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Du « Pok-ta-pok » à la NBA : les origines du basket professionnel américain

This 1943 publicity photo promoted the Washington, D.C., Bears basketball team.

Les Mayas pratiquaient le Pok-ta-pok, les Aztèques le Tlatchtli. Ce sport de balle rituel était dédié au dieu serpent à plumes Quetzacoatl. Le but était de faire passer une balle en caoutchouc à travers un anneau troué et situé à 2,70m de hauteur. Le terrain était une surface en forme de H majuscule allant jusqu’à 70 mètres de largeur et 168 mètres de longueur à Chichen Itza dans la province du Yucatan au Mexique, le tout entouré de murs de 8 mètres de haut. Les équipes, composées de 1 à 12 joueurs, se renvoyaient la balle à coup de hanche et de cuisse (mains et pieds étant des contacts interdits) afin de marquer le point salvateur car, entre pratique sportive et pratique rituelle, le capitaine de l’équipe perdante pouvait avoir l’honneur d’être sacrifié aux dieux. Ambiance.

Source: Pinterest

🏀 L’INVENTION DU BASKETBALL 🏀

«En 1936, j’ai vu pour la première fois un match de basket au Jeux olympiques. Et tout a commencé avec deux paniers de pêches que j’avais placés dans une petite salle de gym, en 1891.»

Dr. James Naismith

🇨🇦 Almonte (Ontario) – 1861

Fils d’immigrant écossais arrivés au Canada en 1851, James Naismith est né à Almonte en 1861. Pendant son adolescence puis tout au long de ses études, il est considéré comme l’un des meilleurs athlètes de l’Université McGill de Montréal. Gymnaste, joueur de crosse, de football canadien (cousin du football américain), il pratique ces sports à haut niveau.

🇺🇸 Springfield College (Massachussets) – 1891

Il obtient son « Master Degree » en médecine et en théologie puis devient professeur de gymnastique au Springfield College dans le Massachussets, à environ 140km de Boston. Les hivers en Nouvelle-Angleterre sont rudes et Naismith cherche a occuper ses élèves avec une activité sans contact afin d’éviter les blessures entre la saison de football américain et celle de baseball. L’histoire raconte que c’est un jour de blizzard, le 21 décembre 1891, qu’il reprend l’idée du jeu maya combiné à un jeu d’enfance, le Duck-on-a-Rock, et décide de placer deux paniers en osier à 3,05m du sol de part et d’autre de la rampe du gymnase. Cette hauteur est d’ailleurs toujours de vigueur au XXI ème siècle. Le but, explique t’il à ses étudiants, est de réussir à placer le ballon de football dans le panier adverse pour marquer un point.

Dr. James Naismith, notre raïs à nous – Source: Wikipedia

Le premier match, à 9 contre 9, se clôture par un score de 1-0, le seul panier inscrit du match étant l’oeuvre de William Chase. Un autre élève du nom de Frank Mahan trouva le nom du sport qu’il nomma le basketball (traduction panier-ballon). Les étudiants, un peu trop enthousiastes et habitués aux sports de contact comme le football américain, le football ou le rugby, finissent la première partie par plusieurs blessés dans les deux équipes. Entre K.O., épaule démise et oeil au beurre noir, le professeur Naismith doit trouver la parade.

«Après ce premier match, j’avais peur qu’ils s’entretuent. Mais ils n’ont pas arrêté de me demander de les laisser rejouer. Donc j’ai inventé un peu plus de règles. Et la plus importante était que l’on ne pouvait pas courir avec le ballon dans les mains. Cela a mis fin aux plaquages et aux coups. On a essayé de jouer avec ces règles et il n’y a pas eu un seul blessé

Dr James Naismith lors d’une interview aux Jeux Olympiques de 1936

Naismith établit treize règles principales (les Treize Règles Originelles) afin de cadrer ses étudiants dans la pratique de ce sport. Ces règles paraissent dans le magazine de l’université en janvier 1892. Il sera dorénavant interdit de courir en portant la balle, de donner des coups d’épaule, de tenir, pousser ou faire trébucher. Beaucoup de ces règles sont encore en vigueur. Les matchs seront coupés en quatre quart-temps de quinze minutes avec une pause de cinq minutes entre chaque. Les caisses de pêche ne disposant pas de fond il fallait récupérer à chaque fois le ballon, lassé de prendre une perche à chaque fois, il décide d’évider les caisses, ce qui donnera de la continuité au jeu. Le 11 mars 1892 se déroule le premier match public entre les élèves et les enseignants de la Springfield Christian Training Association. Victoire 5-1 des étudiants.

