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NBA : le point sur la course au MVP

Le premier tiers de la saison vient de se jouer dans la grande ligue. L’occasion de jauger les forces en présence dans la course au MVP. Si certains joueurs se détachent, rien n’est fait, surtout que certaines franchises ont eu du retard à l’allumage.

Ils sont en tête :

Joël Embiid (Philadelphie) :

Il ne serait pas honnête de dire qu’il était acté que le Camerounais évolue à ce niveau cette saison. Décevant l’année dernière, à l’image de son équipe des Sixers qui semble avoir du mal à franchir un cap, Embiid est revenu très énervé. Outre ses statistiques impressionnantes (29.3ppg, 10.7reb, 1.3stl, 1.2blk, le tout à 55.3% au tir dont 39% à 3pts), il montre depuis 25 matchs qu’il peut porter sa franchise et l’emmener en haut du classement à l’Est. Quatre des sept seules défaites de Philadephie cette saison ont d’ailleurs eu lieues en sont absence, c’est dire son importance dans l’équipe. Au shoot extérieur, Embiid est propre, mais il est surtout injouable à l’intérieur, capable d’écraser n’importe quel défenseur, ou de les enrhumer grâce à sa palette technique et sa mobilité.

Le fait marquant : La victoire sur les Lakers de Lebron et AD (107-106) après avoir provoqué de nombreuses fautes de Davis notamment (13 lancer-francs obtenus et un plus/minus de +8, le plus élevé du match).

Kevin Durant (Brooklyn) :

KD is back et il n’a pas changé d’un poil (si ce n’est ceux sur son crâne). Malgré plusieurs forfaits à cause de la Covid-19, dont il a été testé positif, le serpent longiligne reste tout simplement injouable. Capable de tout faire offensivement sur le terrain, il est sûrement le meilleur attaquant NBA à l’heure actuelle. Tellement polyvalent qu’il couvre plusieurs postes à Brooklyn, dont celui de pivot où la densité se fait plus rare. Épaulé solidement par Kyrie Irving, puis rejoint par James Harden, KD reste le leader de cette équipe et de ce trio létal. Avec 29.9ppg, 7.4reb et 5.2ast, il se montre très précieux surtout qu’il tire à 52.9% dont 44.9% à trois points. Injouable on vous dit. Surtout, Durant donne l’impression de ne rien forcer et de pouvoir faire gagner son équipe quand il le décide. Brooklyn est 3ème à l’Est (14-12).

Le fait marquant : Son niveau après une blessure qui l’a tenu éloigné des terrains pendant un an et demi. On avait presque oublié à quel point il était fort, il répond présent sur le terrain et c’est assez insolant.

Kevin Durant n’est pas revenu moins fort après sa blessure au tendon d’Achille (crédits : Sarah Stier/Getty Images)

Lebron James (Los Angeles Lakers) :

36 ans vous avez dit ? Inutile de rappeler que le King ne les fait pas du tout, certainement d’ailleurs grâce à une hygiène de vie exemplaire. Côté terrain, certains pensaient que Lebron allait gentiment laisser la main à Anthony Davis en tant que franchise player : ce n’est pas du tout le cas. Lebron est celui sur lequel les Lakers s’appuient quand il y a une petite difficulté. Créateur de jeu, il donne encore le tournis aux défenses adverses et domine tout simplement. Moins scoreur que les précédents cités, il se met plus au service du collectif pour faire gagner son équipe. Les Lakers sont 2èmes à l’Ouest, avec un meilleur bilan que Phili, premier de l’Est (19-6 contre 18-7). Ce que veut Lebron, c’est gagner, et le meilleur joueur de l’équipe qui gagne en théorie… C’est le MVP.

Le fait marquant : Son match contre les Cavs. À lui seul, il torture son ancienne franchise, pourtant en forme, et plante 46 points, accompagnés de 8 rebonds, 8 passes, 2 interceptions et deux contres. Le tout bien sur à 73.1% au tir (19/26 dont 7/11 à 3pts). Pour gagner, appelez Lebron.

Nikola Jokic (Denver) :

Denver connaît un début de saison paradoxal, au bilan mitigé mais quand même positif. Capables de gagner face au leader (le Jazz) et de perdre trois fois face aux Kings. Toujours est-il que tout va mieux après un retard à l’allumage. Et Jokic n’est forcément pas étranger au regain de forme de sa franchise. Le pivot fantasque tourne presque en triple-double de moyenne (27.7pts, 11.5reb, 8.5ast à 56.5% au tir). Avec un Jamal Murray décevant, Jokic se livre pleinement pour réaliser des prestations complètes, le tout dans son style caractéristique. Avec son attitude faussement nonchalante, il continue ses tours de magie et est très régulier dans ses performances.

Le fait marquant : Rudy who ? Double défenseur de l’année ? Jokic n’a pas vu les choses de cet angle et s’est régalé face au Jazz de Gobert, pourtant détenteurs du meilleur bilan actuel dans toute la NBA. Le Serbe colle 47 points sur la tête du français, avec pour dessert 12 rebonds et 5 passes. Une véritable boucherie qui donne la victoire aux siens (128-117).

