Depuis des décennies, la Belgique regorge de grandes équipes brillant de mille feux sur la planète cyclisme. Naturellement, on pense aujourd’hui à la Deceuninck-Quick Step et son Wolfpack ou encore à la Lotto-Soudal qui a vu passer André Greipel et profite désormais du talent de Tim Wellens, Caleb Ewan et de la légende Philippe Gilbert. Mais depuis quelques années, Alpecin-Fenix pointe le bout de son nez parmi les équipes glanant des succès de prestige. Sa superstar Mathieu Van der Poel attire toute la lumière, propulsant cette formation du plat pays sur le devant de la scène internationale. Mais derrière le petit-fils de Poupou, un autre coureur, Tim Merlier, participe à la fulgurante progression de cette formation.
Enfant du cyclo-cross
Tim Merlier est un coureur cycliste belge né le 30 octobre 1992 dans la petite commune flamande de Wortegem-Petegem. Spécialiste de la discipline du cyclo-cross, il se distingue en devenant champion de Belgique juniors 2010. Durant la même année, il triomphe sur le Superprestige juniors en remportant la dernière étape de la saison à Vorselaar.
Dans la catégorie espoir, il continue à performer, réalisant plusieurs places d’honneur en Coupe de monde de cyclo-cross U23. Après des secondes places au Grand Prix Eric De Vlaeminck et à Vlaamse Aardbeiencross, il s’impose lors de sa seconde année espoir dans l’étape de Krawatencross.
Chez les seniors, le Belge continue son bonhomme de chemin, triomphant en terre Suisse sur le Radcross Illnau (épreuve classée C2) et réalisant différents top 10 lors des championnats et la coupe de cyclo-cross.
Premiers résultats sur route
Tim Merlier est un homme provenant de la boue. Amoureux du cyclo, il n’a néanmoins jamais mis de côté une potentielle carrière sur le bitume. Après avoir commencé sa carrière professionnelle chez la Sunweb-Revor, il a rejoint la jeune équipe Vastgoedservice -Golden Palace et retrouvé un certain Wout Van Aert.
Dès lors, la carrière sur route du natif de Wortegem-Petegem va commencer à prendre un joli coup de boost. En 2015, il remporte 4 victoires dans des courses interclubs. L’année suivante, il triomphe sur le Grand Prix de la ville de Zottegem. Après une année 2017 sans résultat, il repart de l’avant en remportant deux étapes au sprint lors du Tour du Danemark.
Ces résultats ont contribué à faire de la saison sur route une partie importante de la carrière de Tim Merlier. Par le passé, le Belge était concentré sur la discipline du cyclo-cross et se servait de la route pour préparer ses échéances hivernales. Désormais, les temps ont changé.
Nouveau statut
L’ascenseur émotionnel de Tim Merlier a été grand durant l’année 2019. Sa formation Pauwels Sauzen-Vastgoedservice a disparu – durant le mois de Mai – avant qu’il commence sa saison sur route. Promis à utiliser son diplôme de soudeur après avoir été sans contrat, il a finalement intégré l’équipe Corendon circus (devenu depuis Alpecin-Fenix).
Quelques jours après ses débuts dans sa nouvelle équipe, il a triomphé sur l’Elfsteden ronde devant Fabio Jakobsen et Jasper Philipsen. Rien que ça ! Et le meilleur est à venir. S’alignant dans la course en ligne des championnats de Belgique sur route, Tim Merlier s’offre au sprint le scalpe de Timothy Dupont et Wout Van Aert. En 1 mois, Merlier est donc passé de coureur sans équipe à Roi de Belgique.

Cette victoire offre au coureur de la formation Alpecin-Fenix une nouvelle notoriété. Malheureusement pour lui, le covid vient gâcher la fête et ne permet pas à Tim de porter son magnifique maillot sur les classiques. Un regret quand on sait l’amour qu’on les coureurs et supporters belges envers ces types de courses.
J’ai juste quelques regrets pour les classiques, c’est dommage.
Tim Merlier, interview pour rtbf.be
Cette saison 2019 a été importante pour le mental de Tim Merlier. Ses bons résultats (11 podiums dont 6 victoires) lui ont fait prendre conscience de ses grandes qualités sur le bitume et sa capacité à battre des pointures du cyclisme mondial.
Ce qui est clair, c’est qu’il y a eu un déclic dans ma tête. Avant, je pensais que je n’étais qu’un coureur de cross. Mais je sais maintenant que je suis plus un coureur de route. Je dois encore et encore rouler sur route et participer à beaucoup de sprints.
Tim Merlier, interview pour rtbf.be
La confirmation du haut niveau
Dans une saison 2020 pas comme les autres, le solide sprinteur d’1 mètre 85 a continué à montrer son visage rafraîchissant sur les podiums de grandes courses. Comme son co-équipier Van der Poel, Merlier a triomphé sur une étape de Tirreno Adriatico au sprint devant de grands noms du peloton mondial.
Quelques jours après sa première victoire en World Tour, le Belge a de nouveau frappé ! Il s’est adjugé la Brussels Cycling Classic devant le jeune Davide Ballerini et Nacer Bouhanni.
2021 : toujours plus haut, toujours plus fort ?
Cette année, Merlier n’a pas attendu la douceur du soleil pour récolter des bouquets. Prévu comme équipier sur Le Samyn, il a profité d’un Van der Poel au matériel défaillant (RIP le guidon Canyon) pour enfiler le costume de leader et s’imposer au sprint.
Au Grand Prix Jean-Pierre Monseré, Tim Merlier a fait preuve de ruse en anticipant le sprint à 350 mètres, piégeant le Deceuninck Quick Step et Mark Cavendish… son idole d’enfance. Une deuxième victoire (déjà) en 2021 pour le coureur d’Alpecin-Fenix à l’aube des grandes courses du calendrier cyclisme.
Dans ses divers succès, le solide sprinteur d’1 mètre 85 et 74 kilogrammes fait souvent preuve de malice pour s’imposer face à ses adversaires. Merlier use de son intelligence et de sa science du placement pour triompher contre des coureurs bien plus expérimentés en World Tour et possédant un train de sprint plus fourni.
Tim Merlier connaît depuis plusieurs années une progression constante dans le peloton professionnel. A l’approche des classiques flandriennes, il offre à la formation Alpecin-Fénix une autre option de qualité (après Mathieu Van der Poel) afin de glaner de prestigieux succès pour une équipe qui est désormais présente sur toutes les grandes épreuves du monde. Il faudra attentivement suivre ce coureur qui a toutes les caractéristiques pour pouvoir triompher aussi bien sur les courses d’un jour que sur les étapes de grands tours.