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Preview F1 saison 2021 – Williams : le début d’une nouvelle ère

Le 28 mars prochain débutera la nouvelle saison du championnat du monde de Formule 1, sur le circuit international de Sakhir à Bahreïn. Pour mieux vous préparer au retour en piste, le CCS a décidé de publier une série d’articles portant sur les 10 écuries qui composent la grille cette saison. Aujourd’hui, nous commençons notre tour d’horizon par la lanterne rouge de 2020 : Williams Racing.

En proie a de gros problèmes financiers (accentués par la crise sanitaire), l’écurie créée par Frank Williams et Patrick Head en 1977 a définitivement délaissé l’aspect familial de l’entreprise pour passer sous pavillon américain en cours de saison dernière. Ce rachat, par un fond d’investissement new-yorkais (Dorilton Capital), a non seulement permit à Williams Racing de subsister à la saison 2020, mais va également permettre à l’écurie britannique de ressortir la tête du fond de la grille sur le long terme… c’était en tout cas l’ambition affichée par Simon Roberts, directeur par intérim de Williams, peu après l’officialisation du rachat : « En ce qui concerne l’aspect technologique, nous avons maintenant la possibilité d’investir et c’est ce que nous faisons. Cela a déjà commencé. Il n’y a pas beaucoup d’impact sur la voiture sur laquelle nous courons actuellement [2020], mais nous commencerons à le voir l’année prochaine [2021]. »

2020 : une saison encourageante

Après 2018 (dernier du championnat avec sept points) et 2019 (dernier du championnat avec un petit point), la saison 2020 n’augurait rien de bon pour l’écurie britannique, tant en coulisse (départ de Rokit, principal sponsor de l’équipe, avant même le début de saison) que sur les pistes…

Frank Williams et sa fille, Claire lors du dernier GP de la famille Williams à la tête de l’écurie. (© Copyright: Bearne / XPB Images)

Bien que d’un point de vue purement comptable la saison de l’écurie britannique fut un fiasco (zéro point, pire total de l’histoire de l’équipe), d’un point de vue performance, la Williams a réussi à combler une partie de son retard sur le reste du plateau (notamment avec Haas et Alfa Romeo). Avec neuf participations à la Q2 (toutes réalisé par George Russell), l’écurie britannique a atomisé son score de 2019 (zéro participation), prouvant ainsi que la voiture était bien plus rapide que sa grande soeur. À cela nous pouvons ajouter les trois 11e place en course de Nicholas Latifi. Malheureusement, ces belles performances ne feront pas oublier l’énorme loupé de George Russell lors du GP d’Émilie-Romagne; alors en bonne position pour marquer ces premiers points, le jeune pilote s’est inexplicablement sorti de la piste alors que la course était sous régime de voiture de sécurité.

Objectif Mercedes 2022 pour George Russell ?

Du côté des pilotes, bien que George Russell n’ait pas réussi à inscrire ses premiers points avec Williams la saison dernière (il a pu inscrire ses premiers points en F1 en remplaçant Lewis Hamilton, à Sakhir), il a tout de même assez largement dominé son coéquipier, Nicholas Latifi (16-0 en qualifications).

Pour la saison à venir, l’objectif de Russell sera bien évidemment de continuer à maintenir la pression sur son équipier tout en espérant enfin marquer ses premiers points pour Williams. Et surtout continuer de performer pour pourquoi pas obtenir un baquet chez Mercedes en 2022 (Bottas et Hamilton n’étant pas encore assurés de piloter pour l’écurie allemande en 2022), d’autant que son contrat avec Williams se termine à l’issue de la saison…

Le britannique dominera-t-il une nouvelle fois son coéquipier canadien ? (Source : azerbaycan24.com)

Concernant Nicholas Latifi, l’objectif est clair : éviter d’être une nouvelle fois dominé par son coéquipier tout en tentant d’inscrire, lui aussi, ses premiers points en Formule 1 et à fortiori pour Williams. À noter également que la jeune pilote britannique, Jamie Chadwick, ainsi que les pilotes F2, Jack Aitken et Roy Nissany, seront une nouvelle fois les pilotes d’essais pour cette saison.

