Après quasiment deux semaines de compétition acharnée, on connaît enfin les deux joueurs qui combattront pour le titre à Melbourne. Au bon souvenir de leur huitième de finale ici-même il y a deux ans, Novak Djokovic et Daniil Medvedev se retrouvent pour une finale qui s’annonce plus qu’indécise. Au-delà de la symbolique de l’affrontement et le passage de témoin vu par certains observateurs, ce match va se jouer sur des éléments bien précis. En guise de mise en bouche, le CCS décrypte pour vous les clés de la finale de ce passionnant Open d’Australie 2021.
Le physique, condition à la victoire finale
On le sait, pas la peine d’espérer quoi que ce soit en Grand Chelem si l’organisme n’est pas prêt à encaisser des matchs au rythme élevé. Souvent même, laisser beaucoup d’énergie sur le court peut se payer cash par la suite, Dominic Thiem en est le parfait exemple sur cet Open d’Australie. Et entre les deux joueurs de cette finale, c’est sans aucun doute le numéro un mondial qui a laissé le plus de plumes sur le court depuis le début du tournoi, notamment face à Tiafoe, Raonic, Zverev, mais surtout contre le jeune Taylor Fritz où « Djoko » est passé tout près de l’élimination. C’est aussi lors de ce match que le Serbe a apparemment été saisi par de violentes douleurs abdominales. Malgré ses 33ans, Djokovic sait écouter son corps et le préserver quand il le faut, et on voit bien que depuis ce match face à l’Américain, tout est rentré dans l’ordre sur le plan physique. Lui-même l’a dit, il a joué son meilleur match contre Karatzev depuis le début du tournoi et n’a plus aucune douleur. En ajoutant à cela le jour de récupération supplémentaire dont il bénéficie avant cette finale, on se dit que Nole est quand même bien armé sur le plan physique. Mais Daniil Medvedev a réalisé de son côté un Open d’Australie express, gagnant tous ses matchs en 3 sets, excepté le troisième tour contre Krajinovic qui fut d’ailleurs son premier match remporté en 5 sets. Même si le Russe est bien moins habitué que son adversaire à jouer des matchs marathon, il affiche tout de même une forme et un niveau de jeu exceptionnels. On l’a vu contre Tsitsipas, il est aussi tranchant dans ses frappes qu’en début de tournoi et ne montre aucun signe de fatigue. Et malgré un jour de repos en moins que Djokovic, nul doute que le quatrième mondial n’aura à se soucier que de son tennis lors de sa finale. Suffisant pour venir à bout du maître des lieux ?
Entre deux joueurs solides en fond de court et qui aime par-dessus tout mettre la mobilité de leurs adversaires à rude épreuve, on devrait assister à pas mal de longs rallyes. La faculté à répéter les échanges à haute intensité et à multiplier les courses sera déterminante dans cette opposition. Un match en 5 sets n’est pas non plus à exclure et les deux joueurs devront faire abstraction des premiers signes de fatigue et maintenir une certaine puissance de frappe s’ils ne veulent pas compromettre leurs chances de victoire. Bien malin qui prédira le scénario de la rencontre si celle-ci s’éternise, entre un Medvedev peu habitué à disputer des batailles à rallonge et un Djokovic forcément moins frais que durant ses jeunes années.
Bien servir avant tout
Le joueur russe nous l’a encore confirmé contre Tsitsipas en demi-finale : son service est l’une des armes les plus dangereuses de sa panoplie. Avec 17 aces et 88% de points gagnés sur sa première balle, Medvedev a pu compter sur sa mise en jeu pour mettre en difficulté son adversaire. Mais face au meilleur relanceur du circuit qu’est Djokovic, l’enjeu pour lui sera surtout de sortir des grosses premières dans les moments importants, tout en essayant de varier au maximum les zones surprendre au maximum son adversaire.
