La 7e saison de l’histoire de la Formule électrique débute ce week-end par un double rendez-vous, ces 26 et 27 février, sur le circuit de Diriyah en Arabie Saoudite. Et pour la première fois, des courses de cette catégorie se dérouleront de nuit, à la seule lueur des projecteurs ! L’occasion de se plonger plus en détail sur un calendrier qui reste toutefois très provisoire et soumis à l’évolution de la crise sanitaire, sur les différentes forces en présence, et sur les nouvelles subtilités sportives…
Un calendrier en suspens
Pour l’heure, seules huit courses ont été officialisées, mais même celles-ci sont susceptibles d’évoluer, en fonction de la crise sanitaire du pays et de la région. Les tracés en plein centre-ville comme celui de Paris autour des Invalides, qui sont l’ADN de la catégorie, sont aussi ceux qui posent le plus de difficultés à organiser. La FIA et le promoteur du championnat se laissent ainsi du temps afin de proposer les meilleures alternatives possibles et un calendrier d’environ 12 courses. Plusieurs circuits permanents ou semi-permanents pourraient servir de replis, comme le Circuit Ricardo Tormo de Valence, lieu des essais de présaison, et qui accueillera pour la première fois une course de Formule E.
26 février : Diriyah (Arabie Saoudite) |
27 février : Diriyah (Arabie Saoudite) |
10 avril : Rome (Italie) |
24 avril : Valence (Espagne) |
8 mai : Monaco |
22 mai : Marrakech (Maroc) |
5 juin : Santiago (Chili) |
6 juin : Santiago (Chili) |
Un plateau plus relevé que jamais
Cette saison encore, 12 équipes et 24 pilotes s’affronteront entre les murs étroits, afin d’aller décrocher le titre, et de succéder à Antonio Félix Da Costa (DS Techeetah). Même s’il faut rester prudent quant à la lecture des résultats, les tests de pré saison qui se sont tenus à Valence fin novembre, ont pu donner une première tendance : c’est extrêmement serré ! En effet, le Top 10 se tenait en moins de O,20s, et tout le plateau en moins de 0,80s. Même si l’allemand Maximilian Guenther a signé le meilleur temps des 3 jours dans sa BMW, cette densité présage d’une saison plus ouverte que jamais !
DS Techeetah : Pilotes : Jean-Éric Vergne (FRA) et Antonio Félix Da Costa (POR)
Double championne du monde en titre, c’est l’écurie qui fait figure d’épouvantail avant le début de cette septième saison ! Ils pourront s’appuyer sur le même duo performant, qui a trusté les trois derniers titres pilotes : Vergne champion en 2018 et 2019, et Da Costa sacré en 2020 à Berlin pour la première fois de sa carrière.
Nissan E-Dams : Pilotes : Sébastien Buemi (SUI) et Oliver Rowland (GB)
Triple champion avec Renault, e-dams reste sur deux places de dauphin avec Nissan, derrière DS Techeetah. Mais l’écurie nippo-sarthoise pourra compter sur Sébastien Buemi, pilote historique de la FE, détenteur du record de victoires (13), et champion 2016 pour jouer aux avants postes. Tout comme son coéquipier Oliver Rowland, pilote très rapide en qualification qui a réussi à s’imposer pour la première fois la saison dernière, et qui pourrait bien venir jouer les troubles fêtes avec une plus grande régularité.

Mercedes-Benz EQ : Pilotes : Stoffel Vandoorne (BEL) et Nyck de Vries (NED)
Ils sont peut-être là, les principaux adversaires de DS Techeetah pour le titre ! Auteurs d’une saison remarquée pour leur entrée dans le championnat, avec notamment 4 podiums et un doublé lors de la dernière manche remportée par Stoffel Vandoorne, les 3e aux constructeurs seront sans aucun doute parmi les favoris de cette saison. Et l’écurie allemande peut s’appuyer sur une des pairs les plus prometteuses et talentueuses du plateau, Stoffel Vandoorne champion F2 et ancien pilote de F1, et Nyck de Vries, également champion de F2 et rookie de l’année l’an passé.
Envision Virgin Racing : Pilotes : Robin Frijns (NED) et Nick Cassidy (NZ)
Double vainqueur en FE, Robin Frijns aborde sa cinquième saison dans la catégorie, et la troisième avec Virgin. 4e au constructeurs l’an passé, l’écurie voudra tenir son rang, et pourquoi pas se mêler plus régulièrement à la lutte pour les podiums. Pour cela, Virgin fait confiance à Nick Cassidy (26 ans), champion de Super Formula au japon, qui va découvrir la série.
BMW i Andretti Motorsport : Pilotes : Maximilian Guenther (ALL) et Jake Dennis (GB)
Plus jeune vainqueur de l’histoire de la série, double vainqueur l’an passé, et dominateur lors des tests hivernaux, Max Guenther (23 ans) peut s’avancer comme un candidat crédible au titre. Il tentera d’épauler au mieux son nouveau coéquipier Jake Dennis (25 ans), avec qui, ils formeront le duo le plus jeune de la grille de cette saison.

