MMA

UFC 259 : des prelims à couper le souffle!

Dans la nuit de samedi à dimanche se déroulera l’UFC 259. Avec l’une des cartes principales les plus impressionnantes de l’histoire de l’UFC, avec pas moins de trois combats pour le titre, cet évènement sera un vrai régal pour les fans de MMA. Mais aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur les combats souvent trop peu évoqués de l’undercard, avec de gros noms, de jeunes talents… il y en aura pour tous les goûts.

Early prelims : beaucoup de talents

  • Mario Bautista vs Trevin Jones (bantamweight)

Pour débuter la soirée, rien de mieux qu’un combat chez les poids-coqs. Mario Bautista, l’américain, n’a été vaincu qu’une seule fois en 9 combats et ce lors de sa première apparition à l’UFC. Le spécialiste de la lutte et du jiu-jitsu brésilien s’en est bien remis et a enchaîné deux victoires, la première sur décision face à Jin Soo Soon en juillet 2019 et la seconde sur KO en février 2020 face à Miles Johns, après avoir mis une sacrée pression avec des flying knees qui ont fini par faire mouche. Ces deux combats lui ont permis de respectivement remporté le prix de combat de la soirée, et de performance de la soirée. Des récompenses non-négligeables financièrement tout d’abord, mais aussi prestigieusement.

Il affrontera Trevin Jones, un américain né à Guam qui lui, n’a combattu qu’une seule fois à l’UFC mais a été aussi plutôt remarqué, tout d’abord par sa prestation inattendue (victoire sur TKO face à Timur Valiev, très expérimenté) mais aussi par la tournure des évènements : cette victoire lui a été retiré à cause de la détection de marijuana dans son sang. Lui aussi est un as du JJB, mais son palmarès est plus mitigé (12-6-1).

Quoiqu’il en soit, on risque d’être servi au sol et dans les transitions voire en striking. Avantage Bautista pour la technique et la pression, avantage Jones pour la résistance et l’efficacité.

  • Uros Medic vs. Aalon Cruz (lightweight)

On monte de catégorie et on atterrit chez les poids-légers avec un combat entre deux guerriers repérés lors des Dana White Contender Series. Uros Medic, le “samouraï serbe” comme on le surnomme fera ses débuts à l’UFC après avoir littéralement écrasé sa division à l’Alaska Fighting Championship. Le combattant de 27 ans a terminé tous ses adversaires avant la limite, dont 4 d’entre eux avant la limite. Il est arrivé au DWCS avec un bilan parfait de 5-0 et a combattu face à Mikey Gonzalez lors de cette soirée du 4 août 2020. Et l’ancienne star de l’AFC a encore écrasé son adversaire du soir en le martelant de combos efficaces et brutaux, qui ont mis un terme au combat dès le premier round.

Aalon Cruz a donc un parcours similaire, à la seule différence qu’il a déjà combattu à l’UFC. Après avoir eu un parcours honorable au début de sa carrière, enchaînant victoires et défaites dans plusieurs promotions différentes, avant de faire le grand saut (également au sens propre) en s’imposant par flying knee au DWCS. Cependant, ses débuts à l’UFC ne se sont pas passés comme prévu, avec une défaite dès le premier round face à Spike Carlyle.

C’est un drôle de combat qui se profile avec Medic qui descend d’une catégorie, et son adversaire qui à l’inverse monte d’une catégorie. Avec une morphologie relativement similaire entre les deux combattants, il semble que l’un d’eux (Cruz) arrive plus costaud qu’habituellement tandis que c’est l’effet contraire qui devrait se produire chez le samouraï serbe. Cependant, beaucoup pensent qu’il n’y aura pas vraiment match, entre Uros qui n’a jamais vraiment été surclassé durant un combat et Aalon qui reste sur une défaite.

  • Livia Renata Souza vs. Amanda Lemos (strawweight)

Premier combat féminin de la soirée qui se déroulera chez les poids-pailles. Et c’est un combat entre deux anciennes championnes brésiliennes, Lemos ayant remporté le titre chez les bantamweight au Jungle Fight, et Souza l’ayant remporté en strawweight au Invicta FC, la promotion féminine la plus en vue dans le MMA. Le bilan des deux femmes est exceptionnel, Lemos étant en 8-1-1 tandis que Souza en 14-2.

Néanmoins, leur parcours démarre assez différemment : tandis que l’ancienne championne du Jungle Fight s’est surtout développée dans son pays natal, il n’a pas fallu longtemps à Souza pour non seulement s’attaquer aux Etats-Unis, mais également pour obtenir un titre, ce qu’elle a fait dès son premier combat.

Au niveau du combat, c’est une totale opposition de style. Lemos a fait ses preuves en striking, avec 5 de ses 8 victoires par KO, alors que Souza elle est une spécialiste de la soumission avec 8 de ses 14 victoires remportées grâce à ces techniques. Leur état de forme est similaire et on peut attendre un joli affrontement.

  • Sean Brady vs. Jake Matthews (welterweight)

Le nom de Sean Brady devrait vous interpeller car on en a déjà parlé parmi les combattants à suivre dans les prochaines années. Le combattant américain de 28 ans, spécialiste du muay thaï et du jiu jitsu brésilien a combattu 13 fois dans sa carrière professionnelle et a remporté l’intégralité de ses combats. Il a remporté le titre au Cage Fury, promotion liée à l’UFC et après sa première défense de titre, l’UFC l’a recruté. Depuis, il a remporté ses trois combats ici, dont son dernier par soumission dans ce qui lui a valu le titre de “performance de la soirée” il y a de ça 7 mois.