Quelques semaines après l’invention du basketball, les étudiants vont introduire ce sport dans leur propre YMCA (Young Men’s Christian Association) et envoyer les règles du jeu dans les YMCAs de tout le pays. Du fait de la présence de beaucoup d’étudiants étrangers dans les universités, le basketball va très rapidement se faire un nom dans un temps assez court.

En 1892 le jeu est adapté également pour les femmes et la première rencontre se déroule le 1er mars 1893 au Smith College de Northampton dans le Massachussets. La YMCA permet au développement du basket aux Etats-Unis et au Canada mais aussi dans le monde entier. Le premier match en Europe se déroule en 1893 à Paris dans le quartier de Montmartre, mais des rencontres sont organisées également en Chine, en Inde, au Japon etc…

Le plus vieux terrain au monde se trouve à Paris, 14 rue de Trévise (NB: les panneaux ne sont pas d’origine!)

En 1894 la planche derrière le panier est introduite pour éviter d’aller chercher le ballon tout le temps et de permettre de faire des tirs avec la planche. La première rencontre universitaire est organisée le 9 février 1895 entre Minnesota A&M (futur Minnesota University) et Hamline University avec deux équipes de neuf joueurs (score : 9-3). Le premier match à cinq contre cinq se joue le 18 janvier 1896 entre l’université de Chicago et l’université d’Iowa (score : 15-12). Cette rencontre est organisée par un ancien élève de Naismith : Amos Alonzo Stagg.

En 1897 le nombre de joueurs est fixé à cinq (d’autres sources citent l’année 1900) et l’Amateur Athletic Union (AAU) devient le gestionnaire du basketball à la YMCA. En 1902 la Ivy League Basketball est créée et comporte les universités de Harvard, Yale, Princeton et Cornell.

En avril 1905, les représentants de quinze universités se regroupent et créent le Basket Ball Rule Committee (Comité de Réglementation du basketball) dans l’idée de superviser le basket universitaire. Dans le même temps l’Intercollegiate Athletic Association naît et quatre ans plus tard, en 1909, ce dernier absorbe le Comité et devient en 1910 la National Collegiate Athletic Association (NCAA). Le premier tournoi NCAA verra le jour au Madison Square Garden à New York en 1939 et se déroule tous les ans depuis, au mois de mars lors de la March Madness. NCAA et AAU se disputeront pendant des années le contrôle des règles du jeu.

COUPS D’ESSAI ET SEGREGATION RACIALE

National Basketball League – 1898

L’année 1898 voit James Naismith partir à l’université de Kansas chez les Jayhawks après avoir enseigner le basketball à Springfield puis à Denver dans le Colorado. Adolph Rupp, ancien élève de Naismith, rencontre le succès quant à lui à l’université de Kentucky.

Les règles officielles sont légèrement modifiées dont une indispensable de nos jours : l’autorisation du dribble. Ce dernier était déjà utilisé par certains joueurs car cette action n’allait pas à l’encontre d’une des treize règles originelles. Difficile cependant de traverser le terrain et réaliser un « coast-to-coast » avec un ballon qui n’est pas uniformément rond.

L’équipe des Camden Electrics lors de la saison 1898/1899 – Source: DVRBS

Cette même année est créée la NBL (National Basketball League) aux Etats-Unis afin de promouvoir un sport moins violent et de montrer sa pratique dans le respect des règles. Cette ligue comprend six équipes lors de la saison 1898/1899 dont trois dans la région de Philadelphie : Clover Wheelmen, Germantown Nationals, Hancock Athletic Association et trois dans l’état du New Jersey : Trenton Nationals (les premiers champions), Camden Electrics, Millville Glass Blowers. L’année suivante les New York Wanderers arriveront dans la ligue, deux équipes de Pennsylvanie n’ayant pas pu finir la première saison. Cette ligue précurseuse ne durera malheureusement que jusqu’en 1904 mais les bases sont posées et de nombreux championnats seront organisées par la suite.