Audi Sport ABT Schaeffler : Pilotes : Lucas Di Grassi (BRE) et René Rast (ALL)
Présent depuis le début de l’aventure et champion en 2017, Lucas Di Grassi aura à cœur de relever la tête après une saison délicate pour lui et son équipe. Auteur de belles remontées, il faudra augmenter la performance dès les qualifications afin de jouer avec les meilleurs. Il sera accompagné de l’allemand René Rast, arrivé en cours de saison l’an passé chez Audi après l’éviction de Daniel Abt. Il avait notamment décroché son premier podium en FE lors du 10e rendez-vous à Berlin.
Jaguar Racing : Pilotes : Sam Bird (GB) et Mitch Evans (NZ)
L’écurie anglaise se pose très clairement en outsider de luxe avec deux pilotes très expérimentés. D’un côté Mitch Evans, présent depuis le début de l’aventure Jaguar en FE en 2016/2017. Vainqueur l’an passé à Mexico, il n’avait pas réussi à tenir la cadence imposée par Da Costa pour jouer le titre, mais est rempli d’ambitions. Et de l’autre, c’est clairement le gros coup transfert de cette saison : l’arrivée de Sam Bird ! Victorieux au moins une fois par saison depuis la création du championnat, le britannique ne vise ni plus ni moins qu’une première couronne cette saison.
Tag Heuer Porsche Formula E Team : Pilotes : André Lotterer (ALL) et Pascal Wehrlein (ALL)
C’était la petite déception de l’an passé, avec une timide 8e place à l’arrivée. L’expérimenté André Loterrer, triple vainqueur au Mans, avait fait de son mieux pour tenir la baraque avec deux podiums, pendant que son coéquipier Neel Jani stagnait dans les profondeurs du classement. Pascal Wehrlein, ancien pilote F1, rejoint l’aventure après une saison et demi mitigée chez Mahindra. Après une saison d’apprentissage, et avec des pilotes de gros calibre, il faudra compter sur les allemands cette année !

Mahindra Racing : Pilotes : Alexander Sims (GB) et Alex Lynn (GB)
Seulement 9e l’an passé, l’écurie indienne se renouvelle avec l’arrivée d’Alexander Sims, vainqueur l’an passé à Diriyah (AS) avec BMW. Arrivé à Berlin en remplacement de Pascal Wehrlein, Alex Lynn prolonge son bail pour une nouvelle année avec Mahindra. Spécialiste des poles positions, le britannique tentera d’aller décrocher son premier podium.
Rokit Venturi Racing : Pilotes : Edoardo Mortara (SUI) et Norman Nato (FRA)
L’écurie monégasque disposant d’un powertrain Mercedes voudra rectifier le tir après une saison conclue à la 10e place. Le suisse Mortara, double vainqueur à Macao, rempile pour une troisième année et accompagnera le deuxième français de la grille, Norman Nato. Depuis longtemps annoncé très rapide, il aura l’occasion de se montrer au grand jour, et sera à surveiller de près !
Dragon – Penske Autosport : Pilotes : Nico Muller (SUI) et Sergio Sette Camara (BRE)
Repéré lors d’un « Rookie test » avec Audi en 2018, le Suisse Nico Muller va débuter sa deuxième saison en tant que titulaire avec l’écurie Dragon. Arrivé à Berlin pour disputer les 6 dernières courses de la saison dernière, Sergio Sette Camara, ancien pilote de F2, va lui débuter sa première année complète dans la catégorie. Ils n’auront pas tâche facile avec une monoplace qui n’a récolté que 2 petits points l’an passé.
NIO 333 Formula E Team : Pilotes : Oliver Turvey (GB) et Tom Blomqvist (GB)
Les saisons se suivent et se ressemblent pour l’écurie chinoise, une nouvelle fois dernière l’an passé avec 0 point inscrit. Et on voit mal comment elle pourrait refaire son retard tant il semble grand. L’équipage sera composé d’Oliver Turvey, qui embarque pour une 7e saison avec NIO, et Tom Blomqvist, qui avait été remarqué lors des dernières courses à Berlin en remplaçant James Calado chez Jaguar.
Stabilité de mise
Avant le prochain grand changement de réglementation repoussé à la saison 2022/2023, la FIA et la FE mise sur la stabilité afin de réduire les coûts. Ainsi, une seule homologation a été faite pour les deux prochaines saisons. De plus, pour tenir des comptes des difficultés liées à la crise sanitaire, les écuries auront le droit d’introduire leurs évolutions pendant la saison. Ce qui constitue le seul fait notable d’un point de vue technique. Les voitures seront ensuite figées jusqu’à la fin de la saison 2022, pour ce qui est des pièces. Les écuries pourront cependant travailler sur le système de contrôle (software) des monoplaces.
Sur le plan sportif, quelques évolutions avec notamment le nombre de trains de gommes allouer pour un week-end. Ce nombre passe de 2 à 1,5, il faudra donc pour les écuries faire les bons choix afin de garder le meilleur équilibre, et la meilleure performance possible jusqu’à la fin de la course.
Jamais la grille n’a semblé avoir été aussi relevée, que ce soit au niveau des équipes que des pilotes ! Même si les circuits en villes sont le cœur même de la catégorie, des circuits plus larges en périphérie pourraient nous offrir de plus belles batailles entre tous les prétendants. Rendez-vous à 18h vendredi et samedi pour les deux premières manche de cette saison !