Le 28 mars prochain débutera la nouvelle saison du championnat du monde de Formule 1, sur le circuit international de Sakhir à Bahreïn. Pour mieux vous préparer au retour en piste, le CCS a décidé de publier une série d’articles portant sur les 10 écuries qui composent la grille cette saison. Aujourd’hui, nous nous penchons sur l’écurie que l’on pourrait presque qualifier d’américano-russe, Haas F1 Team.
L’onde de choc de l’accident de Romain Grosjean le 29 novembre dernier à Bahreïn absorbé, il est temps pour Haas de se lancer dans une campagne 2021 qui s’annonce délicate. L’an passé, l’écurie américaine a réalisé la pire saison de son existence en F1 d’un point de vue comptable. En effet, seulement trois petits points ont été récoltés en 17 courses par Kevin Magnussen (1) et Romain Grosjean (2). Une saison durant laquelle le principal fait notable fut le terrible accident dont a été victime le pilote français. Prisonnier durant 27 secondes à l’intérieur de sa monoplace devenue un brasier, Grosjean s’en sort de manière miraculeuse avec des brûlures mineures aux mains. Des blessures qui l’empêcheront tout de même de disputer les deux dernières courses de sa carrière en F1…
Remaniement des troupes
Exit Kevin Magnussen et Romain Grosjean ! Débarqués de l’équipe américaine, le danois et le français ont tous deux décidé de rejoindre un championnat … américain. Ce sera direction le championnat d’endurance IMSA pour Magnussen, qui s’est engagé avec le team Chip Ganassi Racing, dans le but notamment de participer aux légendaires 24h de Daytona. Pour Romain Grosjean, pilote historique de Haas, présent depuis le début de l’aventure F1, cette saison 2021 se passera au volant de l’indycar du Dale Coyne Racing. En accord avec sa famille après son accident, le français a cependant décider de ne prendre part qu’aux épreuves routières et urbaines dans un premier temps, délaissant les courses sur les ovales, plus dangereuses.

Pour les remplacer, Haas fait confiance à la jeunesse avec l’arrivée de Mick Schumacher, fils de l’illustre septuple champion du monde Michael, et du turbulent russe, Nikita Mazepin. Nés à 20 jours d’intervalles, ils formeront la paire de pilotes la plus jeune du plateau à 22 ans ! L’allemand, vainqueur de la F3 Europe en 2018, et de la F2 l’an passé, a gravit les échelons et c’est assez logiquement qu’on le retrouve en F1 cette saison. Protégé de Ferrari, il aura à cœur de réaliser une bonne première saison afin de réellement se faire un prénom dans l’élite.
De son côté, Nikita Mazepin a obtenu sa super licence en terminant 5e de la saison 2020 de F2, avec notamment 2 victoires. Une saison qu’il aura animé par des défenses pour le moins coriaces. La tâche s’annonce vraiment compliquée pour le russe, qui voudra faire disparaitre son étiquette de « fils à papa », et faire oublier l’affaire de la vidéo Instagram ou l’on voyait Mazepin toucher la poitrine d’une femme en voiture. Ce qui avait provoqué une large vague de contestation contre le pilote avec le #WeSayNoToMazepin, qui avait été confirmé chez Haas quelques jours plus tard.
A l’attaque d’une saison ou l’on voit mal l’écurie remonter dans le peloton, Guenther Steiner à d’ores et déjà prévenu que ce serait une saison d’apprentissage pour les deux jeunes pilotes, qui auront pour but d’être prêt pour 2022, année sur laquelle Haas a tout misé.

On prend la même et on recommence ?
Haas a levé le jour sur sa VF21, et la plus grande surprise ne fut pas de voir une voiture identique à celle de l’an passé, mais bien la couleur de la livrée, qui rappelle étrangement les couleurs d’un drapeau bien connu de Mazepin. En effet, l’écurie américaine fait peau neuve avec l’arrivée d’Uralkali comme sponsor titre, entreprise minière russe dont le père de Nikita, Dmitry, possède plus de 20% des parts. Mais la livrée définitive pourrait bien changer, car l’Agence mondiale anti-dopage s’est emparé du dossier, dans le cadre de l’interdiction de compétition pour les athlètes russes de courir sous leur bannière… affaire à suivre.
D’un point de vue technique, la VF21 ressemble fortement à sa grande sœur de 2020, pour la simple raison que Haas a décidé d’orienter tout son développement vers 2022, année de changement de réglementation. Pour répondre à la crise économique provoquée par la Covid-19, la FIA avait décidé de geler les châssis jusqu’à la fin de cette saison 2021. Cependant, deux jetons pouvaient être utilisé afin d’en faire progresser certains aspects. L’écurie n’en a utilisé aucun des deux, et s’est contenté d’adapter sa monoplace au règlement technique, sur le fond plat et le diffuseur notamment. De nouveaux éléments ont également été conçus pour intégrer au mieux le nouveau moteur Ferrari, qui d’après les premiers dire, aurait gagné en performance par rapport à la saison dernière.

2021, année de transition
Nous sommes prévenus, 2021 sera une année de transition pour Haas. Pour Steiner, déjà complètement focalisé sur 2022, cette saison sera surtout l’occasion pour les pilotes de gagner en maturité et en expérience. Il ne faut donc pas s’attendre à voir les monoplaces blanches remonter dans la hiérarchie, et peut-être craindre les voir se faire dépasser par Williams, qui semble avoir fait un nouveau gap en avant. Même si Steiner confirme que l’équipe donnera tout à chaque week-end de course, comme de vrais compétiteurs, cette saison s’annonce très longue pour Schumacher et Mazepin.
Les pronos de la rédac’
A l’unanimité, nous voyons Haas stagner dans les bas-fonds du classement, jusqu’à se faire dépasser par Williams. Nous espérons cependant voir Mick Schumacher aller se battre pour des points durant quelques courses, et voir Nikita Mazepin prouver qu’il mérite sa place en F1.
…