🗽 Le Smart Set Athletic Club of Brooklyn et le St. Christopher Club of New York City – 1904

En dépit de la ségrégation raciale instaurée aux Etats-Unis dans la première moitié du siècle dernier, le basket est adopté également par la population afro-américaine. James Naismith forme John McLendon qui est reconnu comme le tout premier entraîneur afro-américain de basketball mais le professeur ne pu entraîner d’équipes mixtes malgré ses convictions profondes d’égalité de la jeunesse.

Source: the New York Times

En 1904 apparaissent un douzaine d’équipes composées uniquement de joueurs noirs que l’on surnomme les « Blacks Fives ». Ces Black Fives sont présentes dans toutes les plus grandes villes du pays à l’époque : New York City, Washington, Chicago, Pittsburgh, Philadelphie, Cleveland… elles ont le statut d’équipes amateurs car le statut de professionnel ne leur est pas permis. Cela n’arrête pas la communauté afro-américaine qui créer à New York City en 1907 la première ligue « all-black » : la Olympian Athletic League et regroupe les deux plus vieux clubs afro-américains que sont le Smart Set Athletic Club of Brooklyn (futur vainqueur en 1908) et le St. Christopher Club of New York City. Ils sont accompagnés du Marathon Athletic Club et le Alpha Physical Culture Club. Cette même année 1907 voit se disputer le premier match inter-ville, le Smart Set Athletic Club of Brooklyn fait le voyage jusqu’à Washington D.C. pour rencontrer le Crescent Athletic Club. En 1910 la Howard University sera la première équipe universitaire afro-américaine.

🗽 Les New York Renaissance« The greatest basketball you have never heard of » – 1923

La première équipe afro-américaine professionnelle se nomme le Commonwealth Big Five fondé en 1922 qui sert de modèle pour Robert « Bob » Douglas l’homme fondateur le 13 février 1923 de l’équipe la plus connue des équipes professionnelles noires, basée à Harlem, le New York Renaissance (anciennement appelé au niveau amateur les Spartans Braves of Brooklyn).

John Wooden qui nous a quitté en 2010, est considéré comme le plus grand entraîneur universitaire américain de tous les temps. Il remporte le titre NCAA en tant que joueur en 1932 et en tant qu’entraîneur 10 fois entre 1964 et 1975. Il affirme que les New York Rens est la meilleure équipe qu’il ait pu voir jouer, il les affronte à plusieurs reprises sous le maillot d’une équipe rivale, les Kautskys d’Indianapolis. Venant d’un ancien coach des Bruins de UCLA qui entraîna des Hall of Famers tels que Kareem Abdul-Jabbar, Gail Goodrich ou Luke Walton, cela montre le niveau de cette équipe méconnue du grand public. Abdul-Jabbar nous apprend également dans son livre que les Rens sont la toute première équipe détenue par un propriétaire noir et composés de joueurs salariés noirs.

Source: Pinterest

Bob Douglas, le propriétaire des New York Renaissance, est surnommé « The Father of Black Basketball ». L’équipe évolue au tout début sur un terrain qui se trouve être également un dance-floor dans l’hôtel Renaissance mais cela n’empêche pas les William « Pop » Gates ou Charles « Tarzan » Cooper d’attirer les foules lors de leurs matchs. De 1923 à 1949, les Rens, de part leur handle (capacité à dribbler) et leur jeu de passes supérieur à la moyenne, et en dépit d’une ségrégation raciale toujours omniprésente, affrontent et dominent clairement leurs adversaires (blancs ou noirs) pour en faire une des meilleures équipes du pays. Ils font la fierté de la population afro-américaine en battant des équipes composées essentiellement de joueurs blancs dont les Original Celtics, équipe dominante à la même époque.

