C’est déjà fini pour DeMarcus Cousins à Houston. Auteur d’un début de saison relativement convenable au vu de sa condition physique, le pivot âgé de 30 ans va prochainement quitter le Texas. Si les prétendants ne se bousculent pas au portillon, il y a néanmoins de fortes chances que DMC trouve chaussure à son pied. Tour d’horizon. (image : SI)
Yes Sir, he can Boogie
Ce vendredi, les Houston Rockets ont annoncé que le contrat de DeMarcus Cousins devenait garanti à hauteur de 2,3 millions de dollars. Une décision qui n’a pas surpris grand monde, tant l’investissement restait raisonnable financièrement. Deux jours plus tard, on apprenait par Shams Sharania de The Athletic que le pivot allait quitter la franchise texane. La raison ? Une volonté de développer des jeunes et de jouer small ball autour d’un Christian Wood installé au poste 5. Si le contrat de DMC a été garanti, c’était ni plus ni moins qu’un cadeau pour le remercier de son investissement irréprochable. Loin, très loin de son meilleur niveau (25 pts, 13 reb et 5 ast à 47 % au tir et 35 % à 3 pts en 2017/18), Cousins a montré des signes encourageants sous le maillot des Rockets, où il a eu l’occasion d’évoluer avec John Wall, son ami et ancien partenaire de Kentucky.
Fortement affaibli par ses deux graves blessures, il a beaucoup perdu en mobilité, en agilité, en explosivité… on peine à imaginer qu’il était aussi dominant sous le cercle il y a encore quelques années. Mais son apport au rebond défensif est toujours très régulier et sa palette offensive reste au-dessus de la moyenne de son poste, notamment à la passe et au tir longue distance. En 25 rencontres disputées cette saison, dont 11 comme titulaire, DeMarcus Cousins tourne à 9,6 points, 7,6 rebonds et 2,4 passes en 20 minutes, à 37,6 % au tir et 33,6 % à 3 pts. En 2021, son profil ne correspond plus au pivot d’aujourd’hui mais il pourrait encore apporter de bonnes minutes à plusieurs franchises diminuées à l’intérieur.
But he needs a certain team
Probablement coupé dans les jours à venir, le Houston Chronicle précise qu’un transfert de DeMarcus Cousins n’est pas à écarter. Son salaire étant peu encombrant, on imagine qu’un départ pourrait aisément se concrétiser sous n’importe quelle forme, et plusieurs franchises seraient prêtes à sauter sur l’occasion.
Dans le cas où Boogie serait coupé, il aurait le choix de sa destination. Dans cette configuration, on peut penser que son ambition est de rejoindre un contender ou au moins une équipe à la lutte pour les play-offs. On peut citer les Bulls, 9e à l’Est (13 V – 16 D) et en course pour une place en postseason. Lauri Markkanen a déjà manqué 15 matchs, Wendell Carter Jr. en a manqué 11. Chicago a plusieurs joueurs besogneux capable de rendre des services à l’intérieur mais aucun n’a le talent de DeMarcus Cousins, qui pourrait faire tourner l’attaque de Windy City quand les titulaire sont absents.

D’après Kevin O’Connor de The Ringer, un retour de DMC aux Lakers est envisageable. Privés d’Anthony Davis pour plusieurs semaines, les champions NBA auraient bien besoin de renfort à l’intérieur, alors que la perte de Dwight Howard et Javale McGee n’a pas été totalement compensée par les arrivées de Montrezl Harrell et Marc Gasol. Dans un environnement qu’il connaît bien et où il est apprécié, Boogie pourrait s’intégrer immédiatement et soulager la raquette purple & gold avec sa taille et sa science du rebond. Hélas, on peut craindre que son profil ne soit pas exactement ce que les Lakers recherchent, eux qui manquent de verticalité et de défense sur pick and roll.
Orphelins de Marc Gasol et Serge Ibaka, tous deux partis profiter du soleil de LA, les Raptors, après un début de saison compliqué, sont remontés à la 6e place de l’Est avec un bilan équilibré (15 V – 15 D). Cependant, s’ils comptent passer un tour de play-offs, ils vont devoir monter le curseur et cela va passer par un saut qualitatif dans la raquette. Irrégulier, Pascal Siakam apporte tout de même une grosse contribution offensive et est bien secondé par un Chris Boucher dont la progression se confirme. Or, aucun des deux n’est un vrai pivot. Le seul spécialiste du poste est Aron Baynes, role player de grande qualité mais qui manque certainement de talent. Avec l’addition d’un Boogie qui retrouve du rythme, le niveau de jeu de Toronto pourrait potentiellement s’élever.