Medvedev nous a prouvé tout au long du tournoi qu’il est difficile à breaker. En effet, sur les 20 sets qu’il a disputé lors de cette quinzaine australienne le Russe à perdu son service qu’à 8 reprises. Quand le « Djoker » l’a lui perdu à 11 reprises en 23 sets disputés. Le Serbe se doit aussi de très bien servir sur cette finale, premièrement pour se permettre de remporter des points facilement, deuxièmement parce que son adversaire du jour sera à l’affût de la moindre occasion. Medvedev a su nous prouver tout au long du tournoi qu’il savait également prendre le service adverse. En effet, sur les 20 sets disputés par le Russe, il a pris le service de son adversaire à 35 reprises. Parmi les joueurs qu’il a rencontré se trouve de gros serveurs comme Pospisil, Tsitsipas ou encore Rublev. Mais qu’en est-il du meilleur relanceur du monde ? Djokovic, ayant disputé 3 sets de plus, a breaké moins de fois Medvedev. Le Serbe a réussi à prendre le service de ses adversaires à 30 reprises. Il a notamment croisé sur son chemin des joueurs comme Chardy, Raonic ou encore Zverev. Le service sera donc une clé majeure pour la victoire finale
L’expérience
Ce n’est un secret pour personne, comme tout membre du Big 3 qui se respecte il faut posséder son tournoi fétiche. Rafael Nadal a Roland Garros, quand Roger Federer préfère le gazon de Wimbledon. Novak Djokovic a un sacré penchant pour l’Australie. En effet, c’est ici, à l’Open d’Australie, que le Serbe a remporté le plus de ses tournois du Grand Chelem. Avec 8 trophées soulevés sur la Rod Laver Arena, en autant de finales disputées, « Djoko » est le maître incontesté de ce tournoi. Mais face à lui se dresse un joueur qui nage en pleine confiance actuellement. En effet, Daniil Medvedev est sur une série de 20 victoires consécutives, série qui a débuté lors du Masters de Bercy l’an dernier. Mais le plus marquant réside dans le fait que sur ses 20 victoires, 12 sont sur un membre du Top 10. Tout les joueurs du Top 10 y sont passés, à l’exception de Roger Federer, blessé. On le sait, être en pleine confiance ne garantit pas une victoire finale. L’exemple parfait est celui de Dominic Thiem. L’Autrichien a dû attendre sa quatrième finale de Grand Chelem avant de pouvoir enfin soulever le trophée. Malgré l’expérience qu’il avait engrangé dans les finales précédentes il avait totalement déjoué dans les deux premiers sets avant de remettre la marche en avant et de s’imposer. Le Russe l’a bien compris, il faut se décharger au maximum de toute cette pression et la mettre sur l’adversaire.
Ici, je n’ai pas beaucoup de pression, puisqu’il n’a jamais perdu une finale. Je vais venir et jouer mon meilleur tennis et on verra bien. Il a plus d’expérience, c’est sûr, mais aussi plus à perdre.
Daniil Medvedev en conférence de presse
L’aspect mental
Au-delà de leur forme physique, un élément clé de ce match sera la faculté pour ces deux joueurs à savoir gérer leurs émotions. Pour Nole comme pour Daniil, leur mental a été mis à rude épreuve durant cet Open d’Australie et cela a failli leur faire jouer bien des tours. Énervements pour avoir fait un mauvais retour qui termine sa course dans le filet. Insulte et critique envers son coach, les deux phénomènes nous promettent un affrontement électrique. Le Russe semble être en mesure de déstabiliser le Serbe pour qu’il s’agace. Alors que Djokovic, lui, va tenter de pousser Medvedev dans ses retranchements en lui proposant un match à plus de 3 sets. C’est à ce moment que les deux gladiateurs se livreront une partie magique. Mais comme l’a déclaré Medvedev avant son match, celui qui a la pression, c’est bien Djokovic. Déjà, l’an dernier, il n’est pas passé loin de céder son trône à l’Autrichien Dominic Thiem. Cette année, le Russe fera tout son possible pour faire taire le Serbe et ses petites piques envers la Next Gen.
Les pronos de rédac
Maxime : Medvedev en 4 sets
Ronan : Djokovic en 5 sets
JB : Medvedev en 4 sets
Robin : Medvedev en 5 sets
Ce duel épique entre les deux meilleurs relanceurs du circuit du moment promet une rencontre explosive. Alors tenez-vous prêt et rendez-vous demain 9:30 (heure française) pour un match de légende. Et pour vous qui remportera cet Open d’Australie ?