Au sommet de leur domination entre 1929 et 1940, les Rens gagnent 1303 rencontres sur 1506 possibles. Lors de la saison 1932/1933 ils affichent un bilan victoires-défaites de 120-8 et enchaîneront 88 victoires en 86 jours ! Six de ces huit défaites viennent des Original Celtics (ils les battront huit fois en retour). Ils remportent enfin le premier championnat de basketball professionnel en 1939 : le World Professional Basketball Tournament à Chicago, en battant les Oshkosh All-Stars en finale 35-24. Cette saison là voit également une série de 68 victoires se concrétiser. Beaucoup de joueurs des Rens s’en iront vers Washington pour former l’équipe des Washington Bears et remporteront à nouveau le tournoi en 1943 face, encore une fois, aux Oshkosh All-Stars.

Un déménagement de New York vers Dayton dans l’Ohio a lieu pour la saison 1948/1949 lorsque la National Basketball League version 2.0 de 1937 les invite pour devenir les Dayton Rens et remplacer les Detroit Vagabond Kings mais une saison plus tard le club disparaîtra avec le départ de plusieurs joueurs vers d’autres équipes. Au final cette équipe méconnue des plus férus de basketball affiche un bilan de 2588 victoires pour seulement 539 défaites ainsi qu’une structure professionnelle qui permit de casser les barrières raciales afin de permettre aux joueurs afro-américains d’intégrer les grandes ligues à l’avenir.

💈 Les Harlem Globetrotters – 1928

En 1926, Abe Saperstein récupère l’équipe professionnelle des Savoy Big Five situé dans le quartier de South Side à Chicago. Cette équipe de « Black Fives » jouaient des matchs exhibition dans le hall de l’hôtel Savoy d’où son nom au moment de l’arrivée de Saperstein. Ce dernier devient en 1928 le promoteur et manager de la nouvelle équipe créée par une partie des joueurs qui quitte l’équipe après des désaccords et trouve l’idée de les renommer par un nom mondialement connu de nos jours : les Harlem Globetrotters.

Abe Saperstein (à gauche) avec l’équipe des Harlem Globetrotters dans les années 1930 – Source: NBA History

L’équipe va commencer son histoire en réalisant plusieurs road-trips dans l’état de l’Illinois et celui voisin de l’Iowa puis au fur et à mesure de rayonner dans le pays. Ayant choisi de prendre le nom de « Harlem » alors que ses joueurs sont des chicagoans, Saperstein veux rendre hommage au quartier new yorkais représentant au mieux le centre de la culture afro-américaine. Il faudra quand même attendre 1968 pour les voir évoluer à Harlem !

1934 est une de leur meilleure année, les Globetrotters finissent avec un fabuleux bilan de 152 victoires pour deux petites défaites. Cinq années plus tard ils participent à leur premier tournoi professionnel et se font éliminer par les « grand frères » des Rens de New York mais réussissent à remporter le World Professional Basketball Tournament en se défaisant les Chicago Bruins en finale l’année suivante. Les joueurs trop forts pour leurs nombreux adversaires et sous l’influence du génial Reece « Goose » Tatum, commencent en parallèle à offrir un véritable show pendant les matchs incluant de toutes nouvelles figures et facéties qui ravissent le public.

Reece « Goose » Tatum dans ses oeuvres – Source: Britannica

« The game that changed a sport » : Une des plus grandes performances réalisées par les Harlem Globetrotters se passe le 19 février 1948 lors d’un match face à la toute jeune équipe NBA des Minneapolis Lakers de George Mikan et Jim Pollard, deux futurs Hall of Famers. Organisée par le manager Abe Saperstein et l’entraîneur des Lakers Tex Winter, le rencontre se déroule au Chicago Stadium devant 18000 spectateurs (le record étant de 9000 à l’époque) ! L’équipe des Globetrotters composée de Reece « Goose » Tatum, Marques Haynes, Ermer Robinson, Wilbert King et Louis « Babe » Pressley remporte le match au buzzer 61-59 et réitère sa performance l’année suivante par une nouvelle victoire 49-45.