Associated Press mentionne une autre piste pour Cousins : le Heat. Avec Meyers Leonard indisponible jusqu’à la fin de la saison, les finalistes NBA manquent de densité dans la peinture. Si Bam Adebayo a confirmé ses progrès et fait partie de l’élite de son poste, Miami manque de solutions derrière lui. Kelly Olynyk est apprécié pour sa capacité à étirer le jeu mais il est davantage à l’aise au poste 4. Le rookie Precious Achiuwa est valeureux mais encore tendre pour une équipe qui a les ambitions du Heat. Il pourrait y avoir du mouvement à South Beach et on ne sait pas si DMC est une priorité, mais ce serait un ajout de choix pour Erik Spoelstra.
Reste la possibilité Celtics. Avec le même bilan que les Raptors, les hommes de Brad Stevens sont dans le coup comptablement mais déçoivent dans le contenu, et les big men sont une partie du problème pour Brad Stevens. Tristan Thompson fait le travail au rebond mais son impact global est insuffisant. Le tonique Robert Williams apporte beaucoup de verticalité (2,27 m d’envergure) mais n’est pas assez constant en défense alors que Daniel Theis fréquente régulièrement l’infirmerie. On sait que Boston est à la recherche d’un shooteur de grande taille, ce qui permettrait d’ouvrir des espaces sur à Jaylen Brown et Jayson Tatum pour driver. Avec 33,6 % de réussite derrière l’arc sur 4,6 tentatives par match, les standards de DMC sont à mettre en perspective avec ceux de Daniel Theis (39 %) et Grant Williams (42 %) qui affichent un beau pourcentage mais sur un faible volume (moins de 3 tentatives).
Quand on parle d’un pivot sur le marché, comment ne pas mentionner les Nets ? Jarrett Allen sacrifié pour accueillir James Harden, Brooklyn doit faire avec une rotation raccourcie au poste 5 avec un DeAndre Jordan qui commence à ressentir le poids des années, les journeymen Noah Vonleh et Norvel Pelle, et Nic Claxton qui commence à pointer le bout de son nez. Le souci des pensionnaires du Barclays Center se situe surtout en défense et ce n’est pas ce qu’apportera Cousins, qui retrouverait alors Kevin Durant, qu’il connaît bien depuis son aventure à Golden State et… James Harden. On se souvient qu’en début de saison, DMC s’était agacé dans la presse des états d’âme de la star des Rockets avant que son transfert ne se réalise. Pour l’insider Harrison Faigen, la relation glaciale entre Harden et le pivot ne va pas dans le sens d’une arrivée de DeMarcus Cousins.
L’hypothèse Sacramento est-elle à exclure ? Promis à l’enfer dans la conférence Ouest, les Kings pointent à une honorable 11e place avec un bilan de 12 V – 17 D et peuvent espérer disputer le play-in. Marvin Bagley commence à s’affirmer aux côtés d’Hassan Whiteside mais on connaît la fragilité du jeune ailier-fort et l’irrégularité du pivot alors que Richaun Holmes est coincé à l’infirmerie. Un retour de DeMarcus Cousins à Sacto est-il réalisable ? On ne parierait pas dessus, mais impossible n’est pas Kings.

Juste devant les Kings, et c’est plus suprenant, les Mavs stagnent à la 10e place de l’Ouest et peinent à faire décoller leur saison. Dans la crainte de voir l’exercice s’achever plus tôt que prévu, Dallas pourrait effectuer des modifications dans son roster. Kristaps Porzingis retrouve peu à peu ses sensations mais le secteur intérieur a souffert des absences répétées de Dwight Powell et Maxi Kleber, notamment à cause du protocole Covid, et a dû composer avec un Willie Cauley-Stein dont les limites offensives sont criantes. Le gros match de DeMarcus Cousins (28 pts, 17 reb, 5 ast, 4 tirs primés) fin janvier face aux Mavericks va-t-il les inciter à étudier son dossier ?
DeMarcus Cousins et les Rockets, c’est bientôt fini. Selon le Houston Chronicle, il y a une chance qu’il soit en tenue pour affronter les Bulls ce lundi soir, pour ce qui devrait être sa dernière rencontre avec Houston. Ses aptitudes ne sont pas précisément celles du pivot moderne mais il reste un joueur ô combien talentueux et qui a montré qu’il était désormais capable de s’inscrire dans un collectif. Boogie va forcément rebondir, espérons que son prochain défi lui permette enfin de s’épanouir.