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Les Wizards peuvent-ils viser plus haut ?

En très grosse difficulté en début de saison, Washington s’est ressaisi dernièrement avec notamment sept succès en huit matchs fin février. Alors y a-t-il vraiment du mieux et est-il possible de se battre pour quelque chose à l’Est ?

Changement de cap à venir du côté de la capitale ? Les Wizards ne sont toujours pas au niveau espéré avant la reprise, mais ils vont mieux. Après un début de saison apocalyptique, marqué par des défaites lors des cinq premiers matchs, un bilan catastrophique en janvier et un classement dans les bas-fonds de l’Est, les Wizards ne pouvaient de toute façon que faire mieux. Actuellement 12e alors que le All-Star break est décrété, les Sorciers affichent un bilan déjà plus honorable qu’il y a un mois. Avec 14 succès et 20 revers, l’effectif de Scott Brooks est certes en négatif, mais il reste à porté de franchises comme Charlotte, pourtant 7e !

Les Hornets sont eux aussi dans le négatif avec un bilan de 17 victoires pour 18 défaites. Pour dire, c’est le niveau de l’Est qui permet aux Wizards d’encore espérer être dans la course aux playoffs en fin de saison. Pour trouver une équipe de l’East Coast avec un bilan positif, il faut remonter jusqu’aux… Knicks, 5e avec 19 victoires pour une défaite de moins. De quoi croire que tout est possible.

Une période plus qu’encourageante

En tout cas Beal et consort remontent la pente, particulièrement depuis le 14 février et le succès contre les Celtics. Depuis ce match, le bilan de la franchise de la capitale est de 8 succès pour 3 revers, dont une série de 5 matchs gagnés consécutifs. Le plus ? Certains de ces victoires sont contre de gros poissons comme les Nuggets d’un Jokic injouable, les Lakers tenants du titre ou encore les Clippers et les Celtics. Quasiment à chaque fois, une donnée saute aux yeux lorsqu’on voit les scores : les matchs sont extrêmement ouverts, avec beaucoup de points inscrits.

Comme l’an passé, les Wizards affichent un niveau de défense peu enviable mais compensent avec une attaque bien huilée et un jeu en transition toujours fringuant. Sous la houlette d’un Beal meilleur marqueur de la saison avec près de 33pts par matchs et d’un Russell Westbrook qui prend de plus en plus de place dans l’effectif, ces Sorciers n’ont finalement pas grand-chose de différent avec ceux de l’année passée, qui ont échoué aux portes des Playoffs.

Russell Westbrook s’adapte de mieux en mieux à sa nouvelle équipe (crédits : The Athletic)

Que ce soit la dynamique de l’équipe, ses résultats ou même son style de jeu et son identité, rien n’a véritablement changé malgré l’apport de Russell Westbrook. Broodie est d’ailleurs simplement un homme en plus dans un effectif qui ne compte pas de gros changement et qui a simplement perdu Wall qui ne jouait de toute façon pas l’année dernière. Mais alors, pourquoi les Wizards  ont eu un trou en début de saison ?

Beal agâcé, Westbrook en rodage… début de saison cataclysmique

On le sait, en NBA, comme dans tout les sports, plus les défaites s’accumulent, plus l’ambiance générale de l’équipe se dégrade. C’est exactement ce qui s’est passé pour les Wizards. L’arrivée de Westbrook en début de saison avait pourtant amené une sorte de vent nouveau. On le voyait beaucoup communiquer avec ses nouveaux coéquipiers en pré-saison et son rôle de meneur d’hommes dans l’effectif avait l’air d’être une plus-value vraiment intéressante.

Pourtant, d’entrée de saison, c’est un groupe un peu divisé qu’on a retrouvé sur les parquets. Dès les premières défaites, de la tension et de la nervosité ont été ressentis. Un homme a symbolisé tous ces sentiments, c’est Bradley Beal. Le meilleur marqueur de la saison a clairement exprimé sa lassitude de perdre des matchs, tout en plantant personnellement 40 points. Peut-être se rendait-il compte qu’il ne gagnerait pas de titre avec cette équipe ? Ajoutez à cela la perte de Wall, avec qui Beal avait de grands projets, et la superstar en est même venue à songer à un départ de la capitale.

En plus de cela, Westbrook n’arrivant pas à garder de la régularité dans les performances malgré de plutôt bonnes statistiques, les résultats sont en chute libre. Le coaching de Scott Brooks est vivement critiqué, tout comme les performances de certains joueurs. Presque adulé l’année dernière, Davis Bertans peine à retrouver sa redoutable efficacité cette saison. Prolongé à prix d’or, pour un contrat de 80 millions d’euros sur 5 ans, le Letton ne tourne qu’à 11,5pts, 3,1reb et 0,9ast, à 38% de réussite. Une chute énorme par rapport à ses stats de l’année dernière, à base de 15,4pts, et presque 5 rebonds à près de 50 % au tir. D’ailleurs, ce sont surtout les pourcentages qui fâchent cette saison. Le sniper est passé de 42,4% de réussite derrière l’arc l’année dernière, à 38%, avec pourtant 3 tirs primés de moins tentés par match.

De l’adaptation, enfin

Pourtant, dans la défaite, des motifs d’espoir étaient visibles. Certains matchs sont dominés par les Wiz’. Le jeu est même parfois juteux quand Westbrook et Beal canalisent leurs pulsions d’isolations. Des défaites rageantes mais « encourageantes » contre les Nets et les Sixers rendent compte du certain potentiel qu’a cette équipe. Enfin, Scoot Brooks décide de faire des ajustements dans sa rotation. Pour le match contre les Celtics, qui signe le renouveau de Washington, Alex Len est remplacé dans le 5 titulaire par Mo Wagner. Et ça ne bougera plus.

Wagner est un pivot proche de l’ailer-fort et capable de shooter. Il crée donc légitimement du spacing dans l’attaque des sorciers. Du spacing ? C’est tout ce que demandent Westbrook et Beal qui aiment tenir la balle et éliminer leurs défenseurs pour finir dans la raquette. Westbrook surtout, tend à améliorer ses performances lorsque Wagner est sur le parquet. La clé de la réussite ? Pas totalement. Si les Wiz’ arrivent à trouver leur bonheur en attaque avec près de 115 points inscrits par matchs, ils restent l’avant-dernière défense de la Ligue avec 119pts encaissés par matchs. Un chiffre énorme qui sera le prochain gros chantier des Wizards, s’ils veulent vraiment se qualifier pour les Playoffs.

Les Wizards en playoffs, c’est pour l’instant une douce utopie. 12e de l’Est, les coéquipiers de Beal, meilleur marqueur de la saison, ont un retard conséquent à l’allumage. Une superstar qui boude, l’autre qui s’adapte, des failles évidentes et un coach débordé, rien n’allait. Mais un déclic et peut-être trouvé et si la bonne série de matchs gagnés continue, la franchise de la capitale pourrait se mettre à rêver de post-season. À suivre…

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