En 1950 trois joueurs des Globetrotters sont draftés par des franchises NBA : le tout premier est Chuck Cooper par les Boston Celtics que l’on peut désigner de surcroît comme le tout premier joueur afro-américain drafté en NBA, puis Nat « Sweetwater » Clifton par les New York Knicks et enfin Hank DeZonie par les Tri-Cities Blackhawks (futurs Atlanta Hawks).

En 1959 les Harlem Globetrotters avec dans ses rangs le légendaire Wilt « The Stilt » Chamberlain part jouer, en pleine Guerre Froide, à Moscou, neuf matchs exhibition dans le Lenin Central Stadium devant 14000 soviétiques silencieux, dubitatifs sur la façon de jouer des américains. Une autre culture !

Wilt Chamberlain sous le maillot des Harlem Globetrotters – Source: Pinterest

L’EVOLUTION DU PROFESSIONALISME

Les New York Original Celtics – 1922

Considérés comme les « Fathers of basketball » (les pères du basketball), les Original Celtics sont une équipe professionnelle qui se déplace de ville en ville dans tout le pays (à la manière d’un cirque) afin d’affronter les meilleures formations locales dans des matchs exhibition. Elle n’a par ailleurs aucun lien avec les Boston Celtics de nos jours. Le propriétaire James Furey organise des matchs presque quotidiennement et les Original Celtics deviennent une des équipes les plus compétitives du pays. Ils sont considérés comme les champions du monde de la discipline entre 1922 et 1928 l’année de la dissolution. Pour preuve de leur compétitivité, ils finissent la saison 1922/1923 avec un bilan de 193 victoires et 11 défaites ! Des joueurs dominants composent cette formation tels que Henry « Dutch » Denert ou bien les « Hall of Famers » Nat Holman, Joe Lapchick et le scoreur John Beckman surnommé « The Babe Ruth of Basketball ».

Les Original Celtics en tenue d’avant-match

American Basketball League (ABL) – 1925

Les Etats-Unis rentrent dans la Première Guerre Mondiale en 1917 ce qui permet à l’armée américaine de faire la promotion et la découverte du basketball en Europe dont James Naismith qui passe deux années en France. A noter que le premier tournoi entre la France, l’Italie et les Etats-Unis se déroule à Paris en 1919.

A partir de 1909 se met en place la première ligue majeure professionnelle de basketball : la Eastern League (EL) puis s’en suit la création de la Metropolitan Basketball League (MBL) en 1921 et l’American Basketball League en 1925. Joseph Carr le créateur de l’ABL mais aussi de la National Football League (NFL) trois ans auparavant, se fixe comme objectif de regrouper les neuf meilleures équipes indépendantes basées dans l’Est et le Midwest américain mais, comme l’EL et la MBL, elle n’aura qu’un temps restreint de vie, le nombre d’équipes étant aléatoire au fil des années et les revenus plus que médiocres hormis lors des matchs des Original Celtics. L’ABL sera effective jusqu’à la saison 1954/1955 puis sera dissoute.

National Basketball League (NBL) – 1937

C’est en 1936 que les entre-deux sont supprimés après chaque panier et c’est cette même année que le basketball est introduit aux Jeux Olympiques de Berlin. Lors de l’année 1939, à l’orée de la Seconde Guerre Mondiale, le professeur James Naismith décède à Lawrence dans le Kansas où il aura fini ses jours, non loin de la dernière université qu’il entraîna jusqu’en 1907.

La NBL est créée par trois compagnies que sont General Electric, Firestone et Goodyear. Le nom est le même que la ligue de 1898 mais ce n’est qu’un mauvais concours de circonstance car le premier nom de la ligue en 1935 était la Midwest Basketball Conference (MBC) mais les propriétaires ont voulu un nom plus attractif. En premier lieu cette ligue est prévu pour des équipes basées autour des Grands Lacs c’est à dire dans les états du Minnesota, Wisconsin, Illinois, Michigan, Indiana et Ohio.