La FW43B

Voici en images la FW43B, digne héritière de la FW43 de 2020 :

Initialement prévue en réalité augmentée via une application mobile, la présentation de cette FW43B fut finalement bien plus classique. La faute à quelques malins ayant piratés et dévoilés en avance la livrée sur les réseaux. L’écurie s’est donc contentée de publier les images de la monoplace.

Cette nouvelle livrée conserve les couleurs iconiques de l’écurie, à savoir le blanc et le bleu, mais ajoute quelques touches d’azur et de jaune orangé en hommages aux Williams championne du monde, dans les années 80. En revanche, le design de l’arrière de la monoplace semble vouloir « cacher » un manque de sponsors assez criant… surtout lorsque l’on compare avec les McLaren et Aston Martin, de véritables panneaux publicitaires ambulants.

D’un point de vue technique et comme son nom l’indique, cette FW43B est une évolution de la FW43 de 2020. Cela étant, cette cuvée 2021 n’est pas dénuée d’innovation ou tout du moins d’améliorations. En effet, les ingénieurs se sont focalisés sur l’avant de la voiture ainsi que sur le fond plat et le diffuseur. Ainsi, nous pouvons remarquer que l’aileron avant s’est refait une beauté et adopte un nouveau design. La partie supérieure de l’aileron est désormais fendue, les extrémités ont été « ramenées » vers le sol et la forme global de l’aileron est plus haute et creusée, là où l’aileron de la FW43 était plus classique. Ci-dessous les images de l’aileron avant de la FW43 (gauche) et de la FW43B (droite).

Le nez de la voiture n’ayant pas changé, ces changements sur l’aileron devraient permettre à la Williams de mieux concentrer le flux d’air vers l’extérieur et ainsi éviter des turbulences au niveau des roues avant.

Si on ajoute à ça les légères modifications apportées au fond plat, au diffuseur, aux bargeboards et à l’aileron arrière, cette FW43B semble plus équilibrée, sur le papier, que sa grande soeur de 2020. Williams n’a pas réinventé sa FW43, elle l’a tout simplement amélioré (d’où le « B » dans le nom de la nouvelle livrée).

2021 : grimper dans la hiérarchie

Cette saison, l’écurie huit fois championne du monde compte bien retrouver des couleurs et se mêler plus souvent à la lutte pour les points. Nous l’avons bien vu la saison passée, malgré le fait que l’écurie n’ait pas marqué le moindre point, le bond en avant par rapport à 2019 fut énorme en termes de performances et les évolutions apportées à la FW43B cette saison, nous conforte dans l’idée que l’écurie britannique semble aller dans le bon sens. Même si les « vraies » évolutions au sein de la voiture auront lieux en 2022 avec notamment l’arrivée des boîtes de vitesses Mercedes ainsi que d’autres pièces, cette saison 2021 pourrait marquer un tournant dans l’histoire récente de Williams.

Williams va-t-elle réussir à émerger de la 10e place et notamment doubler Haas, pour la première fois depuis 2017 ? (Source : gpfans.com)

D’autant que dans le même temps, Haas (principal concurrent à la 9e place), a publiquement déclaré ne pas avoir utilisé ses deux jetons de développement, souhaitant pleinement se consacrer sur 2022. De quoi permettre à Williams de commencer doucement sa remontée dans la hiérarchie mondiale ?

Pronostic de la rédaction

Avec tout cela, il est difficile de penser que Williams terminera une nouvelle fois bonne dernière au championnat du monde. Haas semble avoir du retard sur sa voiture et surtout ne souhaite pas la développer, en plus le duo de pilote chez Williams (George Russell – Nicholas Latifi) est bien plus expérimenté que les deux rookies de chez Haas (Mick Schumacher – Nikita Mazepin). Nous misons donc sur une neuvième place pour l’équipe qui fêtera bientôt ses 44 ans et sur un George Russell capable d’aller chercher une dizaine de points au cours de la saison.

Notre pronostic au classement constructeur : 9e

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