Les stats sont là… mais pas le bilan :

Bradley Beal (Washington) :

Pour être MVP, il faut (en théorie) être le meilleur joueur de la meilleure équipe. Malheureusement pour lui, Bradley Beal ne coche qu’une case sur deux. Encore pire, Washington est avant-dernier avec un bilan catastrophique (6-15). Pourtant, l’arrière se démène. Il est le meilleur scoreur de la ligue avec 33.3pts par match, il maintient seul son équipe à flot alors que celle-ci est sur le point de craquer. Mais ça ne suffit malheureusement pas la plupart du temps, ce qui l’agace fortement d’ailleurs. Beal veut gagner, et doit le faire s’il veut batailler dans la course au MVP.

Le fait marquant : Son attitude. Beal donne tout mais en à marre de perdre. Il pousse régulièrement des soufflantes et s’isole même parfois. Parfois, ça donne des images hilarantes comme la tête de Terrence Ross assis derrière (voir tweet ci-dessous), mais ça fait aussi mal au cœur de voir un joueur pourtant si fort, seul et désespéré.

Luka Doncic (Dallas) :

Comme à Washington, c’est dur pour Dallas. 13èmes de l’Ouest avec un bilan négatif de 11 victoires pour 14 défaites, les Texans ont trop de problèmes à régler. 21ème attaque de la Ligue, 26ème défense et avant-dernière en terme de rebonds captés, la franchise s’en remet à son jeune prodige pour tenir la baraque. Doncic enchaîne donc les grosses performances (27.8ppg, 8.7reb, 9.3ast) mais aussi les défaites. Capable de prendre feu, il est aussi, à la manière d’Harden avec les Rockets, parfois trop individualiste. Il est le troisième joueur qui tire le plus dans la ligue (21 tentatives par match), derrière Tatum et Beal. Dallas va devoir se relever pour que le Slovène décroche la timbale.

Le fait marquant : Son match face à Golden State et Curry. Lors d’un duel de titans entre deux prodiges de la balle orange, Doncic est sorti vainqueur avec 42 points, 7 rebonds, 11 passes et des actions aussi clutchs que fantastiques. Luka a gardé la lucidité de laisser le dernier tir à Kleber, plus ouvert. Bon choix. Score final 134-132 dans un match sans défense mais pas sans suspense.

Stephen Curry (Golden State) :

Enfin en pleine possession de ses moyens, on attendait le chef au tournant cette année. Sans Thompson, il devait prendre pleinement les rênes de l’équipe et sortir une saison digne du double MVP qu’il est. Et c’est le cas… sur le plan personnel. Trop peu entouré, Curry ne peut pas gagner tous les matchs et Golden State lutte pour être parmi les 8 premiers. Pourtant, Curry fait la sauce avec 29.5ppg, 5.5 reb, 6.1 ast et 43% de réussite derrière l’arc. Le meilleur shooteur de la ligue est à un superbe niveau depuis son retour de blessure, mais le manque de victoire risque de lui coûter cher.

Le fait marquant : Comme Luka… son match face à Dallas et Doncic. Imaginez donc marquer 57 points avec 11 tirs primés, et perdre le match. C’est la drôle de soirée qu’a vécu Steph Curry, qui a pourtant tout donné pour ramener la victoire de Dallas. Des tirs clutchs et spectaculaire dans un duel incroyable face à Doncic mais la défaite. Trop seul.

Zach LaVine (Chicago) :

Oui oui, Zach LaVine peut potentiellement être dans le débat de la course au MVP. L’arrière des Bulls sort une belle saison statistique (à base de 27-5-5), mais le doit en partie à la faiblesse de ses coéquipiers. Les Bulls sont 12èmes et ne figureront pas parmi les meilleures équipes de la conférence. Il semble donc impossible pour LaVine de devenir MVP cette saison, malgré toute son efficacité.

Le fait marquant : 38 points face aux Lakers, 45 devant les Clippers, 35 contre OKC et 35 à Washington, LaVine a réalisé toutes ces performances lors de défaites de Chicago. Marquer beaucoup ne signifie pas gagner collectivement.

Ils ont lâché du leste :

Giannis Antetokounmpo (Milwaukee) :

Le double MVP en titre serait-il en train de faiblir. Niveau statistique, le Grec ne cède que quelques points par rapport à l’année précédente, rien de très préjudiciable. Cette saison, il compile 27.3ppg, 11.1reb et 5.6ast, une très belle ligne de statistique accompagnée d’un bon classement de sa franchise. Milwaukee est deuxième, à seulement une victoire des Sixers. Mais alors qu’est-ce qui ne fait pas rentrer Giannis dans la case de ceux qui dominent la course ? Tout simplement parce que ses performances sur le terrain, au même titre que son équipe, ne sont pas flamboyantes. On attend bien mieux d’une équipe armée jusqu’aux dents et du double meilleur joueur de la Ligue en titre. Mise en avant, la faiblesse au shoot de Giannis, dans une équipe qui surjoue sur les tirs longue distance. Le Greek Freak est parfois tourné au ridicule suite à des air-balls sur la ligne des lancers ou à 3pts. Derrière l’arc, le Grec tourne d’ailleurs piteusement à 29% depuis le début de la saison, et seulement à 62% aux lancers. On en attend plus de Giannis, qui doit progresser.