Les premières années sont dominées par l’équipe des Oshkosh All-Stars, menée par son pivot Leroy « Cowboy » Edwards qui arrive cinq fois de suite en finale de la saison 1937/1938 à la saison 1941/1942. Ce même Edwards remporte les trois premiers trophées de Most Valuable Player (MVP – meilleur joueur) de l’histoire de la ligue. En 1942 certaines équipes cassent les barrières de la ségrégation raciale et accueillent en tout une dizaine de joueurs afro-américains dans leurs effectifs. La seconde équipe dominante de la NBL se révèle lors de la saison 1941/1942 : les Fort Wayne Zollner Pistons, ancêtre des Detroit Pistons, qui finissent en finale cette année et ce jusqu’à la saison 1944/1945. Durant ces années de domination leur meilleur joueur Bobby McDermott remporte le titre de MVP quatre fois de suite.

Bobby McDermott – Source: Pro Basketball Encyclopedia

Plusieurs équipes de cette ligue sont des aïeules de franchises NBA actuelles. En effet outre les Fort Wayne Pistons sont devenus au fil du temps les Detroit Pistons, les Buffalo Bisons vont s’appeler les Tri-Cities Blackhawks, eux-mêmes futurs Atlanta Hawks. Les Denver Nuggets furent créer en 1948 ; les Rochester Royals et les Syracuse Nationals quant à eux deviendront respectivement les Sacramento Kings et les Philadelphia 76ers. Enfin lors de la saison 1947/1948 les Minneapolis Lakers, futurs Los Angeles Lakers, accueillent en son sein un certain George Mikan, meilleur rookie de l’année au sein des Chicago American Gears lors de la saison 1945/1946.

George Mikan est le joueur le plus dominant de la NBL et permet aux Chicago American Gears de remporter le titre en 1947 et aux Minneapolis Lakers celui de 1948. Mikan tourne à 19,85 points par match et, hormis Mel Riebe à 18,91, aucun autre joueur ne dépasse les 14 points de moyenne ; une des multiples preuves du talent du jeune pivot sorti de DePaul University. A savoir que dû à un manque d’infrastructures les équipes peuvent être appelées à jouer dans des gymnases universitaires, des salles des fêtes ou bien même des tavernes !

George Mikan sous le maillot des Lakers de Minneapolis face à l’équipe des Rens de New York

Basketball Association of America (BAA) – 1946

La BAA est créée un 6 juin 1946 et le premier match de son histoire oppose les Toronto Huskies contre les New York Knickerbockers plus connus sous le nom de Knicks. Les équipes jouent dans de grandes arénas comme le Boston Garden, le Madison Square Garden ou le Chicago Stadium, des arénas qui accueillent également des rencontres de hockey sur glace. La BAA rencontre plus de succès de son aînée la NBL et certaines équipes quittent la NBL et intègrent la BAA lors de la saison 1948/1949 comme les Minneapolis Lakers en compagnie des Fort Wayne Pistons, des Indianapolis Jets et des Rochester Royals. Trois équipes originelles lors de la création de la BAA en 1946 évoluent toujours sous nos yeux, en effet les New York Knicks cités plus haut mais aussi les Boston Celtics et les Philaldelphia Warriors, futurs Golden State Warriors.

Source: The Canadian Encyclopedia

Au sein de l’équipe des Warriors de Philadelphie joue un attaquant insatiable du nom de Joe Fulks surnommé « the first of high scoring forwards » (le premier des arrières scoreurs). En effet le basketball depuis ses débuts est très fortement (quasi) axé sur le jeu intérieur et les arrières n’ont qu’une fonction de passeur en attaque et de premier rideau défensif. Fulks sera un pionnier de nos meneurs actuels.

Joe Fulks – Source: NBA History

La fusion en 1948 de la BAA et de la NBL (obligée de s’arrêter dû aux départs de ses talents) va former la ligue que l’on connaît tous : la National Basketball Association (NBA). Celle-ci regroupera les plus grands talents du pays dès sa première année et brisera les barrières raciales en intégrant en son sein les joueurs afro-américains pour enfin former des équipes professionnelles mixtes. Les débuts de la NBA seront quelque peu compliqués au niveau de sa mise en place, de sa compétitivité, de ses affluences et de son essor économique. Elle réussira tout de même à devenir la plus grande ligue majeure de basketball au monde mais ça… c’est une autre histoire !

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