisant sans cesse le bon choix pour s’imposer 6-3, 7-5, propulsant les azurris en finale !

Tennis champagne.

Là aussi, le double prévu après ces deux matchs n’avais pas d’enjeu. Et les Espagnols, sûrement dans un but physique, ont tout simplement déclaré forfait pour ce match, laissant le point à l’Italie, vainqueur donc de cette confrontation 3 à 0. On a déjà hâte de voir ce que pourra donner cette belle équipe face à la Russie samedi.

On a été gâté du côté de Melbourne cette nuit avec des oppositions serrées et des joueurs affichant un niveau de jeu très intéressant, de bon augure pour l’Open d’Australie. Mais avant, une finale inédite nous attend entre deux nations désireuses de succéder à la Serbie. L’opposition est plus qu’alléchante, avec des joueurs au tempérament bien trempé des deux côtés qui voudront remporter avec leur pays un titre important. Rublev/Fognini, Medvedev/Berrettini et peut être un double décisif: sur le papier la finale s’annonce explosive. Que le spectacle commence !

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