Le fait marquant : Pour être MVP, Giannis doit progresser. C’est étonnant de dire ça du double MVP en titre mais comment ne pas pointer du doigt ses difficultés au shoot. En ce début de saison, il se retrouve dominé par plusieurs joueurs qui sont intraitables en attaque. Lui et Milwaukee n’ont pas convaincu.

James Harden (Brooklyn) :

Nouveau membre du trio infernal qui sévit dans le quartier de New-York, l’ancien des Rockets gagne plus, aux dépens de ses statistiques individuelles. Pas considéré comme le leader de l’équipe, il se mue beaucoup plus en créateur/passeur, qu’en franchise player qui contrôle l’équipe. Ainsi, sa venue à Brooklyn semble mettre une croix sur son nom cette saison dans la course au MVP

Le fait marquant : Lassé de ne pas gagner à Houston, Harden a fait le pari de privilégier le collectif à l’individuel. Une façon pour lui de montrer que désormais un titre lui importe plus qu’un autre MVP.

Kyrie Irving (Brooklyn) :

À l’instar d’Harden, Irving n’est pas le franchise player de cette équipe de Brooklyn. Barré par KD donc, Irving sort pourtant ses stats, tout en montrant une belle complémentarité avec l’ailier. Ce sont 27.5pts et 5.7ast qui garnissent sa ligne de stat. Irving est donc un candidat potentiel au MVP, malgré ses récentes polémiques provoquées, notamment sur son attitude et son respect des règles sanitaires.

Le fait marquant : Absent plusieurs jours après le 5 janvier, Kyrie a manqué quelques matchs à cause de son manque de sérieux. Il s’est rendu à une soirée, sans masque et a été pénalisé avec une amende de 50 000 dollars. Pas sûr que la Ligue veuille d’un MVP peu exemplaire.

Kyrie Irving a été aperçu en soirée sans masque, en pleine saison NBA

Ils sont en embuscade :

Jayson Tatum (Boston) :

Le patron à Boston, ce n’est ni Walker (qui revient de blessure), ni Brown (pourtant extrêmement propre), mais bel et bien Jayson Tatum. L’ailier de 22 ans n’en fini plus d’impressionner et de s’approcher des meilleurs joueurs de la ligue. JT, c’est 27 points et 7.1 rebonds de moyenne cette saison. Il y a surtout cette posture de leader au sein de la franchise 4ème de l’Est malgré un bilan peu resplendissant (12-11). Il est celui qui prend le plus de shoot, et le plus de responsabilités. Beaucoup de fois avec brillo, quelques fois, il faut l’admettre, avec du déchet. Encore quelques ajustements à faire et Tatum tutoiera peut-être le trophée.

Le fait marquant : Ses 34 points et sa prise de responsabilité contre les Clippers. Face à un gros morceau et sans Jaylen Brown, Tatum a pris ses responsabilités face à Kawhi Leonard. Les Celtics s’imposent 119-115 avec 34 points et 7 rebonds de l’ailier des Verts. Pourtant, les Angelinos ont mené très longtemps dans ce match, jusqu’à ce que Tatum prenne les choses en main et fasse recoller son équipe au milieu du troisième quart-temps. On peut imaginer que sans ça, les Clippers auraient pris tranquillement le dessus.

Paul George et Kawhi Leonard (Clippers) :

La force des Clippers et aussi la faiblesse de ses deux stars au moment d’accrocher une récompense individuelle. PG et the Klaw se partage les tâchent et aucun se semble briller plus que l’autre. Plutôt sobres, ils permettent au Clippers d’être 3ème de l’Ouest, sans pour autant dépasser les 26 points de moyenne. Malgré ça, leurs statistiques, assez similaires restent très fortes et si un des deux se détache, peut-être pourrait-il avoir sa chance dans la course au trophée.

Le fait marquant : Le duo des Clippers est très prolifique et se partage le travail. À eux deux, ils comptabilisent 50.4pts de moyenne par match. Avoir deux superstars pas forcément avares dans son équipe, c’est bien pour le collectif, mais moins sur le plan individuel.

La course au titre de meilleur joueur de la Ligue est lancée. Parmi les prétendants, quatre noms semblent se détacher en ce premier tiers de la saison. Embiid, Durant, James et Jokic se livreront-ils une farouche bataille jusqu’au bout, ou est-ce qu’un invité surprise leur chipera la récompense sous le nez ? Réponse dans 48 matchs !

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