Mais face à lui se dressera un sacré talent également. Jake “The Celtic Kid” Matthews est originaire de Melbourne en Australie et à seulement 26 ans, il a déjà combattu plus de 20 fois pour un bilan plus qu’honorable de 17-4. Le jeune australien a même participé à The Ultimate Fighter mais s’est fait éliminer dès le premier tour. Cependant, il a eu une seconde chance qu’il n’a pas manquée. Il a combattu 12 fois à l’UFC depuis, remportant 8 de ces combats, dont son dernier il y a peu face à Diego Sanchez.

Ce combat sera très dur à prédire étant donné que les deux hommes sont des vrais talents bruts plutôt expérimentés pour leurs jeunes âges. Même si le bilan parfait de Brady lui donne probablement un avantage sur le papier, l’arrivée de Matthews chez les welter a changé la donne et son bilan dans la division est de 6-1 avec une petite défaite qui est venue ternir le palmarès mais à laquelle il a bien réagi. Attention cependant à l’explosivité des deux combattants, qui peuvent retourner la situation en un clin d’oeil. Mais celui qui sortira vainqueur aura remporté le test le plus important de sa carrière et deviendra dès lors une sérieuse option pour les premiers rôles.

  • Kennedy Nzechukwu vs. Carlos Ulberg (light heavyweight)

On monte encore de catégorie et on découvrira un visage, celui de Carlos Ulberg qui a récemment décroché son ticket pour l’UFC au Contender Series, en novembre dernier. Le combattant néo-zélandais, également connu localement pour ses participations à des téléréalités, n’a pas fait dans la tendresse en allongeant d’un combo gauche-droite Bruno Oliveira et a obtenu son ticket pour la plus grande des promotions. Il s’est également essayé par le passé à la boxe (1-0) mais aussi au kickboxing (6-0). Son palmarès en MMA est également de 5-0.

Kennedy Nzechukwu a fait preuve de patience et d’abnégation contrairement à son adversaire pour arriver là où il en est. Avec un bilan de 2-0, il s’essaie une première fois aux Contender Series en 2017 où sa victoire par décision partagée n’impressionne pas Dana White. Alors au lieu d’abandonner et de se décourager, le nigérian s’aguerrit et remporte deux nouveaux combats par KO avant de retenter sa chance l’an suivant, en 2018. Face à Dennis Bryant, il lâche un peu plus prise et sa grosse puissance ainsi que sa garde en fausse-patte déstabilisent l’adversaire. Victoire par KO et cette fois-ci c’est la bonne pour Kennedy qui intègre l’UFC. Il a perdu son premier combat mais remporta le second en août 2019. Et depuis… plus rien.

Un combat alléchant une fois de plus, avec deux “big men” très puissants et agiles aux parcours différents. Même si la porte d’entrée et la même, on a la manière “Ulberg” avec une carrière irréprochable et des combats dominés de la tête et des épaules, puis la manière “Nzechukwu” qui a connu de nombreux obstacles mais qui les a surmonté avec brio. Est-ce que Ulberg réussira son entrée dans la cour des grands? Est-ce que Nzechukwu reviendra en force? Quoiqu’il en soit, ce combat risque d’être spectaculaire et de ne pas aller à la décision.

  • Tim Elliott vs. Jordan Espinosa (flyweight)

Et pour clore ces early prelims, on redescend chez les poids-mouches avec cette opposition avec un vétéran de la division, et un jeune combattant qui y fait sa place, petit à petit. Elliott est professionnel depuis plus de 11 ans et a combattu 28 fois. Après un premier run à l’UFC peu concluant, il s’est relancé au Titan FC où il a remporté la ceinture dès son premier combat, avant de la défendre avec succès deux fois. Après cette période pleine de succès, il s’est réessayé à l’UFC en passant par The Ultimate Fighter et il a remporté le show! Depuis c’est assez compliqué pour lui, il reste sur 3 défaites et une petite victoire, mais il a affronté les plus gros noms de la catégorie donc…

De son côté, Jordan Espinosa est aussi un combattant relativement expérimenté, professionnel depuis 2012 et avec 24 combats à son actif. Mais son arrivée à l’UFC a été plus compliquée. Passé par de nombreuses promotions à travers l’Amérique du Nord, l’ancien champion de lutte du Nouveau-Mexique a dû lui aussi s’y prendre à deux fois avant de pouvoir rejoindre la plus prestigieuse des promotions. A sa première participation aux Contender Series, il affronte un combattant qu’il avait déjà affronté auparavant, Nick Urso. Mais sa victoire par soumission ne lui permet pas d’obtenir un contrat. Ce n’est qu’en juillet 2018 qu’il obtient ce qu’il convoitait depuis plus d’un an : grâce à sa victoire par TKO sur Riley Dutro, il empoche le contrat pour l’UFC. Depuis, il connaît un parcours moyen avec deux victoires et trois défaites.

Contrairement à la plupart des combats évoqués ci-dessus, celui-ci n’a pas le même enjeu. En effet, une victoire pour l’un de ces deux hommes pourrait mettre un terme à leur run à l’UFC et ils n’auront peut-être pas la chance de se relancer dans la promotion. Alors qu’attendre de ce combat? On a deux très gros spécialistes de la soumission alors on peut s’attendre à ce que le combat se passe une bonne partie du temps au sol, mais Espinosa a un bon niveau en striking et devrait le faire valoir assez vite pour ne pas griller toutes ses cartes.

Comme on peut le constater, on va avoir une soirée riche en surprises et en spectacle dès le début de l’undercard. Il y en aura pour tous les goûts : des poids-mouches aux poids lourds-légers en passant par les guerrières, tout est bon pour vous mettre en haleine avant une soirée exceptionnelle. Les prelims, eux, seront tout aussi sensationnels et on aura l’occasion de vous en reparler plus tard. Et qui sait, peut-être que certains combattants ce soir sauront se mettre en valeur et être là où personne ne les attend…

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