Marco Rose (prononcez “Marco Roseuh”) résonne dans toutes les têtes outre-Rhin. Depuis un an et demi et son arrivée au Borussia Mönchengladbach, l’ancien coach du RB Salzburg se révèle au plus grand nombre. En témoigne l’écho de son départ pour le Borussia Dortmund, programmé pour la fin de saison, officialisé le 15 février dernier. Son évolution est une suite logique. Rose a fait énormément progressé son équipe et ce soir à 21 h, il a la possibilité de le démontrer : réussir l’exploit en Ligue des Champions.
En est-il capable alors que son Gladbach va affronter l’une des meilleures équipes d’Europe du moment ? Ca risque d’être évidemment très compliqué, mais cela reste possible. Lorsqu’on sait qu’en phase de poule, son équipe a fait preuve d’une très grande force de caractère et que Manchester City a pêché face à plus petit que lui ces dernières années, une lueur d’espoir apparaît.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, il faut savoir que Marco Rose est né le 11 septembre 1976 à Leipzig en ex-RDA. Tout comme Jürgen Klopp, dont il est l’un de ses héritiers philosophiques, il a joué à Mayence une partie de sa carrière. C’est d’ailleurs là-bas qu’il a côtoyé l’actuel entraîneur de Liverpool, car il a joué sous ses ordres jusqu’en 2008. Ancien latéral gauche, Rose a très vite basculé de l’autre côté du terrain en devenant le coach de l’équipe réserve de Mayence en 2010. Il grimpe les échelons et devient n°1 au Red Bull Salzbourg en juin 2017. Une demi-finale de Ligue Europa au Vélodrome plus tard et le voici en Bundesliga. On se rend compte alors que son ascension est quasi-fulgurante.
Quel bilan avec les Poulains ?
1,78 point par match en 55 rencontres de Bundesliga. Voici la moyenne de points de Marco Rose avec Mönchengladbach en championnat. Personne n’a fait mieux dans toute l’histoire du club. Il devance des légendes comme Hennes Weisweiler, Udo Lattek et Jupp Heynckes, témoins des plus belles années du club. Rose aura donc marqué Gladbach de son empreinte, aussi bien dans les statistiques que sur le terrain. Sur le terrain justement, qu’est-ce que ca donne ?
Pressing, contre-pressing, verticalité, possession, transitions rapides, tout y est pour que le cocktail soit explosif. Il l’est. Ou en tout cas, cette saison, il est davantage visible en Ligue des Champions. Cette saison 2020-2021 est difficile pour le natif de Leipzig et ses hommes. Un calendrier chargé, un effectif relativement inexpérimenté et un équilibre difficile à trouver entre les matchs en semaine et ceux durant le week-end. L’année dernière, le Borussia Mönchengladbach a étonné et surpris ses adversaires par son insouciance. Depuis septembre, c’est plus compliqué. Néanmoins, les principes de jeu de l’entraîneur allemand sont toujours visibles même s’ils sont moins efficaces (ils risquent de l’être ce soir face à Manchester City).

Ses idées, qui se rapprochent de celles de Jürgen Klopp sur certains aspects, ont fonctionné en 2019-2020. En témoignent les très bons résultats obtenus. Ce n’est pas par hasard s’ils se retrouvent en 1/8e de finale de C1 ce soir. Une quatrième place décrochée en Bundesliga, ce fut une première depuis 2016-2017. Grâce à sa paire d’attaque française, Rose et ses joueurs ont terrorisé les défenses allemandes, c’est moins le cas cette saison. Cela ne les empêche pas d’être toujours autant agressifs offensivement et de multiplier les tirs (12,8 par match en moyenne). Malgré les problèmes évoqués, il faut savoir que la Bundesliga s’est resserrée cette saison, notamment par les progrès de certaines équipes comme l’Eintracht Francfort et le VfL Wolfsbourg.
Actuellement à la 8e place, le Borussia Mönchengladbach est à trois points de la Ligue Europa et à neuf points de la Ligue des Champions. L’objectif est réalisable, mais risque d’être compliqué. Cela laisse croire que l’équipe va jeter toutes ses forces dans la bataille afin d’espérer créer la surprise face au mastodonte anglais.

Le bilan est évidemment très bon lorsqu’on regarde ce que Marco Rose a accompli à la tête des Fohlen. Une Ligue des Champions retrouvée, mais surtout : un huitième de finale dans cette compétition. Chose qui n’était plus arrivée depuis 1978 (?!). De plus, sa philosophie de jeu colle parfaitement à l’identité du club, surtout lorsqu’on se réfère à son histoire et les fantastiques années 1970. Rose ne devrait pas être trop dépaysé à Dortmund…
Que peut-on espérer ce soir ?
Deux équipes joueuses, deux entraîneurs aux préceptes spectaculaires. On devrait assister à un match offensif. Mais pour quel résultat ? Manchester City part évidemment favori. L’équipe de Guardiola est dans une forme extraordinaire et cela ne va pas être simple pour son homologue allemand. De ce fait, doit-il espérer une défaillance tactique de la part de l’espagnol ? Surement, mais nous ne savons pas si ce Guardiola là est capable de passer à travers sa rencontre.

Marco Rose et ses joueurs doivent se donner à 300% s’ils veulent obtenir un résultat ce soir au stade Ferenc-Puskás. Le match est délocalisé à Budapest donc et nous avons vu hier soir que l’Atletico Madrid a souffert de ne pas pouvoir jouer véritablement à domicile. Malgré cela, Lars Stindl et sa bande vont devoir prendre le jeu à leur compte, en prenant des risques donc. Les matchs de poule, face à l’Inter et au Real, ont servi d’expérience, mais c’est un tout autre défi qui les attend. En tout cas, Rose va devoir sortir un gros match et faire des choix forts. C’est son heure et il est capable de créer la surprise.
La bataille tactique risque d’être décisive. Marco Rose a un coup à jouer et ses joueurs ont montré qu’ils pouvaient se transcender en Ligue des Champions. Espérons que Pep et ses joueurs ne tuent pas le suspense aussi rapidement que le Bayern Munich hier soir à Rome...