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Ce qui rend Kamaru Usman invincible…

Ce week-end aura lieu l’UFC 258, qui nous proposera de très beaux combats dont un main-event qui opposera Gilbert Burns, aspirant au titre des poids welters, face au champion en titre, Kamaru Usman. Mais alors qu’on parle beaucoup des autres champions, comme Miocic, Adesanya et consorts, le champion nigérian est sûrement l’un des moins connus parmi ses compères. Petite analyse de ce qui fait de lui le boss absolu des welters.

Un as de la lutte

Avant d’entamer sa superbe carrière à l’UFC, le natif d’Auchi, au Nigéria, a brillé au lycée et à l’université dans son domaine de prédilection : la lutte. Celui qu’on surnommait « Marty » a fini troisième de l’Etat du Texas avec un bilan de 53 victoires et 3 défaites au lycée. Aux championnats nationaux, il a même croisé Jon Jones et l’a vu combattre et vice-versa. Mais c’est une fois qu’il a rejoint l’université du Nebraska qu’il a fait la différence et qu’il a montré son plein potentiel. En effet, sur ses trois ans d’études, il était dans le top 3 des meilleurs lutteurs des Etats-Unis, avec deux finales nationales. En 2010, il remporte la deuxième division de la NCAA en lutte avec un bilan de 44-1 et trente victoires de suite!

C’est ainsi qu’après avoir fini sa carrière « éducative » de la lutte, il était temps de viser plus haut. Alors Usman a commencé à s’entraîner avec l’équipe nationale des Etats-Unis en vue de se préparer et de se qualifier aux Jeux Olympiques de 2012, à Londres. Chose qui n’aura pas lieu, à cause de nombreuses blessures qui ont écourté et enterré les espoirs du « cauchemar nigérian ».

De ce fait, il décide donc d’abandonner la lutte et de se consacrer au MMA, et combat pour la première fois de sa carrière face à David Glover le 30 novembre 2012, combat qu’il remporte par KO au deuxième round. Au bout de 2 ans et demi de carrière, il décide de faire le grand saut et de tenter sa chance à l’UFC.

Vainqueur de TUF 21

Fort de son passé auréolé de succès en lutte, et de son palmarès de 5-1, il rejoint le casting de The Ultimate Fighter qui, pour la première fois de son histoire, se consacrera à deux équipes emblématiques de MMA : l’American Top Team et les Blackzilians, qui se disputent le titre honorifique de meilleure équipe de combat des Etats Unis. Kamaru Usman, plein de hargne et de sagesse à la fois, est déjà l’un des plus grands espoirs de son équipe, les Blackzilians. C’est d’ailleurs lui qui ouvre les hostilités face à Michael Graves (actuel champion du Titan FC). Usman se démarque déjà par sa façon atypique de démarrer le combat, avançant comme une araignée. C’est un combat difficile, qui donnera lieu à un second round, puis à une victoire par décision majoritaire d’Usman, qui avance donc en demies-finales.

Usman affronte Steve Carl en demi-finales. Son adversaire est bien plus expérimenté que notre cauchemar nigérian, mais ça ne fait pas peur à ce dernier qui remporte également ce combat, par décision unanime cette fois-ci, et le voilà en finale.

En finale, c’est son rival de l’aventure qui s’offre à lui. Et Kamaru Usman rempote le tournoi en soumettant Hayder Hassan d’un arm-triangle choke au deuxième round. C’est le début de la grande idylle entre Kamarudeen et l’UFC.

Un véritable cauchemar

Le constat est simple : le bilan d’Usman à l’UFC est de 11-0. Presque imprenable au sol, en grappling, très solide debout et très très endurant, ce combattant offensif terrorise toute la division. Coaché par Trevor Wittman, élu meilleur entraîneur de 2019, et managé par l’ancien manager de Khabib, Ali Abdelaziz, on voit déjà l’ampleur du personnage auquel nous avons à faire.

Il remporte le titre welter le 2 mars 2019, en surpassant durant les cinq rounds le champion sortant, Tyron Woodley qui était sur un règne de trois ans, et qui n’a jamais retrouvé son niveau impressionnant depuis.

Beaucoup de combattants ont testé ses limites, on peut penser à Hayder Hassan qui l’a provoqué au début de l’aventure TUF 21, mais aussi Colby Covington dans une rivalité qui a dépassé le sport, qui a pris des tournures politiques, avec ce pro-Trump qui affronte un afro-américain. Le combat est sorti des sentiers battus, avec deux lutteurs qui se sont essentiellement consacrés au striking. Avec à la clef une victoire sur KO du nigérian, dans les derniers instants du combat. Mais le dernier à avoir subi les foudres d’Usman est le « BMF » (Bad Motherfucker) Jorge Masvidal. Leur rivalité a eu un goût amer dès le moment où Masvidal, qui n’a eu qu’une semaine pour se préparer au combat, aurait laissé son équipe se charger de la communication et des décisions officielles liées au combat, ce qui n’a pas plu au champion. Résultat, ils ont failli se battre au Super Bowl de l’an passé, et le combat s’est une fois de plus soldé par une défense de titre réussie pour Kamaru.

Le prochain à se dresser sur la route du nigérian est l’étoile montante brésilienne, Gilbert Burns, qui est sur une série de 5 victoires et qui est remonté en welterweight depuis un peu plus d’un an après un petit run chez les légers. Mais ce ne sera pas une mince affaire car l’actuel champion n’a quasiment aucune faille si ce n’est son striking qui est pourtant exceptionnel mais un cran en dessous de sa maîtrise de tout ce qui se rapporte au combat rapproché. Cependant, Burns a aussi une excellente connaissance du combat au sol, ayant remporté 4 titres de champion du monde en grappling…

On a déjà hâte d’être ce samedi pour voir ce que ces deux excellents combattants auront à nous proposer. Lutteurs et professionnels de la soumission, les deux hommes vont se livrer une vraie bataille mais petit avantage à Kamaru Usman qui a su se montrer un niveau au dessus de combattants d’élite, et qu’on ne voit pas lâcher du terrain alors qu’il nage en plein bonheur et qu’il est super confiant. Rendez-vous à l’UFC 258.

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